9 - Municipales des 19 et 26
octobre 1947
Deux listes sont constituŽes de 21
noms chacune.
1 - La "liste d'Union Socialiste et
RŽpublicaine", menŽe naturellement par le maire sortant Vincent AZƒMA, Žlu
depuis 1935. Outre le maire, 15 autres colistiers appartiennent au Parti
Socialiste ou sont des sympathisants,
plus 5 qui se rŽclament du parti radical.
2 - La "liste d'union RŽpublicaine et RŽsistance
de DŽfense des IntŽrts de Banyuls", menŽe par Pierre DADIES, conseiller
municipal sortant, plus 11 colistiers appartenant Žgalement au PCF, plus 5
sympathisants et 3 sans Žtiquette.
La
campagne dŽpartementale et locale est axŽe sur l'anti communisme. Mais pour des
Žlections municipales, surtout dans les petites communes, le problme des
hommes, leurs rŽputations, les rapports familiaux priment sur les
prŽoccupations nationales et idŽologiques.
L'action
et la connaissance de la "tte de liste" sont les facteurs
essentiels, et si "l'Žtranger" peut tre bien admis, il convient pour
le postulant au mandat de maire d'tre "enfant du pays". Militant
politique ou non, il dispose des relations dŽpartementales politiques et
administratives indispensables.
Tout
le dŽbat municipal se focalise sur le candidat au poste de maire, plus que sur
le programme lui-mme, puisqu'il est admis que l'on ne peut que dŽfendre la
viticulture et amŽliorer les routes d'accs aux vignes.
RŽsultats :
Inscrits :
2092 (+ 99 depuis les municipales
de 1945)
Abstentions : 398 (19,02%)
Votants :
1694 (80,98%)
Blancs : 14 ( 0,83%)
S.ExprimŽs : 1680 (80,31%)
MajoritŽ absolue : 841
Remarques :
Tous les candidats de la liste
socialiste et radicale l'emportent largement ds ce premier tour, dŽpassant la
majoritŽ absolue des suffrages exprimŽs.
Le
score le plus ŽlevŽ est rŽalisŽ par Isidore PAYRO (viticulteur) avec 1197 voix,
le plus faible est celui d' AndrŽ MAILLOL avec 1118 voix.
Les conseillers sortants amŽliorent nettement leur
rŽsultat, ˆ l'image de leur Maire qui gagne 353 voix par rapport ˆ 1945, mais
qui n'arrive qu'en 16 me position (1149), prŽcŽdŽ de peu par Franois MESTRES,
adjoint sortant (1153).
Paul
RAMIO (Radical), adjoint sortant, fait un meilleur score (1187) et se trouve 4
me de sa liste ( il Žtait dŽjˆ 3 me
en 1945 avec 772 voix).
La
liste conduite par le PCF n'atteint pas, tant s'en faut, la majoritŽ. La
moyenne de la liste est de 494 voix, le score le plus ŽlevŽ est celui de
Georges PAULI (522) (2), le plus faible celui de Marius ALABERT (467).
On
observe une faible dispersion autour de la moyenne de cette liste, ce qui
confirme la nature trs homogne de son Žlectorat et mesure exactement les
vŽritables forces communistes ˆ Banyuls.
Le
PCF local ne retrouve pas, lors de ce type d'Žlection, les voix que ce parti
avait obtenues lors des lŽgislatives. Mme en considŽrant le meilleur score, la
"perte" est de 122 voix, et de 150 par rapport ˆ la moyenne.
Le
score de la liste AZƒMA dŽpasse le total obtenu aux lŽgislatives par la SFIO,
les Radicaux, et le MRP (858 voix), puisque la moyenne de liste est de 1162
voix ( soit plus de 304 voix qui ne peuvent provenir que des abstentionnistes
des lŽgislatives, plus des votants du PCF !)
Naturellement,
l'absence de liste de droite a profitŽ aux vainqueurs, ce qui traduit le
caractre moins politique de ce type d'Žlection, et le fait que nombre d'
Žlecteurs catholiques et conservateurs sont prts ˆ voter pour des hommes
ŽtiquetŽs politiquement ˆ gauche et la•ques.
Dans
quelle mesure, toutefois, les ŽvŽnements survenus dans le courant de l'annŽe
1947 ont-ils contribuŽ ˆ cette unanimitŽ pour la liste AZƒMA? Cette Žlection
reflte parfaitement l'isolement du PCF (liŽ au dŽpart des ministres
communistes du gouvernement RAMADIER le 4 mai) et la substitution de la formule
de "troisime force" (associant socialistes et radicaux au MRP) ˆ
celle du "tripartisme".
Le
RPF, crŽŽ en avril 1947 par De GAULLE (1), est trs mal implantŽ dans le
dŽpartement, et plus encore ˆ Banyuls.
Le 26 octobre a lieu l'Žlection du maire et des adjoints.
Maire : Vincent AZƒMA = 20 voix (S.E = 21, blancs ou
nuls = 1); 1 er adjoint : Franois MESTRES = 20 voix. 2 me adjoint
: Paul RAMIO = 20 voix.
Notes annexes :
(1) Sur la naissance du RPF, sa
doctrine, son succs lors des municipales, on consultera l'ouvrage de J.
DEBó-BRIDEL (op. cit., 1948). L'avant-guerre, la RŽsistance, la LibŽration et les dŽbuts de la
IV me RŽpublique y sont ŽvoquŽs.
Au
plan national, il totalise lors des municipales prs de 38,3% des S.E. ce qui
est tout ˆ fait exceptionnel pour un mouvement politique lancŽ seulement le 7
avril par le gŽnŽral DE GAULLE lors d'un discours ˆ Strasbourg. Il compte
rapidement prs de 1 million d'adhŽrents.
Fait
significatif, ses voix proviennent de tous les partis: 1 200 000 au PCF, 1 100
000 ˆ la SFIO, 3 150 000 au MRP, 2 600 000 aux Radicaux + UDSR, 2 500 000 aux
ModŽrŽs IndŽpendants. Il n'est alors pas Žtonnant que ces rŽsultats se
traduisent gŽographiquement. Si ˆ
Paris le RPF enlve ˆ lui seul la majoritŽ absolue au Conseil municipal (52 sur
90 conseillers), il en est de mme dans la banlieue parisienne (la ceinture
rouge) o seul le PCF rŽsiste mieux. La province a Žgalement suivi: Marseille,
Toulon, Alger o les listes sous l'Žgide du RPF Žcrasent celles du PCF et des
autonomistes du M.N.A, ˆ Lyon (pourtant fief d' ƒdouard HERRIOT), ˆ Strasbourg,
Lille, Le Havre, Rennes, Brest, Grenoble, Bordeaux et une ville ouvrire comme
Saint-ƒtienne.
A
l'Žvidence, ce succs n'est pas qu'une simple coalition Žlectorale de droite,
mme s'il appara”t que le MRP fait les frais de ce rassemblement.
Il
en ressort aussi que les Žlections municipales ne peuvent se rŽduire uniquement
ˆ la dŽsignation d'administrateurs locaux, mais prŽsente une valeur politique
plus large.
Pour
le politologue AndrŽ SIEGFRIED, cette Žlection traduirait, de la part des votants,
une volontŽ de rŽsistance au communisme et de renforcement de l'autoritŽ
gouvernementale.
On
pourrait Žgalement y voir les consŽquences d'un certain nombre de scandales
politico-financiers (une trentaine) entre 1946-47, rŽsumŽs dans les fiches de
propagande du RPF.
(2) Ancien sous-marinier, employŽ au
Laboratoire Arago (3).
(3) DŽnommŽ ainsi par le fondateur
et premier directeur de l'actuel Observatoire ocŽanologique de Banyuls Henri de
LACAZE-DUTHIERS en l'honneur de Franois ARAGO (1786-1853), membre de
l'AcadŽmie des Sciences. Ce dernier, enfant d'Estagel, scientifique de renommŽe
mondiale et politique d'une grande luciditŽ fut dŽputŽ des PyrŽnŽes-Orientales
et de Paris, ministre de la Marine et des Colonies, chef de l'ƒtat en 1848.
D'o les nombreux lieux publics dans le dŽpartement et ˆ Paris qui lui sont
dŽdiŽs.
10 - Cantonales des 20 et 27 mars
1949
Trois candidats se prŽsentent: Marceau
BANYULS, Parti Socialiste SFIO, conseiller sortant, Raoul VIGNETTES pour le
PCF, et Paul JUNQUET pour le RPF.
RŽsultats
(1er tour) :
Banyuls Port-Vendres
Collioure
Cerbre
Inscrits: 2134
1786 1795
1101
Abst.:
832 (38,99%) 709
(39,7%) 557 (31,0%) 384
(34,9%)
Votants: 1302
(61,0%)
1077 (60,3%) 1238 (69%)
717 (65,1%)
Nuls :
20 ( 1,54%) 23 ( 2,14%) 16 ( 1,29%)
12 ( 1,67%)
S.Expr.: 1282
(60,07%) 1054 (59,01%) 1222
(68,08%) 705
(64,03%)
BANYULS: 566 (44,15%) 471
(44,69%) 646 (52,86%) 480 (68,08%)
VIGNETTES:
425 (33,15%) 380
(36,05%) 435 (35,60%) 163 (23,12%)
JUNQUET: 2 92 (22,78%) 203
(19,26%) 141 (11,54%) 62
(8,79%)
Canton :
Inscrits: 12150
Abst.: 4425
(36,42%)
Votants: 7725 (63,58%)
Nuls:
159 ( 2,06%)
S.Expr.: 7566 (62,27%)
BANYULS: 3721 (49,18%)
VIGNETTES: 2595 (34,30%)
JUNQUET: 1250 (16,52%)
RŽsultats
(2 me tour) :
Banyuls Port-Vendres Collioure Cerbre
Inscrits: 2185 1786 1795 1102
Abst.: 784 (35,88) 650 (36,4) 447 (24,9) 384 (34,8)
Votants: 1401 (64,12) 1136 (63,6) 1348
(75,1) 718 (65,2)
Blancs: 19
( 1,36) 28 (
2,5) 30 ( 2,2) 6 ( 0,84)
S.
Expr.: 1382
(63,25) 1108
(62,0) 1318
(73,4) 712 (64,6)
BANYULS 907 (65,6) 682 (61,6) 863 (65,5) 552 (77,5)
VIGNETTES 475 (34,4)
426 (38,4) 455 (34,5) 160 (22,5)
Canton :
Inscrits: 12204
Abst.: 3918 (32,1%)
Votants:
8286 (67,9%)
Blancs: 165 ( 1,99%)
S. Expr.: 8121
(66,54%)
BANYULS:
5351 (65,9%)
VIGNETTES: 2770
(34,1%)
Remarques :
Marceau BANYULS est rŽŽlu aisŽment, mais ne retrouve
pas son score du second tour de 1945 du fait du maintien du candidat communiste
Raoul VIGNETTES (FFI durant l'Occupation et dŽportŽ rŽsistant qui sera promu
officier de la LŽgion d'honneur en É1988, et qui est l'auteur d'un livre:
MŽmoire d'un rescapŽ).
11 - LŽgislatives du 17 juin 1951
MalgrŽ leurs dissensions internes (1),
l'intŽrt des divers partis constituant la troisime force est de limiter
autant que possible les gains probables en siges du PCF et des
"gaullistes" (2).
Une nouvelle loi Žlectorale, dite des
"apparentements", remplacera celle qui fut ˆ la simple
proportionnelle lors des Žlections prŽcŽdentes. Il suffit que deux ou plusieurs
listes "s'apparentent" et obtiennent la majoritŽ absolue des voix
pour gagner tous les siges d'un dŽpartement. La rŽpartition
"interne" entre les listes apparentŽes se fait alors selon la rgle
de la plus forte moyenne.
Dans le dŽpartement 8 listes sont en
prŽsence :
1 - La liste du PCF est conduite par le dŽputŽ
sortant AndrŽ TOURNƒ, conseiller gŽnŽral, trs apprŽciŽ, et qui sait en imposer
ˆ son auditoire; avec LŽopold FIGUéRES et Fernand CORTALE (ex-colonel FTP).
2 - L'UDSR avec un quasi-inconnu Ma”tre Pierre DENIS,
et un conseiller municipal de Perpignan le Dr DURRIEU DE MADRON. Tous deux se
proclamant "socialistes humanistes et contre les professionnels de la
politique".
Ces deux listes ne sont apparentŽes ˆ
aucune, contrairement aux autres qui forment deux groupes distincts : Le
premier qui comprend les listes 3, 4, 5, 6, et le second 7,8.
3 - La liste socialiste SFIO ("orthodoxe")
avec LŽon-Jean GRƒGORY, dŽjˆ bien
connu, et deux nouveaux : Henri GUITARD et Fernand OLIVE.
4 - Le Rassemblement des groupes rŽpublicains
indŽpendants franais (RGRIF), dont le leader est le dissident de la SFIO
Arthur CONTE. Celui-ci a constituŽ une autre "fŽdŽration socialiste"
avec Paul CERVELLO (de Port-Vendres) et AndrŽ JAMMES
5 - Le parti Radical et le RGR reprŽsentŽ par
Franois DELCOS, dŽputŽ sortant, le Dr RenŽ ARGELLIéS et Sylvain MAILLOLS.
6 - Le MRP est reprŽsentŽ par Antoine GARRIGUE,
Joseph BOMBES et Ma”tre Marc DULAC.
7 - Le RPF
avec Paul JUNQUET, adjoint au maire ex-SFIO de Perpignan, Mme Germaine
DAURIACH et Pierre BONIFACE. Ils esprent bŽnŽficier de leur succs lors des
municipales d'octobre 47.
8 -Le Groupement national de dŽfense des libertŽs
professionnelles et des contribuables: liste des ModŽrŽs dont le leader est
Franois CASSAGNES, maire de Pia.
RŽsultats :
Banyuls DŽpartement MŽtropole
Inscrits :
2118 (-10 / nov1946) 138.256 24.530.523
Abst. : 540 (25,37%)
(21,61% )
(20,38%)
Votants : 1588
(74,63%)
(78,39% )
(79,62%)
Blancs : 19 ( 1,20% )
( 1,90% )
S.Expr. : 1569
(73,73%) ( 76,90% )
PCF : 494 (31,49% S.E)
(35,29%S.E)
(25,90%S.E)
SFIO : 76 ( 4,84% - -)
( 9,86%- -)
(14,90%- -)
Soc-diss. : 495 (31,55%- -)
(15,06%- -)
Radic : 242 (15,42%- -)
(14,49%- -)
(11,20%- -)
UDSR : 7 ( 0,44%- -)
( 0,70%- -)
MRP : 54 ( 3,44%- -)
( 5,72%- -)
(12,80%- -)
RPF : 133 ( 8,47%- -)
( 9,76%- -)
(20,40%- -)
ModŽrŽs : 65 ( 4,14%- -)
( 7,34%- -)
(12,30%- -)
Divers
.............................................................................................
( 2,4% - - )
Remarques :
Les trois dŽputŽs du dŽpartement
seront Arthur CONTE (un dissident socialiste remplace un socialiste
"disciplinŽ"), F. DELCOS et A. TOURNƒ.
On
constate une baisse des inscrits qui est gŽnŽrale, aussi bien ˆ Banyuls que
pour le dŽpartement et la mŽtropole (la France est un pays vieillissant et qui,
du fait du dŽveloppement Žconomique, conna”t le plein emploi. Celui-ci est
assurŽ par un exode rural vers les grands centres urbains et industriels, et
par une immigration notamment d'Afrique du nord.
Les
abstentions sont infŽrieures ˆ celles de la dernire consultation de 1946, mais
plus fortes que lors des municipales (+ 6,35%).
Les
votes blancs ou nuls, identiques ˆ ceux des lŽgislatives de 1946 (- 2) et plus
forts que pour les municipales (+ 5), n'apparaissent pas significatifs (ou
uniquement pour 10 votants).
Ë
Banyuls, le PCF perd des voix par rapport ˆ 1946, et obtient exactement le
score moyen de sa liste aux municipales (494 voix) alors qu'au plan national il
demeure en nombre de voix le premier parti avec plus de 5 millions de voix. Mais il ne disposera que de
97 siges "gr‰ce ˆ la loi Žlectorale scŽlŽrate"! (contre 167
prŽcŽdemment).
Le
problme du Parti Socialiste est ˆ la fois plus complexe mais plus intŽressant.
S'il demeure un noyau dur SFIO, l'anticommunisme a sans doute favorisŽ le
dissident, dont le score de 571 voix est supŽrieur ˆ celui de 1946 (+163), et,
comme les radicaux ont rŽgressŽ de 66 voix, tout laisse supposer qu'il s'agit
d'Žlecteurs plus radicaux-socialistes
. . . que radicaux ou socialistes.
Ce
vote confirme bien le triomphe de la liste municipale, et fournit une mesure du
PS de 500 voix. Sur le plan national, ces subtilitŽs n'ont pas cours, et la
SFIO perd des voix (- 687 000) par rapport ˆ novembre 1946. Elle passe de 17,9%
ˆ 14,9%, mais conserve . . .106 dŽputŽs (contre 99). O sont allŽs les
Žlecteurs ? sans doute en faible partie vers le PCF, et plus fortement vers le
RPF.
Les
radicaux banyulencs reculent (-66 voix), retrouvant en fait leur score initial
des Žlections de 1945 (21/10) et 1946 (2/6), soit: 225 + 255 / 2 = 240 ! Nombre
qui "mesure" les vrais Žlecteurs du parti Radical ˆ Banyuls (ce qui
correspondrait ˆ 40 - 50 familles).
Sur
le plan national, le recul est important (-944 250 voix), passant de 12,4% en
1946 ˆ 11,2%, mais les radicaux obtiennent 88 siges, soit 10 de moins que le
PCF avec . . . moitiŽ moins d'Žlecteurs.
Le
MRP qui n'a jamais ŽtŽ dynamique ˆ Banyuls (170 voix en moyenne) s'effondre
(-116 voix), sans doute au bŽnŽfice du RPF. Ce phŽnomne n'est pas particulier
ˆ Banyuls, mais se retrouve aussi dans toute la France o le nouveau mouvement
gaulliste obtient d'un seul coup 4
125 492 voix (20,40% des S. E.), devenant ainsi le second parti de
France juste derrire le PCF, et dispose
de 121 Žlus.
Le
RPF et les gaullistes font leur premire apparition ˆ Banyuls, mais
modestement, la droite classique Žgalement.
Les
ModŽrŽs ne progressent gure sur le plan national, ni en voix (2.656.995) ni en
siges (110), et reprŽsentent 12,3% S.E, ils sont presque inexistants ˆ Banyuls.
En conclusion, cette Žlection permet
de mesurer les diffŽrentes forces politiques ˆ Banyuls et d'en dŽfinir les
caractŽristiques :
Le
Parti Socialiste SFIO est avec 500 voix en tte ˆ Banyuls, mais son Žlectorat
est moins marquŽ idŽologiquement que le parti lui-mme, et plus proche de la
pratique de ses chefs de file dŽpartementaux (les "contistes").
Le
Parti Radical a ses fidles: 240 voix, mais qui ne paraissent pas se distinguer
nettement des prŽcŽdents.
Soit
un total de la gauche la•que, non communiste, de 750 voix.
Le
MRP, correspondant aux votes de certaines familles catholiques, est rŽduit ˆ
une chapelle, comme d'ailleurs le RPF et les ModŽrŽs. Si l'on peut, dans une
certaine mesure ˆ cette Žpoque, assimiler ces forces ˆ des "conservateurs",
on obtient un total de 252 voix.
Pour
l'heure, le RŽgime de la IVe RŽpublique
est sauvŽ, mais la majoritŽ lŽgale (en dŽputŽs) ne correspond pas ˆ la majoritŽ
des Žlecteurs. Si la loi Žlectorale prŽcŽdente avait ŽtŽ appliquŽe, on aurait
eu respectivement 181 dŽputŽs pour le PCF et 144 pour le RPF. Dans ces
conditions l'AssemblŽe nationale devenait alors ingouvernable (la majoritŽ
Žtant de 313 voix).
La
situation politique est quasi intenable (3, 4): Le Pacte Atlantique et le
stalinisme crŽent un ab”me entre socialistes et communistes (5), les problmes
de l'Žcole et de la la•citŽ sŽparent les socialistes du MRP, le mode de gestion
Žconomique isole les IndŽpendants et ModŽrŽs des prŽcŽdents, quant ˆ la
question du rŽarmement allemand, puis de la CED, elles diviseront tout le monde
y compris et surtout ˆ l'intŽrieur des partis. Pour le RPF seule la mort du
"RŽgime" importe.
C'est
dans ce contexte que la "troisime force" va pouvoir tester de
nouvelles combinaisons ministŽrielles (6).
Pendant
ce temps-lˆ, chaque parti "oubliait" ou "rvait" de voir se
rŽsoudre les problmes coloniaux. D'ailleurs l'ordre rŽpublicain n'Žtait-il pas
partout rŽtabli, de Hano• ˆ Fez . . . en passant par Tananarive, mais ˆ quel
prix sur le plan psychologique pour les populations locales. En mŽtropole ces
ŽvŽnements "lointains" ne constituent pas la prŽoccupation majeure
plus soucieux des problmes internes d'intendance.
Notes annexes :
(1) Concernant l'Žcole la•que et
confessionnelle (Cf. "L'HISTOIRE" N¡289 spŽcial, 7-8/2004, p.100).
(2) Cf. Pierre MIQUEL: La Quatrime
RŽpublique, hommes et pouvoirs. Edit. Bordas (1982).
(3) Cf. Pierre-Olivier LAPIE: de
LŽon Blum ˆ De Gaulle. Edit. Fayard (1971); cf. Jean-Jacques BECKER: Histoire
politique de la France depuis 1945. Edit. A. Colin (1988); cf. Georgette ELGEY:
La rŽpublique des illusions. Edit. Fayard (1965). La loi est votŽe par 332 voix
contre 248 (PCF, RPF, ModŽrŽs et RGR en partie)
(4) Cf. P.-O. LAPIE (op. cit.1971); cf. J-J BECKER (loc. cit. 1988)
(5) La rupture avec le Parti
socialiste SFIO et le MRP, l'isolement du PCF soutenant la politique de l'URSS
est totale lors du XII me Congrs en 1950 (Cf. M. THOREZ: La lutte pour
l'indŽpendance nationale et pour la paix. p.67-69).
(6) Cf. Georgette ELGEY (op. cit.
1965). Elle dispose
de 388 siges sur 625 (majoritŽ absolue = 313). Mais le PCF Žtant exclu (103
dŽputŽs), et le RPF (118) s'excluant par principe de toute combinaison
majoritaire, les combinaisons arithmŽtiques possibles doivent tenir compte des
104 socialistes, 94 radicaux et apparentŽs, 85 MRP, 25 indŽpendants d'Outre-mer
et 98 ModŽrŽs. Il appara”t Žvident qu'aucune majoritŽ stable ne peut se
constituer.
12 - Cantonales des 1er et 8
fŽvrier 1953
En raison du dŽcs du conseiller
gŽnŽral Marceau BANYULS (SFIO) rŽŽlu le 27 mars 1949, une nouvelle Žlection
cantonale a lieu.
Trois candidats se prŽsentent: Gaston
PAMS (Radical indŽpendant), Paul CERVELLO (SFIO), futur maire de Port-Vendres,
Raoul VIGNETTES (PCF).
RŽsultats
(1er tour) :
Banyuls
Port-Vendres
Collioure
Cerbre
Inscrits:
2144
1909
1798
1117
Abst.:
952 (44,4%) 701 (36,7%) 707 (39,3%) 573 (51,3%)
Votants:
1192 (55,6%) 1208 (63,3%) 1091
(60,7%) 544
(48,7%)
Nuls:
7 ( 0,59%) 13
( 1,08%) 12 (
1,1%)
7 ( 1,29%)
S.Expr.:
1185 (55,27%)
1195 (62,6%) 1079 (60%)
537 (48,08%)
PAMS:
544 (45,91%) 405 (33,89%) 468
(43,37%) 140 (12,53%)
CERVELLO: 341 (28,78%) 545
(45,61%)
338 (31,33%) 264 (49,16%)
VIGNETTES: 300 (25,32%) 245 (20,5%)
272 (25,21%) 133 (24,77%)
Canton
:
Inscrits:
12417
Abst.:
5349 (43,08%)
Votants: 7068 (56,92%)
Blancs: 93 ( 1,32%)
S.Expr.:
6975 (56,17%)
PAMS:
2778 (39,83%S.E)
CERVELLO : 2303 (33,02%--)
VIGNETTES:
1894 (27,15%--)
RŽsultats
(2 me tour) :
Banyuls
Port-Vendres
Collioure
Cerbre
Abst.:
782 (36,47%) 622 (32,58%) 674 (37,49%) 556 (49,78%)
Votants: 1632 (63,53%) 1287 (67,42%) 1124 (62,51%) 561 (50,22%)
Nuls:
9 ( 0,66%) 15
( 0,82%) 13 ( 1,16%) 8 (
1,43%)
S. Expr.: 1353 (63,11%) 1272 (66,63%) 1111 (61,79%) 553 (49,51%)
PAMS: 731
(54,03%)
494 (38,84%)
533 (47,97%) 175 (31,65%)
CERVELLO:
313 (23,13%) 564 (44,34%) 305 (27,45%) 269 (48,64%)
VIGNETTES:300 (22,17%) 214 (16,82%) 273 (24,57%) 109 (19,71%
Canton :
Abst. : 4665 (37,57
%)
Votants : 7752 (62,43 %)
Blancs : 87 ( 1,12 %)
S.Expr. : 7665 (61,73 %)
Pams : 3531 (46,06% S.E)
CERVELLO : 2349 (30,65% --)
VIGNETTES : 1785 (23,29% --)
Gaston
PAMS est facilement Žlu, mais gr‰ce ˆ une triangulaire du fait du non retrait
ou dŽsistement du candidat communiste (pourtant placŽ en moins bonne position
ds le 1er tour) en faveur du socialiste.
Paul
CERVELLO ne sera pas Žlu aux SŽnatoriales contre Gaston PAMS, pour la mme
raison, et en gardera un certain ressentiment bien longtemps aprs (N. de
l'a.)
13 - Municipales des 26 avril et
3 mai 1953
Pour la premire fois dans l'histoire
politique banyulencque trois listes sont en concurrence.
Le
maire sortant Vincent AZƒMA a 74 ans. L'affaire de la coopŽrative "La
Banyulencque" qui remonte ˆ l'annŽe 1943, et a mis au prise les deux
anciens prŽsidents de la cave ( V. AZƒMA et J. BRUGUƒ ), s'Žclaircit, mais peut
avoir influencŽ des Žlecteurs au delˆ de leurs appartenances politiques.
1 - Liste d'Union Socialiste et RŽpublicaine :
La
liste AZƒMA est la mme que celle de 1947 ˆ l'exception de 5 qui font leur
entrŽe ( M. FERRER, P. FIGUéRES, R. SOLANE, J. REIG et E. BARREDA).
2 - Liste d'Union RŽpublicaine et Sociale :
La
tte de liste est le Docteur AndrŽ PARCƒ qui ne s'est encore jamais prŽsentŽ.
Il est jeune, possde d'incontestables qualitŽs oratoires associŽes ˆ une
prestance qui en impose. Il se prŽsente comme Radical-socialiste, comme 12 de
ses colistiers. Les autres sont sympathisants, 1 sans Žtiquette, 2 se
prŽsentent comme sympathisants communistes, et 1 SFIO (?). Si 15 candidats se
prŽsentent pour la premire fois, 6 Žtaient dŽjˆ sur la liste de Jean BRUGUƒ en
1945. Pierre AROLES et LŽon CIBIAL Žtaient conseillers en 1935 sur la liste
AZƒMA.
3 - La liste d'Union des Gauches :
Elle comporte 11 communistes (dont seulement
4 Žtaient candidats en 1947 et 2 en 1945 : P. DADIES et M. DESCARREGA), 3
sympathisants communistes, 4 socialistes SFIO ou sympathisants (dont ElysŽ
BARRIéRE, directeur du CrŽdit agricole, et Roger DAVID ), 3 sans Žtiquette. Au
total 17 sur 21 se prŽsentent pour la premire fois. Leur profession de foi
critique la politique gouvernementale et politise outre mesure le dŽbat, allant
jusqu'ˆ faire rŽfŽrence au Mouvement mondial de la Paix !
La profession de foi du maire sortant est
plus prosa•que, se contentant d'un catalogue d'actions strictement municipales
(comme le dŽplacement des candŽlabres de la plage, la dŽviation du ravin du
val-Pompo , l'habillement des sapeurs pompiers : vestes en cuir, bottes,
etc.).
La
liste PARCƒ critique les partis dans un exposŽ doctrinal, dŽclare se situer au
dessus de tout esprit partisan, et avec le seul souci d'une administration
municipale au dessus de toute
autre prŽoccupation. Son programme est attractif avec quelques points forts :
crŽation d'un casino municipal, une route internationale par le col de Banyuls,
un port-abri, des habitations communales d'ordre collectif, sans oublier le
groupe scolaire et le logement des ma”tres, les bains-douches et. . .un hospice
maternitŽ (sic), sans oublier la disparition du cloaque de la Basse (1).
Et
d'Žvoquer (dŽjˆ!) l'amŽlioration de la nationale 114 vers Cerbre et Perpignan.
V.
AZƒMA, apostrophant le Dr. PARCƒ (prŽsident du XIII catalan), il lui indique
qu'il est l'arbitre de la partie et non l'un des joueurs, et que les bulletins
ne s'analysent pas, mais se comptent (2).
RŽsultats (1er tour) :
Inscrits :
2204 ( +112 depuis les municipales de 1947)
Abst. : 343 (15,56%)
Votants : 1861
(84,44%)
Blancs : 9 ( 0,48%)
S.ExprimŽs : 1852 (84,03%)
MajoritŽ absolue : 927
Aucun
candidat n'est Žlu au premier tour.
Le
Dr PARCƒ arrive en tte avec 915 voix, AZƒMA totalise 762 voix et BARRIERE 399
voix.
De
la liste AZƒMA, outre le maire sortant, seuls Michel GINESTE (arrivŽ second
derrire le Dr PARCƒ), Jules CANAL, Franois MESTRES et Pierre FIGUéRES sont
encore dans la course.
La
liste d'Union des gauches se retire purement et simplement.
RŽsultats ( 2 me tour) :
Inscrits :
2204
Abst. : 326 (14,71%)
Votants : 1878
(85,29%)
Blancs : 9 ( 0,48%)
S.ExprimŽs : 1869 (84,80%)
Remarques :
La participation s'est accrue (+17
voix). Les votes blancs et nuls sont demeurŽs inchangŽs
Des
16 candidats de la liste PARCƒ en bonne position au premier tour , 13 sont Žlus
auxquels vient s'ajouter Jean SAGOLS (+197 voix) (3), tandis que P. COSTESéQUE,
M. GRATACOS et R. BARRIS n'ont pas assez progressŽ. Au total cette liste
dispose de 14 Žlus.
La
liste AZƒMA a 7 Žlus mais perd son maire qui ne progresse pas suffisamment
(+117 voix, soit la 33 me position) et il lui manque . . . 38 voix. Le
panachage n'a pas jouŽ en sa faveur puisque les gains de ses colistiers sont en
moyenne de +195 (Žcarts extrmes : +168 ˆ +210).
La
liste du "PCF", bien que plus "ouverte" qu'en 1947,
recueille en moyenne 354 voix (Žcarts : 407 ˆ 297) au premier tour, et pour les
seuls communistes : 344 voix. Par rapport aux lŽgislatives de 1951 le PC perd
des voix (-150) et si l'on considre le seul score de son leader DADIES : - 147
voix. Par rapport aux municipales de 1947 le PC perd en moyenne -150 voix.
Le
Parti socialiste SFIO (dans la mesure o il s'incarne dans son leader AZƒMA)
obtient une moyenne de liste de 673 voix au 1er tour (Žcarts extrmes : 857 et
627), et voit tous ses candidats sans exception dŽpasser assez largement le
score des lŽgislatives, confirmant que les Žlecteurs ont moins tenu compte de
l'Žtiquette que des hommes.
Au
second tour, ces derniers ont bŽnŽficiŽ d'un report de 195 voix en moyenne de
la liste d'Union des Gauches (soit 55%). Si l'on suppose que les 45% se sont
abstenus (159), ce sont 176 abstentionnistes du 1er tour qui sont venus au
second, soit un chassŽ-croisŽ de 7 ˆ 8 % des inscrits.
Le
Parti Radical a, au 1er tour, une moyenne de 724 voix (Žcarts extrmes : 857 et
681), ce qui est tout ˆ fait inhabituel puisqu'il disposait aux lŽgislatives de
1951 de 249 voix, et en 1946 de 308 voix. Il a donc bŽnŽficiŽ des 252 voix de
"droite", plus sans doute une grande partie des nouveaux votants, ou
d'Žlecteurs. . . ex- PCF et anti-AZƒMA.
Le 10 mai 1953 le Conseil municipal est rŽuni en vue de l'Žlection du maire et des adjoints sous la prŽsidence de LŽon ROCARIES doyen d'‰ge.
Un seul candidat maire : AndrŽ PARCƒ = 14 voix (Žlu). (S.E = 21; blancs ou nuls = 7)
1 er adjoint : LŽon ROCARIES = 14 voix (Žlu); Jules CANAL = 7 voix.
2 me adjoint : Fernand VIDAL = 14 voix (Žlu); Jules CANAL = 7 voix.
Le Conseil Žmet le vÏu d'une crŽation de deux adjoints supplŽmentaires. Les Žlections complŽmentaires au sein du Conseil municipal ont lieu le 24 juin:
3 me adjoint : Jules CANAL = 19 voix.
4 me adjoint : Abel PAGéS = 19 voix.
Conclusions :
Les Žlections municipales rŽvlent, du
fait du panachage entre les listes, des difficultŽs d'interprŽtation des
chiffres. Elles confirment cependant la fidŽlitŽ politique des noyaux de base,
le poids numŽrique de chaque parti, les diffŽrences portant sur les sympathies
dont jouissent les candidats, plus le coefficient de "voisinage
politique".
L'absence
de liste strictement de droite au 1er tour a conduit cet Žlectorat ˆ voter ˆ
prs de 100% pour le Dr PARCƒ qui rassure les propriŽtaires banyulencs.
Une
remarque concernant le trs faible nombre des votes blancs ou nuls, alors que
le panachage des bulletins est une opŽration dŽlicate si l'on veut Žviter toute
erreur. Ceci ne peut s'expliquer que si les bulletins sont soigneusement
prŽparŽs ˆ la maison et dans le cadre familial au sens large.
Sur le plan national, les Žlections
municipales marquent le recul spectaculaire du RPF qui passe de 26% de siges
en 1947 ˆ 10,6%.
Plusieurs
raisons ˆ cela: tout d'abord ce type d'Žlection ne favorise pas le dŽbat
politique au niveau des institutions toujours trs critiquŽes par les
gaullistes; ensuite gr‰ce au Plan MARSHALL (4) relayŽ par le plan MONNET (5)
l'Žconomie franaise se relve lentement; enfin le risque d'une nouvelle guerre
mondiale s'estompe (la guerre de CorŽe est terminŽe, l'Allemagne est
dŽfinitivement coupŽe en deux (RFA ˆ l'Ouest et RDA ˆ l'Est).
Les
Franais finissent par s'habituer aux crises ministŽrielles ˆ rŽpŽtition,
puisqu'on revoit souvent en fait les mmes (par exemple Edgar FAURE). Mais
surtout la droite modŽrŽe revient au pouvoir (Gouvernements PINAY en 1952 (6),
Joseph LANIEL en 1953-54) et rŽcupre une partie des voix gaullistes.
Le
6 mai, de GAULLE rend leur libertŽ aux Žlus RPF, qui prennent le sigle de
RŽpublicains Sociaux, et se retire dŽfinitivement (cro”t-il ou veut-il faire
croire) ˆ Colombey-les-Deux-Eglises.
Notes annexes :
(1) Documents ˆ la disposition de
l'auteur
(2) RŽfŽrence au laboratoire
d'analyse du Docteur PARCƒ ˆ Perpignan (souvenir d'un banyulenc ˆ l'auteur sur
le dŽroulement de cette campagne).
(3) Jean SAGOLS m'a bien informŽ sur
l'histoire de cette pŽriode de la vie banyulencque. C'est avec tristesse que
j'ai appris son dŽcs, le 30 janvier 2003, loin de son cher Banyuls, ˆ l'ële de
la RŽunion. Son souvenir demeure inaltŽrable pour moi, comme sans doute pour
tous ceux avec lesquels il discutait en ville avec tant de gentillesse.
(4) Documents ˆ la disposition de
l'auteur
(5) Cf. Jean MONNET: MŽmoires. Edit.
Fayard (1976).
(6) Cf. Christiane RIMBAUD: Pinay.
Edit. Perrin (1990); "L'IndŽpendant" du 21/12/1991.
Remarque complŽmentaire :
Le
17 dŽcembre 1953 s'ouvre ˆ Versailles le Congrs afin d'Žlire le successeur de
Vincent AURIOL ˆ la prŽsidence de la RŽpublique. Huit candidats sont en
prŽsence: Marcel CACHIN pour le PCF, Edmond NAEGELEN pour la SFIO, Yvon DELBOS
pour le parti Radical, Jacques MƒDECIN apparentŽ radical, Georges BIDAULT pour
le MRP, Joseph LANIEL, IndŽpendant,
FOURCADE, IndŽpendant, KALB pour les gaullistes de l'URAS.
Aprs
7 tours de scrutin sans rŽsultat, les gaullistes souhaitent la candidature du
gŽnŽral KOENIG (vainqueur de Bir Hakeim, compagnon de la LibŽration), ce que de
GAULLE dŽsapprouvera refusant toute caution aux institutions de la IV me
RŽpublique.
LassŽs
du spectacle affligeant que donne ce Congrs interminable ˆ la satisfaction des
gaullistes qui voit le "systme se discrŽditer, on cherche toujours un
candidat d'union.
Au
treisime tour, RenŽ COTY (IndŽpendant) est Žlu le 23 dŽcembre par 477 voix
contre son principal concurrent E. NARGELEN (329 voix); pour de non candidats:
Louis JACQUINOT (autre IndŽpendant) 21 voix et divers 44 voix.
14 - Cantonales du 17 avril 1955
Les trois candidats sont : Gaston PAMS
(Radical indŽpendant), conseiller gŽnŽral sortant, Henri MERCADER (SFIO) et
Robert GAZAN (PCF).
RŽsultats
:
Banyuls Port-Vendres Collioure Cerbre
Inscrits:
2248 2080 1795
1196
Abst.: 971 (43,19) 893 (42,93) 776
(43,23) 619 (51,76)
Votants: 1277
(56,81)
1187 (57,07) 1019
(56,77) 577 (48,24)
Blancs: 18 ( 1,40) 40 ( 3,37) 12 ( 1,18)
10 ( 1,73)
S.
Expr.: 1259
(56,0)
1147 (55,14) 1007
(56,1) 567 (47,41)
PAMS
:
840 (66,72) 713 (62,16) 749
(74,38) 218 (38,45)
MERCADER
: 202 (16,04) 209 (18,22) 119
(11,82) 192 (33,86)
GAZAN
: 217 (17,24) 225 (19,62) 139 (13,80) 157
(27,69)
Canton :
Inscrits : 12932
Abst. : 5502 (42,54%)
Votants : 7430 (57,46%)
Nuls : 158 ( 2,13%)
S.Expr. : 7272 (56,23%)
PAMS : 4746 (65,26% S.E)
MERCADER : 1131 (15,55%
--)
GAZAN : 1395 (19,18% --)
Remarques :
Gaston PAMS est rŽŽlu ds le 1er tour avec une avance confortable, obtenant dans sa commune d'Argels-sur-mer 78,71% des suffrages exprimŽs.