Vous
avez beau ne pas vous occuper de politique, la politique s'occupe de vous. (Ch.
de Montalembert)
Introduction
Ce travail (1) n'a pas la
prŽtention de dŽcrire l'histoire sociologique et Žconomique de la commune de
Banyuls-sur-Mer, pourtant indispensable ˆ la comprŽhension de son histoire
Žlectorale. Plus modestement il a pour but de fournir un aide-mŽmoire aux
jeunes gŽnŽrations, aux retraitŽs qui reviennent au pays, ainsi qu'aux
"gabatchs" (2), comme aux ressortissants de la CommunautŽ europŽenne,
qui s'y sont Žtablis.
Un rŽsultat
Žlectoral ne procde pas du loto mais traduit les sensibilitŽs, les traditions,
la dŽfense d'intŽrts acquis, comme les aspirations des Žlecteurs et du groupe
familial. Il traduit aussi l'Žvolution Žconomique et dŽmographique de la
commune, il permet de mesurer selon le type d'Žlection l'influence de la
politique nationale ou celle des hommes.
L'interprŽtation
des donnŽes chiffrŽes relvera naturellement de l'apprŽciation de chaque
lecteur et nous ne fournirons que le fil directeur indispensable ˆ la rŽflexion
de nos concitoyens.
La base documentaire
qui sert de support aux exposŽs avant et aprs chaque tableau chiffrŽ de chaque
Žlection constitue l'un des ŽlŽments fondamentaux des exposŽs. Elle s'appuie
sur les documents Žlectoraux, professions de foi des candidats et des
rŽfŽrences bibliographiques dont dispose l'auteur, mais trop nombreux pour tre
citŽs, de tŽmoignages recueillis auprs d'acteurs locaux ou dŽpartementaux de
la vie politique, et les impressions personnelles de l'auteur. De tels rŽsumŽs,
indispensables pour rappeler le contexte dans lequel s'est dŽroulŽ chacune des
Žlections, imposent le choix de faits marquants sans qu'il soit toujours
possible de les expliciter ˆ la lumire des conceptions politiques des divers
acteurs de la vie publique.
Faute d'archives
historiques ˆ Banyuls, notamment
d'articles de la presse locale concernant la commune, il m'Žtait impossible de
les rechercher sur une aussi longue pŽriode aux Archives dŽpartementales. De ce
fait les compte rendus des Žlections locales ne peuvent tre que sommaires.
D'origine non
catalane, affectŽ comme enseignant et chercheur au Laboratoire ARAGO le 1er
Avril 1965, j'ai ŽtŽ initiŽ ˆ l'histoire Žlectorale de Banyuls par Charles
JAULENT, Laurent CENTéNE, Franois SURƒDA, Jean SAGOLS, AndrŽ BOSCH, et
Augustin FREIXE auquel je dois de disposer des listes Žlectorales depuis 1932.
Pour comprendre
dans leur continuitŽ ou leur rupture les Žlections locales, il semblait utile
de remonter jusqu'ˆ celles prŽcŽdant l'Occupation.
Au cours de mes
recherches j'ai eu la chance de pouvoir confronter mes donnŽes avec celles du
dipl™me en Sciences politiques rŽalisŽ par HervŽ GERMA qui couvre la pŽriode de 1945 ˆ 1974 .
Ce travail constitue le seul document dŽposŽ ˆ la mairie. Nous avons sans le
savoir parcouru le mme itinŽraire, animŽs par la mme curiositŽ scientifique:
le dŽsir de comprendre l'histoire Žlectorale de Banyuls. Nous n'y sommes
certainement pas totalement parvenus ni l'un ni l'autre, faute de temps et de
toute l'information nŽcessaire.
D'une certaine
manire l'histoire Žlectorale de Banyuls intgre une constante introduite lors
de la RŽvolution de 1789, et sans doute antŽrieure comme le suggre Roger
BERNIS dans son "Roussillon politique" (3), ouvrage fondamental pour
comprendre les hommes et la politique dŽpartementale, et dont je me
suis largement inspirŽ.
La cŽlŽbration rŽcente du bicentenaire de 1789 nous rappelle ce qu'apporta la RŽvolution et les raisons pour lesquelles les Banyulencs furent des rŽpublicains convaincus, et pour beaucoup anticlŽricaux. Ils doivent ˆ la RŽpublique de nouveaux droits civiques et de justice fiscale, et pour nombre d'entre eux l'accession ˆ la propriŽtŽ lors de la vente des biens nationaux. Mais d'autres considŽrations ont pu motiver les Banyulencs, leur indŽpendance foncire s'accordant mieux ˆ l'esprit de la RŽpublique qu'ˆ celui de l'Ordre ancien autoritaire et inŽgalitaire par nature. Quoi qu'il en soit, la lecture des cahiers de dolŽances (4), publiŽs fort judicieusement par "L'IndŽpendant" au cours de l'annŽe du bicentenaire, montre que les revendications n'Žtaient pas diffŽrentes de celles des autres villages du Royaume. Cette intŽgration dans la RŽpublique explique peut-tre pourquoi les rŽsultats des Žlections ˆ Banyuls sont souvent conformes ˆ celles de la rŽgion, sinon du pays.
Mais une autre piste
explicative du comportement
rŽpublicain, voire "socialiste" de la population de souche est ˆ
rechercher dans la structure familiale de type Žgalitaire et nuclŽaire non
absolue, avec une prŽdominance patriarcale (du moins en ce qui concerne les
votes), reste peut-tre de la forme latine du "pater familias" (5).
Cette constante psychologique sera remise en question par l'Žvolution
Žconomique gŽnŽrale et une immigration d'Žtrangers ˆ la commune, trs
diffŽrente de celle plus ancienne d'origine espagnole ou de la catalogne sud.
Ë l'exception des
rŽsultats chiffrŽs, l'ouvrage ne doit pas tre considŽrŽ comme achevŽ et sera
toujours susceptible d'amŽliorations en fonction de l'apport des sources
documentaires. L'analyse critique de celles-ci constitue un travail patient, et
tributaire de la parution d'ŽlŽments nouveaux, fonction de la levŽe du secret
des archives dans les divers pays.
L'auteur, non historien de
formation, n'est ni neutre ni infaillible, ce qui n'exclut nullement la
recherche d'une objectivitŽ dans les faits rapportŽs, facilitŽe par une
pratique scientifique quotidienne dans le domaine de l'Žcologie. L'histoire
Žlectorale, comme l'histoire naturelle, relve bien de la science, mme si les
comportements de la population d'une commune n'ont pas les automaticitŽs de
ceux d'une fourmilire. H. TAINE n'Žcrivit-il pas: << on permettra ˆ un
historien d'agir en naturaliste: j'Žtais devant mon sujet comme devant la
mŽtamorphose d'un insecte >>. Comme biologiste des populations, j'ai
tentŽ une approche inverse, mais comme tous les historiens ne s'accordent pas
sur le fait que l'on puisse parler d'Histoire concernant la pŽriode
contemporaine, disons que ce travail est une base chronologique centrŽe sur
chaque scrutin considŽrŽ comme un micro Žchantillon de la population
mŽtropolitaine.
Au total
soixante-huit Žlections ont eu lieu en cinquante-huit ans (de 1945 ˆ 2002) soit
plus d'une par an ! qui recouvrent prs de cinq gŽnŽrations. Une telle somme de
rŽsultats permet-elle un calcul prŽdictif un ˆ deux mois avant chaque scrutin ?
Question que j'ai envisagŽe (6), comme le problme dŽlicat des reports de voix
lors des seconds tours pour certaines Žlections.
Si au dire de
Jean-Marie DEDEYAN << l'humain ne se met pas en chiffres>> (7),
ceux-ci n'en constituent pas moins des indicateurs qui intgrent les paramtres
socio-Žconomiques comme les personnalitŽs qui en sont responsables. Seule
m'importe l'exactitude des faits et des comportements, laissant ˆ chacun sa
part de vŽritŽ.
Chaque chapitre correspond aux donnŽes
Žlectorales ˆ la date considŽrŽe. Ë partir de 1965, celles-ci ont ŽtŽ rŽdigŽes
"ˆ chaud", seules les notes annexes (en petits caractres) comportent
quelques rŽfŽrences bibliographiques et indications complŽmentaires ajoutŽes postŽrieurement.
Cet essai est
dŽdiŽ ˆ tous les amis banyulencs qui m'ont aidŽ, et ˆ tous ceux qui, peu ou
prou, ont fait l'histoire Žlectorale de leur commune. Puissent-ils la
poursuivre avec le souci du bien commun, le respect du cadre de vie, et la
transparence qui sied ˆ toute vie dŽmocratique.
Ce
travail est aussi en hommage et remerciements ˆ mes professeurs d'Histoire et
de GŽographie des lycŽes Jacques-Decour (8) et Louis-le-Grand qui m'ont donnŽ
le gožt pour les lectures historiques et de science politique et m'ont transmis
une certaine comprŽhension de l'Histoire.
Notes annexes:
(1) La
documentation (bibliographie, tracts, journaux locaux, professions de foi des
candidats, programmes des partis, textes des rŽfŽrendums et diverses illustrations)
ˆ la disposition de l'auteur ne sera pas fournie dans cette publication.
Celle-ci sera fournie ultŽrieurement dans une base de donnŽes consultable sur
internet.
(2) Gavatx (se
prononce "gabatch"): terme catalan dŽsignant l'occitan et par
extension les Franais.
(3) Roger BERNIS:
Roussillon politique du rŽsŽda ˆ la rose. 1. Le temps de Quatrime (1944-1958).
Edit. Privat (1984).
(4) Michel
FERRER, notre concitoyen historien de Banyuls, ( in "L' An des Banyulencs".
Edit. Minuprint, Perpignan, 1993) fournit le mŽmoire des habitants de la
commune adressŽ ˆ l'AssemblŽe provinciale de Perpignan, et les noms des
rŽsidents ˆ cette Žpoque ˆ Banyuls. Et du mme auteur: Terre de nos pres;
Banyuls au XIX me sicle. Imprimerie Minuprint, Perpignan, 2000.
(5) Emmanuel
TODD: La nouvelle France. Edit. Seuil (1988) et L'invention de l'Europe. Edit.
Seuil (1990).
(6) Ce qui m'a
valu de gagner un second prix lors d'un concours organisŽ par "Le Canard
encha”nŽ" en 1967.
(7) in Paradoxes, N¡ 3 et 4, janvier 1975.
Edit. Compagnie EuropŽenne d'Editions et Publications PŽriodiques, Paris.
(8) Professeur
d'allemand au LycŽe Rollin ˆ Paris, fusillŽ par les nazis au Mont-ValŽrien le
30 mai 1942, fondateur des Lettres franaises. Cf. Pierre FAVRE: Jacques DECOUR
L'oubliŽ des Lettres fanaises 1910-1942. Edit. Farrago, Tours (2002).
Note complŽmentaire :
Concernant le Roussillon ˆ la veille de la RŽvolution
Franaise et les suites tragiques qui s'en suivirent on consultera l'ouvrage de
Michel BRUNET: Le Roussillon face ˆ la RŽvolution Franaise. Edit. Trabucaire
(1989).
Ë propos des consŽquences de la RŽvolution Franaise,
on notera le dŽveloppement d'un anticlŽricalisme en relation avec le retour des
prtres rŽfractaires dans le dŽpartement, leur conviction
"lŽgitimiste" (ce que l'on dŽnommerait maintenant leur
"intŽgrisme"), qui n'est
autre qu'un rigorisme doctrinal qui heurta les us et coutumes de leurs
paroissiens (1).
Note annexe:
(1) : Cf. Michel BRUNET: Le curŽ et ses ouailles. La montŽe de l'anticlŽricalisme dans le dŽpartement des PyrŽnŽes-Orientales (1800-1852). Edit. Trabucaire, Canet (2003).
Tableau 1: Elections ˆ Banyuls-sur-Mer de 1932 ˆ 2002
|
AnnŽe |
Date |
Type |
|
AnnŽe |
Date |
Type |
|
Type |
1932 |
1-05 |
LŽg.1 |
|
|
|
|
|
|
|
8-05 |
LŽg.2 |
|
1973 |
4-03 |
LŽg.1 |
|
AE:
europŽennes |
1935 |
5-05 |
M |
|
|
11-03 |
LŽg.2 |
|
Const.:
constituante |
1936 |
26-04 |
LŽg.1 |
|
|
23-09 |
Ca1 |
|
Ca: cantonale |
|
3-05 |
LŽg.2 |
|
1974 |
5-05 |
PrŽs.1 |
|
LŽg.:
lŽgislative |
1938 |
3-04 |
LŽg.1 |
|
|
19-05 |
PrŽs.2 |
|
M: municipale |
|
10-04 |
LŽg.2 |
|
1975 |
6-04 |
Mc1 |
|
Mc: m.
complŽment. |
1941 |
18-03 |
M (nommŽ) |
|
|
13-04 |
Mc2 |
|
PrŽs.:
prŽsidentielle |
1944 |
10-10 |
M (nommŽ) |
|
1977 |
13-03 |
M1 |
|
RŽf:
rŽfŽrendum |
1945 |
29-04 |
M1 |
|
|
20-03 |
M2 |
|
RŽg.:
rŽgionale |
|
13-05 |
M2 |
|
1978 |
12-03 |
LŽg.1 |
|
1: 1er tour |
|
23-09 |
Ca1 |
|
|
19-03 |
LŽg.2 |
|
2: 2me tour |
|
30-09 |
Ca2 |
|
1979 |
18-03 |
Ca1 |
|
|
|
21-10 |
RŽf |
|
|
25-03 |
Ca2 |
|
|
|
21-10 |
Const. |
|
|
10-06 |
AE |
|
|
1946 |
5-05 |
RŽf |
|
1981 |
26-04 |
PrŽs.1 |
|
|
|
2-06 |
Const. |
|
|
10-05 |
PrŽs.2 |
|
|
|
13-10 |
RŽf |
|
|
14-06 |
LŽg.1 |
|
|
|
10-11 |
LŽg. |
|
|
21-06 |
LŽg.2 |
|
|
1947 |
19-10 |
M1 |
|
1983 |
6-03 |
M1 |
|
|
1949 |
20-03 |
Ca1 |
|
1984 |
17-06 |
AE |
|
|
|
27-03 |
Ca2 |
|
1985 |
10-03 |
Ca1 |
|
|
1951 |
17-06 |
LŽg. |
|
|
17-03 |
Ca2 |
|
|
1953 |
1-02 |
Ca1 |
|
1986 |
16-03 |
LŽg. |
|
|
|
8-02 |
Ca2 |
|
|
16-03 |
RŽg. |
|
|
|
26-04 |
M1 |
|
1988 |
24-04 |
PrŽs.1 |
|
|
|
3-05 |
M2 |
|
|
10-05 |
PrŽs.2 |
|
|
1955 |
17-04 |
Ca1 |
|
|
5-06 |
LŽg.1 |
|
|
|
|
|
|
|
12-06 |
LŽg.2 |
|
|
1956 |
2-01 |
LŽg. |
|
|
6-11 |
RŽf |
|
|
1958 |
28-09 |
RŽf |
|
1989 |
12-03 |
M1 |
|
|
|
23-11 |
LŽg.1 |
|
|
18-06 |
AE |
|
|
|
30-11 |
LŽg.2 |
|
1992 |
22-03 |
RŽg. |
|
|
1959 |
8-03 |
M1 |
|
|
22-03 |
Ca1 |
|
|
1961 |
8-01 |
RŽf |
|
|
29-03 |
Ca2 |
|
|
|
4-06 |
Ca1 |
|
|
20-09 |
RŽf |
|
|
1962 |
8-04 |
RŽf |
|
1993 |
21-03 |
LŽg.1 |
|
|
|
28-10 |
RŽf |
|
|
28-03 |
LŽg.2 |
|
|
|
18-11 |
LŽg.1 |
|
1994 |
12-06 |
AE |
|
|
|
25-11 |
LŽg.2 |
|
1995 |
23-04 |
PrŽs.1 |
|
|
1965 |
14-03 |
M1 |
|
|
9-05 |
PrŽs.2 |
|
|
|
5-12 |
P1 |
|
|
11-06 |
M1 |
|
|
|
19-12 |
P2 |
|
|
18-06 |
M2 |
|
|
1967 |
5-03 |
LŽg.1 |
|
1997 |
25-05 |
LŽg.1 |
|
|
|
12-03 |
LŽg.2 |
|
|
1-06 |
LŽg.2 |
|
|
|
24-09 |
Ca1 |
|
1998 |
15-03 |
RŽg. |
|
|
1968 |
23-06 |
LŽg.1 |
|
|
15-03 |
Ca1 |
|
|
|
30-06 |
LŽg.2 |
|
|
22-03 |
Ca2 |
|
|
1969 |
27-04 |
RŽf |
|
1999 |
13-06 |
AE |
|
|
|
1-06 |
PrŽs.1 |
|
2000 |
24-09 |
RŽf |
|
|
|
15-06 |
PrŽs.2 |
|
2001 |
11-03 |
M1 |
|
|
1971 |
14-03 |
M1 |
|
|
18-03 |
M2 |
|
|
|
21-03 |
M2 |
|
2002 |
21-04 |
PrŽs.1 |
|
|
1972 |
23-04 |
RŽf |
|
|
5-05 |
PrŽs.2 |
|
|
|
11-06 |
Mc1 |
|
|
9-06 |
LŽg.1 |
|
|
|
18-06 |
Mc2 |
|
|
16-06 |
LŽg.2 |
|
|
Bref rappel
des ŽvŽnements marquants antŽrieurs ˆ la LibŽration de la France.
Ces ŽvŽnements sont naturellement dominŽs par les
consŽquences de la dŽfaite Žclair des troupes franaises, belges, hollandaises
et anglaises en juin 1940 faisant suite ˆ "la dr™le de guerre" (1),
l'exode des populations civiles du Nord et de l'Est, les conditions de
l'armistice (2), puis les pleins pouvoirs votŽs ˆ une trs forte majoritŽ par
les parlementaires issus des Žlections de 1936 au marŽchal PƒTAIN le 10 juillet
1940 (3).
Les
Actes constitutionnels, promulguŽs le 11 juillet, substituaient << l'ƒtat
franais >> ˆ la IIIe RŽpublique,
sinon ˆ la RŽpublique tout court (4), en plus des lois antisŽmites (5), comme
le rŽvlent les documents abjects diffusŽs par l'Institut d'Žtude des questions
juives (6) qui demeureront une tache indŽlŽbile pour l'image du MarŽchal, comme
seront les articles de Robert BRASILLACH (7) et l'ouvrage de Lucien REBATET par
exemple (8).
Le
18 juin 1940, le gŽnŽral de GAULLE, rŽfugiŽ ˆ Londres, adresse par la voix de
la BBC un discours aux Franais qui sera peu entendu, premier d'une longue
sŽrie qui sera suivie plus ou moins bien en France ˆ cause du brouillage et dans la discrŽtion pour cause de
reprŽsailles (9).
Il n'en demeure pas moins que l'URSS
et les ƒtats-Unis ont maintenu leur ambassadeur ou reprŽsentant ˆ Vichy
jusqu'en 1941 et 1942, paraissant cautionner le nouveau rŽgime (10).
Depuis le dŽbarquement anglo-amŽricain
sur les c™tes d'Afrique du Nord en novembre 1942, l'occupation allemande s'Žtend
sur l'ensemble du territoire mŽtropolitain. L'action et l'unification des
divers mouvements de la RŽsistance (11) s'intensifient, et corrŽlativement, un
durcissement des responsables de Vichy et de la collaboration (LAVAL ŽvincŽ fin
1941, revient au gouvernement en avril 1942, tandis que le MarŽchal au cours de
ses tournŽes en province rappelle sa politique de RŽvolution nationale) (12).
Les
difficultŽs Žconomiques des Franais s'accroissent du fait des prisonniers
retenus en Allemagne, et du pillage systŽmatique des ressources industrielles
et agricoles par l'occupant.
Sur
le plan extŽrieur la capitulation de l'armŽe VON PAULUS ˆ Stalingrad (2 fŽvrier
1943) marque un tournant de la guerre.
Courant
1943, de GAULLE est ˆ Alger. Un ComitŽ Franais de LibŽration Nationale (CFLN)
est formŽ, et bient™t se tient une assemblŽe consultative qui comprendra les
communistes (ainsi rŽintŽgrŽs pour leur action dans la RŽsistance, aprs avoir
ŽtŽ dŽclarŽs hors la loi par le gouvernement DALADIER en septembre 39). La
Corse est libŽrŽe le 5 octobre.
En
1944 le ComitŽ National de la RŽsistance (CNR), dans lequel dominent
gaullistes, socialistes, dŽmocrates-chrŽtiens et communistes, dŽfinit un programme pour la reconstruction
ultŽrieure de la France.
Le
2 juin ˆ Alger le CFLN devient gouvernement provisoire de la RŽpublique
franaise, tandis qu'en mŽtropole le gouvernement du MarŽchal PƒTAIN ne repose
plus que sur les diverses milices qui s'opposent aux rŽsistants, et sur
l'attente passive de la population (13).
Le
6 juin commence le dŽbarquement anglo-amŽricain en Normandie, suivi le 15 aožt
de celui des troupes franco-amŽricaines en Provence.
L'insurrection
ˆ Paris et l'arrivŽe de la 2 me division blindŽe du GŽnŽral LECLERC conduisent
Von CHOLTITZ ˆ capituler.
La
MŽtropole est dŽfinitivement libŽrŽe en mars.
Les
premiers actes du gouvernement provisoire, prŽsidŽ par le gŽnŽral de GAULLE,
seront la signature d'un traitŽ d'alliance avec l'URSS (dŽcembre 44) (14) et
d'un prt-bail avec les USA (fŽvrier 45), tandis que sur le plan intŽrieur
commencent l'Žpuration et les procs des principaux collaborateurs,
l'intŽgration de FFI et FTP dans les forces armŽes rŽgulires.
C'est
dans ce contexte difficile (15) mais aussi d'allŽgresse, et alors que la
capitulation du Troisime Reich nazi n'interviendra que le 8 mai 1945, que se
tiennent les premires Žlections libres depuis l'Occupation.
Notes annexes :
Sur
l'ensemble de cette pŽriode, on pourra consulter, entre autres, les dix volumes
d'Henri AMOUROUX: La grande histoire des Franais sous l'occupation. Edit. Plon
(1976-1993); comme les souvenirs de Jean CHAUVEL: Commentaire 1 (1938-1944) et
2 (1944-1952). Edit. Fayard (1971, 1972). Et les mŽmoires du ReprŽsentant de la
Suisse ˆ Vichy Walter STUCKI: La fin du rŽgime de Vichy. Edit. de la
Baconnire, Neuch‰tel (1947).
(1) Cf. Arthur CONTE: La dr™le de
guerre. Edit. Plon (1999).
(2) Cf. Jacques de LAUNAY: Le
dossier de Vichy. Edit. Julliard (1967).
(3) Cf. Olivier WIEVIORKA: Les
orphelins de la RŽpublique. Edit. Seuil (2001). On ne peut comprendre cet
Žpisode sans prendre en compte la pŽriode qui s'Žtend des affaires DREYFUS et
des fiches, l'avant 1914 ˆ 1940 qui opposa souvent avec violence la gauche
(idŽaliste et internationaliste) ˆ la droite (nationaliste, voire anti-juive)
et le r™le de la presse et d'hommes comme Charles MAURRAS, LŽon DAUDET (16), le
colonel de La ROCQUE. L'influence politique de Vichy, et surtout des
allocutions du MarŽchal, seront naturellement plus prŽgnante en zone libre que
dans la zone occupŽe par les troupes allemandes (du moins jusqu'au dŽbarquement
amŽricain en Afrique du nord en novembre 1942). Cf. HANDOURTZEL, RŽmy &
Cyril BUFFET: La collaborationÉ ˆ gauche aussi. Edit. Perrin (1989).
(4) Comme le rŽvle le document officiel provenant de la
PrŽfecture des PyrŽnŽes-Orientales lors de la nomination du conseil municipal ˆ
Banyuls. Cf. Dominique RƒMY: Les lois de Vichy. Edit. Romillat (1992).
L'Žlaboration d'un programme, dit de RŽvolution nationale, devait tre ˆ la
base d'une constitution nouvelle. Cet aspect constituera l'acte d'accusation de
PƒTAIN lors de son procs en Haute Cour de Justice. Cf. Le procs du marŽchal
PƒTAIN. Compte rendu stŽnographique. Edit. Albin Michel (1949).
(5) Cf. l'article de Serge KLARSFELD
in "Le
Monde" du 26/8/2003.
(6) documents ˆ la disposition de
l'auteur trouvŽs ˆ Banyuls. Organisme qui ne semble pas avoir ŽtŽ dŽnoncŽ par
le MarŽchal.
(7) Cf. in "La Semaine du
Roussillon" N¡355 du 6-12/2/2003. Cf. Le procs de Robert Brasillach.
Edit. Flammarion (1946).
(8) Cf. Lucien REBATET: Les dŽcombres. Edit. Deno‘l (1942), et: Les mŽmoires d'un fasciste II 1941-1947. Edit. Pauvert (1976).
(9) Cf. Charles de GAULLE: Discours
et Messages. Pendant la guerre 1940-1946. Edit. Plon (1970).
(10) Cf. Amiral W. D. LEAHY: J'Žtais
lˆ. Edit. Plon (1950). M. BOGOMOLOV avec le titre de chargŽ d'affaires de
l'URSS, du moins tant que durera le pacte Germano-soviŽtique (signŽ le 23 aožt
1939) qui laissait ˆ HITLER les mains libres pour l'invasion et le
dŽmantlement de la Pologne, comme des Etats Baltes. Notons simplement que
l'Union soviŽtique n'Žtait pas en mesure, ˆ cette date, de s'opposer ˆ
l'Allemagne nazie.
(11) Cf. Henri MICHEL: Les courants
de pensŽe de la RŽsistance. Edit. PUF (1962). Pierre PŽan: Vies et morts de
Jean Moulin. Edit. Fayard (1998).
(12) Cf. Henry ROUSSO: La
collaboration. Edit. M.A, Paris (1987). Cf. StŽphane MARCHETTI: Affiches
1939-1945 images d'une certaine France. Edit. Edita SA Lausanne (1982). Cf.
Marc Olivier BARUCH: Servir l'Etat franais. L'administration en France de 1940
ˆ 1944. Edit. Fayard (1997).
(13) Cf. Ramon GUAL et Jean LARRIEU:
Vichy, l'Occupation nazie et la RŽsistance Catalane. Edit. Terra Nostra, Prades
(1996). Jacques DELPERRIE de BAYAC: Histoire de la milice 1918-1945. Edit.
Fayard (1969).
(14) Sans lendemain puisqu'il sera
dŽnoncŽ par l'URSS ultŽrieurement.
(15) Cf. Raymond RUFFIN: La vie des Franais au jour le jour de la LibŽration ˆ la victoire, 1944-1945. Edit. Presses de la CitŽ, Paris (1986).
(16) Cf. Jean-No‘l MARQUE: LŽon DAUDET. Edit. Fayard (1971).
Note complŽmentaire
:
Si l'analyse de l'Histoire est d'abord le fait de la
recherche de l'authenticitŽ des faits et de comprendre les personnages qui y
ont contribuŽ, la pŽriode dite de "Vichy" est, dans les circonstances dramatiques qui
fut la sienne, particulirement intŽressante. La floraison des ouvrages qui la
concerne, s'ils constituent une mine d'informations, sont le plus souvent d'un
parti-pris gnant pour celui qui s'y rŽfre. Il appara”t toutefois que la
psychologie des acteurs de la vie politique prend une importance par trop
dŽmesurŽe dans la gestion des rŽalitŽs qu'ils ont eu ˆ assumer.
Ainsi
les comportements du marŽchal PƒTAIN ont encore de nos jours ses dŽtracteurs et
ses laudateurs (1). Il est difficile de comprendre le remplacement de
"RŽpublique franaise" par "Etat franais" [comme si cela
Žtait le plus important en 1940 de remplacer la devise sur les pices de
monnaie, les timbres postes et les papiers officiels (2)], si l'on ne s'immerge
pas dans l'histoire politique de la III me RŽpublique postŽrieure ˆ 1918. Le
procs PŽtain repose sur la thse d'une prise de pouvoir personnel en profitant
de la dŽfaite de 1940 (3). On ne peut toutefois lui reprocher d'avoir, durant
les annŽes prŽcŽdents la guerre, alertŽ les hommes politiques et l'opinion du
pŽril mortel que faisait courir ˆ la France le rŽarmement de l'Allemagne comme
son dŽsir de revanche (4). Sa dŽnonciation des politiques et plus spŽcialement
du Front populaire, pour son pacifisme et internationalisme utopique, malgrŽ
leur dŽnonciation tardive du fascisme, explique, mme s'il ne le justifie pas,
le changement de rŽgime. D'o les arrestations des hommes politiques considŽrŽs
comme responsables de l'imprŽparation de la guerre et ultŽrieurement du procs
de Riom (5).
Une confusion est ˆ
Žviter entre la demande d'armistice, dont on peut discuter indŽfiniment (6),
comme de la possibilitŽ ou non de poursuivre ou non le combat en Afrique du
nord, et le fait d'un changement de rŽgime contestable dans le fond et la forme
(La RŽvolution nationale, dont les franais en zone occupŽe n'avaient que
faire, sinon de survivre) et qui ne pouvait que diviser les Franais (7).
On remarquera que les
changements de rŽgime depuis 1789 sont, pour la plupart, intervenus lors de
pressions extŽrieures (coalition des nobles de l'Ancien rŽgime ŽmigrŽs avec les
royautŽs de l'Europe, dŽfaite de Waterloo le 18 juin 1815 de NAPOLƒON Ier, la
guerre en 1870, celle de 1940, les Žvnements d'AlgŽrie en 1958)
Notes annexes:
(1) Cf. Jacques le GROIGNEC: PŽtain
et les allemands. Edit. Nouvelles ƒditions Latines (1997), et Robert Owen
PAXTON: La France de Vichy. Edit. Seuil (1973) et L'ArmŽe de Vichy; Edit.
Taillandier (2004). Sur l'armŽe franaise de la dŽmobilisation ˆ sa reprise des
combats on pourra consulter les deux ouvrages de Franois BROCHE: L'ArmŽe
franaise sous l'Occupation. 1- La dispersion; 2- la mŽtamorphose. Edit.
Presses de la CitŽ (2002). Ces deux derniers ouvrages, d'une clartŽ
remarquable, montrent le r™le des militaires, souvent prŽŽminent, au cours de
cette pŽriode, comme leur Žtat d'‰me.
(2) L'arrtŽ prŽfectoral du 18 mars 1941 (se rŽfŽrant ˆ la loi
du 16 novembre 1940 portant rŽorganisation des corps municipaux) nomme, vu les
propositions du maire, les membres du Conseil municipal, supprimant ainsi, de
facto, le Conseil Žlu dŽmocratiquement en 1935.
(3) Cf. Le Procs du MarŽchal
PŽtain; Compte rendu stŽnographique. Edit. Albin Michel (1949). L'acte
d'accusation estimera que le
prŽvenu a commis le crime d'attentat contre la sžretŽ intŽrieure de l'Etat,
entretenu des intelligences avec l'ennemi
en vue de favoriser ses entreprises en corrŽlation avec les siennes.
Crimes prŽvus par les articles 87 et 75 du Code PŽnal.
Le
gŽnŽral d'aviation J.-H. JAUNEAUD accusera le marŽchal, avec l'aide de son
proche entourage militaire, de complot avec l'aide d'Hitler. Thse qui semble
trs exagŽrŽe et dont la dŽmonstration prŽsente quelques contradictions. Son
ouvrage a toutefois le mŽrite de souligner les efforts dŽployŽs par son
ministre de l'aviation Pierre COT et les dŽfaillances de celle-ci lors de la
campagne de France. (Cf. J'accuse le marŽchal PŽtain. Edit. Pygmalion, Paris,
1977)
(4) Cf. J. le GROIGNEC (op. cit., 1997, p.208) se rŽfre ˆ l'acte
d'accusation (23 juillet 1945), mais non ˆ l'arrt de la Haute Cour de justice
(14 aožt 1945) qui ne retiendra pas la notion de complot contre la RŽpublique
en liaison avec des membres factieux nommŽs dans son gouvernement. Il n'en
demeure pas moins que ces personnes ont agi sous l'autoritŽ de PŽtain, qui ne
peut qu'tre tenu responsable de leurs actions puisqu'il disposait des pleins
pouvoirs [in Le
Procs du MarŽchal PŽtain (op. cit., 1949)].
L'Žviction
de P. LAVAL le 13 dŽcembre 1940, puis celle, plus discrte, de l'amiral DARLAN
(suite aux Protocoles de Paris du 14 mai 1941 qui auront des consŽquences
tragiques au Levant (11)), dŽmontrent les tentatives de PƒTAIN de ne pas se
laisser entra”ner dans une collaboration active vis-ˆ-vis des allemands. Cette
thŽorie du "bouclier" ou de "navigation ˆ vue", dŽfendue
par divers auteurs, ne peut occulter le dŽsir de revanche de la droite (dans sa
grande majoritŽ) , sans parler de l'extrme droite (8), d'Žliminer toute
tentative d'un retour ˆ un rŽgime dŽmocratique.
Les
thses et antithses Žmises par les nombreux auteurs consultŽs ne permettent
pas aisŽment d'en dŽduire une synthse cohŽrente. Souvent, les
"mŽmoires" des tŽmoins sont rŽdigŽs plus ou moins longtemps aprs les
faits, et les entretiens citŽs difficilement vŽrifiables sinon par recoupements
fastidieux. La diversitŽ des personnages, comme l'Žvolution de leurs
comportements, liŽs ˆ celle de la guerre elle-mme, complique l'interprŽtation
de leurs actes. L'exemple le plus caricatural Žtant celui de DARLAN ! Comment,
aussi, supposer qu'un marŽchal de France, victorieux de la Grande Guerre,
pouvait utiliser un dŽsastre national pour abattre la RŽpublique. Hypothse
inadmissible qui ne peut que susciter incrŽdulitŽ et indignation, voire
calomnieuse comme le souligne Henri GUILLEMIN. Et pourtant: dŽtournement de la
nŽcessitŽ d'un pouvoir d'exception dans ces circonstances, agrŽŽ par l'ensemble
des Franais de la mŽtropole comme dans les colonies, mais non au profit d'une
idŽologie (sauf pour certains loin d'tre pour autant pro-nazis) qui n'Žtait
pas de mise aprs une dŽfaite aussi foudroyante.
(5) Cf.
Maurice RIBET: Le procs de Riom. Edit. Flammarion (1945). Cf. Pierre BƒTEILLE
et Christianne RIMBAUD: Le procs de Riom. Edit. Plon (1973). Interrompu sous
la pression d'Hitler lui-mme, le procs mettant en cause les graves lacunes du
commandement, le gŽnie du fŸhrer Žtant ainsi fortement ˆ relativiser (ce qui
expliquerait son intervention dans un procs concernant les seuls Franais. N.
de l'a.)
(6) Cf. Jacques de LAUNAY (op.
cit., 1967), textes des Conventions d'armistice franco-allemande du 22 juin
1940 et franco-italienne du 24 juin 1940.
A. GOUTARD: 1940 La guerre des occasions perdues. Edit. Hachette (1956,
pp.383-398).
Pour de
GAULLE: la faute capitale de PƒTAIN est d'avoir conclu, au nom de la France, le
soi-disant armistice : "C'est cela qu'il faut condamner. Toutes les fautes
que Vichy a ŽtŽ amenŽ ˆ commettre ensuite dŽcoulent de cette source
empoisonnŽe". Partisan de poursuivre la lutte dans les colonies en
abandonnant ˆ son triste sort les Franais dans la mŽtropole et les prisonniers
en Allemagne (autant d'otages et de risque de guerre civile probable au seul
bŽnŽfice des partisans actifs de la collaboration). Cet aspect du problme ne
semble pas avoir ŽtŽ pris en considŽration lors de l'appel du 18 juin, mais
explique le refus du marŽchal, chef du gouvernement, de quitter le territoire
mŽtropolitain Un ab”me sŽpare les
deux hommes et ruine la thse (ou le mythe) de "l'ŽpŽe et du
bouclier" comme l'exprime fort bien Jacques SOUSTELLE (in : vingt-huit ans de gaullisme,
Edit. La Table Ronde, 1968, pp.15-20)
L'armistice
ne constitue en rŽalitŽ qu'une capitulation dŽguisŽe, du moins en ce qui
concerne la zone occupŽe, comme le dŽmontre aisŽment les Ordonnances ŽdictŽes
par les allemands (9) et le statut de l'Alsace-Lorraine, sans parler de
l'imposition de l'Žtoile jaune imposŽ ˆ nos concitoyens d'origine juivesÉ mme
s'ils ne pratiquent aucune religion!
(7) Cf. Dominique RƒMY: Les lois de
Vichy. Edit. Romillat (1992). Cf. Henri MICHEL: pŽtain, laval, Darlan trois
politiques ? Edit. Flammarion (1972). Cf. Franois BROCHE (op. cit., 2002)
(8) Encore convient-il de
distinguer les groupes fascisants (DORIOT, DƒAT), des royalistes de
"l'Action Franaise" (Charles MAURRAS) qui Žtaient gŽnŽralement
anti-allemand, et plus encore anti-nazie du fait de leur rŽfŽrence au
catholicisme, mais au demeurant rŽsolument anti-socialistes et anti-juifs. Il
est Žvident que PƒTAIN, contrairement ˆ LAVAL et DARLAN, a ŽtŽ trs proche des
concepts exprimŽs par "L'Action Franaise".
(9) Cf. Philippe HERACLES, Robert
ARON: 1940-1944 La loi nazie en France. Edit.Guy Authier (1974). Il serait
injuste de ne pas mentionner les nombreuses (et infructueuses) vives et vaines
protestations du marŽchal au sujet de l'annexion de fait de cette rŽgion (Cf. Louis CERNAY: Le marŽchal PŽtain.
L'Alsace et la Lorraine. Faits et documents (1940-1944). Edit. Les Iles d'Or,
Paris (1955).
(10) Ce que ne semble pas non plus
prendre en considŽration Albert KAMMERER (La vŽritŽ sur l'armistice. Edit. MŽdicis,
Paris, 1944). A l'opposŽ, Louis-Dominique GIRARD justifie l'Armistice (Cf.
Montoire Verdun diplomatique. Edit. AndrŽ Bonne, Paris, 1948, pp. 54-106).
Le chef des armŽes, Maxime WEYGAND,
rappelŽ aprs le limogeage du gŽnŽral GAMELIN, alors que la situation militaire
Žtait dŽsespŽrŽe, fut ds l'origine le principal partisan d'une demande
d'armistice (dans la mesure o elle serait acceptable). Cette position fut
acceptŽe par le gouvernement encore prŽsidŽ par Albert LEBRUN, prŽsident de la
RŽpublique. Elle est, en droit, totalement lŽgitime, et totalement indŽpendante
du vote ultŽrieur du 10 juillet 1940 crŽant l'Etat franais. On trouvera dans
l'ouvrage du principal artisan de l'armistice toute l'argumentation nŽcessaire
et convaincante (WEYGAND: MŽmoires, RappelŽ au service. Edit. Flammarion,
1950).
(11) Cf. Edgard De LARMINAT:
Chroniques irrŽvŽrencieuses. Edit. Plon (1962).
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