Synthse ( 1975 / 2002)

 

3 - Les cantonales (Annexe 7) :

 

            Onze Žlections cantonales ont eu lieu entre 1945 et 2002.

            La commune de Banyuls a fait partie du canton d'Argels-sur-mer de 1945 ˆ 1967, puis, du fait de l'importance de sa population qui reprŽsente prs de 61% du total, il est scindŽ en deux. Les quatre communes de la C™te Rocheuse deviennent alors le canton de la C™te Vermeille (1).

            Homogne gŽographiquement, l'histoire Žconomique et dŽmographique des quatre communes Žvolue diffŽremment au cours de cette relative longue pŽriode.

            Cerbre se dŽveloppe par sa gare internationale et les transferts de marchandises rendus nŽcessaires par les diffŽrences d'Žcartement des voies de chemin de fer entre l'Espagne et la France (mauvais souvenir des guerres napolŽoniennes chez nos voisins ibŽriques). CitŽ de fonctionnaires (agents de la SNCF, police, douane) et de manutentionnaires venant des communes voisines, activitŽ qui ne se maintiendra que jusqu'en 1974. Gr‰ce ˆ l'action de son maire Jean Marti, un centre de rŽŽducation fonctionnelle se crŽe ˆ Peyrefitte et ouvre ses portes le premier juillet 1976. DirigŽ par le Docteur Bouffard-Vercelli, il emploiera un personnel de cent cinquante personnes ˆ l'origine  jusqu'ˆ 250 en 2003, dont une partie est domiciliŽe ˆ Banyuls.

            Port-Vendres vit de l'activitŽ de son port et de sa gare maritime, principalement de voyageurs en transit vers l'AlgŽrie. L'arrt de ce trafic provoquera une crise qui ne sera que progressivement compensŽe par un trafic marchandises (vins d'Italie, bovins, fruits et primeurs) avec l'Afrique du Nord (2). Ce ne sera qu'ˆ partir des annŽes 1961-1962, avec le retour en France des "pieds-noirs" (principalement d'Oran) que se dŽvelopperont les chalutages et une activitŽ de pche plus importante qu'auparavant, mis ˆ part la pche traditionnelle ˆ la sardine et l'anchois. Une liaison maritime vers les BalŽares ˆ la saison estivale aura un certain impact Žconomique, malheureusement interrompue, et dont les projets de rŽactivation actuelle n'ont pas trouvŽ tous les soutiens nŽcessaires de la part des Žlus locaux. L'Žtablissement sur le site de Paulilles de l'usine Nobel utilise une main-d'Ïuvre locale importante, notamment de Banyuls. La fermeture et sa dŽlocalisation laisseront ce magnifique site en friche, rachetŽ par le Conservatoire du littoral aprs l'Žpisode MERY d'une marinade.

            Collioure voit son Žconomie se transformer, des petits mŽtiers de la pche artisanale vers le tourisme et l'immobilier.

            Banyuls vit de la petite pche et de la vigne, puis avec le dŽveloppement du tourisme des locations estivales. Le Centre HŽliomarin (3) emploie plus de 150 ˆ 200 personnes qui ne sont pas toutes domiciliŽes dans la commune, et l'Observatoire OcŽanologique de Banyuls (Laboratoire Arago) prs de 100 permanents (principalement ˆ partir de 1965), mais attire par l'organisation de ses stages d'enseignement environ 13000 jours/passager (4). Le lotissement communal du Can Reig (1978) avec accession ˆ la propriŽtŽ inaugure le dŽveloppement de lotissements hors de la voie ferrŽe qui enfermait la citŽ comme les remparts de Carcassonne. La construction du centre privŽ de ThalassothŽrapie (Thalacap) fournira environ 80 emplois, attirant de nombreux curistes (correspondant ˆ 36500 nuitŽes).

            Naturellement l'activitŽ viticole (le "Cru Banyuls") perdure durant toute cette pŽriode dans les quatre communes. L'autochtone cumulant la plupart du temps plusieurs activitŽs (la taille des exploitations n'Žtant gŽnŽralement pas suffisante ˆ elle seule pour faire vivre la famille) (5).

            Dans ce contexte, il est intŽressant et significatif d'observer les fluctuations du nombre des inscrits au cours du temps entre les quatre communes:

 

 

Cerbre

Banyuls

Port-Vendres

Collioure

1945

1332

2013

1675

1670

1949

1101 (-231)

2134 (+121)

1776 (+101)

 1795 (+125)

1953

1117 (+16)

2144 (+10)

1909 (+133)

 1798 (+3)

1955

1196 (+79)

2248 (+104)

2080 (+171)

 1795 (-3)

1961

  1202 (+6)

2454 (+206)

2500 (+420)

 1912 (+117)

1967

1268 (+66)

2692 (+238)

3207 (+707)

 1847 (-65)

1973

  1254 (-14)

2913 (+221)

3448 (+241)

 1896 (+49)

1979

 1381 (+127)

3198 (+285)

3743 (+295)

 2090 (+194)

1985

  1305 (-76)

3626 (+428)

 3807 (+64)

 2218 (+128)

1992

  1221 (-84)

3885 (+259)

 3612 (-195)

 2371 (+153)

1998

1088 (-133)

 3845 (-40)

 3642 (+30)

 2431 (+60)

 

 

 

 

 

      45-98

  - 244

+ 1832

+ 1967

+ 761

 

            Le bilan est globalement nŽgatif pour Cerbre, malgrŽ un faible accroissement en 1979, sans doute dž ˆ l'ouverture du centre mŽdical du cap Peyrefitte devenu Centre Bouffard-Vercelli, du nom de son premier mŽdecin-directeur) (6) hautement spŽcialisŽ dans la rŽŽducation fonctionnelle avec 190 lits (ce qui correspond ˆ 200 employŽs). Avec l'ouverture des frontires en 1993 et le dŽclin de la gare marchandise, la situation Žconomique de la commune est critique et son "poids Žlectoral" au sein du canton trs rŽduit.

            Banyuls est la commune de la c™te qui progresse le plus rŽgulirement et tend ˆ rattraper son retard sur Port-Vendres, qu'elle dŽpasse ˆ partir de 1992. Il est ˆ noter l'accroissement anormalement ŽlevŽ entre 1979 et 1985. Le dŽveloppement de l'immobilier a sans doute ŽtŽ responsable de ces accroissements. La diminution, observŽe en 1998, est due ˆ une rŽvision plus drastique des listes Žlectorales, et ˆ un ralentissement  dans les nouvelles constructions.

            Port-Vendres a bŽnŽficiŽ du plus fort apport "pied noir" qui se traduit nettement entre 1961 et 1967. C'est d'ailleurs ˆ partir de 1961 que le nombre des inscrits devient supŽrieur ˆ celui de Banyuls. Par la suite, les difficultŽs Žconomiques et d'expansion immobilire font que le nombre d'inscrits a tendance ˆ diminuer.

            Collioure prŽsente, comme Cerbre, un aspect fluctuant, mais bien qu'infŽrieure  aux deux communes prŽcŽdentes, elle progresse depuis 1973, corrŽlativement ˆ l'immobilier.

            Il est ˆ noter que l'Žvolution du nombre des inscrits ne suit pas celle de la dŽmographie locale (bilan naissances-dŽcs). Le flux immigrant d'allochtones compensant l'expatriation des locaux vers d'autres cieux, faute de possibilitŽs de travail, sinon saisonnier, pour les jeunes.

            Les Žlections cantonales n'attirent pas l'Žlecteur; pas d'enjeu national comme pour les Žlections ˆ caractre national, pas de choix ou d'Žlimination comme aux municipales. Si l'on n'est pas un lecteur assidu du journal "L'IndŽpendant" la plupart des citoyens connaissent mal le fonctionnement et le r™le (notamment financier) de l'assemblŽe dŽpartementale ce qui est fort regrettable. MalgrŽ la crŽation du nouveau canton, le pourcentage des abstentions est encore ŽlevŽ en 1973. La diminution brusque de celles-ci ˆ partir de 1979 tient au fait que J. Rde est candidat pour la premire fois (et devra attendre d'tre Žlu maire pour remporter l'Žlection).

           

Le tableau suivant exprime les pourcentages des abstentions et des votes blancs et nuls pour les deux tours (ou un seul) ˆ Banyuls  (A ˆ D) et pour le canton (E ˆ H).

(A: abstentions 1er tour, B: blancs et nuls 1er tour, C: abstentions 2me tour, D: blancs et nuls 2me tour, E: abstentions 1er tour, F: blancs et nuls 1er tour, G: abstentions 2me tour, H: blancs et nuls 2 me tour)

 

annŽes

A

B

C

D

E

F

G

H

1945

45,5

0,55

56

5,99

37,09

1,57

48,47

5,81

1949

38,99

1,54

35,88

1,36

36,42

2,06

32,1

1,99

1953

44,4

0,59

36,47

0,66

43,08

1,32

37,57

1,12

1955

43,19

1,4

 

 

42,54

2,13

 

 

1961

52,4

3,68

 

 

49,44

2,94

 

 

1967

61,14

2,96

 

 

53,06

3,51

 

 

1973

52,1

2,44

 

 

54,83

1,88

 

 

1979

29,52

2,44

28,77

3,69

30,64

7,15

25,59

9,38

1985

19,58

1,85

20,1

3,59

25,66

7,04

26,71

10,7

1992

21,05

2,77

20,9

4,85

26,18

3,11

29,59

5,83

1998

29,3

4,23

25,62

3,85

34,57

7,57

31,55

9,62

 

            Comme on peut l'observer dans le tableau le pourcentage des votes blancs et nuls s'accro”t significativement au second tour dans les communes autres que Banyuls  (de 1979 ˆ 1998).

            Au cours de la pŽriode qui s'Žtend de 1945 ˆ 1998, les conseillers reprŽsentant le canton furent au nombre de cinq: Marceau Banyuls (Parti Socialiste SFIO, maire de Collioure) de 1945 ˆ 1953, Gaston Pams (Radical puis MRG, SŽnateur maire d'Argels-sur-mer) de 1953 ˆ 1973, Jean Marti (Parti Socialiste, maire de Cerbre) de 1973 ˆ 1985 (7), Jean Rde (RPR, maire de Banyuls) de 1985 ˆ 1992, Michel Moly (Parti Socialiste, maire de Collioure) de 1998 ˆ É

            Comme on le constate tous les Žlus ont ŽtŽ maire de l'une des communes du canton. Quatre Žlections sur onze ont ŽtŽ acquises ds le premier tour (du fait de la notoriŽtŽ de Gaston Pams).

 

Notes annexes :

(1) Cf. Louis MONICH (op. cit., 1996, 1999). Encore mieux unifiŽ par la crŽation de la CommunautŽ de communes de la C™te Vermeille (31 octobre 2001). De nombreuses attributions dŽpendent dŽsormais de cette structure (amŽnagement de l'espace, dŽveloppement Žconomique, politique du logement, ordures mŽnagres et dŽchets, environnement). Curieusement la Culture ne fait pas partie de l'ŽnumŽration. Un bureau d'Žtudes est chargŽ des statistiques concernant le canton. Cf. Bulletin d'Information: C™te ˆ C™te, Nos 1, 2, 3, 4 (2002 et 2003). Cf. La politique de l'habitat de la CommunautŽ de communes de la Cote Vermeille; Le diagnostic; Edit.Diagnostic SARL, 66240 Saint Estve.

(2) Cf. Antoinette QUINTILLA et Anne Marie DE CRUZ: Port-Vendres et la Compagnie de Navigation Mixte in "L'Exocetus volitans" N¡ 16, 2003.

(3) CommŽmoration du Centenaire du Centre HŽliomarin 1888-1988. Edit. Association <<SantŽ en C™te Vermeille>>. Imprimerie Delort, Perpignan (1988). Cf. Michel FERRER: Terre de nos Pres. Imprimeur MINUPRINT, Perpignan (2000).

(4) Cf. Michel FERRER (op. cit., 2000)

(5) Michel Jomain: Groupement Interproducteurs Collioure & Banyuls 1950-2000. Edit. GICB (2001).

(6) Il dŽcdera le 5 septembre 1995  victime de son intense activitŽ, et laissera pour tous ceux qui l'ont connu un souvenir inoubliable. Le centre porte dŽsormais son nom.

(7) Jean MARTI, maire de 1965 ˆ 1995, conseiller gŽnŽral de 1973 ˆ 1985, conseiller rŽgional de1973 ˆ 1985, prŽsident du SIVOM. Homme dynamique et passionnŽ par le milieu marin il sera ˆ l'origine de la crŽation de la premire RŽserve naturelle marine en France dont le rapport technique sera ŽlaborŽ par Claude RAZOULS et Henri BOUTIéRE en concertation avec tous les usagers du Domaine maritime. L'ArrtŽ ministŽriel intervenant en 1974. Sa gestion Žtant confiŽe au Conseil gŽnŽral avec l'appui du Ministre de l'Environnement. Sur l'historique on se rŽfrera ˆ l'ouvrage de F. DENHEZ et C. RIVES (photographe): Mer MŽditerranŽe. Edit. GlŽnat (1999).

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