52 - Municipales du 12 mars 1989
L'entrŽe dans le gouvernement de M.
ROCARD de ministres ayant appartenu ˆ l'UDF, ainsi qu'ˆ la sociŽtŽ dite civile,
est considŽrŽe comme une mini-ouverture politique. Les centristes (CDS)
auraient souhaitŽ nŽgocier un vŽritable programme de lŽgislature, mais
demeurent, ˆ dŽfaut, dans une
opposition non systŽmatique.
Le PCF critique cette ouverture, et
n'estime pas faire partie de la majoritŽ prŽsidentielle. Leur soutien aux
projets gouvernementaux se fera cas par cas.
Le PS ne disposant pas ˆ lui seul de
majoritŽ parlementaire, les projets gouvernementaux seront soutenus
alternativement, ou conjointement, par le PCF et le CDS.
En octobre les infirmires des h™pitaux
publics forment des comitŽs de coordination qui dŽbordent largement les
syndicats. Outre une revalorisation des salaires, les problmes statutaires
sont envisagŽs notamment vis-ˆ-vis des autres pays de la CEE. La grve qui dure
un mois recueille la sympathie du public, celle de l'opposition de droite, et
la comprŽhension de . . . MITTERRAND.
En dŽcembre la grve des transports
publics ˆ Paris (moins populaire) oppose la CGT au gouvernement.
Une motion de censure dŽposŽe par le RPR
n'est signŽe ni par le PCF ni par
les centristes.
Le 12 janvier, un accord Žlectoral est
conclu ˆ gauche (non sans restriction mentale) pour les municipales. Le PS
considre que les listes doivent intŽgrer les centristes qui se sont ralliŽs ˆ
la majoritŽ prŽsidentielle et que l'on doit tenir compte du nouveau rapport de
force dŽcoulant des Žlections de 1988. Pour le PCF c'est la rŽfŽrence ˆ 1983
qui prime, et non la notion de majoritŽ prŽsidentielle ˆ laquelle il
n'appartient pas.
La constitution des listes est pour le
moins laborieuse (mais la survie impose quelques sacrifices). Diverses
"bavures" appara”tront aussi bien ˆ gauche (cas R. VIGOUROUX ˆ
Marseille) qu'ˆ droite (cas M. NOIR ˆ Lyon), comme au Mans et ˆ Orly o les
maires sont exclus du PCF.
Deux "affaires" d'inŽgale
gravitŽ Žclatent. L'une concerne le rachat par la sociŽtŽ PŽchiney d'une
sociŽtŽ amŽricaine (American Can) donnant lieu ˆ un dŽlit d'initiŽ (spŽculation
boursire ˆ partir d'indiscrŽtions sur des augmentations d'actions: actions
"triangles"). La fuite provenait de l'entourage de MITTERRAND.
L'autre concerne la SociŽtŽ GŽnŽrale et le r™le de la Caisse des dŽp™ts afin de
briser le monopole exercŽ au sein de la sociŽtŽ par des hommes mis en place
sous le gouvernement CHIRAC par son ministre des finances BALLADUR.
Deux salaires Žtonneront les
non-initiŽs: ceux de C. OCKRENT (ˆ Antenne 2, cha”ne nationale et non
privatisŽe), et du chef d'orchestre du nouvel OpŽra populaire de la Bastille
qui dŽmissionne, estimant son salaire annuel de 7 millions de francs (nouveaux
naturellement) insuffisant.
La prŽ-campagne ˆ Banyuls :
A l'H™tel de ville, Jean RéDE, ˆ
l'occasion des vÏux et de l'inauguration d'une exposition (RŽtrospective de
l'Žvolution de la commune de 1945 ˆ nos jours), retrace l'action du conseil
municipal durant son mandat. Un hommage particulier sera rendu ˆ Dina VIERNY,
lŽgataire des Ïuvres du grand sculpteur Aristide MAILLOL (1).
Les rŽalisations sont impressionnantes
et sans augmentations des imp™ts locaux et de la taxe professionnelle, gr‰ce ˆ
l'action du conseiller gŽnŽral qu'est le maire (Bulletins municipaux n¡ 9 et
10).
Certains s'inquitent cependant de
l'endettement de la commune ˆ plus long terme, de la multiplication des
constructions, de l'intervention du maire dans la gestion du centre HŽliomarin
(la dŽmission de P. BAILLE, 1er adjoint est dans les mŽmoires).
Une liste de large ouverture cherche ˆ
se constituer sous les auspices de F. SURƒDA (PS) et M. LESCASTREYRE (sans
Žtiquette, chef d'une entreprise agroalimentaire ˆ Bages). Mais faute d'une
entente sur la tte de liste et la rŽpartition du nombre de colistiers, ce
dernier se retire.
Dans ces conditions y aura-t-il une
troisime liste? Paul GARIDOU malgrŽ ses critiques n'apporte pas de rŽponse
dans un bulletin (n¡5- "Et Banyuls refleurira") . Le scrutin de liste
oblige de trouver 27 volontaires . . . ou
kamikazes !
Une liste fŽminine tente de se
constituer, et recueille trs rapidement la moitiŽ des signatures requises, le
titre en sera "la FAM" (liste fŽminine d'action municipale), mais sa
tte de liste renoncera sous l'amicale pression de l'un des ttes de liste.
Notons que l'idŽe est dans l'air du temps puisque cinq listes de ce type se
maintiendront en mŽtropole.
La liste SURƒDA comprendra des
socialistes, quelques communistes, et presque autant de sans-Žtiquette mais de
tendance de gauche.
L'argumentaire de la campagne au fond,
et en simplifiant ˆ l'extrme, ne peut porter que sur la poursuite de
rŽalisations (b‰tir et accueillir en vue du grand marchŽ europŽen de 1992,
s'ouvrir ˆ la compŽtition), ou cro”tre avec mesure afin de protŽger le tissu social existant et le
contribuable. Limiter les constructions dans Banyuls mme, compte tenu de
l'infrastructure routire et de l'Žtat sanitaire de la plage. Enfin certains
dŽnoncent un certain arbitraire ("Grain de sable" n¡6, Septembre 1988;
"Le Midi libre" du 22 janvier 1989: article de P. BOUSQUET,
conseiller de RéDE, qui a
dŽmissionnŽ).
Dans le microcosme politique local, on
entend des propos peu amnes de la part de responsables du PR, et d'autres.
Les rŽunions publiques et les professions de foi devraient rŽpondre ˆ un
certain nombre d'interrogations.
Prospective :
Peut-on se risquer ˆ une simulation de
vote, exercice pŽrilleux ˆ un mois et demi du vote? A la dŽduction froide des
chiffres tirŽs des donnŽes antŽrieures, s'opposent des ŽlŽments nouveaux et
nŽcessaires pour fonder l'apprŽciation la plus juste:
- les personnes allochtones de plus en
plus nombreuses (comme le rŽvle les courbes dŽmographiques et des inscrits).
- l'apparition des jeunes Žlecteurs de
la 2 me gŽnŽration (post-1968) plus libres de leur choix que les gŽnŽrations
prŽcŽdentes.
- les modifications du POS (plan
d'occupation des sols), et les achats de terrains en vue de lotissements. Les
permis de construire ou de modifications.
- les interventions diverses du maire
concernant les demandes de particuliers ou d'associations (voirie, subventions,
emplois municipaux, etc...).
Un premier dŽbat portera sur la validitŽ
des inscrits, et nul doute que chaque responsable de liste jouera
du...microscope, et si besoin de la commission administrative.
Certes le pouvoir fait des mŽcontents,
mais aussi des reconnaissants qui, au-delˆ des clivages politiques, changeront
leur vote prŽcŽdent.
HervŽ GERMA a bien indiquŽ dans son
mŽmoire la particularitŽ de l'Žlection municipale, et, de mme, il est
nŽcessaire de considŽrer chaque Žlection du mme type.
Si l'on se fonde sur 3730 (ˆ corriger en fŽvrier) on peut dŽduire
des prŽcŽdentes municipales un taux d'abstention de 16 ˆ 19%: soit pour16% =
600 et pour 19% = 708.
Les votes blancs ou nuls de 120 ˆ 150
(moyenne: 135 )
Soit: 3022 ˆ 3130 votants et de 2887 ˆ
2995 S.E.
Liste SURƒDA: 1212 ˆ 1350
Liste GARIDOU (?): 300 ˆ 350
Liste RéDE: 1262 ˆ 1400
Il y aurait alors un second tour puisque
aucune liste n'obtient la majoritŽ absolue. Au second tout laisse supposer un
maximum de report de la liste GARIDOU sur la liste de RéDE (au moins les 4/5
mes).
Si 2 listes sont en prŽsence on peut
supposer un nombre de votes blancs ou nuls un peu supŽrieur ˆ celui estimŽ
prŽcŽdemment: soit environ 245. Les suffrages exprimŽs seraient alors de 2797 ˆ
2905.
Liste
SURƒDA: 1260 ˆ 1400
Liste
RéDE:
1312 ˆ 1450
On constate un Žcart faible entre les 2
listes (de 50 ˆ 100 voix), mais la tendance est dans tous les cas en faveur de
RéDE, et avant l'ouverture de la campagne l'Žcart tend encore ˆ s'accro”tre
comme me le confirmera Jean SAGOLS sur le front de mer.
La campagne Žlectorale :
Elle dŽbute rŽellement le dimanche 5
fŽvrier par la distribution au marchŽ d'un dŽpliant photo de la liste "Banyuls pour tous", conduite
par Francis SURƒDA. Des tracts diffusŽs dans les bo”tes prŽciseront la
personnalitŽ du candidat et la composition de la liste.
"L'IndŽpendant" (10/2) publiera l'intŽgralitŽ du texte et prŽcisera
la composition politique de la liste. Si celle-ci comprend 10 socialistes, 4
communistes et 13 personnes sans Žtiquette, elle ne se rŽfre ni ˆ l'union de
la gauche, ni ˆ la majoritŽ prŽsidentielle.
Par comparaison avec la liste de 1983
l'Žvolution est caractŽristique puisque 14 personnes sur 27 sont nouvelles,
dont les trois ttes de liste, et seulement trois ont ŽtŽ conseillers sous le
mandat de RenŽ RIBéRE.
Il appara”t ˆ l'Žvidence que c'est faire
un procs d'intention ˆ cette liste d'Žvoquer le spectre "du dŽclin et de
l'immobilisme" (tract de J. RéDE du 10 mars). Argument d'ailleurs
contestable si l'on se rŽfre au bulletin municipal (Marenda-Information de
fŽvrier 1983), et au fait trs important que de nouvelles lois, dues ˆ la
dŽcentralisation, ont accru les pouvoirs des maires (Lois Defferre du
gouvernement socialiste). De plus, soyons justes, on ne peut comparer que ce
qui est comparable, et tout laisse supposer qu'aprs rŽŽlection de R. RIBéRE en
1983, diverses rŽalisations auraient eu lieu au cours de six annŽes de mandat !
A un d”ner dansant tenu salle Novelty
qui regroupe les sympathisants de la liste SURƒDA, fait suite un dŽjeuner-dŽbat
(avec de dŽlicieuses boles de
picoulat) organisŽ par Jean RéDE.
Devant une trs nombreuse assistance
(environ 600 personnes), M. CHABBAL (directeur administratif du Centre
HŽliomarin) fait Žtat du r™le du maire dans le "sauvetage" du Centre
alors condamnŽ ˆ la fermeture (ou pour le moins en difficultŽ). J. RéDE rŽpond
ˆ diverses questions posŽes anonymement par les convives, puis fait un long discours
bilan sur son action. On note ses propos concernant son soutien envers l'Žquipe
qui l'a entourŽ et une mention particulire pour le secrŽtaire gŽnŽral de
mairie (Mr PAGéS).
Il reprochera ˆ la liste adverse, par un
amalgame aisŽ, certains articles
("Grain de sable") ˆ la limite de la diffamation, mais parus bien
avant sa constitution. Il souligne que les documents financiers communaux ont
toujours ŽtŽ ˆ la disposition des conseillers de l'opposition. Petite pointe
humoristique en direction de la liste adverse et du laboratoire Arago, il
prŽcise que "les enseignants doivent enseigner et les chercheurs
chercher" (ce qui laisserait supposer que la gestion municipale doit tre
rŽservŽe ˆ une catŽgorie particulire de citoyens gŽnŽtiquement prŽdestinŽs!).
Concernant l'endettement de la commune,
le maire souligne l'importance que reprŽsente son Žlection au Conseil gŽnŽral,
les subventions obtenues et les autofinancements (loyers de la Poste, de la
future Gendarmerie). Enfin sa trs grande disponibilitŽ vis-ˆ-vis de ces
concitoyens ainsi que son travail incessant ˆ la mairie (ce que nul ne lui
conteste).
Ce discours, particulirement tonique et
bien prŽparŽ, est suivi d'une Marseillaise interprŽtŽe ˆ la trompette, relayŽ
par une assistance enthousiaste.
La campagne est en rŽalitŽ prŽparŽe par
le maire sortant de longue date, notamment par l'inauguration de la
rŽtrospective de Banyuls de 1945 ˆ nos jours, lors de la prŽsentation des vÏux
(20 janvier). L'exposition photographique, rŽalisŽe par Florian DE LA COMBLE,
met en exergue le Banyuls ancien et les rŽalisations depuis 1983. De trs
intŽressantes photos rappellent certains aspects de l'histoire banyulencque. La
disproportion entre l'avant et l'aprs 1983 me sera rapportŽe par deux
visiteuses (non de Banyuls), comme l'absence de toute indication concernant le
Laboratoire Arago (faut-il y voir une rancune concernant l'Žchec d'une
tentative d'expropriation d'un terrain appartenant ˆ l'ƒtat, ou/et le fait que
des conseillers de l'opposition ont un emploi dans cet organisme, mais
naturellement ne le reprŽsentent nullement auprs de la municipalitŽ. Le
directeur, dŽlŽguŽ par son administration de tutelle est le seul
interlocuteur).
La liste conduite par Jean RéDE:
"Banyuls-sur-mer. . . Demain l'Enjeu", comprend 16 prŽsents de la
liste de 1983, et 11 nouveaux (dont un revenant: Guy BARNADES, conseiller de
1977 ˆ 1983).
L'accent est mis sur l'ŽchŽance
europŽenne et cinq secteurs de rŽalisations. Les crŽations d'emplois y sont
particulirement soulignŽes.
Pour la liste adverse, la campagne se
poursuit par une sŽrie de rŽunions ciblŽes: viticulture, artisanat, problmes
relatifs au Centre HŽliomarin.
A quinze jours du vote, le maire sortant
ne doit gure avoir de craintes quant au rŽsultat final, mme si ses
conseillers paraissent plus crispŽs.
L'Žcart entre les deux listes demeure la seule inconnue.
Peu d'articles dans la presse locale
comme l'on en a connu par le passŽ, sinon celui du 5 mars paru dans
"L'IndŽpendant", et qui reflte assez correctement la campagne.
La bataille des tracts :
Le 27 fŽvrier, un comitŽ de soutien ˆ la
liste SURƒDA est diffusŽ. Il se caractŽrise par le fait qu'aucun de ses membres
n'est politiquement engagŽ et n'a par le passŽ jamais soutenu une liste dite de
gauche. Cet ŽvŽnement confirme l'opposition de certaines personnes trs
banyulenques au plan de dŽveloppement immobilier du maire comme ˆ certains
comportements (voir par exemple "L'IndŽpendant" du 22 janvier).
Il rŽvle qu'une fraction de l'Žlectorat
politiquement plus proche de la sensibilitŽ de la liste constituŽe par le maire
est entrŽe en dissidence comme le
firent quatre conseillers de sa liste en cours de mandat (dont son 1er adjoint)
qui dŽmissionnrent.
Si le rŽsultat est assurŽ, le nombre de
bulletins blancs, gŽnŽralement faible, peut tre en augmentation sensible.
La rŽaction du maire sortant (tract:
"Moralement inacceptable, oui mais pour qui") traduit une irritation
qui peut appara”tre disproportionnŽe par rapport ˆ la teneur des propos Žmis
par les membres de ce comitŽ de soutien (document personnel de l'A.).
Quoi qu'il en soit une nouvelle liste de
soutiens ˆ SURƒDA sera publiŽe et des rŽponses faites par les intŽressŽs, et
d'anciens marins soutiendront Albert SAGOLS (alors qu'aucune acrimonie n'avait
ŽtŽ manifestŽe concernant la prŽsence de deux membres du bureau de cette
association sur la liste du maire: Y. BERTA et G. BARNADES !).
Ë la suite de cet incident, J. RéDE
ouvrira une permanence rue Saint Pierre afin de recueillir les signatures d'un
comitŽ de soutien qui ne sera pas rendu public.
Cette bataille de tracts, probablement
inutile, constituera le seul ŽvŽnement regrettable de cette campagne. Elle aura
pourtant comme consŽquence de dŽcupler le prosŽlytisme du maire auprs de cet
Žlectorat contestataire, et de ramener certaines des brebis ŽgarŽes.
A partir de lˆ, le
"triomphalisme" ne sera pas de mise (tactique feinte, ou crainte
rŽelle d'un score serrŽ entretenu par certains milieux perpignanais?), tandis
qu'un travail efficace sera entrepris (auprs des jeunes Žlecteurs de la
nouvelle gŽnŽration post-68, le personnel du Centre HŽliomarin, etc.).
Naturellement en cas de score trs
serrŽ, il y a tout lieu de supposer qu'il y aurait un recours en annulation,
mais cela est vrai quel que soit le gagnant. Au surplus la rŽglementation
nouvelle des signatures lors du vote limite les possibilitŽs de contestation.
Il faudrait donc un score particulirement ŽtriquŽ qui n'apparaissait pas avant la bataille des tracts.
On comprend certes que J. RéDE ait tout
fait afin d'Žviter le risque d'un second tour, et a fortiori la
dŽsignation d'un administrateur provisoire qui aurait peut-tre ŽtŽ nŽcessaire
connaissant le tempŽrament banyulenc!
Le dŽlit d'amitiŽ, comme le sens de
l'humour, sont des vertus parfois mal comprises par nos concitoyens. Qu'il me soit permis d'Žvoquer ici
cette petite anecdote puisque j'en suis directement la cause. J'avais tenu des
propos (d'un gožt certes douteux) concernant le nouveau monument aux morts de
l'”le petite. Sans doute la seule Ïuvre du sculpteur qui ne m'enthousiasme pas.
Peu de jours aprs mes propos (doublement sacrilges: pour les morts et pour
Aristide Maillol), une dame ŽpouvantŽe que je ne connais pas, les rapportait,
horrifiŽe, ˆ Yvon BERTA.
Les rŽunions publiques et contradictoires :
Le jeudi 9 mars se tient ˆ Novelty la
rŽunion de la liste SURƒDA devant une salle pleine, balcon compris. A la
tribune une partie des membres de la liste. Pas de banderoles sinon des
affiches "Banyuls pour tous".
F. SURƒDA prendra la parole, tirant le
bilan de ses diverses rŽunions et exposant un programme de rŽalisations. Il
propose un autre mode de recrutement des patients pour le Centre HŽliomarin
avec l'appui de mŽdecins et suivant les conseils de la tutelle (notamment dans
le domaine de la cardiologie. Il dissipera les inquiŽtudes du personnel (tract
"bruits et chuchotements") affirmant sa volontŽ de soutenir cette
entreprise importante dans la vie de la commune. [Certains ont en mŽmoire le
r™le qu'aurait jouŽ le personnel du Centre lors des municipales de 1983].
Il insiste sur le fait qu'il fera appel
aux experts qui veulent bien lui apporter leur aide au sein de commissions
extra-municipales.
Plusieurs intervenants prennent ensuite
la parole :
M. BARTOLI (ancien instituteur en
AlgŽrie) demandera au candidat maire de rŽpondre, par oui ou par non, s'il est
pour la peine de mort. Les remous dans le
public traduiront le fait que la question est jugŽe dŽplacŽe pour des
municipales. On peut aussi penser que la question n'a d'autre but que de mettre
le candidat en difficultŽ compte tenu des positions du PS auquel il appartient,
mais dont il n'est nullement fait rŽfŽrence au cours de la campagne. [La
composition de la liste et certains appuis extŽrieurs, comme le programme, ne
permettent pas de considŽrer cette liste comme d'union de la gauche, au mieux
de dŽmocrate-socialiste, avec participation du PCF.(N. de l'a.)].
M. GEROME (vŽtŽrinaire en retraite,
dŽlŽguŽ du FN lors du scrutin) aborde le problme des chiens errants et des
chats, puis des considŽrations fort intŽressantes sur la leishmaniose et le
SIDA. ƒtonnement pour ceux qui le connaissent qu'aucun aspect plus politique ne
soit abordŽ! SURƒDA lui proposera
d'tre l'un de ses experts.
M. A. BUGAREL (marin au laboratoire
Arago) Žvoque le problme de la RŽserve marine et dŽclare voter pour RéDE .
M. J.-M. AMOUROUX (chercheur au
Laboratoire Arago) se demande pourquoi certains candidats sont absents ˆ la
tribune et politise le dŽbat en Žvoquant le cas des poupŽes Bella, de l'usine
de Paulilles, pour en arriver ˆ l'action de l'Žquipe RIBéRE dans le cas du
Centre HŽliomarin. Francis LLAMBRICH intervient comme Philippe ALBERT, le
premier pour s'honorer d'avoir appartenu ˆ cette liste [malgrŽ sa dŽmission. N.
de l'a.], et le second pour lui
avoir prtŽ beaucoup plus de pouvoir qu'il n'en avait (lois de
dŽcentralisations non encore dŽfinitivement en place: N. de l'a.)
Une nouvelle remarque, concernant le
graphique paru dans un tract prŽtendument fait par un de mes collgues du labo,
sera considŽrŽe par le public comme de mauvais gožt. [La mise en cause de J.-P.
LABAT est de plus inexacte. N. de l'a.]. Les droites de ce graphique montrent que le nombre des inscrits
(3795 en mars) tend ˆ cro”tre plus fortement, voire ultŽrieurement ˆ dŽpasser
le nombre des habitants (4986). Or il est clair, ˆ partir du bilan
dŽmographique, que depuis 1970 le taux des naissances diminue alors que celui
des dŽcs augmente. Le vieillissement de la population rŽsidante s'accro”t
comme il est aisŽ de le vŽrifier ˆ partir de l'examen de la pyramide des ‰ges
(document en mairie).
Le vote des Žlecteurs disposant d'une
rŽsidence secondaire ˆ Banyuls, ou de personnes n'y rŽsidant pas, mais y
conservant des attaches familiales, constitue une question plus dŽlicate ˆ
dŽbattre, mais de toute faon lŽgislative. Certains "vieux
Banyulencs" estiment que l'Žlection sera faite par des
"estrangers". Ce cas n'est pas particulier ˆ Banyuls mais valable
pour toutes les communes ˆ caractre touristique. Le nombre des abstentions
chroniques, gŽnŽralement toujours supŽrieur ˆ Banyuls par rapport au reste de
la mŽtropole, traduit cette situation. Ces abstentions par
"Žloignement" constituent un "potentiel de voix" qu'il est
naturellement plus aisŽ de mobiliser ˆ l'occasion des municipales pourvu que
l'on s'en donne la peine. Tout laisse supposer que cet aspect n'a pas ŽchappŽ
au maire sortant, et que les procurations suscitŽes lui seront dans l'ensemble
favorables.
Le maire ne peut ni ne doit se
dŽsintŽresser de l'accueil, au sens large, dans sa commune (votant ou pas et y
rŽsidant plus ou moins longuement). Certains Banyulencs s'inquitent ˆ juste
titre, et sans tomber dans un malthusianisme de mauvais aloi, d'un dŽsŽquilibre
irrŽversible compte tenu des contraintes de l'environnement. La paralysie des
mois de juillet et d'aožt, l'Žtat sanitaire de la plage et les risques
conflictuels avec ceux qui poursuivent leurs activitŽs professionnelles en ŽtŽ,
sont des sujets de rŽflexions. Naturellement rien n'est irrŽversible sinon le
cožt ˆ payer qui retombe inŽvitablement sur l'ensemble de la collectivitŽ, mme
si dans certains cas (parkings par exemple) il peut y avoir un autofinancement.
La poussŽe des Žcologistes traduit bien ce malaise comme on ne manquera pas de
le constater lors des Žlections de juin.
M. Jean-Michel AMOUROUX intervient
encore sur la question d'un emplacement de pompage, ce qui lui vaudra une
rŽplique du gŽnŽral GOUBARD (ancien prŽsident du SIVOM), l'ensemble de ses
propos seront contestŽs par Jacques SOYER (directeur du Laboratoire Arago).
La rŽunion est suivie comme il se doit
par ... un verre de banyuls.
Le vendredi 10 mars a lieu dans la mme
salle la rŽunion de J. RéDE. Sa nouvelle Žquipe est prŽsente au complet sur
l'estrade.
En prŽlude, le colonel DE LA COMBLE
prŽside la sŽance. Derrire un pupitre drapŽ de bleu,blanc,rouge (est-ce
lŽgal?), il souligne la prŽsence du gŽnŽral GOUBARD et prononce un discours
remarquŽ (archives de l'auteur).
J. RéDE prendra seul la parole pour
rappeler son bilan. D'un ton mesurŽ, tranchant avec le style adoptŽ lors du
repas du 26 fŽvrier, il souligne une fois de plus la mise ˆ la disposition des
conseillers de l'opposition des comptes de la commune et s'attristera des
attaques et des procs d'intention dont il a ŽtŽ l'objet. Il reproche
l'intitulŽ de la liste adverse qui laisserait ˆ penser que la sienne n'est
"ni honnte, ni dynamique, ni pour tous les Banyulencs! Il rappelle que
les imp™ts locaux n'ont pas augmentŽ plus que le cožt de la vie (estimŽ ˆ 3%
par an), et qu'il a pu obtenir de nombreuses subventions ˆ faible taux gr‰ce ˆ
son Žlection au Conseil gŽnŽral. Le fait Žgalement qu'au cours de son mandat il
a eu ˆ faire face ˆ trois flŽaux naturels graves (inondation et incendies).
En fin de discours, il s'insurge contre
un tract diffusŽ le soir mme ("VŽritŽ sur les finances locales"), et
souligne les efforts de la municipalitŽ pour les enfants scolarisŽs (classes de
neige, etc.). Il s'indigne qu'un tel graphique provienne ...d'enseignants
! [graphique en effet fort
maladroit ou peu comprŽhensible. N. de l'a.].
Premier intervenant M. GEROME reparlera
avec la mme conviction des É chats et des chiens.
Jean-Michel AMOUROUX posera la question
du cožt du bulletin municipal, tandis que Jean LECOMTE (du Laboratoire Arago),
bien connu des Banyulencs, du moins par sa maison surnommŽ la maison des
"Stroumpfs") souligne le parallŽlisme entre le programme du maire et
celui de ses opposants, demandant "qui copie sur qui ?" et en
suggŽrant naturellement la rŽponse.
La rŽunion qui s'est tenue devant une
salle comble et surchauffŽe (uniquement par la tempŽrature) se termine dans un
grand calme.
Dimanche 12 Mars :
Affluence et longue attente ˆ l'H™tel de
ville. A l'extŽrieur des candidats de la liste SURƒDA, ˆ l'intŽrieur J. RéDE et
des colistiers.
Le fait de signer, pour la premire
fois, le registre Žlectoral, ralentit considŽrablement le dŽbit et occasionne
quelque gne pour les personnes ‰gŽes. Pourtant ˆ 18 heures le scrutin est
dŽclarŽ clos. Affluence record
dans la mairie.
A la table o je me trouve la cause est
entendue ds la premire centaine avec 58 bulletins RéDE, 39 SURƒDA et 3 nuls.
Mon unique surprise vient de ce faible nombre de bulletins blancs (enveloppe
vide et bulletins avec les 2 listes mlŽes (sans doute des nostalgiques du
panachage qui correspondrait mieux ˆ des communes de moins de 5000 inscrits),
mme chose ˆ la table voisine, comme pour la deuxime centaine.
RŽsultats :
Banyuls MŽtropole
Inscrits: 3795 (+457 / 1983) 37.375.549
Abstentions: 566 (14,9% ) (27,18%)
Votants:
3229 (85,09%) (72,81%)
Blancs: 82 ( 2,54%) ( 3,78%)
S.Expr.:
3147 (82,92%) (70,06%)
MajoritŽ absolue: 1574
Liste
J. RéDE = 1846 (58,66%
des S.E.) soit 22 Žlus.
Liste
F. SURƒDA = 1301 (41,34%
"
" ) " 5 "
Remarques :
1- Le nombre des abstentions est le plus
faible constatŽ lors d'une Žlection municipale ˆ Banyuls. Il est infŽrieur ˆ
celui de 1953 (15,56%) qui vit la
victoire du Dr. PARCƒ sur V. AZƒMA.
L'Žcart avec la mŽtropole est le plus
important depuis 1945 (-12,28%). L'hypothse de 16% avait ŽtŽ envisagŽe, elle
est plus que confirmŽe et traduit l'intŽrt et la mobilisation des Žlecteurs
pour l'approbation des activitŽs du maire sortant et Conseiller gŽnŽral. Le
nombre des procurations (194 arrivŽes avant le scrutin, et plus de 22 aprs)
dŽmontrent les efforts entrepris par les deux listes vis-ˆ-vis des Žlecteurs ne
rŽsidant pas toute l'annŽe ˆ Banyuls. La grande majoritŽ de ces procurations
Žtaient favorables ˆ J. RéDE (3/5 ? = 116 ).
2- Le nombre des bulletins blancs et
nuls (2,16% des inscrits et 2,54% des votants) est moins ŽlevŽ qu'en 1983
(-1,55 et -1,88%), et semblable ˆ celui des PrŽsidentielles de 1988 (85
bulletins au 2 me tour). Mis ˆ part les cas d'annulation qui rŽsultent de la
marque du FN jointe ˆ la liste RéDE (22) et qui sont en rŽalitŽ valides, les
autres cas traduisent soit une hostilitŽ ˆ l'un des colistiers de RéDE, soit un
regret de ne pas avoir pu panacher (les deux listes jointes).
NŽanmoins, on observe un pourcentage ˆ
peu prs constant des votes blancs ou nuls aux diverses Žlections (sauf cas
particulier), mais qui tend ˆ augmenter lŽgrement par rapport ˆ la pŽriode de
1945 ˆ 1972.
La surprise vient pourtant de ce faible
taux compte tenu des prises de position antŽrieures de diverses personnes proches de l'Žlectorat du maire
sortant.
Lors de la prospective, le nombre de
bulletins nuls Žtait estimŽ ˆ 6,57% des inscrits, soit 249 (avec la
rŽŽvaluation des inscrits lors du vote). Si l'on dŽcompte 82 nuls
"normaux" (en fait 50 du fait des 22 FN), c'est donc 145 Žlecteurs
qui ont refusŽ. . . de confirmer mon hypothse ! Tout laisse supposer que les
efforts de RéDE pour les convaincre de voter en sa faveur ont portŽ (en trs
grande partie) leurs fruits.
3- La liste SURƒDA avec 1301 voix est
dans l'intervalle fixŽ dans la
prospective (1331, + ou - 69).
Lors des lŽgislatives de juin 1988 la
somme des partis de gauche fait 1212, et Žventuellement 1344 avec les
Žcologistes au 1er tour. Le seul candidat de gauche (style ouverture) obtient
1421 voix au second tour, avec des abstentions assez ŽlevŽes (respectivement 32
et 25%).
Toute proportion gardŽe le manque ˆ
gagner est de 344 voix par rapport aux PrŽsidentielles , et 120 par rapport aux
LŽgislatives.
Il est clair que l'Žlectorat
politiquement dŽfini est beaucoup plus limitŽ et sera mesurŽ plus exactement
lors des Žlections europŽennes de juin.
Bien que cette liste soit la moins
marquŽe ˆ gauche depuis 1945 (on ne trouve trace d'aucune connotation
politique, ni dans les prospectus, ni dans les discours), elle fait un score
infŽrieur (en pourcentage) ˆ celle de 1983 (seulement 53 voix en plus alors que
le nombre des inscrits s'est accru de + 457 !) .
Avec un sige en moins (et mme deux si
toutes les procurations Žtaient arrivŽes ˆ temps) le rŽsultat est moins bon que
celui de RIBéRE. Cette fois la prime au sortant a jouŽ au maximum en faveur de
RéDE.
Les jeunes Žlecteurs des deux
gŽnŽrations d'aprs guerre ne compensent plus totalement les votes disciplinŽs
de leurs a”nŽs disparus (2).
4- La liste RéDE avec 1846 voix amŽliore
nettement son score de 1983 (+ 414). Avec 58,66% des suffrages exprimŽs, il ne
bat pas les records du Dr. PARCƒ en 1959 et 1965 (contre des listes communistes
ou trs marquŽes ˆ gauche il est vrai) ou mme de BATALLER en 1971. Il ne
dŽpasse RIBéRE (en 1977) que de 1,53%.
Le gain par rapport ˆ CHIRAC (2 me tour
de 1988) est de +347, et par rapport ˆ
XATARD (+542), candidat peu
brillant lors des LŽgislatives.
Comment expliquer numŽriquement cet
accroissement sinon par le fait qu'il n'a rien perdu de son Žlectorat de 1983
(ˆ quelques exceptions prs), et qu'il a su gagner la plus grande partie des
nouveaux Žlecteurs inscrits depuis 1983.
RŽsultat aussi d'un travail politique
remarquable (faut-il y voir la marque du RPR, jadis peu reprŽsentŽ structurellement
ˆ Banyuls ˆ l'Žpoque du gaullisme, et qui compterait plus de 200 membres ?), ou
moins politique que de persuasion personnelle.
Il est Žvident qu'environ 150 ˆ 300
Žlecteurs sont incontr™lables (soit 4 ˆ 7,9% des inscrits) et sont responsables
des variations selon le type d'Žlection. Enfin les voix du FN se sont reportŽes
sur cette liste.
Conclusion:
On doit s'interroger sur la signification profonde de ce
score .
A coup sžr reconnaissance d'un bilan et
de la disponibilitŽ certaine d'un homme en dehors de toute considŽration
politique, et, corrŽlativement, manque de crŽdibilitŽ vis-ˆ-vis des inquiŽtudes
et des dŽnonciations de la gestion (notamment l'endettement de la commune)
exprimŽes par la liste adverse.
Acceptation du fait de considŽrer une
commune comme une entreprise et son maire comme un PDG. Dans cette optique on
comprend mieux les comportements de J. RéDE. [Mais l'on n'est pas tenu de
partager cette conception qui nŽcessiterait ici un trop long dŽveloppement. N.
de l'a.]
Enfin la composition de la liste
"Banyuls pour tous" Žtait-elle la bonne avec trop d'enseignants en
tte, et un leader occupant trop
tardivement le terrain.
Il est probable que dans l'avenir le
choix des hommes sera localement diffŽrent de ce qu'il fut (dŽsignation au sein
des seules formations politiques, encore qu'un effort ait ŽtŽ rŽalisŽ).
Comme l'Žlection de RenŽ RIBéRE Žtait
dans la logique de la bipolarisation politique des annŽes 1972-1977, sa dŽfaite
co•ncide avec les dŽsillusions de l'annŽe 1983, et la mise en place d'un culte
de la rigueur (Europe libŽrale
oblige !).
La non-politisation de ce scrutin et
l'action peu mobilisatrice d'un gouvernement dit socialiste semblent avoir conduit l'Žlecteur vers
le "pour ou contre" le bilan de ses Žlus. On mesurerait alors l'impact indirect de la politique
nationale sur les Žlections municipales.
Cette Žlection confirme une nouvelle
fois le caractre trs spŽcifique des municipales ˆ Banyuls qui vont souvent ˆ
contre-courant des autres Žlections ˆ caractre plus national. Elle n'est
peut-tre que l'expression de la dŽrive politique constatŽe par l'observation
des pourcentages obtenus par les divers partis ˆ Banyuls depuis 1945 . En ce sens elle serait "historique",
rŽsultant de l'Žvolution sociologique et dŽmographique des Banyulencs. Une
nouvelle fois il n'y a plus d'Žlu communiste.
ƒlection du maire et des adjoints :
Celle-ci a lieu le vendredi 17 mars ˆ 18
heures.
Mme
NINU, doyenne d'‰ge, assume la prŽsidence du premier conseil municipal.
Deux
candidats se manifestent au poste de maire : J. RéDE et F. SURƒDA.
Le
vote ˆ bulletins secrets donne : RéDE: 22, SURƒDA: 5.
M.
J. RéDE est Žlu maire.
Neuf
adjoints sont alors Žlus:
1er adjoint : Y. REIG
22 pour, 5 nuls.
2 me _ : R. ROCA 22 _ _ _
3 me _ : MME J. MESTRES 22 _ _ _
4 me _ : A. LOPEZ 22 _ _ _
5 me _ : J.-M. SOLƒ 22 _ _ _
6 me _ : R. HERRE 22 _ _ _
7 me _ : J. SOLANE 22 _ _ _
8 me _ : MME L. NERON 22 _ _ _
9 me _ pour les Žcarts: P. GIROU 22 _ _
et Y.BERTA (non candidat) 2 _ ,
3 _
La sŽance est levŽe sans commentaires.
Dans les jours qui suivent, l'activitŽ
du maire se manifestera par des mouvements de personnel communal, divers
articles de presse, et l'adresse ˆ des concitoyens hors de Banyuls du rŽsultat
(documentation de l'a.). Toute Žlection se prŽpare de longue date [N. de
l'a.].
Si la "fivre" Žlectorale
retombe, un malaise sŽrieux subsiste dans l'amicale des anciens marins.
Certains reprochent ˆ leur prŽsident (Albert SAGOLS, Žgalement prŽsident
dŽpartemental) d'avoir pris position en faveur de la liste SURƒDA. Ainsi au
cours d'une rŽunion Žlargie du bureau les problmes seront abordŽs. Par la voix
de M. MOULENS la dŽmission du PrŽsident sera suggŽrŽe, tandis que M. BARNADES
dŽmissionne de son poste de trŽsorier. Le 12 avril, au cours d'une rŽunion ˆ la
mairie, le maire explicite sa position vis-ˆ-vis de l'association en gŽnŽral (soulignant
tous les efforts faits en sa faveur) et d'Albert SAGOLS en particulier. Il
dŽfinit clairement sa position en exposant le sens de la crŽation d'une
commission maritime, dont la prŽsidence est confiŽe ˆ Yvon BERTA. Il sera le
dŽlŽguŽ du maire auprs de l'administrateur des Affaires maritimes du quartier
de Port-Vendres et chargŽ des relations auprs du prŽfet maritime pour la venue
des b‰timents. C'est d'une certaine manire dessaisir le PrŽsident de
l'association d'une de ses prŽrogatives.
Il pourrait appara”tre qu'au-delˆ de la
personne du prŽsident SAGOLS, une
"OPA" est en cours afin d'assurer un "contr™le
politique" sur l'association.
DonnnŽes ˆ l'Žchelle nationale :
L'analyse faite par Serge JULY
("LibŽration" du 13 mars
1989) para”t confirmŽe par les rŽsultats nationaux du second tour. Prime aux
listes les moins politisŽes (ou les plus ouvertes), au rajeunissement des
hommes, ˆ l'efficacitŽ. Cette dernier cas semble avoir jouŽ pour J. RéDE.
L'Žlecteur ne semble pas avoir ŽtŽ
influencŽ par la politique nationale (non approbation ou sanction du
gouvernement ROCARD (voir pour les grandes villes les analyses faites dans
"Le Monde" et "LibŽration" du 21 mars 1989). Effet de la
dŽcentralisation avec, comme consŽquence, repliement sur "sa rŽgion",
et dŽsillusion vis-ˆ-vis des partis politiques traditionnels? Le progrs des
Žcologistes et le maintien du Front National (29% ˆ Perpignan) en apportent la
preuve.
Les grves en Corse constituent le
rŽvŽlateur (nouveau mouvement du 22 mars bien que parfaitement contr™lŽ par les
syndicats) du dŽfaut de contr™le par le gouvernement des fonds publics, mis ˆ
la disposition de cette rŽgion
dans le cadre de la continuitŽ territoriale. Il est vrai qu'il
appartient aux Corses eux-mmes de faire le"mŽnage" chez eux, entre
autres par le choix de leurs Žlus.[mais ce mode de scrutin
"dŽmocratique" est-il le mieux adaptŽ au problme ˆ rŽsoudre? Cette
question institutionnelle nous ramne au rŽfŽrendum de 1969, et ˆ son Žchec
gr‰ce aux voix conservatrices. N. de l'a.]. Qu'en sera-t-il avec l'ouverture du marchŽ unique: une rŽgion
dŽveloppŽe par et pour elle-mme, ou transformŽe en une vaste bŽtonnire au
seul profit des multinationales, du BTP et d'une caste europŽenne en mal de
soleil.
Ds le lendemain mme des Žlections
municipales, la campagne en vue des Žlections europŽennes de juin est lancŽe
par le centriste MEHAIGNERIE (CDS), mais Žgalement par tous les leaders de
l'UDF comme du RPR (chacun faisant ses comptes ... et dŽcomptes des mairies).
Le seul muet pour l'heure: R. BARRE (suite ˆ son Žchec ˆ Lyon).
Notes annexes :
(1) Aristide MAILLOL ne semble pas avoir participŽ ˆ la vie politique locale, ni d'ailleurs nationale. Sculpteur mondialement connu (du moins en Occident), mais Žgalement peintre de talent. Le Parisien que je fus, contemplait ses statues librement dans un coin du Jardin des Tuileries. FrappŽ d'ostracisme dans sa commune par la trop grande ferveur que lui portrent les Allemands durant l'Occupation (3). Lors de la venue d'un navire ocŽanographique russe ˆ Port-Vendres, dans la grande pŽriode de l'URSS, je fus tout de mme surpris par la premire chose que les scientifiques russes me demandrent. C'Žtait de les conduire sur la tombe de Maillol pour la photographier. Sur sa vie d'artiste on lira avec grand intŽrt les ouvrages de l'un de ses amis d'enfance ˆ Banyuls, le mŽdecin gŽnŽral Franois BASSéRES, Maillol mon ami, Edit. Mme F. Bassres, Imprimerie Catalane Maison Comet (1979); de Judith CLADEL: Maillol Sa vie - Son Ïuvre Ses idŽes. Edit. Grasset (1937); Maillol par Marie-AndrŽe de SARDI in "Le Jardin des Arts" N¡ 99, Fev.1963. Dina VIERNY: Maillol. Edit. Galerie Dina Vierny (1987).
(2): Ceci confirme une analyse de la
SOFRES (L'Žtat de l'opinion. Edit. Le Seuil, Paris.1987) sur le fait qu'en 1986,
50% des jeunes de 18-24 ans ont votŽ pour la droite, alors que 62% avaient votŽ
ˆ gauche en 1978.
(3) Cf. in "La Semaine du Roussillon" N¡440 du 23-29/9/2004, ˆ l'occasion du rappel de sa mort le 27/9/1944.