31 - Municipales des 14 et 21
mars 1971
Ëprs avoir commencŽ triomphalement son
troisime mandat en mars 1965, le Dr. AndrŽ PARCƒ dŽmissionne le 6 dŽcembre de
son poste de maire ˆ la suite de la crise Žconomique qui frappe durement le
GICB. Il en est le PrŽsident, et tenu pour responsable d'un endettement qui ne
permet plus d'assurer les revenus des membres de la principale coopŽrative des
vins de Banyuls.
Bien que le maire soit l'Žlu de la
population, la dŽfiance d'une partie de la population viticole l'a conduit ˆ
cette issue. Il demeure nŽanmoins conseiller municipal, mais ne participera
plus aux rŽunions.
Raymond BATALLER (Inspecteur gŽnŽral de
la police en retraite) a acceptŽ les fonctions de maire, et sera Žlu ˆ ce poste
au sein du Conseil le 18 dŽcembre 1967.
Le conseil municipal est arrivŽ au terme
de son mandat malgrŽ ces annŽes difficiles pour les viticulteurs.
Tout naturellement R. BATALLER constitue
une liste "d'Union rŽpublicaine pour une bonne gestion communale",
essentiellement "apolitique". Quatre conseillers sortants seulement
acceptent de se reprŽsenter avec lui, tandis que des socialistes et mme un
communiste sont pressentis ˆ titre individuel (ce dernier ne donnera pas suite,
bien que vantant les qualitŽs du maire).
Depuis la fin de 1965 la section
socialiste SFIO, inactive depuis quelques annŽes, a ŽtŽ reconstituŽe par Claude
RAZOULS, Laurent CENTéNE et Charles JAULLENT. ils seront bient™t rejoints par
d'anciens militants dont Pierre ARNAUD et Fabien REIG, puis Fernand PAULI.
L'annŽe prŽcŽdant cette consultation la section locale est, sinon la plus
nombreuse dans le dŽpartement, certainement la plus dynamique et, du moins, la
plus indŽpendante vis-ˆ-vis des Žlus dŽpartementaux.
Une liste d'Union de la Gauche ne peut
se rŽaliser faute d'un accord avec la cellule communiste locale sur la
rŽpartition des siges.
C'est donc trois listes qui se
prŽsenteront :
1- La liste BATALLER, qui est
profondŽment remaniŽe par rapport ˆ celle du Dr. PARCƒ, puisque seuls y
demeurent Franois ALCOVERT, Jean FERRER, Pierre GOUBERN et Jean MESTRES.
2- La liste d'Union Socialiste et
RŽpublicaine, conduite par Fernand PAULI
(qui vient de
prendre sa retraite, membre actif de la section SFIO). Tous les colistiers sont
membres de la section ˆ quatre exceptions prs.
3- La liste d'Union pour une gestion
sociale, moderne et dŽmocratique, conduite par AndrŽ SOLEING. La liste est
constituŽe de communistes et de sympathisants.
La campagne se dŽroule par
l'intermŽdiaire des articles de presse dans "L'IndŽpendant" entre R.
BATALLER et F. PAULI, le second critiquant la mauvaise entente au sein de
l'Žquipe du premier comme son caractre "difficile", critique
Žgalement de la prŽsence de Jean FERRER ("l'homme des Roches
blanches", ensemble immobilier
qui dŽfigure le village). Tandis que PAULI est traitŽ par BATALLER de
" ventilateur du front de mer ".
Au cours de la rŽunion publique et
contradictoire de BATALLER, dans la poussiŽreuse et vieillotte salle Novelty,
PAULI sera peu heureux dans son intervention (que d'aucuns considreront comme
un Žchec). La rŽplique de BATALLER sera ˆ peu prs du mme niveau en insistant
sur l'appartenance de F. PAULI ˆ la franc-maonnerie (les vieilles lunes
peuvent toujours resservir dans l'inconscient collectif!) (1).
RŽsultats (1er tour) :
Inscrits:
2860 (+300 depuis les municipales
de 1965)
Abst.: 696 (24,34%)
Votants:
2164 (75,64%)
Blancs: 40 ( 1,85%)
S.Expr.:
2124 (74,27%)
MajoritŽ
absolue : 1063
Remarques :
Les abstentions sont particulirement
ŽlevŽes (6 ˆ 7% de plus qu'aux Žlections municipales antŽrieures), peut-tre en
raison d'Žlecteurs inscrits ˆ Banyuls mais n'y rŽsidant pas, en partie ˆ cause
du peu de charisme des leaders des deux principales listes, des nouveaux jeunes
Žlecteurs et des nostalgiques du
Dr. PARCƒ.
Le dŽpouillement a ŽtŽ
exceptionnellement long (jusqu'ˆ 2 heures du matin) en raison d'un panachage
extraordinairement compliquŽ, peut-tre ˆ la suite de consignes discrtes du
Dr. PARCƒ (encore qu'il recueille 360 voix sans tre candidat!).
Une observation rapide montre que
certains noms sont systŽmatiquement barrŽs. Les listes entires donnent :
BATALLER = 572, PAULI = 190, SOLEING = 182.
Listes panachŽes avec en tte : Albert
SAGOLS = 868, DAVID = 637, SOLEING = 238.
Et pourtant, malgrŽ le panachage, la
liste BATALLER recueille une moyenne de 1191 voix, avec des Žcarts de 1440 ˆ
984. Albert SAGOLS arrive en tte, nettement dŽtachŽ. Le maire sortant n'arrive
qu'en 4 me position (1326 voix), mais il a dŽjˆ acquis 20 siges sur . . . 23
!
La liste socialiste recueille une
moyenne de 573 voix (Žcarts: 827 ˆ 366). Si le premier est Roger DAVID (adjoint
sortant et bien estimŽ de ses concitoyens), PAULI n'arrive qu'en 16 me
position avec 528 voix.
La liste du PCF a une moyenne de 266
voix (Žcarts : 420 ˆ 210). Ici la tte de liste est . . . en tte, avec 420
voix pour AndrŽ SOLEING.
Peu de femmes sur les listes (3 pour le
PCF, 1 sur la liste socialiste), et leurs scores sont mŽdiocres.
Les Žlections sont donc jouŽes ds ce
premier tour, et le coup para”t avoir anesthŽsiŽ les candidats des autres
listes. Un accord est conclu, difficilement, entre le PS et le PCF, sur la base
2 pour 1 (2). MalgrŽ sa trs large majoritŽ R. BATALLER cherchera ˆ faire
abandonner la partie ˆ la future micro-liste en prŽparation É jusqu'ˆ proposer
de l'argent ˆ l'un d'entre nous !
Se trouvent donc face ˆ face pour les 3
siges restants: les 3 non Žlus de la liste BATALLER et une mini-liste d'Union
de la gauche (avant la lettre) composŽe de C. RAZOULS, R. RIBéRE et A. SOLEING.
RŽsultats (2 me tour) :
Inscrits:
2860
Abst.: 873 (30,52%)
Votants: 1987 (69,48%)
Blancs: 17 (
0,86%)
S.Expr.: 1970 (68,88%)
Remarques :
Les abstentions ont naturellement
augmentŽ, la majoritŽ Žtant acquise (malgrŽ l'appel pressant de BATALLER en
faveur de ses trois colistiers).
Seul Paul BARBE est Žlu pour la liste
BATALLER avec 971 voix (en 2me position).
Pour la liste d'Union de la gauche sont
Žlus RenŽ RIBéRE avec 1039 voix et AndrŽ SOLEING avec 949 voix. Le score de
Claude RAZOULS, non Žlu (moins connu que les autres candidats) recueille 893
voix, ce qui permet de mesurer l'ensemble de cette tendance
Pour la premire fois depuis 1945, un
communiste entre au Conseil municipal, suite ˆ un bon dŽsistement rŽciproque,
et ˆ l'appui trs efficace de l'Association des Anciens Marins en sa faveur.
On note que le Dr. PARCƒ recueille
encore 23 voix, et divers non-candidats: 52.
A l'occasion de ce second tour, dont le
but Žtait d'introduire RenŽ RIBéRE
au sein du Conseil, c'Žtait la prŽparation des futures municipales qui Žtait en
vue.
C'est une majoritŽ apparemment homogne autour de son maire qui entame son mandat, mais aussi constituŽe de nombreux nouveaux Žlus qui vont trs rapidement se heurter sur des "dŽtails", et par les caractres de certains.
Le
28 mars a lieu l'Žlection du maire et des adjoints sous la prŽsidence du doyen
d'‰ge AndrŽ SOLEING.
Maire
: Raymond BATALLER = 20 voix (S.E = 23, blancs ou nuls = 3); 1 er
adjoint : Albert SAGOLS = 20 voix (S.E = 23, blancs ou nuls = 3); 2 me adjoint
: Paul BARBE = 19 voix (S.E = 23; blancs ou nuls = 4).
Le
2 avril sont crŽŽs deux postes supplŽmentaires d'adjoints:
3
me adjoint : Jean MESTRES = 19 voix (S.E = 23; blancs ou nuls = 4); 4 me
adjoint : Docteur Franois ALCOVERT = 19 voix (S.E = 23; blancs ou nuls = 4).
Un
5 me adjoint spŽcial du Puig del Mas et des Žcarts : Michel HUC = 20 voix
(blancs et nuls = 3)
Le 7 avril est dŽsignŽ comme DŽlŽguŽ au
ComitŽ du Syndicat Intercommunal Scolaire : Roger RULL = 21 voix (S.E = 23;
Blancs et nuls = 2)
Notes annexes :
(1) Voir ˆ ce sujet un
article paru dans "L'IndŽpendant" du 14 juin 1990.
(2) Louis BAILLS, retenu
initialement parmi les trois du PS, n'apprŽciera pas d'avoir ŽtŽ
"sacrifiŽ" lors des nŽgociations avec les responsables locaux du PCF.
Mais ce n'est que partie remise.
32 -
RŽfŽrendum du 23 avril 1972
Georges POMPIDOU, prŽsident de la
RŽpublique depuis trois ans, soumet par rŽfŽrendum le texte suivant : "
Approuvez-vous, dans les perspectives nouvelles qui s'ouvrent ˆ l'Europe, le
projet de loi soumis au peuple franais par le prŽsident de la RŽpublique, et
autorisant la ratification du traitŽ relatif ˆ l'adhŽsion de la Grande-
Bretagne, du Danemark, de l'Irlande et de la Norvge aux communautŽs
europŽennes ?"
Ce rŽfŽrendum surprise . . . surprend
les Franais.
En effet, jusqu'ici, les problmes
relatifs ˆ la CommunautŽ Žconomique europŽenne (CEE) et le traitŽ de Rome sont
demeurŽs la seule affaire des politiciens et des technocrates, du grand
patronat et de la FNSEA (syndicats agricoles), curieusement peu d'information
de la part des syndicats.
On se souvient seulement des discours
spectaculaires de DE GAULLE contre l'entrŽe de l'Angleterre dans le MarchŽ
commun. Celle-ci dŽsirant ˆ l'Žpoque une renŽgociation du TraitŽ de Rome du
fait de son inclination pour un marchŽ de libre Žchange. De plus l'Angleterre
est liŽe par des traitŽs particuliers avec les pays du Commonwealth (notamment
sur l'Žlevage avec l'Australie et la Nouvelle-ZŽlande).
A priori ce rŽfŽrendum sur l'avenir de
l'Europe occidentale aurait dž permettre
d'expliquer aux Franais les problmes et les consŽquences de
l'intŽgration Žconomique
europŽenne. Mais aussi d'ouvrir un dŽbat sur des aspects plus
politiques.
Ces questions seront naturellement
ŽludŽes et dŽvoyŽes vers des questions de politique intŽrieure typiquement
franaise.
Certains vont voir dans ce rŽfŽrendum
l'occasion pour POMPIDOU de gner l'opposition de gauche qui compte des
"intŽgrationnistes europŽens" dans ses rangs (alors que des
discussions entre socialistes et communistes sur un Žventuel programme commun
ont lieu), de renforcer la majoritŽ parlementaire en y amarrant plus solidement
les Centristes (CDP) et peut-tre certains radicaux.
Prudent, POMPIDOU n'engage pas son
mandat dans l'opŽration et justifie son "pseudo-plŽbiscite" par
l'article 11 de la Constitution.
S'il s'agit de rŽaffirmer sa confiance
envers le prŽsident de la RŽpublique la procŽdure choisie est curieuse. On
aurait mieux compris que la question soit posŽe aux Anglais, Irlandais et
Danois. Les seuls qui rŽagiront seront les NorvŽgiens qui refusent d'adhŽrer au
TraitŽ de Rome . . . mais ne se considrent-ils pas comme des europŽens ?
Ë question stupide, rŽponse stupide (1).
L'UDR, les R.I, les Centristes (CD et
CDP), les Radicaux, l'Alliance rŽpublicaine (TIXIER-VIGNANCOUR) se prononcent
pour le Oui.
Le Parti socialiste, le PSU, les
organisations viticoles du Midi, le CID-UNATI, et Ordre Nouveau (Extrme
droite) se prononcent pour l'abstention.
Le PCF, la CGT, et les Gaullistes de
gauche, pour le Non.
RŽsultats :
Banyuls DŽpartement MŽtropole
Inscrits:
2857 (+58 / 1969) 176290 29.071.070
Abst.:
1438 (50,34%) (47,52%) (39,50%)
Votants:
1419 (49,66 %) (52,48%) (60,50%)
Blancs: 250 (17,62 %) (14,18%) (11,78%)
S.Expr.: 1169 (40,92%) (45,04%) (53,40%)
OUI: 661 (56,54%
S.E) (57,81% S.E ) (67,70%
S.E)
NON:
508 (43,45% - -) (42,19% - -) (32,30%
- -)
Remarques :
Pour la premire fois dans une Žlection
le taux des abstentions ˆ Banyuls dŽpasse le seuil des 50%. Et encore serait-il logique de tenir compte des
bulletins blancs-nuls (8,75% des inscrits).
On ne peut pas dire que les positions
des divers partis pour l'abstention aient ŽtŽ convaincantes puisque le dŽbat
n'a en rien concernŽ la construction europŽenne.
L'abstention n'a gure de signification
politique sinon que l'Žlectorat est plus logique que le poseur de la question
et que les partis qui l'ont combattue.
Le Oui l'emporte ˆ Banyuls, mais plus
faiblement qu'en mŽtropole (-10%) et correspond presque exactement (ˆ +30 prs) aux voix obtenues par POMPIDOU
aux PrŽsidentielles de 1969.
Quant au Non il correspond tout aussi
exactement aux voix du candidat du PCF (J. DUCLOS) en 1969, ˆ 16 voix prs en
plus.
Conclusion :
Au plan national le Oui l'emporte sur
les Non, mais au total c'est 46,6% (abstentions et blancs) +17,2% (de Non) =
63,8% des inscrits qui se dŽsintŽressent ou s'opposent ˆ l'Žlargissement de la
CEE, ou tout au moins de la manire dont on lui prŽsente les choses. Certains
voudront y voir un avertissement donnŽ ˆ la politique gouvernementale. POMPIDOU
en aurait ŽtŽ trs affectŽ (Cf. Thierry DESJARDINS: Un inconnu nommŽ CHIRAC.
Edit. La Table Ronde, 1983)
Une autre consŽquence de ce rŽfŽrendum
est qu'il aura rendu prudents les futurs prŽsidents de la RŽpublique dans son
utilisation puisqu'il n'en sera plus fait usage jusqu'en. . . 1988 !
Note annexe:
(1) Il ne sera plus question
ultŽrieurement d'interroger les Franais sur l'acceptation de nouveaux membres
dans la CommunautŽ europŽenne.
33 - Municipales
complŽmentaires des 11 et 18 juin 1972
Un incident tout ˆ fait imprŽvu va
rŽvŽler l'opposition des caractres et provoquer la dŽmission du maire, puis
ultŽrieurement d'Albert SAGOLS, son premier adjoint (prŽsident des Anciens
marins), suivi de Jack MORENO et Henri BAILLS.
La malencontreuse torpille Žtait venue,
bien involontairement, ˆ l'occasion de l'une des dernires escales du
porte-avions "Arromanches" dans la baie de Banyuls, aidŽe de la . . .
Tramontane (qui comme l'a dit le "chanteur fou" a dŽboussolŽ certains
terriens; toujours cette incomprŽhension historique des Franais pour leur
marine).
MalgrŽ la phrase cŽlbre de " je
passe l'Žponge" de R. BATALLER (qui se traduit le lendemain avec Pierre
PREVOT passant devant les cafŽs du front de mer avec . . . une Žnorme Žponge ˆ
la main), une Žlection complŽmentaire est nŽcessaire afin de pourvoir au
remplacement des quatre dŽmissionnaires.
La section socialiste constitue une liste de quatre
candidats, dont trois sont membres de la SFIO et un sans Žtiquette: Roger
CENTéNE, Fernand COUSSANES, Roger DAVID et Gaston ROSSEL. Louis BAILLS ayant
quittŽ cette liste au dernier moment sans fournir de raisons.
La cellule communiste ne pouvant obtenir
d'accord avec les socialistes sur une liste paritaire, prŽsente Žgalement
quatre candidats: AndrŽ SERRA, Laurent MƒRIGNAC, Philippe ALBERT et Henri
OLIVER.
Les conseillers municipaux de la
majoritŽ restante prŽsentent Louis BAILLS, Albert BRUGUƒ (fils de l'opposant ˆ
AZƒMA en 1945) et GŽrard TRABERIES.
Les attaques se portent sur celui que la
majoritŽ du Conseil a dŽjˆ l'intention de dŽsigner comme nouveau maire: Jean
FERRER (qui a profitŽ d'une absence d'Albert SAGOLS, voguant entre Brest et
Toulon, pour le torpiller). L'implantation de l'ensemble des "Roches
blanches" sert de motif ˆ l'opposition, fortement aidŽe par les propos de
l'ex-maire BATALLER ˆ l'encontre de son ancien colistier.
Trois listes sont en prŽsence:
1- Liste d'Union rŽpublicaine pour une
bonne gestion communale, soutenue par la majoritŽ municipale.
2- Liste d'Union rŽpublicaine pour le
renouveau de Banyuls, prŽsentŽe par le PS.
3- Liste d'Union populaire, prŽsentŽe
par le PCF.
RŽsultats (1er tour) :
Inscrits:
2857 (- 3)
Abst.:
1189 (41,63%)
Votants:
1668 (58,37%)
Blancs: 43 ( 2,58%)
S.Expr.:
1625 (56,88%)
MajoritŽ absolue: 813
Remarques :
Comme on pouvait s'y attendre les
abstentions sont ŽlevŽes (+17,27 % par rapport au 1er tour du 14 mars 1971).
Pour les bulletins nuls, 29 des 43
portent divers noms.
Trois des candidats du PS sont Žlus:
Roger DAVID avec 904 voix, suivi de Gaston ROSSEL (875) et Fernand COUSSANES
(832). On observe une mobilisation des Žlecteurs socialistes et radicaux en
leur faveur.
Les candidats communistes obtiennent une
moyenne de 335 voix (Žcarts de 381 ˆ 273), donc sans surprise.
La liste soutenue par la majoritŽ en
place n'obtient qu'un faible score: moyenne de 434 voix, Žcarts de 485 ˆ 391.
C'est donc plus qu'un Žchec mais un dŽsaveu total (dont il ne sera pas tenu
compte naturellement).
Un second mini-tour (le 18 juin) est cependant nŽcessaire pour
l'attribution du dernier sige ˆ pourvoir. Il oppose Roger CENTéNE ˆ Louis
BAILLS.
RŽsultats (2 me tour) :
Inscrits:
2857
Abst.:
1511 (52,88%)
Votants: 1346 (47,12%)
Blancs: 55 ( 1,93%)
S.Expr.: 1291
(45,19%)
Roger CENTéNE obtient 738 voix (Žlu), et Louis BAILLS
548 voix
Remarques :
Les abstentions se sont accrues
(+11,25%).
Les communistes n'ayant plus de candidat
pourraient avoir, en partie, renforcŽs le camp des abstentions (+322)
Le candidat du PS progresse de 78 voix,
alors que celui de la "municipalitŽ" de 63 voix.
Ce sont donc quatre socialistes ou
apparentŽs qui viennent renforcer les deux prŽalablement rentrŽs l'annŽe
prŽcŽdente, portant l'opposition ˆ 6 sur 23. Contrairement ˆ la devise, en
politique il est besoin d'espŽrer pour entreprendre et de persŽvŽrer pour
rŽussir; ceci s'applique bien au cours de ce mandat municipal de six ans, dont
quatre restent ˆ faire.
L'Žlection
du maire et des adjoints ont lieu le 23 juin sous la prŽsidence du doyen d'‰ge
AndrŽ SOLEING.
Le
nombre des conseillers municipaux Žtant de 23, la majoritŽ absolue est de 12.
Messieurs
Jean FERRER et Gaston ROSSEL sont candidats ˆ la fonction de maire.
Ont
obtenu: J. FERRER 15 voix (Žlu), G. ROSSEL 7 voix, bulletins blancs ou nuls 1.
Election
du 1 er adjoint: Jean MESTRES 16 voix (Žlu), Roger DAVID 6, bulletins blancs ou
nuls 1.
Election
du 2 me adjoint: Yves REIG 13 voix (Žlu), RenŽ RIBéRE 9 voix, bulletins blancs
ou nuls 1.
Election
du 3 me adjoint: Franois ALCOVERT 15 voix (Žlu), Roger CENTéNE 6, bulletins
blancs ou nuls 2.
Election
du 4 me adjoint: Paul BARBE 16 voix (Žlu), AndrŽ SOLEING 6, bulletins blancs
ou nuls 1.
Election
du 5 me adjoint spŽcial ("ƒcarts"): Michel HUC 14 voix (Žlu),
Fernand COUSSANES 8 voix, bulletins blancs ou nuls 1.
34 - LŽgislatives des 4 et 11
mars 1973
Ëprs le Congrs de l'unitŽ des
socialistes ˆ Epinay (juin 1971), la Convention des Institutions rŽpublicaines
(F. MITTERRAND, C. HERNU et C. ESTIER) s'est fusionnŽe au nouveau Parti
Socialiste (o Alain SAVARY, qui a succŽdŽ ˆ Guy MOLLET comme secrŽtaire
gŽnŽral, est contraint de cŽder son poste ˆ MITTERRAND). Le nouveau PS Žlabore
un programme de gouvernement sous le titre "Changer la vie" (1).
Un an plus tard, les discussions
entamŽes entre Guy MOLLET et Waldeck ROCHET sur un programme commun de
gouvernement entre socialistes et communistes ont abouti ˆ un texte commun (27
juin 1972) (2). Ce document qui traite de tous les aspects de la politique
intŽrieure et extŽrieure est signŽ par Georges MARCHAIS (PCF), Franois
MITTERRAND (PS) et Robert FABRE (MRG). Cet aboutissement est considŽrŽ comme un
"ŽvŽnement considŽrable". Il marque la fin de l'isolement du PCF,
mais aussi les dŽbuts d'une crise Žconomique qui se manifeste par une pression
unitaire des salariŽs. Une dynamique de la gauche est crŽŽe.
C'est dans ce contexte que vont se
dŽrouler les Žlections lŽgislatives alors que Pierre MESSMER est Premier
ministre (depuis juillet 1972) et Alain PEYREFITTE, secrŽtaire gŽnŽral de
l'UDR. Ce gouvernement succde ˆ celui de Jacques CHABAN-DELMAS (juillet 1969 ˆ
juillet 1972) dont les relations avec le PrŽsident POMPIDOU se sont dŽgradŽes
avec le temps notamment avec le projet de "Nouvelle SociŽtŽ" critiquŽ
par certains dans l'entourage de Jacques CHIRAC (3).
La campagne est simple : pour ou contre
le programme socialo-communiste, et la dŽfense des institutions de la Ve RŽpublique.
Les trois formations de la majoritŽ
(UDR, R.I et CDP) s'allient sous l'Žtiquette "Union des RŽpublicains de
Progrs pour le soutien du prŽsident de la RŽpublique (URP) ".
MITTERRAND tente de rassurer l'opinion
en affirmant que la gauche au pouvoir gardera POMPIDOU.
Dans la 1 re circonscription 7
candidats se prŽsentent :
1 - Pour le PCF : Joseph ALBERT, et Narcisse PLANAS.
2 - Pour l'UGSD : Paul ALDUY (dŽputŽ sortant) et
Jacques BORDANEIL (MRG).
3 - Pour les RŽformateurs (Radicaux modŽrŽs) : le Dr.
Maurice CAPRANI, et Alain DE LONCLE.
4 - Pour l'URP : Maurice RAMOND et Henri BOUTIéRE
(secrŽtaire fŽdŽral de l'UDR).
5 - Pour l'Action RŽgionaliste catalane : Gilbert
GRAU, et le Dr. Jean PIDEIL.
6 - Pour la ligue communiste : Nicole SOLADIƒ, et
Alain BALARD.
7 - Pour la Droite Nationaliste : le colonel
Jean-Robert THOMAZO (dit "nez de cuir") et Claude PRIETO (conseiller municipal du Boulou).
Une fois de plus l'essentiel de la
campagne se dŽroule par "L'IndŽpendant" interposŽ, avec les mmes
types d'arguments qu'auparavant.
L'URP insiste sur le fait que Paul ALDUY
sera l'otage du PCF et rappelle Mai 68.
Le PCF Žvoque les rŽalisations du
Programme commun et la garantie de le voir se rŽaliser gr‰ce au renforcement du
Parti (4).
Les RŽformateurs (radicaux mi-centre
gauche, mi-centre droit) sont pour le changement dans le calme et le
renforcement des collectivitŽs locales. Leur leader est Jean-Jacques
SERVAN-SCHREIBER (5)
Quant ˆ ALDUY, il souligne les milliers
de pages qui seraient nŽcessaires pour rappeler ses actions au cours de ses
cinq mandats au Parlement, et le r™le des socialistes humanistes comme
ardents propagandistes du programme commun.
Chacun fait naturellement appel au vote
des rapatriŽs d'AlgŽrie.
Accio rŽgionalista catalana rŽclame la
crŽation d'une rŽgion autonome, dŽtachŽe du Languedoc conformŽment ˆ la loi du
5 juillet 1972. Ils dŽfendent l'idŽe d'une Europe des euro-rŽgions. Gr‰ce aux
suffrages qui leur seront apportŽs ils pourront rŽaffirmer ce que pensent les
catalans : N'hi ha prou ! . . . en sem Farts !
RŽsultats (1er tour) :
Banyuls
Circonscription MŽtropole
Inscrits:
2913 (+ 186 / 1968) 102.284 27.017.064
Abst.: 778 (26,71%) (23,58%) (18,78%)
Votants: 2135
(73,29%) (76,42%) (81,22%)
Blancs: 48 ( 2,23%) ( 2,94%) ( 2,18%)
S.Expr.: 2087
(71,64%) (74,17%) (79,45%)
ALBERT: 628 (30,09% S.E) (26,52%
S.E)
ALDUY: 637 (30,52% - -) (35,35%
- -)
CAPRANI: 207 (9,91%
- -) (10,97%
- -)
RAMOND: 475 (22,76% -
-) (19,27%
- -)
SOLADIE: 36 (
1,72% - -) ( 2,40% - -)
GRAU: 51 ( 2,44% - -) ( 2,08% - -)
THOMAZO: 53 ( 2,54% - -) ( 3,37% - -)
MŽtropole: PCF:
21,55% S.E.; PSU: 3,36% S.E.; PS: 21,17% S.E.; RŽformateurs: 13,08% S.E.; CDP:
3,46% S.E.; R.I: 6,15% S.E.; URP: 23,57% S.E.; Extrme droite: 2,81% S.E.
Remarques
:
Les abstentions sont plus fortes qu'en
1968 (+ 133), mais il faut noter qu'il y a 186 inscrits de plus qu'ˆ cette
Žpoque. Elles sont proches de celles de 1967. Les bulletins blancs ou nuls sont
Žgalement ˆ peu prs identiques (- 10).
Le PCF progresse trs lŽgrement (+25
/1967 et +22 /1968 ), gagnant peu d'Žlecteurs nouveaux, encore faut-il tenir
compte de la Ligue communiste (36 voix) et du catalaniste (51 voix), mais aussi
de l'absence d'un candidat PSU (91 voix en 1968).
L'UGDS ("Alduystes" + PS +
Radicaux de Gauche) s'accro”t de +106 voix /1968, et retrouve en fait les voix
de 1967 (ˆ -22 voix prs), encore faut-il tenir compte de la prŽsence d'un
RŽformateur.
L'URP (gaullistes-pompidoliens) est en
fort recul par rapport ˆ 1968 (-321), la peur du "grand soir" est
passŽe, et une partie a rejoint le RŽformateur. Le score Žgale celui de
1967 (ˆ 7 voix prs), donc RAMOND
= FA. Mais qui connaissait RAMOND dans le dŽpartement ?
Les catalanistes ne font aucune percŽe
significative.
L'extrme droite reste aussi trs faible
ˆ Banyuls.
Paul ALDUY fait un score trs confortable
sur le plan dŽpartemental, un peu moins ˆ Banyuls comme d'habitude, ce qui
semble indiquer que le Programme commun ne fait pas peur ˆ l'Žlectorat, ou que
les positions social-dŽmocrates du candidat le rassurent.
Pour le second tour, il bŽnŽficiera du
soutien du PCF, des syndicats CGT et CFDT, du PSU ("L'IndŽpendant" du
8 mars), des Catalanistes, et du Front national des RapatriŽs
("IndŽpendant" du 9 mars).
Le candidat de l'URP bŽnŽficie du
dŽsistement des RŽformateurs ("L'IndŽpendant " du 7 mars) et attaque
l'alliance socialo-communiste ("IndŽpendant du 9 mars).
Quant au colonel THOMAZO, il ne se
dŽsiste pour personne ("L'IndŽpendant" du 7 mars).
RŽsultats (2 me tour) :
Banyuls Circonscription MŽtropole
Inscrits:
2913
Abst.: 750 (25,74%) (24,07%) (18,22%)
Votants: 2163
(74,26%) (75,93%) (81,78%)
Blancs: 89 ( 4,11%) ( 4,07%)
S.Expr.: 2074 (71,20%) (72,38%)
ALDUY: 1350 (65,09% S.E) (64,21%
S.E )
RAMOND: 724 (34,90% - -) (35,78%
- - )
Remarques :
Les
abstentions ont trs lŽgrement diminuŽ (-28), mais les votes blancs se sont
accrus (+41) et doivent correspondre ˆ une partie des Žlecteurs de la Ligue
communiste et des Catalanistes.
ALDUY accro”t son score du 1er tour
(+713 voix), bŽnŽficiant d'une grande partie des voix communistes, et sans
doute de quelques voix de RŽformateurs (radicaux valoisiens). Il progresse
nettement par rapport au 2 me tour de 1968 (+256 voix).
L'URP progresse de +249 voix,
bŽnŽficiant d'un faible apport d'Žlecteurs abstentionnistes, et de voix des
RŽformateurs et de l'extrme droite. Il est en net recul par rapport au 2 me
tour de 1968 (-237 voix).
Conclusion :
Tandis que Paul ALDUY conserve son
sige, dans la seconde circonscription AndrŽ TOURNƒ (PCF) bat Claude BARATE
(URP) et retrouve son sige de dŽputŽ perdu en 1968 au profit d'Arthur CONTE
(nommŽ maintenant PDG de l'ORTF).
La bipolarisation de la vie politique en
France semble bien Žtablie.
Sur le plan national l'URP a 184 dŽputŽs
(-89 /1968), le PS 89 (+48), le PCF 73 (+39), le PSU 2, les Radicaux de Gauche
11 (+3), les RŽformateurs 31 (+16), le CDP 23 (-3), les R.I 54 (-7).
C'est un Žchec certain pour la majoritŽ
sortante, mme si elle conserve la majoritŽ. Deux ministres sont battus : R.
PLEVEN (Justice) et M. SCHUMANN (Affaires Žtrangres), tandis qu'ˆ gauche un
certain Michel ROCARD (secrŽtaire gŽnŽral du PSU) est battu dans les Hauts-de
Seine par Marc LAURIOL (UDR).
A l'issue du 1er tour la gauche
reprŽsentait 9 893 000 voix contre 7 823 000 pour la majoritŽ. Les 2 800 000
voix des RŽformateurs ont arbitrŽ les duels du second tour.
Enfin 8 femmes (1% des dŽputŽs)
seulement entrent au Palais Bourbon, bien que reprŽsentant . . . 52 % des
inscrits.
Notes annexes :
(1) Cf. Changer la vie. Programme de
gouvernement du Parti Socialiste, prŽsentation de F. MITTERRAND. Edit.
Flammarion (1972).
(2) Cf. Programme commun de
gouvernement du parti communiste et du Parti Socialiste. prŽface de Georges
MARCHAIS. Edit. Editions Sociales (1972).
(3) Cf. l'excellent ouvrage de
Jacques CHAPSAL: La vie politique sous la Ve RŽpublique. Edit. PUF (1981). Cf.
Jacques CHABAN-DELMAS: MŽmoires pour demain. Edit. Flammarion 1997). Notons que
CHABAN-DELMAS ˆ comme conseiller pour les affaires sociales Jacques DELORS.
(4) La cellule du parti communiste
de Banyuls Žditera un tract en rŽponse ˆ un article de l'UDR paru dans
"L'IndŽpendant" dŽnonant leur falsification du contenu du Programme
commun et ses moyens de rŽalisation (N. de l'a.)
(5) Cf. Jean-Jacques
SERVAN-SCHREIBER: Passions. Edit. Fixot (1991).
Note
complŽmentaire :
Le 10 mars, quelques heures aprs la
cl™ture de la campagne Žlectorale, le prŽsident POMPIDOU s'invite au journal
tŽlŽvisŽ de 13 heures. Son discours sera essentiellement fondŽ sur un
anticommunisme le plus dŽsuet. Intervention qui sera trs critiquŽe par toute
l'opposition, et dŽnote le caractre prŽsidentialiste du rŽgime.
35 -
Cantonales du 23 septembre 1973
Jusqu'alors les communes de la C™te
Rocheuse faisaient partie du canton d'Argels-sur-mer. Aprs une vieille
revendication, un nouveau canton est crŽŽ comprenant uniquement les quatre
communes de la c™te, avec l'appellation de canton de la C™te Vermeille.
C'est donc la premire Žlection qui a
lieu dans ce nouveau cadre.
Jean MARTI, le dynamique Maire de
Cerbre, membre du PS, est candidat.
Le PCF prŽsente Philippe ALBERT,
technicien au laboratoire Arago.
La majoritŽ prŽsidentielle (URP)
prŽsente le candidat des lŽgislatives prŽcŽdentes, Maurice RAMOND, toujours
aussi inconnu, et qui reprŽsentera l'ensemble de la droite.
RŽsultats :
Banyuls Cerbre Port-Vendres Collioure
Inscrits: 2913 1254 3448 1896
Abst.: 1519 (52,1% ) 477 (38,04%) 2201
(63,83%) 1018 (53,1% )
Votants: 1394 (48,9% ) 777 (61,96%) 1247
(36,17%) 878 (46,9% )
Blancs: 34 ( 2,44%) 22 (
2,83%) 27 ( 2,17%) 15 ( 1,71%)
S.Expr.:
1360 (46,69%) 755 (60,21%) 1220
(35,38%) 863 (45,52%)
MARTI: 825
(60,66%S.E) 545 (72,19%S.E) 671 (55,0%S.E) 404 (46,8%S.E)
RAMOND: 306 (22,50%--) 94 (12,45%--) 357 (29,26%--) 295 (34,2 %--)
ALBERT: 229 (16,84%--) 116 (15,36%--)
192 (15,74%--) 164 (19,0 %--)
Remarques :
Comme toujours dans ce type d'Žlection,
pourtant importante, le pourcentage des abstentions est trs ŽlevŽ, mme ˆ
Cerbre.
Comme on pouvait le supposer, les
candidats font leur meilleur score dans leur commune, ˆ l'exception de RAMOND
qui n'appartient ˆ aucune.
Jean
MARTI est Žlu facilement ds le premier tour avec 58,66% S.E. sur l'ensemble du
canton, et le Conseil gŽnŽral s'enrichit d'un socialiste. . . peu orthodoxe.