36 - PrŽsidentielles des 5 et 19
mai 1974
Les Žlections lŽgislatives de 1973 ont
montrŽ un net recul de la majoritŽ, dans ce contexte G. POMPIDOU rŽalise une
ouverture en direction des Centristes.
Le gouvernement MESSMER a ŽtŽ remaniŽ
avec le dŽpart de ministres battus lors des lŽgislatives, malade (J. DUHAMEL),
ou dŽmissionnaire (M. DEBRƒ), alors que, parmi les entrants, on note M.
PONIATOWSKI (l'homme de GISCARD-D'ESTAING) et M. JOBERT (1). Ce changement de
Premier ministre avait pour but de resserrer les rangs gaullistes autour du
prŽsident de la RŽpublique, suite ˆ l'Žchec relatif du rŽfŽrendum de 1972,
sinon d'Žcarter les "ardeurs rŽformatrices" de CHABAN-DELMAS, ou de
le sanctionner pour l'affaire de sa feuille d'imp™t publiŽe par "Le Canard
encha”nŽ".
Edgar FAURE (soutenu par POMPIDOU) a ŽtŽ
Žlu au "perchoir" de l'AssemblŽe Nationale contre CHABAN. Jacques
CHIRAC est ministre de l'intŽrieur.
Le 2 avril, le prŽsident de la
RŽpublique dŽcde brusquement (2), suite ˆ une maladie qui surprend tout le monde
politique.
Pour la seconde fois Alain POHER
redevient prŽsident par intŽrim, et assumera cette charge avec brio en veillant
ˆ l'impartialitŽ de la campagne, t‰che rendue plus facile du fait qu'il ne sera
pas candidat.
Deux jours aprs le dŽcs de POMPIDOU,
J. CHABAN-DELMAS annonce sa candidature, ce que d'aucuns lui reprocheront.
Aprs des tentatives, molles, d'Edgar
FAURE et de Pierre MESSMER, GISCARD D'ESTAING se dŽclare candidat le 8 avril
(ce qui Žtait Žvident depuis le premier jour, mais l'intŽressŽ a bien soulignŽ
que la dŽcence l'empchait de se prononcer !).
Alors que l'UDR soutient le gaulliste
"historique" CHABAN-DELMAS, un appel dit des "43" (conduit
par Jacques CHIRAC et Olivier STIRN) se prononce pour le soutien ˆ GISCARD.
Pour la premire fois
depuis le retour du gŽnŽral de GAULLE au pouvoir (1958), l'unitŽ autour d'un
gaulliste est rompue. La droite est divisŽe, tandis qu'ˆ gauche MITTERRAND
s'impose tout naturellement comme candidat quasi unique (ˆ l'exception de
l'extrme gauche trotskiste).
Une fausse nouveautŽ, l'entrŽe en lice de Jean-Marie LE PEN, prŽsident
du Front national fondŽ en 1972, mais dans la continuitŽ de la candidature
d'extrme droite de TIXIER-VIGNANCOUR en1965 (15,85% en mŽtropole). et une
vŽritable novation avec pour la premire fois dans l'histoire Žlectorale la
prŽsence d'un candidat Žcologiste.
Si au dŽpart 17 candidats sont sur les
rangs, 12 seulement seront retenus le 18 avril aprs examen des signatures par
le Conseil Constitutionnel.
1 - Jacques CHABAN-DELMAS, soutenu par l'UDR.
2 -
ValŽry GISCARD D'ESTAING, soutenu par les RŽpublicains IndŽpendants, les
centristes de LECANUET, et les "43 chiraquiens", plus la fraction
radicale de J-J. SERVAN-SCHREIBER (qui l'avait pourtant amplement critiquŽ
auparavant!)
3 -
Franois MITTERRAND, soutenu par le PS, les Radicaux de gauche, le PCF, la CGT,
le PSU, la CFDT et la FEN.
4 - Jean
ROYER, maire de Tours, ministre dans le gouvernement MESSMER, symbole de la
France traditionaliste.
5 -
Jean-Marie LE PEN, candidat de la droite nationaliste
6 -
Alain KRIVINE, trotskiste, candidat en 1969.
7 -
Arlette LAGUILLER, candidate de Lutte Ouvrire.
8 -
Emile M†LLER, maire de Mulhouse, ancien SFIO, candidat DŽmocrate-socialiste.
9 - Guy
HERAUD, candidat du Parti FŽdŽraliste EuropŽen.
10 - Jean-Claude SEBAG, candidat du Mouvement
FŽdŽraliste EuropŽen
11 - RenŽ DUMONT, agronome bien connu qui dŽfend les
thses Žcologistes (3).
12 - Bertrand RENOUVIN,
royaliste de la Nouvelle Action Franaise (crŽŽe en 1971).
RŽsultats (1er tour) :
Banyuls DŽpartement MŽtropole
Inscrits: 2942 (+ 29
/1973) 182.776 29.778.550
Abst.: 615 (20,91 % ) (18,65%) (15,08%)
Votants: 2327 (79,09 % ) (
81,35%) (84,91%)
Blancs: 17 ( 0,73 % ) ( 1,04%) ( 0,90%)
S.Expr.: 2310 (78,52 % ) (
80,50%) (84,15%)
MITTERRAND : 1291(55,88% S.E) (51,30% S.E) (43,35%
S.E)
GISCARD
D'E.: 532
(23,03% --) (28,69%
--) (32,93%
--)
CHABAN-DEL: 346 (14,97% --) (12,69% --) (15,55%
--)
ROYER:
51 ( 2,20% --) ( 1,83% --) ( 3,22% --)
M†LLER:
16 ( 0,69% --) ( 0,43% --) ( 0,69% --)
LE PEN: 17 ( 0,73% --) ( 1,31% --) ( 0,75% --)
LAGUILLER: 21 ( 0,90% --) ( 1,69% --) ( 2,36% --)
KRIVINE:
8 ( 0,34% --) ( 0,48% --) ( 0,37% --)
HERAUD:
5 ( 0,21% --) ( 0,15% --) ( 0,07% --)
SEBAG:
3 ( 0,13% --) ( 0,13% --) ( 0,15% --)
RENOUVIN: 4 ( 0,17% --) ( 0,19% --) ( 0,17% --)
DUMONT:
16 ( 0,69% --) ( 1,05% --) ( 1,34% --)
Remarques :
Les
abstentions sont plus importantes ˆ Banyuls qu'au plan national o l'on se
rŽserve pour le second tour.
Le candidat commun de la
gauche arrive nettement en tte progressant par rapport au 1er tour des
lŽgislatives de 1973 (+ 26).
GISCARD
D'ESTAING est devant CHABAN, ce qui ne surprend pas compte tenu de l'animositŽ
de divers gaullistes, mais surtout des "pompidoliens", ˆ l'Žgard du
second (4)
L'extrme droite fait peu
de voix, moins que TIXIER-VIGNANCOUR, mais son leader est encore peu connu du
grand public, et les rapatriŽs ont dans l'ensemble rejoint leur famille
politique d'origine ou s'abstiennent.
Dans une pŽriode
d'euphorie productiviste, l'Žcologie politique, mme bien dŽfendue par un
scientifique de talent comme RenŽ DUMONT, ne fait recette ni sur le plan
national (1,34%), et moins encore ˆ Banyuls (16 voix)
Pour le second tour, les
reclassements politiques des candidats sont simples :
CHABAN-DELMAS, LE PEN,
M†LLER et ROYER se dŽsistent en faveur de GISCARD D'ESTAING.
Seul RENOUVIN, candidat
royaliste, appelle les Žlecteurs ˆ ne pas se prononcer au 2 me tour, situation
paradoxale puisque le COMTE DE PARIS incline pour MITTERRAND !
Naturellement le PCF,
comme la CGT et la CFDT, font campagne pour MITTERRAND.
Et pendant ce temps-lˆ,
GISCARD D'ESTAING reoit ostensiblement l'Ambassadeur d'URSS !, fait dont
l'importance n'Žchappera ˆ personne ˆ la veille du second tour... mme pas ˆ
Georges MARCHAIS (secrŽtaire gŽnŽral du PCF) qui protestera !
Le dŽbat tŽlŽvisŽ entre
GISCARD et MITTERRAND tournera lŽgrement ˆ l'avantage du premier (5). Il en
sera beaucoup parlŽ, puisqu'on estime ˆ plus de 25 millions le nombre des
tŽlŽspectateurs qui l'ont suivi, ce qui confirme l'importance des dŽbats
tŽlŽvisŽs.
Les pronostics sont
partagŽs, chacun des deux candidats incarnant parfaitement la bipolarisation.
L'un parle des nationalisations qui doivent tout rŽsoudre, l'autre incarne un
libŽralisme dynamique mais redistributeur.
Dans le dŽpartement, Paul
ALDUY fait une campagne active en faveur de MITTERRAND. A Banyuls une rŽunion
publique a lieu au cinŽma Olympia en prŽsence d'un trs nombreux public et de
la prŽsence des maires de Port-Vendres (PARéS) et Cerbre (MARTI). Paul ALDUY
croit en la victoire de MITTERRAND, et pour lui peut-tre un ministre ensuite
(Logement ou DŽfense Nationale). Je me permets de lui dire qu'il y a bien peu
de chance de succs.
RŽsultats (2 me tour) :
Banyuls DŽpartement MŽtropole
Inscrits: 2942
Abst.: 464 (15,78%) (14,04%) (12,06%)
Votants:
2478 (84,22%) (85,96%) (87,93%)
Blancs: 37 ( 1,49%) ( 1,45%) ( 1,34%)
S.Expr.:
2441 (82,97%) (84,72%) (86,76%)
MITTERRAND: 1502 (61,53% S.E) (56,65% S.E) (49,33%
S.E)
GISCARD: 939 (38,46%
- -) (43,35% - -) (50,66%
- -)
Remarques
:
L'abstention est trs faible, plus
faible mme qu'en 1965 qui opposait dŽjˆ MITTERRAND ˆ de GAULLE, alors qu'en
1969 elle fut ŽlevŽe. L'indŽcision du rŽsultat et la clartŽ du choix ont
mobilisŽ les Žlecteurs (ce qui est logique).
Ë quoi attribuer un plus fort taux
d'abstention par rapport au dŽpartement et au pays (est-ce le fait des inscrits
des rŽsidences secondaires?, ou est-ce plut™t l'absence de candidat gaulliste).
Comme on pouvait s'y attendre 151
Žlecteurs (ou plus selon l'importance du chassŽ-croisŽ estimŽ ˆ 200) se sont
dŽplacŽs pour le second tour (peut-tre un total compris entre 200 et 350
Žlecteurs).
MITTERRAND accro”t son score entre les 2
tours de +211, et si l'on somme les voix de DUMONT + KRIVINE + LAGUILLER +
MULLER on obtient 61 voix. Ce sont donc 150 Žlecteurs ou plus des
abstentionnistes qui ont votŽ pour le candidat. Comme il est peu vraisemblable
que sur 151 Žlecteurs, 1 seul ait votŽ pour GISCARD, ceci confirme bien le
chassŽ-croisŽ de 5 ˆ 10 % des inscrits entre les deux tours.
Le score de MITTERRAND est aussi bien
supŽrieur ˆ Banyuls ˆ ce qu'il est dans le dŽpartement et la MŽtropole (o il
s'inverse).
Dans l'ensemble le vote du nouveau
canton est plus proche de celui du dŽpartement que de Banyuls.
GISCARD D'ESTAING progresse de +407 voix.
Si l'on additionne ROYER + LE PEN + CHABAN = 414, on retrouve bien
l'accroissement, mais comme il est peu probable qu'il n'ait bŽnŽficiŽ d'aucun
Žlecteur nouveau, on doit supposer que certains Žlecteurs gaullistes du 1er
tour sont restŽs chez eux pour le second (de 100 ˆ 150). Son total est
toutefois supŽrieur ˆ celui de POMPIDOU en 1969 (+202), mais il y a aussi moins
d'abstentions qu'ˆ cette Žpoque.
Au plan national, GISCARD bat MITTERRAND
(1 339 6203 voix contre 12 971
604, ou 50,81% contre 49,19%), soit moins de 500 000 voix d'Žcart.
Le nouveau prŽsident de la RŽpublique
introduit un style rajeuni et dŽsigne Jacques CHIRAC comme Premier ministre
(6). Il nommera aussi la premire femme comme secrŽtaire d'ƒtat ˆ la Condition
fŽminine, ce qui constituera une surprise eu Žgard ˆ la personnalitŽ choisie
(7), et traduit le dŽsir d'ouverture aprs la dŽsignation de Jean-Jacques
SERVAN-SCHREIBER, comme ministre des RŽformes (8)
Notes annexes :
(1) Cf. Michel JOBERT: MŽmoires
d'avenir. Edit. Grasset & Fasquelle (1974).
(2) Le bilan des annŽes POMPIDOU,
d'abord liŽ ˆ celui du GŽnŽral, puis sous sa direction est considŽrable.
Modernisation des infrastructures (routires, tŽlŽphones) et industrialisation
(airbus, ariane, nuclŽaire, TGV); augmentation du niveau de vie et politique
sociale (mensualisation). Permanence de l'emploi (pratiquement absence de
ch™mage) du moins avant le 1 er
choc pŽtrolier de 1973, mais aussi appel ˆ la vigilance dans ce domaine. Grands
travaux parisiens (Centre Beaubourg, voies sur berge, Trou des Halles). Mais
aussi tentation autoritaire du rŽgime (contestation des femmes crŽant le MLF,
vis-ˆ-vis de la culture avec M. DRUON, de l'ORTF: voix de la France).
Gestionnaire ˆ la prudence paysanne et sans dŽsir d'action d'Žclat comme son prŽdŽcesseur
(n'ayant pas non plus la mme lŽgitimitŽ nationale puisque non issu de la
France Libre). Comme il le dit lui-mme "sans dŽsir de laisser aux
historiens de grands commentaires. EntrŽ ˆ la banque Rothschild avant d'tre
appelŽ par de GAULLE pour tenir l'intendance de la Maison France, afin que les
actifs soient supŽrieurs aux passifs.
(3) DŽcŽdŽ ˆ 97 ans le 18 juin 2001.
Ce spŽcialiste du tiers-monde, visionnaire dŽrangeant, en avance sur son temps,
marque l'entrŽe de l'Žcologie dans la politique (cf. "Le Monde" du 20
juin 2001, p.1,15 et 35). Cf. RenŽ DUMONT: L'Afrique noire est mal partie.
Edit. Seuil (1962)
(4) Cf. Thierry DESJARDINS (op.
cit., 1983).
(5) GISCARD joue de sa
"compŽtence Žconomique" et traite MITTERRAND "d'homme du
passŽ". Et le slogan des jeunes giscardiens "GISCARD ˆ la barre"
soulignant l'accentuation prŽsidentialiste du rŽgime.
(6) Cf. Maurice SZAFRAN: Chirac ou
les passions du pouvoir. Edit. Grasset (1986). Cf. Catherine NAY: la double mŽprise. Edit. Grasset
(1980).
(7) Mme Franoise GIROUD (fondatrice de "L'Express"
avec Jean-Jacques SERVAN-SCHREIBER) qui avait pourtant fait campagne pour F.
MITTERRAND. Elle sera ultŽrieurement secrŽtaire d'ƒtat ˆ la Culture sous le
gouvernement de Raymond BARRE (avant de dŽmissionner en mars 1977). (Cf.
"L'Express" N¡2690 du 23-29/01/2003 et "le nouvel
Observateur" N¡1994 du 23-29/01/2003). Cf. Christine OCKRENT: Franoise
Giroud une ambition franaise. Edit. Fayard (2003).
Sur le r™le de
"L'Express" depuis sa parution en 1953 on se rŽfŽrera ˆ l'ouvrage
collectif: "L'Express. L'aventure du vrai. Edit. Albin Michel (1979).
(8) Lequel sera dŽmissionnŽ d'office
10 jours aprs sa nomination pour s'tre opposŽ ˆ la poursuite des expŽriences
nuclŽaires dans le Pacifique. Le Premier ministre J. CHIRAC le traitera de
"turlupin" de la politique. [ et il s'y conna”t (note en marge du
relecteur)]
37 - Municipales complŽmentaires
des 6 et 13 avril 1975
Une Žlection complŽmentaire est rendue
nŽcessaire ˆ la suite des dŽmissions de Michel HUC (devenu employŽ municipal),
de Gaston ROSSELL (pour cause de maladie), mais surtout du brusque dŽcs,
consŽcutif ˆ une intervention chirurgicale, de Jean FERRER, maire depuis juin
1972 (1).
La campagne lancŽe par l'ancien maire
BATALLER contre la gestion de l'Žquipe majoritaire sera naturellement relayŽe
par les conseillers de l'opposition: DAVID, COUSSANES et SOLEING, qui fait
suite ˆ une longue polŽmique publiŽe depuis 1973 jusqu'en fŽvrier 1975 (2).
Trois siges sont ˆ pourvoir et trois
listes se forment :
1- Liste d'Union pour une bonne gestion
communale, prŽsentŽe par la majoritŽ du Conseil, qui comprend le Dr. Pierre
BRUCE (ancien directeur du Centre HŽliomarin), Franois VILAREM (Administrateur
gŽnŽral des Affaires maritimes, en retraite, et qui a jouŽ un r™le Žminent au
GICB), Roger MORTINI (prŽsident dŽpartemental du Judo).
2- La liste d'Union de la gauche et de
dŽfense du Programme commun pour une saine gestion
communale, qui comprend Fernand PAULI (actif membre du PS), Gaby VIAL (PS) et
Laurent MERIGNAC (PCF).
3- La liste "Banyuls Avenir"
avec Paul GARIDOU, Charles BOULIGNAT et Francis ESTELLA.
RŽsultats (1 er tour) :
Inscrits: 3073 (+ 213 par rapport aux municipales
de 1971).
Abst.:
1083 (35,24%)
Votants: 1990 (64,76%)
Blancs: 24 ( 1,21%)
S.Expr.: 1966 (63,98%)
MajoritŽ absolue : 984
Remarques :
Ont
obtenu respectivement :
Liste 1 : 880, 560, 648, moyenne : 696 (35,40 % S.E)
Liste 2 : 849, 898, 861, moyenne : 869 (44,20 %
- -)
Liste 3 : 385, 396, 284, moyenne : 355 (18,06 %
- -)
Aucun candidat n'ayant obtenu la
majoritŽ absolue, un second tour est nŽcessaire. La liste 3 de GARIDOU se
retire .
RŽsultats (2 me tour) :
Inscrits:
3073
Abst.:
1015 (33,03%)
Votants: 2058 (66,97%)
Blancs: 31 ( 1,51%)
S.Expr.: 2027 (65,96%)
Remarques :
Liste 1 : 1070, 699, 807, moyenne
: 859 (42,38 % S.E)
Liste
2 : 1018, 1150, 1007, moyenne
: 1058 (57,62 % - -)
Le Dr. BRUCE est Žlu, de mme que Gaby VIAL et
Fernand PAULI (3).
L'Žlection du maire et des adjoints a lieu le 19 avril sous la prŽsidence d'AndrŽ Soleing, doyen d'‰ge.
Le docteur Pierre BRUCE et RenŽ RIBéRE sont candidats ˆ la fonction de maire.
Sur les 23 conseillers ont obtenu: P. BRUCE 14 voix, R. RIBéRE 8 voix, bulletins blancs ou nuls 1. La majoritŽ absolue Žtant de 12 voix, le docteur P. BRUCE est Žlu maire et devient ainsi le premier non-banyulenc ˆ occuper cette fonction.
Election du 1er adjoint: Yves Reig 15 voix (Žlu), Gaby VIAL 1 voix, bulletins blancs ou nuls 7.
Election du 2 me adjoint: Paul BARBE 15 voix (Žlu), bulletins blancs ou nuls 8.
Election du 3 me adjoint: Marcel CENTéNE 15 voix (Žlu), bulletins blancs ou nuls 8.
Election du 4 me adjoint: Jean GERMA 16 voix (Žlu), bulletins blancs ou nuls 7.
Election du 5 me adjoint spŽcial
("Ecarts"): Roger RULL 12 voix (Žlu), Michel HERRE 1, bulletins
blancs ou nuls 10.
Notes annexes:
(1) DŽcŽdŽ le 15 fŽvrier. Cf.
"Midi Libre" des 17 et 20/2/1975 et "L'IndŽpendant" des 16
et 20/2/1975;
(2) Cf. "L'IndŽpendant" du
31/12/1973; "Midi Libre" du 27/42/1973; "L'IndŽpendant" du
6/1/1974; "L'IndŽpendant du 12/1/1974; "L'IndŽpendant" du
11/2/1975; 13/2/1975; "Midi Libre" du 15/2/1975; "Midi
Libre" du 18/2/1975.
(3) Fernand PAULI, nŽ le 31 octobre 1907 ˆ
CŽret, adhre ˆ 18 ans au Parti Socialiste SFIO. Contr™leur des PTT sur les wagons-postaux entre Paris et
Lille. Sergent-chef dans la cavalerie en 1939, il sera parmi les premiers
prisonniers de guerre et envoyŽ dans un stalag ˆ Berlin (ce qu'il mettra
"ˆ profit" pour apprendre l'allemand). LibŽrŽ parmi les derniers de
cette guerre, sous les bombardements et la prise de Berlin par les russes, il
ne sera de retour qu'en juin 1945. Reprenant ses activitŽs civiles comme Chef
de centre des PTT de nuit, il consacrera son temps libre pour le bŽnŽvolat en
Seine Saint-Denis. Prenant sa retraite ˆ Banyuls, o son frre Georges, d'un an
son cadet, ancien sous-marinier, est employŽ au Laboratoire Arago, il rejoint
la section socialiste ds son arrivŽe et poursuivra ses nombreuses actions
bŽnŽvoles. On se souviendra de ses polŽmiques vis-ˆ-vis du maire Jean FERRER et
concernant ses articles sur le prix de l'eau.
38 - Municipales des 13 et 20
mars 1977
Trois listes vont se constituer. Elles
correspondent aux activitŽs Žconomiques et ˆ la sensibilitŽ politique des
Banyulencs. Mais ˆ la diffŽrence des Žlections antŽrieures (depuis 1945), aucun
vŽritable leader local n'a ŽmergŽ.
1- L'une de ces listes correspond ˆ la
dynamique nationale du Programme commun et s'intitulera liste d'Union de la
Gauche. Elle est conduite tout naturellement par le conseiller sortant de
l'opposition le plus ancien (depuis 1971), membre de la section socialiste:
RenŽ RIBéRE (instituteur en activitŽ ˆ Banyuls). La liste comprend 11
socialistes (dont un gaulliste de gauche), 6 communistes et 6 sans Žtiquette.
Au total 9 sont des conseillers sortants.
2- La liste "Banyuls d'abord"
traduit les activitŽs commerantes et artisanales de ses membres. Elle est
d'ailleurs conduite par Jean RéDE (h™telier, prŽsident du Syndicat
d'Initiative). Sur les 23 candidats, 3 seulement sont viticulteurs. La moyenne
d'‰ge est aussi plus jeune.
3- La liste d'Union rŽpublicaine pour
une saine gestion communale, du fait mme de son intitulŽ, se veut dans la
continuitŽ de la liste BATALLER de 1971. Sur les 23 candidats 8 Žtaient dŽjˆ
conseillers (on pourrait dire seulement). Si elle comprend 4 adjoints, le maire
sortant Pierre BRUCE n'y est plus candidat. La liste se dit apolitique, de sensibilitŽ catholique, conduite par
Marcel CENTéNE.
Elle compte le nombre de femmes le plus important (3, dont 2 sont bien
connues par leurs activitŽs sociales dans la commune).
La campagne demeure sereine, mais en
mission scientifique entre les Iles Kerguelen et l'Antarctique j'en ai peu
d'Žchos.
RŽsultats (1er tour) :
Inscrits:
3152 (+292 depuis les municipales de 1971)
Abst.: 683 (21,66%)
Votants: 2469 (78,34%)
Blancs: 92 ( 3,73%)
S.Expr.: 2377 (75,41%)
MajoritŽ absolue : 1190
Remarques :
La liste RIBéRE obtient une moyenne de
1157 voix (50,70% des exprimŽs), avec des Žcarts de 1358 ˆ 889 voix. Elle compte
d'entrŽe 8 Žlus, tous anciens conseillers sortants sauf un nouveau: Pierre
CASENOVE (instituteur ˆ Banyuls). Le score le plus ŽlevŽ est aussi celui de la
tte de liste avec 1358 voix (soit 43,08% des inscrits et 57,13% des exprimŽs).
Le score moyen de ces 8 Žlus est de 1276 voix.
La liste Jean RéDE obtient une moyenne
de 655 voix (29,0% des S.E.). Ici encore le meilleur rŽsultat est celui de la
tte de liste avec 885 voix, mais suivi ˆ 1 voix prs par Guy BARNADES. Les
Žcarts vont de 885 ˆ 573.
La liste de Marcel CENTéNE obtient une
moyenne de 463 voix (20,30% des S.E). avec encore le meilleur score pour la
tte de liste (684 voix). Les Žcarts vont de 684 ˆ 298.
Quels scores ont fait les candidates?
MalgrŽ le panachage, elles n'ont jamais atteint sur aucune liste la simple
moyenne de leur propre liste! (les pays scandinaves sont loin, et les danoises
ne viennent que lors des vacances estivales).
Un second tour est nŽcessaire, et deux
listes restent en prŽsence pour les 15 siges restants.
RŽsultats (2 me tour) :
Inscrits:
3152
Abst.: 617 (19,57%)
Votants: 2535 (80,43%)
Blancs: 38 ( 1,50%)
S.Expr.: 2497 (79,22%)
Liste RIBéRE : moyenne 1264 (53,38 % S.E.), Žcarts :
1360 ˆ 1068 . 13 Žlus
Liste RéDE : -
-
1114 (46,61 % --), - - : 1362 ˆ
989. 2 -- :
Guy BARNADES et Jean SOLANE
Remarques :
Les abstentions, comme les votes blancs
ou nuls, ont diminuŽ (66 Žlecteurs en plus et 54 qui avaient votŽ blanc au 1er
tour, soit un total de 120 suffrages exprimŽs en plus).
L'accroissement de la moyenne obtenue
par la liste RIBéRE est de 107 voix, celui de RéDE: 449. Cette seconde liste a
donc peu bŽnŽficiŽ de l'apport des nouveaux suffrages exprimŽs au second tour,
et pas totalement du report de la liste CENTéNE.
Le dimanche 27 mars, le Dr BRUCE (maire
sortant) accueillait le nouveau conseil municipal. Le doyen d'‰ge AndrŽ SOLEING
procŽdait ˆ l'Žlection du nouveau maire: RenŽ RIBéRE (par 20 voix et 3
bulletins blancs). Fernand PAULI (PS) devenait 1er adjoint, Philippe ALBERT
(PCF) 2 me adjoint, et Gaston ROSSEL (sans Žtiquette) 3 me adjoint. Le
Conseil dŽcidant de crŽer trois postes d'adjoints supplŽmentaires, sont Žlus
Roger DAVID, AndrŽ SOLEING, Jean MESTRES, plus un adjoint spŽcial pour les
Žcarts: Roger CENTéNE.
PrŽsent lors de cette installation, Jean
MARTI, conseiller gŽnŽral du canton et maire de Cerbre, fŽlicita le nouveau
Conseil et l'assura de son total appui.
Avec cette Žlection Banyuls renouait
avec la tradition d'aprs-guerre. Une municipalitŽ socialiste, communiste et
divers gauche comprenait une trs forte majoritŽ en siges (mais non en
pourcentage des suffrages exprimŽs du fait de deux listes concurrentes au 1er
tour). Les r™les Žtaient inversŽs et l'opposition rŽduite ˆ 2. Mauvais prŽsage
puisqu'il rappelle . . . l'Žlection de 1971 !
Au plan national la majoritŽ perd 58
villes de plus de 30 000 habitants et 140 villes de 9000 ˆ 30 000 habitants.
Avec une centaine d'Žlus, les Žcologistes font leur entrŽe dans des conseils
municipaux.
39 -
LŽgislatives des 12 et 19 mars 1978
Les historiens auront ˆ rendre compte
des raisons pour lesquelles, ˆ une bipolarisation qui semble logique pour des
raisons multiples, on en est arrivŽ ˆ une quadri-polarisation de la vie
politique franaise ("la bande des quatre" dixit LE PEN).
Dans la majoritŽ, Jacques CHIRAC
(Premier ministre du nouveau septennat) a rompu spectaculairement avec Valery
GISCARD D'ESTAING, et dŽmissionnŽ le 25 aožt 1976. Il est remplacŽ par Raymond
BARRE (centro-modŽrŽ-gaulliste, professeur d'Žconomie) (1). L'Žlection de
CHIRAC ˆ la mairie de Paris en mars 1977 contre Michel D'ORNANO, candidat
officiel de VGE, a encore avivŽ les rivalitŽs. Le 5 dŽcembre CHIRAC crŽe un
nouveau mouvement d'inspiration gaulliste: le Rassemblement pour la RŽpublique
(RPR) qui succde ˆ l'UDR. (2)
A gauche, la situation qui semblait
idyllique, disposant d'un programme de gouvernement trs dŽtaillŽ (depuis 1972)
et d'un Žlectorat trs unitaire, s'est brusquement dŽgradŽe en septembre 1977.
En mai de la mme annŽe le PCF a rŽclamŽ de nŽgocier avec ses partenaires du PS
et du MRG une rŽactualisation du Programme commun (3). Ce motif
"officiel" lancŽ par Georges MARCHAIS ne convaincra pas les militants
des deux grands partis de la gauche. Il aura pour effet un refus catŽgorique de
Robert FABRE, leader du MRG, concernant l'extension des nationalisations des
entreprises, et conduira ˆ la rupture de l'union de la gauche (4). Certains y
verront la main . . . de Moscou. Mais il pourrait s'agir aussi de dŽsaccords
entre les Žtats-majors des partis sur la rŽpartition des ministres et la politique Žconomique europŽenne .
Quoi qu'il en soit certains estiment que
les Žlections, si elles sont serrŽes, seront perdues pour la gauche. La
dŽception sera trs forte chez les socialistes comme chez de nombreux
communistes.
Le seul fait nouveau depuis 1974 est
l'inquiŽtante dŽgradation Žconomique et son corollaire la montŽe du ch™mage (de
moins de 500 000 ˆ 1 200 000: source INSEE) (5), et une rŽcession gŽnŽralisŽe
depuis 1974 (6).
Si sous CHIRAC l'interventionnisme de
l'ƒtat a maintenu artificiellement l'Žconomie (avec une inflation
grandissante), avec BARRE, plus rigoureux vis-ˆ-vis des Žquilibres budgŽtaires
(le "meilleur Žconomiste" de France, le "JOFFRE" de
l'Žconomie), la situation n'est pas redressŽe, ou tout au moins fait des
ravages (les faillites ne cessent d'augmenter). Le nouveau Premier ministre
n'hŽsite pas ˆ en accuser la politique de son prŽdŽcesseur, tandis que le trs
gaulliste Jean FOYER critique ouvertement la politique giscardienne dans des
termes qui laissent rveur (lettre personnelle ˆ un proche de l'auteur).
C'est dans ce contexte, pour le moins
paradoxal, que s'ouvre la campagne Žlectorale, GISCARD appelant ˆ faire "
le bon choix " (7), mais
affirme rester ˆ son poste mme si la gauche l'emporte (8).
Dans la circonscription dix candidats se
prŽsentent :
1- Pour le PCF: Henri COSTA (nouveau
secrŽtaire fŽdŽral qui a remplacŽ Joseph ALBERT).
2- Pour le PS: Michel JOMAIN (directeur du GICB), Premier
secrŽtaire de la fŽdŽration dŽpartementale.
3- Pour l'Union Socialiste et DŽmocratique: Paul ALDUY,
dŽputŽ sortant, exclu du PS depuis
les Žlections cantonales prŽcŽdentes pour refus d'alliance avec le PCF.
4- Pour le RPR: Patrice BERTRAND.
5- Pour Lutte Ouvrire: Jean-Marie BƒNITO.
6- Pour le Front autogestionnaire catalan (PSU): Georgette
LOPEZ.
7- Pour la Ligue communiste rŽvolutionnaire : Michel BALAT.
8- Pour les Autonomistes Catalans: Alexandre PALAGOS
9- Pour le Front des travailleurs dŽmocrates: Simon AYZAC
(candidat "poujadiste").
10- Pour l'Union pour la nouvelle
majoritŽ prŽsidentielle (UNMP): Roger LIEVRE.
La campagne Žlectorale est
particulirement animŽe (9) du fait que le dŽputŽ sortant Žlu confortablement
en 1973 (gr‰ce aux soutiens, entre autres, des communistes, des syndicats, du
PSU) s'accommodant alors du Programme commun, le dŽnonce maintenant alors qu'il
vient d'tre remis en question. En fait le grand reproche fait par ALDUY ˆ
MITTERRAND date des municipales qui imposaient une alliance avec les
communistes. Or si les communes rurales de la circonscription portent
gŽnŽralement ˆ gauche, Perpignan est dans l'ensemble plus modŽrŽ, sinon ˆ
droite. Tout laisse supposer un score serrŽ.
RŽsultats (1er tour) :
Banyuls Circonscription MŽtropole
Inscrits: 3204 (+ 291 / 1973) 122.164 31.120.522
Abst.: 651( 20,32%) (20,65%) (16,73%)
Votants: 2553 (79,68%) (79,35%) (83,27%)
Blancs: 53 ( 2,08%) ( 2,49%) ( 2,79%)
S.Expr.: 2500 (78,02%) (77,37%) (80,96%)
JOMAIN: 775
(31,00% S.E) (22,36%
S.E)
COSTA: 549
(21,96% - -) (25,15%
- -)
ALDUY: 464
(18,56% - -) (27,98%
- -)
BERTRAND: 546
(21,84% - -) (18,10%
- -)
LOPEZ: 41 ( 1,64% -
-) ( 1,34% - -)
BENITO: 45 ( 1,80% -
-) ( 1,10% - -)
BALAT: 8 ( 0,32% - -) ( 0,62% - -)
PALAGOS: 29 ( 1,16% -
-) ( 0,81% - -)
LIEVRE: 36 ( 1,44% -
-) ( 2,31% - -)
AYZAC: 7 ( 0,28% - -) ( 0,23% - -)
MŽtropole:
Extrme gauche (dont PSU): 3,27% S.E.; PCF: 21,25% S.E.; Ecologistes: 2,22%
S.E. (mais 4,8 % S.E. dans les circonscriptions o ils Žtaient prŽsents); Parti
Socialiste: 22,79% S.E.; MRG: 2,28% S.E.; MajoritŽ prŽsidentielle: (Radicaux:
2%, CDS: 5%, UDF: 21,39%, PR:
12%); RPR: 22,19% S.E.; Extrme droite: 0,75% S.E.
Remarques :
Les abstentions sont infŽrieures ˆ
celles de 1973, et proches de celles des PrŽsidentielles (1er tour de 1974). Le
fort taux de participation ˆ l'Žchelon national rŽvle bien l'importance de
l'enjeu, et que les Žlecteurs ont su dŽpasser les divisions de leur parti
respectif.
Le Parti Socialiste arrive en tte ˆ
Banyuls avec un pourcentage plus ŽlevŽ que pour la circonscription (ALDUY est
maire de Perpignan), et qu'au plan national. Il bŽnŽficie de la prŽsence d'un
candidat connu ˆ Banyuls. Son score est supŽrieur ˆ celui d'ALDUY, alors candidat
du PS en 1973 (de +138 voix).
Le PCF perd des voix par rapport ˆ 1973
(-79), or le nombre des abstentions est plus faible qu'ˆ cette Žpoque et les
inscrits plus nombreux. Des sympathisants sont devenus rŽticents et peut-tre
dŽus de la position maximaliste des dirigeants du Parti vis-ˆ-vis de
l'ex-Programme commun. Le recul est d'autant plus perceptible si l'on se rŽfre
ˆ 1967 (-54), puisque l'on observe une augmentation des inscrits de +512 par
rapport ˆ cette date. Les jeunes apparaissent moins motivŽs idŽologiquement
parlant. Mais le score est meilleur que celui de DUCLOS en 1969 (+57).
Paul ALDUY subit un recul important
(-173 /1973), et plus encore par rapport ˆ 1967 (-195). Sa cote est en baisse
et dŽmontre l'efficacitŽ d'un patronage national. Il n'est "sauvŽ"
que par sa ville de Perpignan et les voix Centro-Giscardiennes comme le
rŽvlent les pourcentages respectifs des candidats de la majoritŽ
prŽsidentielle dans la circonscription et au niveau national.
Le nouveau candidat du RPR dŽpasse le score
de FA en 1967 (+78), ne retrouve pas les voix de GODFRAIN en 1968 (-250), ou FA
+ RAMONET de 1967 (-111), ou par rapport ˆ 1973 RAMOND + CAPRANI (-136).
La droite est donc Žgalement en recul.
Une partie non nŽgligeable des nouveaux Žlecteurs inscrits depuis ces Žlections
et de ceux du RPR (mal implantŽ ˆ Banyuls), ont dž se reporter sur ALDUY et
JOMAIN.
Le PSU, toujours non structurŽ ˆ
Banyuls, partage ses voix avec le candidat de L.O. La Ligue Communiste retrouve
son petit groupe d'une dizaine de fidles d'une Žlection ˆ l'autre.
Les
autonomistes catalans, faute d'une vŽritable rŽgionalisation et du dŽsintŽrt
pour l' "au delˆ" des PyrŽnŽes, perdent 43% de leur Žlectorat d'un
coup.
Nul n'ignore que les rŽsultats du second
tour vont dŽpendre de l'accord ou non sur le fond entre le PCF d'une part et
les Socialistes et Radicaux de gauche d'autre part.
La droite, dont la victoire n'est pas
acquise, resserre ses rangs et fait oublier ses divergences
Le PCF et la gauche non communiste,
campant sur leurs positions respectives, un simple accord de dernire minute
intervient sur les dŽsistements rŽciproques, mais sans campagne de soutien rŽel
(8).
Dans le dŽpartement, les candidats du PS
devancŽs dans les deux circonscriptions se dŽsistent pour ceux du PCF (TOURNƒ
et COSTA), Paul ALDUY bŽnŽficie du retrait et du soutien du candidat du RPR,
tandis qu'un tract Žmanant d'un "comitŽ pour la fidŽlitŽ ˆ l'action du
gŽnŽral de GAULLE" (sans existence lŽgale) recommande de ne pas voter
(sous-entendu pour ALDUY). M. JOMAIN ayant perdu des voix de
"socialistes-alduystes" a fait un score plus qu'honorable pour une
premire candidature, et face ˆ des appareils r™dŽs de longue date. Absent au
second tour, l'issue ne fait gure de doute, situation paradoxale d'un PCF sauvant le sige de son pire
ennemi.
RŽsultats (2 me
tour) :
Banyuls Circonscription MŽtropole
Inscrits:
3204 122.528
Abst.: 560 (17,48%) (16,82%) (15,34%)
Votants: 2644
(82,52%) (83,18%) (84,66%)
Blancs: 92 ( 3,48%) ( 3,87%) ( 2,79%)
S.Expr.: 2552
(79,65%) (79,96%) (82,30%)
COSTA: 1384 (54,23% S.E) (48,87%
S.E)
ALDUY: 1168 (45,77% - -) (51,13%
- -)
Remarques :
Les abstentions ont diminuŽ (91 votants
en plus). Elles sont cependant plus fortes qu'au plan dŽpartemental et
national, en raison sans doute des rŽsidences secondaires et, peut-tre, d'une
rŽvision insuffisante des listes Žlectorales
Le vote des jeunes dans ce scrutin n'est
pas dŽterminant, bien que GISCARD ait ramenŽ la majoritŽ de 21 ˆ 18 ans.
Le PCF reprŽsentant le seul candidat de
la gauche restant fait un score trs ŽlevŽ ˆ Banyuls (+835 voix), soit si l'on
somme les voix des PS + PSU + LCR + Catalan, on obtient 898 voix. Il ne manque
que 63 voix ˆ l'appel. Les reports ont donc ŽtŽ presque parfaits. Ils
traduisent la fidŽlitŽ des Žlecteurs de gauche dans la dynamique unitaire. . .
et le Programme commun initial (et des index se pointent vers ceux qui auront
ŽtŽ la cause de l'Žchec d'une majoritŽ parlementaire de gauche (10).
ALDUY totalise . . . ses propres voix
plus thŽoriquement celles du RPR (464 + 546 =1010), reste ˆ savoir d'o
viennent les 158 voix supplŽmentaires.
Les 63 voix (manquantes de la gauche) +
FTD + UNMP = 106. Reste encore ˆ trouver 52 voix, sans doute des 91 votants en
plus. On pourrait en dŽduire que les abstentionnistes du 1er tour se sont
rŽpartis dans le rapport 52/42, ou 55,3% pour ALDUY et 44,7% pour COSTA. Comme
ce dernier n'a pas le compte prŽvu par les reports et qu'il a gagnŽ 42 voix,
c'est globalement 105 voix qu'il n'a pas totalisŽes au 2 me tour. Dans ces
conditions des voix de JOMAIN n'ont peut-tre pas suivi la discipline de vote
et correspondaient ˆ un vote plus personnel pour le candidat
"banyulenc".
Conclusion :
Pour le dŽpartement, les deux candidats
sortants sont rŽŽlus, AndrŽ TOURNƒ (2 me circonscription Perpignan-Prades) et
Paul ALDUY (Perpignan-CŽret). On constate toutefois que l'Žcart des voix est
plus fort dans la 2 me circonscription que dans la 1 re, o le score de
Pierre ESTéVE (PS) progresse considŽrablement d'une Žlection ˆ l'autre.
La rŽpartition des siges de dŽputŽs est
la suivante pour les 491 circonscriptions: PCF: 86 (+ 12), PS: 104 (+ 9), MRG:
10 (- 3), Div. opp: 1 (-1); RPR: 150 (- 23), UDF: 137 + 4 apparentŽs (+ 29) [PR :71 (+10); CDS :
35 (+7); majoritŽ.PrŽsidentielle: 16 (-1); Radicaux: 7 (-1); MDSF:9 (+2)];
CNIP: 1 (-5); Divers: 0 (-3).
La majoritŽ conserve donc la majoritŽ
(198 pour la gauche contre 282 pour la droite), mais l'on observe un
renforcement de l'UDF au dŽtriment du RPR.
Enfin 18 femmes (sur 487 dŽputŽs)
entrent au Palais Bourbon: 12 communistes, 1 PS (Mme JACQ ˆ Morlaix), 2 RPR, 1
CDS et 2 divers majoritŽ. Conscient de ce problme, le PS (sous la pression de
ses militantes) devra envisager un certain quota pour les prochaines Žlections
(ce qui aura des consŽquences dans notre dŽpartement) (11).
Notes annexes:
(1) Cf. Henri AMOUROUX: Monsieur
BARRE. Edit. Laffont (1986).
(2) Sur cette pŽriode on lira avec
intŽrt le livre de Jacques CHIRAC: La lueur de l'espŽrance, rŽflexion du soir
pour le matin. Edit. La Table Ronde (1978) et celui de Jacques CHAPSAL (op.
cit., 1981).
(3) Les parutions de deux ouvrages,
l'un de R. FABRE: Toute vŽritŽ est bonne ˆ dire. Edit. Fayard (1978); le second
de P. JUQUIN: A dossiers ouverts; Žclaireront quelque peu le lecteur sur les
causes de la rupture de l'union de la gauche au cours du mois de septembre
1977. On observe ˆ la lecture du premier que la demande d'actualisation du
Programme Commun l'a ŽtŽ, ˆ l'origine, par le MRG (R. FABRE, 1978, pp.6,12,37).
Cf. "Le Monde" Dossiers & Documents. Supplt. mars 1978, pp.15-16:
" Une rupture plus politique que technique ".
(4) Une premire suspension des
nŽgociations interviendra le 14 septembre par le fait de la dŽlŽgation du MRG,
puis aprs une nouvelle tentative d'accords au cours de la journŽe du 21 la
rupture dŽfinitive interviendra dans la nuit du 22 au 23. (Cf. R. Fabre, 1978,
pp.45-76,87-99) et "L'HumanitŽ" du 26/09/1977. Cf. Philippe
ALEXANDRE: Le roman de la gauche. Edit. Plon (1977). Le prŽtexte des filiales
est un faux problme puisque les maisons mres y dŽtiennent la majoritŽ.
(5) Sur la crise Žconomique et la
rupture de croissance dans les pays industrialisŽs on pourra se rŽfŽrer ˆ
l'ouvrage de Serge BERSTEIN et Pierre MILZA, Histoire du vingtime sicle de
1953 ˆ nos jours. 3. La croissance et la crise. Edit. Hatier (1991 nouvelle
Ždition).
(6) Cf. "Critique
communiste". Le PCF, la gauche et la crise. N¡ 22, fŽvrier/mars 1978.
(7) Discours de Verdun-sur-le-Doubs
le 27 janvier. (in
"Le Monde" Dossiers & Documents, Supplt. mars 1978).
(8) Raymond MARCELLIN, ministre de
l'iIntŽrieur de 1968 ˆ 1974) estime d'aprs les sondages que l'opposition
devrait faire entre 52 et 54%, soit de 260 ˆ 300 dŽputŽs, et par consŽquent disposer de la majoritŽ absolue ˆ
l'AssemblŽe nationale (246 siges Žtant nŽcessaire). Cf. "Paris
Match" du 16/9/1977.
(9) Sur le dŽroulement de la
campagne dans notre canton: Cf. Louis MONICH (op. cit. 1999)
(10) Cf. Robert FABRE (op. cit., 1978).
(11) 684 femmes ont ŽtŽ candidates dont plus d'une sur trois dans des mouvements trotskistes, Žcologistes et du PSU. Au sujet de l'Žlectorat fŽminin et la gauche, on pourra consulter l'ouvrage de Tony JUDT: Le Marxisme et la gauche franaise. Edit. Hachette (1987).