18 -
Municipales des 8 et 15 mars 1959
Compte tenu de la gestion rŽalisŽe en
commun par les Žlus des deux listes SFIO et Radicale, AndrŽ PARCƒ, maire
sortant, propose la constitution d'une liste commune ds le premier tour.
Michel GINESTE (conseiller sortant,
brillamment Žlu en 1953) est chargŽ des nŽgociations auprs des socialistes.
MalgrŽ l'opposition de certains, l'alliance est finalement conclue.
Deux listes vont s'opposer pour les 23
conseillers :
1 - La Liste d'Union
RŽpublicaine et de DŽfense des IntŽrts Communaux, prŽsentŽe par le PCF et
conduite par AndrŽ SOLEING.
2
- La Liste d'Union dŽmocratique pour la DŽfense et l'Expansion Communale,
conduite par A. PARCƒ.
Dans ce contexte les rŽsultats sont
prŽvisibles.
RŽsultats (1er tour) :
Inscrits:
2439 (+ 235 depuis les municipales de 1953)
Abst. :
428
(17,54% )
Votants:
2011 (82,46% )
Blancs: 37 ( 1,84% )
S. Expr.:
1974 (80,93% )
MajoritŽ
absolue: 998
Remarques :
La liste du Dr PARCƒ recueille en
moyenne 1386 voix, et manque ˆ 1 sige prs d'enlever tous les siges au 1er
tour. A la diffŽrence de 1953, Jean MESTRES arrive en tte avec 1512 voix,
suivi de peu par le maire sortant (1498 voix). Michel GINESTE n'arrive cette
fois qu'en 11 me position (1461 voix).
Au total la fusion des deux listes de
1953, dont les totaux ˆ l'Žpoque Žtaient de 673 + 724 = 1397, correspond bien ˆ
l'addition correcte des voix.
Seul Raoul SALVY manque son Žlection de
. . . 13 voix, et ne se reprŽsente
pas.
La liste du PCF fait une moyenne de 350
voix (avec des Žcarts de 566 et 278), Georges PAULI arrive en tte, suivi de
Vincent FORT, AndrŽ SOLEING, Jacques VILAREM et Pierre BARRIS. Cette liste
moins "ouverte" qu'en 1953, puisque tous ses membres sont
"ŽtiquetŽs" communistes, recueille ˆ peu prs le mme score que le
candidat du PCF aux lŽgislatives de 1958 (308 et 331). A noter que cinq
candidats dŽpassent les 400 voix.
L'abstention est faible, mais plus
ŽlevŽe qu'en 1953 o la compŽtition Žtait plus serrŽe. Les votes nuls et blancs
ont lŽgrement augmentŽ (+28), correspondant moins ˆ des erreurs qu'ˆ l'absence
d'une troisime liste.
Pour le second tour, Robert URNOUS
(receveur des PTT) remplace Raoul SALVY, tandis que le PCF reprŽsente AndrŽ
SOLEING.
RŽsultats (2me tour) :
Inscrits:
2439
Abst. :
889
(36,12%)
Votants: 1550
(63,88%)
Blancs: 41 ( 2,65%)
S.Expr.: 1509
(61,87%)
URNOUS: 1116 Žlu
SOLEING: 369
Gaston ROSSEL: 13,
Marguerite BOULIGNAT: 2, Ahmed YAMOUINE: 1 (ceux-ci non candidats)
Remarques :
La liste complte du Dr PARCƒ est Žlue.
On y compte d'aprs les "Žtiquettes politiques" officielles,
c'est-ˆ-dire Žtablies par les RG pour la PrŽfecture (mais parfois contestables
car le fait d'tre sur une liste municipale n'implique pas d'appartenir ˆ un
parti politique, comme une amitiŽ n'oblige pas de partager les mmes idŽes) :
11 SFIO, 9 Radicaux, 1 Centriste, 1 gaulliste de gauche (Raoul JACOMY), 1 sans
Žtiquette.
Dix conseillers sortants recommencent un
nouveau mandat et 13 sont nouveaux.
Parmi les anciens, outre AndrŽ PARCƒ,
Emile BARRƒDA, Jules CANAL, Michel COMEMALE, Pierre FIGUéRES, Michel GINESTE,
Louis MARSENACH, Abel PAGéS, Justin PEYTAVI, RenŽ SOLANE; parmi les nouveaux :
Franois ALCOVERT, Roger DAVID, Pierre FERRER, Pierre GOUBERN, Raoul JACOMY,
AndrŽ MAILLOL, FŽlix MARILL, Henri MARTI, Jean MESTRES, Jean RéDE, Pierre
SOLANE, Jean TROILLET.
Le 22 mars, installation du Conseil sous la prŽsidence de Fernand VIDAL faisant fonction de Maire.
L'Žlection du Maire a lieu sous la prŽsidence de Pierre SOLANE doyen d'‰ge.
Un seul candidat: AndrŽ PARCƒ = 22 voix (S.E = 23, blanc ou nul = 1)
1 er adjoint : Jules CANAL = 22 voix.
2 me adjoint : Pierre SOLANE = 22 voix.
Le vÏu suivant est Žmis par l'ensemble du Conseil:
"Du fait de l'importance de la
population du Puig del Mas et l'Žrection de Banyuls en station de tourisme une
demande est faite pour l'obtention de deux adjoints supplŽmentaires". [ N.
de l'a.: je n'ai pu trouver trace
dans les registres des dŽlibŽrations de la suite faite ˆ cette demande]. Il
semble que Abel PAGéS, notŽ comme adjoint sortant sur la liste d'AndrŽ PARCé en
1965 fut Žlu 3 me adjoint en cours de mandat.
19 -
RŽfŽrendum du 8 janvier 1961
Le gŽnŽral de GAULLE est revenu au
pouvoir sous la pression des ŽvŽnements d'AlgŽrie.
Si la situation sur le terrain militaire
se stabilise en AlgŽrie du fait du plan du gŽnŽral CHALLE, et en mŽtropole
gr‰ce ˆ l'action de la DST (1), aucune solution de type troisime force n'ayant
pu tre trouvŽe (comme le confirment les Žlections municipales de 1959 en
AlgŽrie), toute politique passe nŽcessairement par un dialogue direct avec le
FLN.
L'isolement diplomatique de la France,
la nŽcessitŽ du maintien d'une force militaire importante en AlgŽrie (hors du
thމtre centre-europŽen), les consŽquences qu'occasionnent ce type de guŽrilla
(2), les cožts Žconomiques, ont conduit de GAULLE ˆ en tirer les leons et ˆ
faire "la part du feu" afin d'Žviter l'enlisement.
En mŽtropole, depuis plus d'un an, les
heurts entre partisans de l'AlgŽrie franaise et la gauche ne cessent de
s'accro”tre.
Si le contingent aspire au retour dans
ses foyers, une grande partie de la droite dŽfend le principe de l'AlgŽrie
franaise, tandis que les "pieds noirs" s'inquitent, ˆ juste titre,
des propos successifs de DE GAULLE, notamment ceux du 4 janvier sur une AlgŽrie
algŽrienne.
Les "ultras" et l'extrme
droite s'activent, tandis que la fidŽlitŽ au gouvernement d'une partie de l'armŽe de mŽtier qui
combat en AlgŽrie devient douteuse.
Le 4 janvier ˆ Madrid, le gŽnŽral SALAN,
LAGAILLARDE et SUSINI appellent ˆ voter Non, comme SOUSTELLE et BIDAULT (3) au
cours d'une confŽrence de presse. Le 6 dans une "Lettre aux Franais"
seize gŽnŽraux ayant commandŽ en Afrique du Nord se dŽclarent en faveur du Non.
En octobre 1959 KROUCHTCHEV avait approuvŽ la politique d'autodŽtermination
menŽe par de GAULLE en AlgŽrie.
DE GAULLE, pour rŽaffirmer son autoritŽ
en MŽtropole comme en AlgŽrie, et sa crŽdibilitŽ auprs des instances
internationales, mais aussi vis-ˆ-vis des dirigeants de la rŽbellion, propose
un rŽfŽrendum dont la question est :
"Approuvez-vous le projet de loi concernant
l'autodŽtermination des populations algŽriennes et l'organisation des pouvoirs
publics avant l'autodŽtermination".
Par de nombreux dŽplacements en province
et par l'intermŽdiaire de la tŽlŽvision (qui joue un r™le de plus en plus
important dans le dŽbat politique) de GAULLE s'exprime beaucoup.
L'UNR, le MRP et le Parti Socialiste
SFIO appellent ˆ voter OUI, alors que le PCF et le PSU disent NON (avec
l'argument, discutable, qu'il s'agit d'un rŽfŽrendum plŽbiscite), s'ajoutent au
NON les partisans de l'AlgŽrie franaise (contre toute nŽgociation avec le
FLN). Les Radicaux laissent la libertŽ de vote ˆ leurs adhŽrents, mais se
prononcent en faveur du NON (par nostalgie pour une autre constitution). Quant
aux IndŽpendants ils laissent . . . l'indŽpendance ˆ leurs Žlecteurs. Le FLN
pr™ne l'abstention.
RŽsultats :
Banyuls DŽpartement MŽtropole
Inscrits: 2454 (+30 / 1958 ) 149.929 27.184.408
Abst. :
716 (29,17%) (32,33%)
(23,50%)
Votants: 1738 (70,83%)
( 67,67%)
(76,50%)
Blancs: 38 ( 2,19% ) ( 3,56%)
( 2,86% )
S.Expr.: 1700 (69,27%) (64,87%)
(74,31% )
OUI : 1201(70,74% S.E) (65,35% S.E)
(75,26% S.E)
NON : 499
(29,36% --) (34,65% --)
(24,74% --)
Remarques :
Les abstentions ˆ Banyuls sont plus
ŽlevŽes qu'au plan national, o elles se sont accrues par rapport ˆ 1958 (4).
Est-ce le rŽsultat de la position du
parti Radical, ou la question posŽe pas assez claire et donc peu stimulante?
Il est Žvident que le vote OUI Žtait un
encouragement pour la poursuite des efforts dŽployŽs par de GAULLE (le mot
plŽbiscite ayant une connotation pŽjorative). Mais les manifestations agricoles
durant toute l'annŽe 1960 ont Žgalement pu jouer un r™le.
Le pourcentage de Oui ˆ Banyuls est
intermŽdiaire entre ceux du dŽpartement et du pays. Il correspond ˆ la somme
des voix obtenues aux lŽgislatives de 1958 d'ALDUY + UNR (= 630), plus 571 (sur
860 des radicaux de PAMS)
Le NON doit totaliser une grande partie
des Žlecteurs communistes et sympathisants du PSU (350 ˆ 400 voix), plus une
centaine d'autres (sans doute plus de droite que de radicaux).
En AlgŽrie les rŽsultats sont les suivants :
Inscrits: 4 696 432
Abst. : 1 868 755
(39,79%)
Votants: 2 827 677 (60,21%)
Nuls : 115 411
( 4,08% / V)
S.
Expr.: 2 712 266 (57,75%)
Oui : 1
911 581 (70,48% S.E)
Non : 800 780
(29,52% --)
On observe une abstention supŽrieure ˆ
celle de la mŽtropole (+16,29%), qui n'Žtonnera pas compte tenu des consignes
d'abstention de la part du FLN (contre balancŽ il est vrai par les efforts de
l'armŽe auprs des populations musulmanes en faveur du vote), et un nombre de
bulletins nuls lŽgrement supŽrieur (+1,22%). Les OUI seront lŽgrement plus
faibles qu'en mŽtropole (-4,78% S.E.), et les NON lŽgrement supŽrieurs (+4,78
% S.E.)
Notes annexes :
(1) Direction de la Surveillance du
Territoire: service de contre-espionnage dŽpendant du ministre de l'IntŽrieur.
Sur ses activitŽs: Cf. Philippe BERNERT: Roger Wybot et la bataille pour la
DST. Edit. Presses de la CitŽ (1975). Daniel BURDAN: DST, Neuf ans ˆ la
division antiterroriste. Edit. R. Laffont (1990).
(2) Ce que rŽsumera un Žditorial
paru dans "Le Monde " du 26 aožt 1959 sous la signature de SIRIUS
(pseudonyme de son directeur BEUVE-MERY). Cf. Roger BARBEROT: Malaventure en
AlgŽrie avec le GŽnŽral PåRIS DE BOLLARDIéRE. Edit. Plon (1957). Cf. GŽnŽral de
BOLLARDIéRE: Bataille d'Alger,
bataille de l'homme. Edit. DesclŽe De Brouwer (1972).
(3) Cf. Georges BIDAULT: D'une
rŽsistance ˆ l'autre. Edit. Les Presses du Sicle (1965) et Le Point. Edit. la
Table Ronde (1968). Cf. Jacques SOUSTELLE: L'espŽrance trahie. Edit. Editions
de l'Alma (1962) et Vingt-huit ans de Gaullisme. Edit. La Table Ronde (1968).
Cf. Bernard ULLMANN: Jacques Soustelle. Edit. Plon (1995).
(4) L'analyse du rŽfŽrendum dans
"L'IndŽpendant" du 12/1/61 montre que les taux d'abstentions sont
toujours supŽrieurs en hiver, entre autres causes, puisque les conditions mŽtŽo
Žtaient normales pour la saison.
20 -
Cantonales du 4 juin 1961
Le canton d'Argels-sur-Mer comprend
douze communes: Argels et les communes des Albres plus les quatre communes de
la C™te rocheuse.
Les trois candidats sont Gaston PAMS
(radical-socialiste), Robert GAZAN (PCF), et Yvon BLANC (UNR).
RŽsultats :
Banyuls Port-Vendres Collioure Cerbre
Inscrits:
2454 2500
1912
1202
Abstentions:
1286 (52,4%)
1330 (53,2%)
943 (49,3%) 741 (61,6%)
Votants: 1168
(47,6%)
1170 (46,8%) 969 (50,7%) 461
(38,4%)
Blancs & Nuls: 43 ( 3,68%)
28 ( 2,4%) 20 ( 2,1%) 11
( 2,4%)
ExprimŽs: 1125 (45,84%) 1142
(45,7%) 949 (49,6%)
450 (37,4%)
PAMS: 859 (76,4%)
847 (74,2%) 768 (80,9%) 396 (88%)
GAZAN: 193 (17,2%) 176 (15,4%) 118 (12,4%) 119 (26,4%)
BLANC:
73 ( 6,5%)
119 (10,4%)
63 ( 6,6%)
35 ( 7,7%)
Total pour le Canton :
Inscrits: 13981
Abstentions : 6912
(49,44%)
Votants: 7069
(50,56%)
Blancs et
Nuls: 208
( 2,94 % des votants)
S. Ex : 6861 (49,07 % )
PAMS: 5121 (74,64 % S.E)
GAZAN: 1324 (19,30% - -)
BLANC: 416
( 6,06% - -)
Gaston PAMS est rŽŽlu ds le 1er tour.
Ses meilleurs scores Žtant ˆ Argels (81,7%) et Collioure (80,9%), le plus
mauvais ˆ Villelongue-dels-Monts avec 9,6%, o le candidat du PCF obtient 88%.
Par rapport ˆ sa premire Žlection
(1953), il progresse de +28,58 %, sans candidat du Parti Socialiste comme
prŽcŽdemment. Les "gaullistes" font leur rŽapparition dans ce type
d'Žlection depuis 1949, mais bien timidement. Le Parti communiste rŽgresse
quelque peu (-3,99%)
Comme il est usuel pour ce type
d'Žlection, le taux d'abstention est ŽlevŽ (prs d'un Žlecteur sur deux)
21 -
RŽfŽrendum du 8 avril 1962
Afin d'assurer l'indŽpendance nationale
et la modernisation de la France, d'Žviter l'isolement diplomatique, il devient
urgent de conclure en AlgŽrie.
Les Žmissaires du gŽnŽral de GAULLE sont
parvenus ˆ un accord avec le GPRA ˆ ƒvian le 18 mars. Un cessez-le-feu avec le
FLN entre en vigueur le 19 mars ˆ 12 heures.
Pour faire entŽriner les accords
d'ƒvian, de GAULLE soumet par rŽfŽrendum la question :
"Approuvez-vous le projet de loi
soumis au peuple Franais par le PrŽsident de la RŽpublique et concernant les
accords ˆ Žtablir et les mesures ˆ prendre au sujet de l'AlgŽrie sur la base
des dŽclarations gouvernementales du 19 mars 1962.
Le texte de loi est publiŽ au Journal
Officiel N¡ 62-43, et comporte 44 pages explicitant l'accord de cessez-le-feu.
Il prŽcise les garanties relatives ˆ la mise en Ïuvre de l'autodŽtermination et
l'organisation des pouvoirs en AlgŽrie pendant une pŽriode transitoire, mais
surtout les conditions de la coopŽration de la France et de l'ƒtat indŽpendant
algŽrien, qui para”t conforme aux rŽalitŽs. Le gouvernement Franais et le FLN
ont dŽfini en commun cette solution originale qui est soumise ˆ l'approbation
des Žlecteurs.
Les Franais d'AlgŽrie engagŽs dans
l'OAS refusent de jouer la carte des accords d'Evian, et pratiquent la
politique de la terre bržlŽe (1, 2). En mŽtropole, ˆ Paris mais Žgalement en
province, l'OAS commet une sŽrie d'attentats (5).
Pour les Franais de mŽtropole la cause
est dŽjˆ entendue, d'autant qu'ils sont, dans leur grande majoritŽ, rŽvoltŽs
par le comportement criminel de l'OAS (6).
Le PCF prŽconise le Oui ˆ la paix, de mme
que le Parti Socialiste SFIO, les Radicaux, le MRP, et naturellement l'UNR.
Le PSU appelle au vote Nul (en demandant
d'indiquer sur les bulletins : Oui ˆ la paix, Non au pouvoir gaulliste).
Les IndŽpendants et Paysans (CNIP)
laissent la libertŽ de vote ˆ leurs Žlecteurs, mais inclinent pour le Non, de
mme que les partisans de l'AlgŽrie franaise.
RŽsultats :
Banyuls DŽpartement MŽtropole
Inscrits: 2450
(- 4 / 1961) 149.027 26.991.743
Abst. : 754 (30,77%) (35,48%) (24,40%)
Votants: 1696
(69,22%)
(68,90%) (75,60%)
Blancs: 99 ( 5,84% ) ( 6,36%) ( 5,38%)
S.Expr.: 1597
(65,18%)
(64,53%) (71,20%)
OUI : 1443
(90,35% S.E)
(91,48% S.E) (90,70%S.E)
NON: 154
(9,65% --)
(8,52% --) (9,29%
--)
Remarques
:
Les abstentions ˆ Banyuls sont ŽlevŽes,
ˆ peu prs du mme ordre que lors du rŽfŽrendum de l'annŽe prŽcŽdente (+1,6%),
et plus ŽlevŽes que dans le pays (+6,07 %).
Les votes blancs et nuls sont aussi plus
ŽlevŽs et font appara”tre un petit groupe d'Žlecteurs proches (peut-tre) du
PSU, compris entre 80 et 90.
Le OUI ne totalise pas l'ensemble des
voix "de gauche" plus l'UNR (gaullistes) de 1958; mais il faut se
souvenir que la candidature PAMS avait attirŽ des Žlecteurs modŽrŽs (355). Par
contre si on effectue le total des OUI du rŽfŽrendum de 1961 plus le PCF, on
obtient: 1201 + 350 = 1551, soit -108 voix pour le OUI dans cette Žlection.
Mais si l'on soustrait de ces 108 voix celles qui sont supposŽes venir du PSU,
il ne manque plus que 28 voix au total qui aurait dž tre atteint.
Les NON doivent correspondre ˆ
l'Žlectorat de droite qui s'Žtait manifestŽ en 1956 (245 voix), mais il manque
alors 94 voix qui ont dž rejoindre le camp de l'abstention.
En rŽalitŽ le problme d'une
interprŽtation plus prŽcise des nombres relve de notre ignorance dans
l'apprŽciation du "chassŽ-croisŽ" des Žlecteurs d'un tour ˆ l'autre,
ou d'une Žlection ˆ l'autre de la mme nature, ce qui n'est pas le cas ici.
Seul l'examen des listes d'Žmargement peut lever l'ambigu•tŽ ˆ ce sujet. Celles-ci
seront analysŽes ultŽrieurement.
Au
plan national, on observe la remarquable concordance des rŽsultats avec ceux de
Banyuls (ˆ l'exception des abstentions), donc des pourcentages des suffrages
exprimŽs.
Conclusion :
Le problme de l'Žvolution politique de
l'AlgŽrie, posŽ ds 1945 et dŽjˆ bien avant (4), trouve sa solution quinze ans
aprs dans un "l‰che soulagement" de la classe politique
mŽtropolitaine et plus gŽnŽralement de la mŽtropole, comme dans l'exode massif
des Franais d'AlgŽrie. Ceux-ci, pour la quasi-totalitŽ (3) rentrent en France,
principalement dans le Midi (un peu en Espagne, dans la rŽgion d'Alicante par
exemple, l'Italie, Isra‘l) 130 ans aprs s'y tre installŽs pour la premire
fois (7).
Michel DEBRƒ dŽmissionne et un nouveau
gouvernement, prŽsidŽ par Georges POMPIDOU, prend la relve (composŽ d'UNR, de
MRP et d'IndŽpendants). Mais de GAULLE s'opposant ˆ toute politique
d'intŽgration europŽenne de type fŽdŽral, les ministres MRP dŽmissionnent.
Les harkis, abandonnŽs ˆ leur sort malgrŽ
la garantie de protection qui leur avait ŽtŽ promise, seront les autres
victimes lors de l'indŽpendance de l'AlgŽrie promulguŽe en juillet 1962. Sur
environ 260 000, seulement 600 pourront gagner la mŽtropole (8).
Notes annexes:
Parmi les trs
nombreux ouvrages consacrŽs aux ŽvŽnements d'AlgŽrie (maintien de l'ordre dans
les dŽpartements d'AlgŽrie d'aprs la terminologie officielle et non guerre
comme cela sera reconnu vingt ans plus tard), on pourra consulter les
nombreuses rŽfŽrences bibliographiques dont dispose l'auteur sur le site
internet correspondant ˆ cette pŽriode.
(1) Cf. A.-G. SLAMA (op. cit., 1996).
(2, 3) Cf. A.
PEYREFITTE (op. cit., 1994).
(4) Cf. A-G. SLAMA (op. cit., 1996). Cf. Robert ARON, Franois
LAVAGNE, Janine FELLER & Yvette GARNIER-RIZET: Les origines de la guerre
d'AlgŽrie. Edit. Fayard (1962). Ferhat ABBAS: Le jeune algŽrien. Edit. Garnier
Frres (1981). Mostefa LACHERAF: L'AlgŽrie, nation et sociŽtŽ. Edit. S.N.E.D.,
Alger (1978, 2me Ždit.). Laurent THEIS & Philippe RATTE: La guerre
d'AlgŽrie ou le temps des mŽprises. Edit. Mame (1974). Jean-Jacques
SERVAN-SCHREIBER: Lieutenant en AlgŽrie. Edit. Julliard (1957). Mahfoud
KADDACHE: Histoire du nationalisme algŽrien 1919-1951. tome 1. Edit. SociŽtŽ
Nationale d'Edition et de Diffusion, Alger (1980). Le procs du gŽnŽral Raoul
SALAN. Edit. Nouvelles Editions Latines (1962). GŽnŽral DE BOLLARDIéRE:
Bataille d'Alger, bataille de l'homme. Edit. DesclŽe De Brouwer (1972). Jacques
MASSU: Le torrent et la digue. Edit. Plon (1972). Patrick EVENO & Jean
PLANCHAIS: La guerre d'AlgŽrie. Dossier et tŽmoignages. Edit. La DŽcouverte/Le
Monde [1989]. Antoine ARGOUD: La dŽcadence, l'imposture et la tragŽdie. Edit.
Fayard (1974); Cf. rubrique nŽcrologique in " Le Monde" du 13-14 juin
2004.
(5) Cf. "La Semaine du
Roussillon", N¡306, 28 /02-6/03/2002.
(6) Cf. Jean-Jacques SUSINI:
Histoire de l'O.A.S. Edit. La Table Ronde (1963). Une Žmission de
tŽlŽvision sur France 5 retracera
l'origine de l'OAS, et son action les 29 juin et 6 juillet 2003: Les racines du
dŽsespoir. Victimes de leurs propres comportements historiques, de la
pusillanimitŽ des responsables politiques mŽtropolitains, et de divers groupes
de pression.
(7) A Port-Vendres quarante-huit chalutiers d'une
cinquantaine de tonneaux en provenance de divers ports d'AlgŽrie vont tre ˆ
l'origine d'un dŽveloppement important de la pche. Cf. AndrŽ Figueras: Les
pieds-noirs dans le plat. Edit. Les Presses du Mail (1962).
(8) Il faudra attendre le 25
septembre É 2001!, pour que J. CHIRAC Žvoque, lors d'une JournŽe du souvenir,
le sacrifice de nos concitoyens harkis qui avaient choisi de demeurer dans la
RŽpublique franaise [et c'Žtait bien leur droit; N. de l'a.] En l'occurrence l'ingratitude de
la droite n'a d'Žgal que celle de la gauche (et rappelle l'abandon des Acadiens
et QuŽbŽcois en son temps). Cf. Dalida KERCHOUCHE: Mon pre , ce harki. Edit.
Seuil (2003); et Boussad AZNI: Harkis, crime d'Etat. GŽnŽalogie d'un abandon.
Edit. Ramsay (2002). Cet abandon explique
la rŽvolte de militaires lors du putsch des gŽnŽraux comme le colonel
HŽlie de SAINT MARC, qui avait encore en mŽmoire l'abandon de populations
indochinoises livrŽs aux massacres du fait du Vietminh. Une fois encore, les
militaires n'Žtaient pas responsables de la politique des gouvernements
franais de la IV me RŽpublique. (Cf. HŽlie de SAINT MARC: MŽmoires, Les
champs de braises. Edit. Perrin, 1995).
Prs de quarante ans
plus tard, la guerre d'AlgŽrie reconnue comme telle par le PrŽsident de la
RŽpublique J. CHIRAC, l'ouvrage du gŽnŽral AUSSARESSES sur les pratiques de la
torture et de l'Žlimination des fellaghas, relance une campagne de presse sur
ce problme. Contrairement ˆ ce que l'on voudrait faire croire, il ne s'agit
pas dans ce livre d'une apologie des faits pratiquŽs au cours de cette pŽriode,
mais d'un simple (voire simpliste) exposŽ de ceux-ci. On ne peut comprendre
cette pŽriode et ceux qui l'ont vŽcue ˆ la lumire de notre Žpoque aussi bien
en AlgŽrie, plus encore qu'en mŽtropole.
J'engage le lecteur ˆ consulter l'article de Jean DANIEL "Le Nouvel
Observateur" N¡1912 du 28/6-4/7/ 2001, p.54-55, (bien qu'un peu rŽducteur
ˆ mon avis) et Guerre d'AlgŽrie, les derniers secrets in "Le nouvel Observateur"
N¡1947 du 28/2-6/2002 (notamment en ce qui concerne le bilan des pertes humaines).
Sur la pŽriode coloniale de la
France, on pourra Žgalement consulter l'ouvrage d'Arthur CONTE: L'ŽpopŽe
coloniale de la France, Plon (1992) et "Le Monde diplomatique"
Manire de voir 58: PolŽmiques sur l'histoire coloniale (Bimestriel Juillet-Aožt
2001).
22 -
RŽfŽrendum du 28 octobre 1962
L'attentat manquŽ du Petit-Clamart (1),
mais ˆ quelques centimtres prs, contre le gŽnŽral de GAULLE et sa femme (par
certains partisans de l'AlgŽrie franaise), et le dŽsir d'Žviter que le
prŽsident de la RŽpublique ne soit Žlu par des combinaisons politiciennes,
conduisent de GAULLE ˆ modifier la Constitution (2).
Afin de donner plus de lŽgitimitŽ et
d'autoritŽ au PrŽsident, celui-ci sera dŽsormais Žlu par le peuple dans son
entier (et non plus par les seuls "grands Žlecteurs").
La question posŽe est simple :
"Approuvez-vous le projet de loi
soumis au peuple franais par le prŽsident de la RŽpublique et relatif ˆ
l'Žlection du prŽsident de la RŽpublique au suffrage universel".
Les rŽactions des partis politiques (3)
et de nombreuses personnalitŽs seront virulentes.
Certains estimeront qu'il y a pure et
simple violation de la Constitution (4), et d'autres crieront une fois encore
au plŽbiscite.
DE GAULLE dramatise le dŽbat en menaant
de partir. . . si le OUI est mŽdiocre. Seuls l'UNR et l'UDT (gaullistes de
gauche de RenŽ CAPITANT) appellent ˆ voter OUI.
A l'opposŽ un "cartel des NON"
regroupe le Parti Socialiste (SFIO), les Radicaux, le MRP et des IndŽpendants.
Le PCF et le PSU constituent l'extrme
gauche opposante.
Comme le problme constitutionnel ne
passionne gure les foules, la question subsidiaire revient donc ˆ savoir si
l'on suivra par discipline sa tendance politique, ou si l'on approuve l'action
du gŽnŽral de GAULLE. Autre question: faut-il aller vers un rŽgime de type
prŽsidentiel et renforcer l'exŽcutif sans vŽritable contrepoids? Peut-on
prendre le risque du dŽpart de DE GAULLE ?
RŽsultats :
Banyuls DŽpartement MŽtropole
Inscrits:
2530 (+ 80 / avril) 156.279 27.582.113
Abst. : 731
(28,89%) (29,99%)
(22,80%)
Votants: 1799 (71,11%) (70,01%)
(77,20%)
Blancs: 30
( 1,67%) ( 2,76%) (
2,63%)
S.Expr. 1769
(69,92%) (68,07%)
(75,20%)
OUI : 918
(51,89% S.E) (50,48%
S.E)
(61,75% S.E)
NON :
849
(48,11% --) (49,52%
--)
(38,24% --)
Remarques :
Les abstentions, si elles sont ŽlevŽes ˆ
Banyuls et un peu plus fortes qu'en mŽtropole, sont comparables ˆ celles des
rŽfŽrendums prŽcŽdents sur la question algŽrienne, mais il est probable que ce
ne sont pas les mmes abstentionnistes.
L'appel des partis de gauche se solde
par une hŽmorragie considŽrable d'Žlecteurs puisque le total des voix de
gauche: PCF + SFIO + Radicaux, Žtait de 1686 (en 1956) et 1616 (en 1958). Or
parmi les NON doivent aussi tre comptabilisŽs quelques opposants de droite ˆ
de GAULLE. C'est donc prs d'un Žlecteur sur deux qui n'a pas suivi les
consignes des partis. De lˆ ˆ penser que les femmes ont votŽ OUI et les hommes
NON...?!. Par rapport ˆ 1956 le
total obtenu correspond aux seuls partis PCF + SFIO (825), auxquels il faudrait
ajouter quelques "purs radicaux".
CorrŽlativement le OUI ˆ de GAULLE
l'emporte avec une faible majoritŽ ˆ Banyuls, plus forte dans l'ensemble du
pays. Si l'on dŽduit les voix gaullistes des lŽgislatives de novembre 1958, le
gain est de +736 voix correspondant ˆ l'Žlectorat ModŽrŽ + Radical de Banyuls.
Le dilemme reste bienÉ vote des femmes ou ralliement des ModŽrŽs +
Radicaux ˆ l'action du GŽnŽral, sans doute moitiŽ-moitiŽ.
La victoire relative du OUI est d'autant
plus surprenante que les dŽpartements du Midi ont donnŽ l'avantage au NON.
Compte tenu des rŽsultats des Žlections
antŽrieures, c'est un renversement de tendance important, mais non totalement
imprŽvisible. Il Žtait Žvident que, faute de notables gaullistes valables dans le
dŽpartement, et vu la forte assise d'Žlus plus modŽrŽs que ne le laisseraient
croire leur appartenance politique radicale ou socialiste, la manifestation de
cette rŽalitŽ devait un jour s'imposer.
Pour la seconde fois de GAULLE s'impose
seul contre tous les partis, et si le rŽfŽrendum n'est pas un plŽbiscite, c'est
une certaine forme de reconnaissance ˆ sa personne (6).
Notes annexes :
(1) Le 22 aožt 62 a lieu une tentative de meurtre (d'aprs
l'accusation), ou d'enlvement peu crŽdible) afin de "juger" de
GAULLE (Cf. Le Procs du Petit-Clamart. Edit. Nouvelles Editions Latines, Paris
(1963 ).
Ce
procs dŽbute le 28 janvier 1963 devant la Cour Militaire de Justice, et se
termine le 4 mars par la condamnation des inculpŽs ayant participŽ directement ˆ
l'opŽration ( soit quatorze personnes au total). Si celle-ci faisait peu de
doute, compte tenu de la reconnaissance des faits par les inculpŽs, le problme
Žtait pour la dŽfense d'obtenir du tribunal les "circonstances
attŽnuantes".
Pour
le Procureur gŽnŽral seule la thse de l'exŽcution de DE GAULLE devait tre
retenue (corroborŽe par les premiers aveux de certains des accusŽs, dont le
chef du commando BASTIEN-THIRY) (5), alors que pour la dŽfense, seule la thse
de l'enlvement du GŽnŽral Žtait
valable (affirmŽe postŽrieurement). La premire phase qui consistait ˆ stopper
les vŽhicules ayant ŽchouŽ, il est difficile de trancher le dŽbat. Ceci
d'autant plus que BASTIEN-THIRY refuse de dŽvoiler l'Žventuel lieu de dŽtention
prŽvu pour le Chef de l'ƒtat (avec l'argument, valable, de ne pas compromettre
le propriŽtaire ou locataire du lieu). La Cour ne retiendra aucune
circonstances attŽnuantes, et le colonel BASTIEN-THIRY sera passŽ par les armes
le 11 mars 1963.
Ce
procs, plus que celui des hommes jugŽs ici, est surtout celui du r™le des
militaires au sein de l'OAS, et quant au fond de l'Žvolution de la politique
algŽrienne du gŽnŽral de GAULLE (Cf. A.-G. SLAMA, 1996, op. cit.). Il est important ˆ plusieurs
titres puisqu'il est la cause ou le prŽtexte d'une modification constitutionnelle, et de la dŽmission du
gouvernement POMPIDOU le 5 octobre
62.
(2) Pour Alain PEYREFITTE, les
circonstances de l'attentat ont ŽtŽ le prŽtexte du rŽfŽrendum envisagŽ depuis
plusieurs mois pour d'autres raisons, notamment concernant la construction
europŽenne (Cf. A. PEYREFITTE (1997, op. cit.)
(3) Le
Parti Socialiste n'hŽsitera pas a diffuser des tracts rappelant la Proclamation
de l'Empereur NAPOLEON III du 23 avril 1870, et celle du MarŽchal de MAC-MAHON
du 19 septembre 1877 (heureusement que le ridicule ne tue pas! N. de l'a.)
(4) Les arguments juridiques seront
rapportŽs dans le J.O. DŽbats ˆ l'A.N. n¡ 80 du 5 octobre.
(5) Cf. A. PEYREFITTE (1997, op.
cit.)
(6) Cf. A. PEYREFITTE (1994, op.
cit.)
23 -
LŽgislatives des 18 et 25 novembre 1962
Ë l'AssemblŽe nationale, une motion de
censure ˆ propos justement du mode d'Žlection du prŽsident de la RŽpublique
(les 5 et 6 octobre) a contraint le gouvernement POMPIDOU ˆ dŽmissionner (par
280 voix: PCF + SFIO + Radicaux + MRP + IndŽpendants, contre 200 voix: UNR +
divers MRP et IndŽpendants). L'AssemblŽe est alors dissoute.
La campagne qui s'ouvre oppose trs
clairement les "vrais gaullistes" ˆ tous les autres. L'hypothque
algŽrienne Žtant levŽe, les partis esprent leur revanche lors des
lŽgislatives.
DE GAULLE, visŽ personnellement, ne peut
que s'engager ˆ soutenir les candidats qui se rŽclament de lui, et ont
naturellement appelŽ ˆ voter OUI au rŽfŽrendum d'octobre. Le discours du 7
novembre permettra ˆ de GAULLE de rappeler le r™le nŽfaste des partis de 1940 ˆ
1962 (1).
AndrŽ MALRAUX a lancŽ le mouvement de
soutien pour la Ve RŽpublique,
label des candidats gaullistes "officiels" plus une cinquantaine de
MRP et IndŽpendants (les RŽpublicains IndŽpendants de Valery GISCARD
D'ESTAING).
L'opposition ne constitue pas un bloc
aussi homogne:
- le PCF prŽsente ses candidats dans toutes les
circonscriptions au premier tour, mais des accords de dŽsistements sont
envisagŽs pour le second avec les socialistes.
- un cartel des NON, allant parfois jusqu'ˆ l'unitŽ
de candidature, associe la SFIO, les radicaux de Maurice FAURE, . . . jusqu'aux
IndŽpendants de Paul REYNAUD et Bertrand MOTTE.
Dans la 1re circonscription
Perpignan-CŽret quatre candidats se prŽsentent :
1 - Pour le PCF: Joseph ALBERT, supplŽant Joseph
POMARéDE.
2 - Pour l'URDS: Paul ALDUY (dŽputŽ sortant) et son
supplŽant Henri GUITARD.
3 - Pour les IndŽpendants: Henri FALANDRI, supplŽant
Jean HONTARéDE (Front national uni).
4 - Pour l'UNR: AimŽ FA, supplŽant Serge ALEXIS.
Le PCF appelle les Žlecteurs de gauche ˆ
ne pas voter pour ALDUY, le traitant de "politicien itinŽrant" et de
"nomade"(in "L'indŽpendant", nov 1962).
Les rapatriŽs d'AlgŽrie, le MRP, les
IndŽpendants, et des socialistes, soutiennent la candidature de Paul ALDUY ("L'IndŽpendant", nov 1962).
FALANDRI appelle les Franais rapatriŽs,
les nationaux dŽus et l'UDCA, ainsi que les anciens combattants, ˆ voter pour
lui.
RŽsultats (1er tour) :
Banyuls
Circonscription MŽtropole
Inscrits: 2528
(+ 104 /1958)
79.504 27.535.019
Abst. : 993 (39,28%) (38,06%) (31,25%)
Votants: 1535 (60,72%) (61,94%) (68,75%)
Blancs: 65 ( 4,23%) ( 4,60%) ( 7,0 %)
S.Expr.: 1470 (58,15%) (59,09%) (65,58%)
ALBERT: 406 (27,61% S.E) (29,07%
S.E)
ALDUY: 558 (37,95% --) (39,92%
-- )
FA:
448 (30,47% --) (24,95
% --)
FALANDRI:
58 ( 3,94% -- ) ( 6,03% -- )
MŽtropole:
PCF: 21,78% S.E; PSU: 2,4% S.E; PS (SFIO): 12,6% S.E; Radicaux: 7,5% S.E; MRP: 8,9%
S.E; ModŽrŽs-CNI: 9,6% S.E; RI (gaullistes): 4,4% S.E; UNR: 31,90% S.E;
IndŽpendants: 0,90% S.E.
Remarques :
Les abstentions sont trs ŽlevŽes et
supŽrieures ˆ Banyuls par rapport au dŽpartement, et surtout au pays. C'est
aussi la troisime Žlection en un an, et le problme algŽrien est rŽglŽ, sauf
en ce qui concerne les rapatriŽs (dont les harkis qui semblent scandaleusement
passŽs "par profits et pertes").
Le PCF progresse par rapport ˆ 1958
(+98), rŽcupŽrant soit de nouveaux inscrits, soit des voix du PSU, mais plus
vraisemblablement son Žlectorat potentiel (la candidature de Joseph ALBERT,
connu ˆ Banyuls dont il est originaire, a dž aussi jouer son r™le). Au plan
national, la progression est Žgalement nette (+3% S.E), l'hŽmorragie de 1958
est stoppŽe.
Le Parti Socialiste, ou plus exactement
l'URDS "tendance ALDUY" progresse (+110) ˆ Banyuls, mais moins que
dans le reste de la circonscription (avec Perpignan, et les dŽbuts du Moulin ˆ
Vent). Il bŽnŽficie de quelques voix radicales du fait de l'absence de Gaston
PAMS dans la compŽtition. Il est clair que les radicaux se sont . . .
volatilisŽs (sans doute vers l'abstention) faute de candidat.
Dans le pays, le Parti Socialiste (SFIO)
subit un nouveau recul (-3,1% S.E./ 1958) correspondant ˆ l'apparition du PSU
(2,4%). Mais il est probable qu'il n'y a pas simple transfert. Les scores de
Paul ALDUY en pourcentage entre Banyuls, la circonscription et la mŽtropole,
montrent bien la nature politique hŽtŽroclite de ses Žlecteurs.
Les gaullistes de l'UNR font ˆ Banyuls
un score Žquivalent ˆ celui du pays, mais non dans la circonscription du fait
du "poids Žlectoral" de Perpignan. Leur progrs ˆ Banyuls est
spectaculaire par rapport ˆ 1958 (+266), mais ils ne retrouvent pas les voix du
prŽcŽdent rŽfŽrendum (-470). Ils n'ont donc "fixŽ" qu'une fraction
des Žlecteurs gaullistes, peut-tre en raison de la prŽsence d'ALDUY, mais plus
vraisemblablement du fait de leur candidat un peu faible (encore qu'en
pourcentage, il atteint celui de la mŽtropole).
Les
progrs de l'UNR, par rapport ˆ 1958, sont d'importance et marquent, avec un
certain retard, la vŽritable implantation du mouvement gaulliste en France.
Pour
le second tour, les trois candidats: ALBERT, ALDUY et FA restent en piste. Le
candidat du PCF lance un appel ˆ tous les rŽpublicains, et P. ALDUY ˆ barrer la
route au pŽril communiste.
RŽsultats
(2 me tour) :
Banyuls Circonscription
Inscrits
2528
Abst. : 780
(30,85%) (30,70%)
Votants: 1748
(69,15%) (69,30%)
Blancs: 40 ( 2,29%) (
3,24%)
S.Expr.:
1708 (67,56%) (67,05%)
ALBERT:
475 (27,81% S.E) (30,86%
S.E)
ALDUY: 691
(40,45% --) (43,57%
--)
FA : 542 (31,73% --) (25,56%
--)
Remarques
:
Les abstentions bien que rŽduites sont
encore ŽlevŽes, traduisant bien le peu d'enthousiasme de10 ˆ15% des Žlecteurs.
La mobilisation des abstentionnistes du premier tour a profitŽ aux 3 candidats,
mais inŽgalement : +69 pour le PCF, +153 pour ALDUY, et + 94 pour FA.
La carte politique de Banyuls a changŽ,
o, pour la premire fois la droite s'est comptŽe, rassemblŽe (fžt-ce sur
l'Žtiquette UNR).
Les trois formations PCF, gauche non
communiste, et droite, se partagent ˆ peu prs Žgalement l'Žlectorat, avec un
lŽger avantage ˆ la SFIO, aux socialistes dŽmocrates et radicaux.
Dans le dŽpartement, se sont dŽroulŽes
des "triangulaires" du fait de la situation particulire du Parti
Socialiste et de ses leaders, plus URDS que rŽellement SFIO (Arthur CONTE et
Paul ALDUY).
Si ALDUY est Žlu dans la 1 re
circonscription, AndrŽ TOURNƒ retrouve son sige dans la 2 me au dŽtriment
d'Arthur CONTE (faute d'assiduitŽ dans sa circonscription ?).
Dans le pays, il en va trs diffŽremment
puisque l'UNR + les RI + des MRP "gaullistes", obtiennent la majoritŽ
absolue des siges avec respectivement 233 Žlus (+68) et 20 Žlus (R.I) (2).
Le PCF a 41 Žlus (+31), et le PSU 3
Žlus.
Le cartel des NON : Parti Socialiste
(SFIO) : 66 Žlus (+25 ), les Radicaux et RGR : 42 Žlus (+1) , le CNI : 28 Žlus
(-78).
Le MRP a 38 Žlus (-18).
Il est Žvident que les gaullistes (UNR) ont
"aspirŽ" l'Žlectorat modŽrŽ, IndŽpendant et MRP. Seuls des accords de
dŽsistement rŽciproque ˆ gauche entre le PCF, la SFIO et les Radicaux leur ont
ŽvitŽ une dŽroute plus complte. La leon est claire: seule une tactique
d'union de la gauche est rentable en siges.
Le scrutin majoritaire impose
nŽcessairement la formule: "au premier tour on a ses prŽfŽrences, au
deuxime on Žlimine".
Les Žlecteurs modŽrŽs qui avaient
longtemps votŽ en faveur des thses de l'AlgŽrie franaise ont maintenant
ralliŽ dŽfinitivement la politique Žconomique de DE GAULLE (sinon ses positions
dans le domaine de la politique Žtrangre et europŽenne).
L'extrme droite fait Žgalement les
frais du scrutin comme Jean-Marie LE PEN qui est battu. Mais d'autres leaders
le sont aussi comme Michel DEBRƒ, Paul REYNAUD et MENDéS FRANCE.
Le second gouvernement POMPIDOU (3) est
formŽ avec une quasi-totalitŽ de ministres UNR, sauf trois: Valery GISCARD
D'ESTAING (Finances), MARCELLIN (SantŽ) et PISANI (Agriculture) (4).
Notes annexes :
(1, 2, 3) Cf. Alain PEYREFITTE
(1994, op. cit.).
(4) Cf. Edgard PISANI: Persiste et signe. Edit. Odile Jacob (1992).