22654 & 55 - Elections
RŽgionales et Cantonales des 22 et 29 mars 1992
Situation des PyrŽnŽes-Orientales
:
Les PyrŽnŽes-Orientales sont le
dŽpartement de France (avec l'HŽraut) qui conna”t le plus fort taux de ch™mage
avec 13,8% des actifs sans emploi en 1990 (INSEE), alors qu'on en dŽnombre
13,2% en Languedoc-Roussillon, et 9% pour la France. Au cours des trois annŽes
antŽrieures il avait lŽgrement diminuŽ (10,5% en France, 13,9% en
Languedoc-Roussillon, et 14,5% dans les P.-O. en 1987).
MalgrŽ le dŽveloppement du secteur
tertiaire et du b‰timent, les crŽations d'emplois n'ont pas suffi ˆ absorber
l'accroissement de la population active, imputable pour partie ˆ l'arrivŽe de
nouveaux habitants originaires d'autres rŽgions. Mais pour les P.-O. cet
argument ne vaut pas car la population active ˆ dominante rurale a trs peu
augmentŽ, voire diminuŽe. Le dŽpartement a moins profitŽ que d'autres de la
reprise Žconomique de 1987-90. Depuis lors, on enregistre un ralentissement de l'activitŽ Žconomique (ce
qui ne sera pas sans consŽquences pour le budget du Conseil gŽnŽral).
Pour un Žconomiste comme H. SOLANS
(1991), l'esprit qui prŽdomine est celui de la rente qui motive les placements
financiers immobiliers ou fonciers au dŽtriment de la production. Le rapport immŽdiat
est souhaitŽ avec le minimum de charge salariale. La rente s'affaisse cependant
parce que l'agriculture et le tourisme marquent le pas. Les rentes se
perpŽtuent sur des salariŽs non qualifiŽs donc peu cožteux. La multiplication
des emplois communaux est une rŽponse (bien faible) du politique local.
(Cf." Le travail en Roussillon ". Cahiers de l'UniversitŽ de
Perpignan,1991).
Il est ˆ remarquer que le dŽveloppement
des grandes surfaces draine des sommes considŽrables hors dŽpartement pour un
maigre bŽnŽfice en emplois.
Les crŽations de centres mŽdicaux et
paramŽdicaux (par exemples " Thalacap" ˆ Banyuls, Pavillon de
cardiologie au Centre hŽliomarin, Maison de retraite ˆ Port-Vendres) ne
permettent pas encore d'Žtablir un bilan sur l'emploi et les ressources pour le
canton.
L'opposition critique le
"bŽtonnage", les irrŽgularitŽs juridiques des opŽrations entreprises
et les endettements, malgrŽ les apports financiers non nŽgligeables obtenus par
le conseiller sortant. Les polŽmiques estivales (affaire du Col de Banyuls)
comme les dŽmissions intervenues au sein de l'Žquipe de J. RéDE (G. BARNADES
pour la question du port, J.-M. SOLƒ et Y. REIG de son poste de 1er adjoint) et
les critiques de H. CORTADE par l'intermŽdiaire de " Et Banyuls Refleurira
"ne seront ŽvoquŽes qu'en demi-teinte. Il sera sans doute possible d'en
mesurer les effets lors du vote ˆ Banyuls.
54 -
Elections RŽgionales du 22 mars 1992
Dix listes sont en prŽsence :
1- Liste UPF, conduite par le Docteur
Paul BLANC (RPR), maire de Prades, vice-prŽsident du Conseil gŽnŽral,
Conseiller rŽgional. Cette liste comprend 4 RPR, 2 PR, 1 CDS, 1 Rad., 1 PSD, 2
sans Žtiquette. On note dans cette liste la prŽsence de Pierre BECQUE, avocat,
conseiller municipal de Perpignan, originaire de Banyuls.
On
sait que la composition de cette liste
a provoquŽ une polŽmique au sein des personnalitŽs de l'opposition du
fait des personnes qui en furent exclues, dont un conseiller rŽgional sortant:
J-J VILA, maire de Port-Vendres (raison de sa candidature dans le canton qui
l'oppose ˆ un autre RPR !).
2- Liste FN, conduite par Pierre
SERGENT, ancien dŽputŽ des P.-O., conseiller municipal de Perpignan, membre du
bureau national. Cette liste comprend J. MULET, conseiller rŽgional sortant et
Michel DE CACQUERAY-VALMENIER, secrŽtaire dŽpartemental du mouvement.
3- Les Verts, avec pour tte de liste
Patrick LLENAS (agriculteur). Cette liste, dont les membres ont 37 ans de
moyenne d'‰ge, s'affirme ni de gauche ni de droite.
4- Liste GŽnŽration Žcologie, conduite
par Maryse LAPERGUE, journaliste ˆ "L'IndŽpendant", dont la moyenne
d'‰ge est de 45 ans (correspondant au baby-boom de l'aprs-guerre). On y trouve
un Banyulenc : Adolphe FONT.
5- Liste ƒnergies Catalanes, menŽe par
Louis CASEILLES, maire de Toulouges, cons. Gal, cons. reg., suivi par Jean
CARRéRE, maire d'Argels-sur-Mer, et en dernire position Henri SICRE,
dŽputŽ-maire de CŽret. Cette liste
ne fait pas rŽfŽrence au PS, mais ˆ la seule majoritŽ prŽsidentielle !
6- Liste de Rassemblement pour mieux vivre
en Roussillon, prŽsentŽe par le Parti communiste franais. Le leader en est
Jean VILA, maire de Cabestany, cons. reg. sortant. Cette liste appelle surtout
au vote sanction contre le gouvernement et contre les accords de Maastricht.
7- Llista Catalana, soutenue par Unitat
Catalana, conduite par Lloren PLANES. Cette liste rŽclame un statut spŽcifique
de RŽgion et la construction d'une euro-rŽgion.
8- Llista Catalana, prŽsentŽe par l'ERC
(Esquerra Republicana de Catalunya), menŽe par Jordi VERA. Cette liste condamne
un rŽgionalisme roussillonnais au profit d'un rattachement ˆ la grande
Catalogne.
9- Liste Espace MŽditerranŽe, conduite
par Guy NOUGARET, conseiller municipal de Perpignan. Cette liste "Pieds
noirs" fait surtout appel aux rapatriŽs.
10- Liste
Chasse-Pche-Nature-Traditions, conduite par Bernard GALTE, instituteur ˆ
Thuir. On y trouve un Port-Vendrais: HŽrald BOURDEAUX, boucher.
RŽsultats :
Banyuls
Cerbre Port-Vendres
Collioure
Inscr.: 3886 (+149/88) 1221
3612
2371
Abstent.: 872 (22,44) 425 (34,81) 1107 (30,65)
644 (27,16)
Votants: 3014 (77,56) 796 (65,19) 2505 (69,35)
1727 (72,84)
Nuls: 124 ( 4,45) 52 ( 6,53) 172 ( 6,87) 88 ( 5,10)
S.Ex.: 2880 (74,11) 744 (60,93) 2333 (64,59)
1639 (69,13)
UPF: 1120 (38,89) 147 (19,76) 602 (25,80)
479 (29,23)
FN: 441 (15,31) 116 (15,59) 505 (21,65)
311 (18,97)
G. Ecol.: 390 (13,54) 51 ( 6,85) 173 ( 7,42)
147 ( 8,97)
Verts: 125 ( 4,34) 29 ( 3,90) 122 ( 5,23) 91 ( 5,55)
PS: 412 (14,31) 209 (28,09) 306 (13,12)
309 (18,85)
PCF: 213 ( 7,40) 112 (15,05) 245 (10,50)
128 ( 7,81)
Catal.
A: 40
( 1,39) 9 ( 1,21) 37 ( 1,59) 25 ( 1,53)
U.
Catal.: 38
( 1,32) 18 ( 2,42) 47 ( 2,01) 31 ( 1,89)
E.
Medit.: 17 ( 0,59) 12 ( 1,61) 93 ( 3,99) 17 ( 1,07)
Ch.Pc.:
84 ( 2,92) 41 ( 5,51) 203 ( 8,70) 101 ( 6,16)
Total canton: Inscrits: 11090, Abstentions:
3048 (27,48%), Votants: 8042 (72,52%),
Nuls: 446 (5,55%/V), S.Ex.:
7596 (68,49%).
UPF: 2348 (30,91%), FN: 1373 (18,08%), PS: 1236
(16,27%), GŽn.Ecol: 761 (10,02%), PCF: 698 (9,19%), Ch & Pc.: 429 (5,65%),
Verts: 367 (4,83%), Esp.Med.: 139 (1,83%), U. Cat.: 134 (1,76%), Cat. A: 111
(1,46%)
Remarques :
1- Les abstentions ˆ Banyuls sont
lŽgrement supŽrieures ˆ celles des cantonales (+54 voix, soit 1,39%). A
l'Žchelon cantonal l'Žcart est de 145 voix (+1,31%). On est cependant trs loin
des sondages prŽ-Žlectoraux (54%) puisque pour la commune comme pour le canton,
les taux sont respectivement de 22,4 et 27,5%. L'erreur est donc considŽrable!
puisqu'en mŽtropole le taux est de 29,76%
Ë Perpignan toutefois la participation
n'est que 56,48% et se rapproche des 54% des sondages qui ont dž concerner plus
les villes que les campagnes pour lesquelles la mobilisation a ŽtŽ plus forte.
Les bulletins blancs-nuls sont
lŽgrement supŽrieurs par rapport aux cantonales : +49 voix ˆ Banyuls
(+1,63%/V) et +191 pour le canton (+2,38%/V).
2- La liste UPF arrive en tte ˆ Banyuls
(38,89% S.E), avec un score plus ŽlevŽ que pour le canton (30,91% S.E). On
observe que le total RéDE + VILA des cantonales (61,89% S.E) dŽpasse trs
largement le score de la liste UPF, marquant ainsi la sanction de la
non-prŽsence de VILA sur cette liste. Il en est de mme sur le canton : 49,70%
S.E (cantonales) contre 30,91 (rŽgionales). Mais il est aussi Žvident que les
deux candidats prŽcitŽs ont dž bŽnŽficier d'un apport de voix du FN (+9,96% de
diffŽrence entre les deux types d'Žlections). Total: 30,91 + 9,96 = 40,87;
8,83% manquent ˆ l'appel, il faut sans doute les chercher parmi les
"chasseurs" + "pieds noirs" (5,65 + 1,83 = 7,48%), et
peut-tre parmi les "nuls" (1,35% des 2,44%).
3- Le FN arrive en seconde position ˆ
Banyuls comme dans le canton (18,08% S.E)! Son score est plus important ˆ
Port-Vendres comme ˆ Collioure , ce qui ne constitue plus une surprise (comme
ce fut le cas en 1985, et cožta ˆ VILA de se retrouver en seconde position
derrire RéDE), mais progresse considŽrablement ˆ Cerbre, o l'UPF est aussi
plus faible, montrant ainsi un Žlectorat en partie interchangeable.
4- Le PS (dissimulŽ derrire
l'intitulŽ de "majoritŽ prŽsidentielle") n'arrive qu'en troisime
position avec un score trs mŽdiocre ˆ Banyuls et dans le canton (16,27% S.E).
La seule exception Žtant Cerbre avec 28,09% S.E dont le maire s'affirme plus
socialiste que celui de Collioure. On est bien obligŽ de constater que
l'activitŽ des sections locales du PS, comme relais du parti et de l'action
gouvernementale est peu visible dans les communes, ˆ l'exception, et c'est une
justice ˆ leur rendre, du r™le de ses Žlus au sein des divers conseils
municipaux.
Il est Žvident que le PS paye les
comportements dŽsastreux des Congrs prŽcŽdents (notamment celui de Rennes) et
de la politique gouvernementale (rigueur budgŽtaire, taux du ch™mage,
inquiŽtude vis-ˆ-vis des accords de Maastricht).
5- Le PCF fait globalement moins que
les Žcologistes. Son score le plus faible est ˆ Banyuls, et n'atteint que 9,19%
S.E. dans le canton. Les scores ˆ Cerbre et Port-Vendres dŽpassent la barre
des 10%.
6- Les deux "tendances Žcologistes" arrivent ˆ Banyuls en
seconde position (17,88% S.E), et en quatrime dans le canton (14,85% S.E).
GŽnŽration Ecologie devance les Verts (10,02 contre 4,83), consacrant l'activitŽ
et le pragmatisme de Brice LALONDE au sein du gouvernement d' Edith CRESSON, o
il a su habilement "marquer" sa spŽcificitŽ au cours de la campagne.
Curieusement le score de sa liste ˆ Banyuls est supŽrieur de 21 voix ˆ celui de
J-M PARCƒ, son reprŽsentant aux cantonales.
7- La liste des chasseurs rŽalise un
rŽsultat plus faible ˆ Banyuls (2,92% S.E) que dans le canton (5,65% S.E.). Ce
dernier rŽsultat est sensiblement identique ˆ celui du dŽpartement (5,02% S.E)
8- Les "pieds noirs" font le
plus petit score ˆ Banyuls (0,59% S.E), et le plus ŽlevŽ ˆ Port-Vendres (3,99%
S.E.). Sur le canton ils rŽalisent 1,83% S.E, approximativement comme dans le
dŽpartement (1,33% S.E.)
9- les deux tendances
"catalanistes" font 2,71% S.E ˆ Banyuls avec un partage Žquitable des
voix, et 3,22% S.E dans le canton. La tendance la plus radicale rŽalisant un
score lŽgrement infŽrieur ˆ celui de l'autre, plus modŽrŽe (1,46 contre 1,76%
S.E.). On constate un rŽsultat comparable pour le dŽpartement avec
respectivement 1,14 et 1,19% S.E .
Comparaison des rŽsultats entre Banyuls, le
canton, le dŽpartement et la mŽtropole (en pourcentage):
Banyuls
Canton
DŽpartement MŽtropole
Inscrits: 3 886 11 090 260
796 37.344.864
% Abst.: 22,44
27,48 34,12 31,3
% Votants: 77,56
72,52 65,88 68,7
% Nuls: 4,45 5,55 5,26 4,76
%
S.Ex: 74,11 68,49
62,42 65,4
UPF: 38,89
30,91
28,01 33,0
FN: 15,31 18,08
22,58 14,1
Ch & Pc.: 2,92 5,65 5,02
E. Medit.: 0,59 1,83 1,33
Verts: 4,34 4,83 5,20 6,8
G.Ecol.:
13,54
10,02 7,43 7,1
PS: 14,31
16,27
15,77 18,3
PCF: 7,40 9,19 11,62 8
U. Cat.: 1,32 1,76 1,19
Cat. A: 1,39 1,46 1,14
Sur
les 12 siges ˆ pourvoir pour la RŽgion Languedoc-Roussillon, l'UPF en obtient
4, le FN: 3, le PS: 2, le PCF: 2, GŽnŽration Ecologie: 1.
La
composition pour la rŽgion (67 siges) est de 22 UPF, 2 Div. Droites, 13 FN, 14
PS, 8 PCF, 4 G.E, 3 Verts, 1 Chasse & Pche.
Par rapport aux Žlections rŽgionales de
1986 (pour lesquelles il n'y avait que 11 siges) organisŽes le mme jour que
les lŽgislatives, on observe que l'UPF comme le PCF conservent le mme nombre
de siges, le FN en gagne 1, le PS en perd 1, et un Žcologiste est Žlu pour la
premire fois.
Pour la RŽgion (65 siges en 86), l'UPF
passe de 25 ˆ 22, les Div. Droites de 1 ˆ 2, le FN de 8 ˆ 13, le PS de 22 ˆ 14
, le PCF de 9 ˆ 8, les Žcologistes de 0 ˆ 7, les chasseurs de 0 ˆ 1. On
constate une perte certaine pour le PS, un gain trs limitŽ pour l'UPF, une
stabilitŽ pour le PCF, et des gains importants pour le FN comme pour les
Žcologistes.
La dŽcision de l'UPF de ne pas nŽgocier
avec le FN complique la rŽŽlection de Jacques BLANC ˆ la prŽsidence de la
RŽgion (Žlu en 86 gr‰ce aux voix du FN) puisque la majoritŽ n'a plus
thŽoriquement que 24 voix contre 22 ˆ la gauche. Les voix des Žcologistes
feront la diffŽrence.
Comparaison avec le 1er tour des
lŽgislatives de 1988 :
Bien que chaque type d'Žlection ait sa
spŽcificitŽ, personnalisation lors des municipales et cantonales, les
rŽgionales permettent les quelques remarques suivantes par comparaison avec les
lŽgislatives (% d'abstentions respectivement de 31,30 et 34,26)
Le PS subit un recul spectaculaire
passant de 38,77% ˆ 20,4% S.E. soit - 18,37%, que n'expliquent pas totalement
les progrs des Žcologistes avec +13,55%.
Le PCF recule Žgalement de 10,99% ˆ 8%,
soit - 2,99%.
L'UPF et Div. D passent de 37,45 ˆ
37,20%, soit une grande stabilitŽ.
Le FN de 8,98 ˆ 13,9%, soit une
progression de +4,92%
MalgrŽ la division des Žcologistes en deux partis (Verts, GE et autres) ceux-ci atteignent les 3 millions 600 000 voix. Ils disposent respectivement pour G.E et les Verts de 104 et 103 siges.
55 -
Elections cantonales des 22 et 29 mars 1992
Neuf candidats se prŽsentent dans notre
canton:
1- Jean RéDE (UPF) conseiller sortant,
maire de Banyuls.
2- Jean-Jacques VILA (RPR), conseiller
rŽgional sortant, maire de Port-Vendres.
3- Pierre HOMS (PCF), conseiller municipal ˆ Cerbre,
cheminot.
4- Jean-Michel PARCƒ, candidat de
"GŽnŽration Ecologie". Viticulteur et fils du Dr. PARCƒ, ancien maire de Banyuls.
5- GŽrard MONTERRAT, candidat du FN, qui
ne rŽside pas dans le canton.
6- Michel MOLY, candidat du PS, maire de
Collioure.
7- Bernard CRISTOFOL, candidat des
"Verts".
8- Henry RAYNAUD, du parti des Vaches ˆ
Lait (!), prŽsent dans les quinze cantons, restaurateur ˆ Perpignan.
9- Laurent MARTRETTE, sans Žtiquette,
restaurateur ˆ Collioure, dont la notoriŽtŽ est limitŽe, en conflit avec sa
municipalitŽ .
Si la liste des candidats ne prŽsente
gure de surprise, sinon un nombre plus important de candidats qu'en 1985 (9
contre 5), on constate comme en 1985 la prŽsence de 3 maires (mais cette fois
celui de Collioure remplace celui de Cerbre) et on assiste de nouveau ˆ une
"primaire" ˆ droite (moins justifiable qu'ˆ cette Žpoque, mme si
l'on peut comprendre l'irritation de J.-J. VILA de ne pas avoir ŽtŽ retenu sur
la nouvelle liste des RŽgionales conduite par Paul BLANC, UPF).[voir
"L'IndŽpendant" des 13 et 20/2/92]. Dans ces conditions un second
tour est inŽvitable (RéDE + VILA = 56,09% S.E. en 1985, soit respectivement
30,34% pour le premier et 25,75% pour le second), et l'on peut se demander si
en l'absence de VILA, Jean RéDE n'aurait pas enlevŽ le sige ds le 1er tour de trs peu.
Comme ˆ l'Žchelle nationale deux
Žcologistes sont prŽsents (sans doute un de trop !) dont une partie des voix sera prise au candidat du PS
(MOLY), mme si ce dernier ne fait nulle rŽfŽrence ˆ sa dŽsignation par son
parti (tracts, affiches Žlectorales, profession de foi), et fort peu dans ses
articles de presse [cf. "L'IndŽpendant", 12/3].
Si l'on se fonde sur les rŽsultats de 85
on pourrait avoir au 1er tour :
Abstentions : 35%; Nuls 4-5% ; RéDE 25-30% S.E; VILA
15-20% S.E (plus proche de 15% que de 20); MOLY 15-20%; HOMS 9,5%; FN 9,5%;
PARCƒ, 7; Verts 1,5; les deux derniers candidats fantaisistes prs de 0,0%.
Si ces calculs prŽvisionnels se rŽvlent
exacts, et sous la condition d'un retrait de VILA, le second tour devrait alors
tre sans surprise pour le conseiller sortant. Notons que seuls pourront se
maintenir ceux qui auront
recueilli au moins 10% des Inscrits.
Il sera cependant intŽressant d'observer
- L'impact de l'opposition de droite ˆ
RéDE ˆ Banyuls (par l'accroissement des voix de VILA par rapport ˆ 1985: 119).
Mais il est probable qu'un mŽcanisme inverse intervienne ˆ Port-Vendres pour
VILA qui conna”t une opposition interne au sein de sa propre famille politique,
et surtout une perte de voix ˆ Collioure du fait de la candidature de son
maire.
- L'impact de la prŽsence des
Žcologistes pour la premire fois dans le canton, et les divergences des
rŽsultats entre les cantonales et les rŽgionales, apparentent davantage cette
Žlecton ˆ des "crypto-lŽgislatives".
Comme
en 1985 la pŽriode Žlectorale voit prolifŽrer des tracts signŽs ou anonymes qui
opposent PARCƒ, VILA, les conseillers municipaux de l'opposition ˆ Banyuls plus
H. CORTADE (cf. tracts) ˆ RéDE, et ˆ Port-Vendres Mme PARRAMON (cf. tract) et
BLANCHARD (cf. "L'Arte" n ¡2) ˆ Vila.
Une demi surprise (cf. municipales de
89) provient de la prise de position du gŽnŽral GOUBARD, ancien prŽsident du
SIVOM, contre RéDE (cf. lettre circulaire), il est vrai compensŽe par celle du
colonel DE LA COMBLE lors de la
rŽunion ˆ la salle Novelty (20/3) qui, comme lors des municipales, prŽsidait la
sŽance. Au cours de celle-ci J. RéDE rŽpondait ˆ cette lettre assez durement.
Mlle Marguerite AROLES, Marc PARCƒ, et AndrŽ CENTENE intervenaient, ce dernier
dŽcomptant vingt-cinq mensonges et diffusaient un tract ˆ la sortie (cf.
document annexe). M GEROME (FN) prŽsent demeurait silencieux.
J. MARTI, maire de Cerbre (ancien
conseiller gŽnŽral battu en 1985 par RéDE), diffuse deux tracts, dont le
dernier (21/3) appelle ˆ voter pour MOLY.
Quel peut tre l'impact de ces
publications sur les votes, comme d'ailleurs des rŽunions publiques qui n'ont
gure rŽuni que les clans des candidats et des opposants venus lˆ pour
"espionner", plus un observateur neutre. Si l'on se rŽfre aux cas prŽcŽdents (cantonales 85 et
municipales 89) les consŽquences paraissent quasi nulles ! (N. de l'a.)
RŽsultats (1er tour) :
Banyuls
Cerbre
Port-Vendres Collioure
Inscr.: 3886 (+260/85) 1221(- 84) 3612
(-185) 2371 (+153)
Abst.
: 818
(21,05%) 426
(34,89%)
1032 (28,57%) 627 (26,44%)
Votants: 3068
(78,95%) 795
(65,11%)
2580 (71,43%)
1744 (73,56%)
Nuls: 85 ( 2,77%) 27 ( 3,39%) 84 ( 3,26%) 59 ( 3,38%)
S. Exp: 2983 (76,76%) 768 (62,90%)
2496 (69,10%)
1685 ( 71,07%)
RéDE
: 1626
(54,51) 210 (27,34) 390 (15,63) 206 (12,23)
VILA: 220
( 7,38) 29 ( 3,78) 1150
(46,07) 111 ( 6,59)
MOLY: 400
(13,41)
225 (29,30)
386 (15,46) 935 (55,49)
PCF
:
152 ( 5,09)
186 (24,22)
128 ( 5,13)
63 ( 3,74)
FN:
144 ( 4,83) 71 ( 9,24)
262 (10,50)
67 ( 9,91)
PARCƒ: 369 (12,40) 20 ( 2,60) 77 ( 3,08) 45 (
2,67)
Verts:
57 ( 1,91) 21 ( 2,73) 66 ( 2,64) 32 (
1,90)
MARTRETTE: 7 ( 0,23) 6 ( 0,80) 32 ( 1,28) 120 (
7,12)
RAYNAUD 8
( 0,26) 0 5 ( 0,20) 6 ( 0,36)
Total Canton : Inscrits: 11090(+134/85); Abst:
2903(26,18%); Votants: 8187 (73,82%); Nuls: 255(3,11%/V); S.E.: 7932 (71,52)
RéDE: 2432 (30,66); VILA: 1510 (19,04); FN: 644
(8,12); PARCƒ: 511(6,44); Verts: 176(2,22); MOLY: 1946 (24,53); HOMS: 529
(6,67); MARTRETTE: 165 (2,08); RAYNAUD: 19 (0,24)
Remarques :
1- Le nombre des inscrits a progressŽ ˆ
Banyuls (+260/ 1985) et ˆ Collioure (+153/ 1985), seulement de +134 pour le
canton. Cerbre est encore nŽgatif, et pour la premire fois depuis 1945,
Port-Vendres enregistre un recul sensible (-185 Žlecteurs/ 1985)
2- Les abstentions sont les plus faibles
ˆ Banyuls, comparables ˆ celles des cantonales de 1985 (+1,47%/ 85),
infŽrieures aux prŽvisions (prs de 50%) puisque le taux ˆ l'Žchelon national
n'est que de 31,3% ! L'importance de ce type d'Žlection antŽrieurement
perceptible se trouve ainsi confirmŽe.
3- Le nombre des bulletins nuls et
blancs est faible, et plus encore ˆ Banyuls (-31 voix/85) et (+57 voix/85). Il
est en trs lŽgre augmentation en % / votants (+0,54%)
4- Comme en 1985 les trois candidats
maires arrivent en tte dans leur commune. MOLY fait 55,4 % S.E. dans sa commune et RéDE 54,51% S.E. dans la
sienne, tandis que VILA subit une baisse marquŽe (-394 voix/85 ou -12,3% S.E).
VILA accro”t ses voix ˆ Banyuls de +101(rŽsultat d'une campagne plus active de
la tendance anti-RéDE menŽe par Paul GARIDOU; cf. tract cosignŽ par le gŽnŽral
GOUBARD et Mr. RAPIDEL), tandis que l'on assiste ˆ l'effet inverse ˆ
Port-Vendres (campagne menŽe par Mme PARRAMON, cf. journal local
"L'Arte"), RéDE augmente son score de +198 au dŽtriment de VILA. Au
total le conseiller sortant demeure largement en tte dans le canton.
Le cumul des deux candidats (UPF) fait
49,7%, soit bien plus que le % national en comptabilisant les divers droite
(42,99).
5- Le FN rŽalise un score mŽdiocre ˆ
Banyuls, comme d'ailleurs dans les autres communes, ce qui montre que ses
Žlecteurs ont votŽ ˆ plus de 50% pour le maire de leur commune quelle que soit
l'Žtiquette politique (cf. voix obtenues aux rŽgionales: 18% comparŽ ˆ 8%). La
diffŽrence la plus importante s'observe ˆ Banyuls (15,3% pour la liste
rŽgionale contre 4,8% pour le candidat du FN). Au plan dŽpartemental et
national, ses scores sont respectivement de 16,34 et 12,18% S.E.
6- GŽnŽration Žcologie fait son meilleur
score ˆ Banyuls, commune du candidat. Ce dernier partage pratiquement les voix avec le candidat des Verts dans les
autres communes, conformŽment ˆ ce que l'on constate ˆ l'Žchelon national,
comme si la nuance entre les deux tendances de l'Žcologie Žtait mal perue par
ce type d'Žlecteur. Avec 8,66% le score des Žcologistes est infŽrieur ˆ celui
des rŽgionales 14,85%.
Au plan dŽpartemental, le rŽsultat est
de 7,16% S.E., et de 9,92% S.E. pour la mŽtropole. Si, dans le pays, les Verts
devancent assez largement GŽnŽration Žcologie (7,91 contre 2,01), dans le
dŽpartement les deux mouvements rŽalisent approximativement les mmes
pourcentages dans les cantons o se prŽsentaient deux candidats.
7- On constate que MOLY ˆ Collioure
prend des voix ˆ tous les principaux candidats (y compris au FN !), si l'on
compare avec les voix recueillies par les diffŽrents partis aux rŽgionales. Ce
candidat PS progresse de +526 voix par rapport ˆ celles qui furent obtenues par
MARTI en 85 dans cette commune. Par contre ses rŽsultats sont mŽdiocres dans
les trois autres communes du fait de la prŽsence des candidats Žcologistes (ce
qui Žtait prŽvisible avant l'Žlection), mais aussi faute de s'tre fait
conna”tre d'une plus large fraction de la population. Sur les plans
dŽpartemental et national, les scores du PS sont respectivement de 18,83% (avec
de forts Žcarts ˆ la moyenne selon les cantons) et 18,94% S.E.
8- Le PCF perd des voix dans toutes les
communes par rapport ˆ 1985, sauf ˆ Cerbre d'o est issu le candidat (+81 voix
/ 85). Sur l'ensemble du canton, la perte est de -107 voix / 85 et -1,69% S.E.
Ici encore le score du candidat aux cantonales est infŽrieur ˆ celui de la
liste rŽgionale (-169 voix).
Sur le dŽpartement le score est de
10,78%, et 9,64% en mŽtropole.
Entre les deux tours des cantonales ont
lieu les Žlections des prŽsidents de rŽgion. Celles-ci peuvent-elles avoir
quelque influence sur les rŽsultats du second tour. On peut en douter sinon
dans le cas de triangulaire o se maintiendrait un candidat du FN. Ce ne peut
tre le cas dans notre canton.
Si, J.-M. PARCƒ appelle ˆ voter pour MOLY, J-J VILA
recommande de reporter ses voix sur RéDE (il ne pouvait gure en tre autrement
malgrŽ la dŽception de ses partisans de ne pas le voir se maintenir). Les
positions du FN, comme du PCF, sont moins affirmŽes, mais les vieux rŽflexes
droite gauche ne peuvent pas ne pas jouer. Ici encore, le report des voix
Žcologistes et le retrait de VILA (d'o une mobilisation moindre de son
Žlectorat), la prŽsence de MOLY dont la campagne est peu marquŽe d'une
empreinte "politique" et dont la sphre d'influence peut tre plus
importante sur Port-Vendres, devraient
ne pas permettre ˆ RéDE de cumuler le total des 1150 voix de VILA. Mais
les pertes devraient tre en grande partie compensŽes par les voix du FN et par un chassŽ-croisŽ d'Žlecteurs qui
n'est pas nŽgligeable, comme cela a ŽtŽ dŽmontrŽ antŽrieurement. Il est peu
probable que son score approche de la valeur thŽorique de 57,82% .
MOLY peut espŽrer au moins 37,64%, mais sans doute plus si l'on
se rŽfre aux Žlections municipales de 1989. Si une Žrosion de 5% para”t
vraisemblable pour RéDE, sa rŽŽlection semble assurŽe quelles que soient les
bases de calcul. La fourchette peut tre estimŽe entre 51 et 53% S.E. [Voir
l'excellente analyse de J. LOZANO dans "L'IndŽpendant" du 27 mars].
Divers tracts agrŽmentent la campagne du
second tour dont la rigueur laisse parfois ˆ dŽsirer (par exemple dans un tract
de RéDE: aucun dossier de montage avec le centre mŽdical du Cap Peyrefitte
n'est en cours; jamais J.-M. PARCƒ n'a construit de mas dans l'arrire-pays
sans permis de construire, et comment reprocher ˆ certains de ne pas avoir de
programme lorsqu'on rŽvle avoir passŽ sous silence durant la campagne de
futurs projets? Inversement la critique de la crŽation d'un centre pour
curistes (dont la teneur en sels de la piscine doit laisser indiffŽrents la
plupart des Banyulencs) para”t une mauvaise querelle.
Plus critique est le tract d'un comitŽ
de soutien cantonal (sans signature) qui appelle ˆ voter MOLY. Son
argumentation porte davantage sur
les comportements de J. RéDE que sur ses rŽalisations proprement dites. Ce
tract est d'autant plus intŽressant qu'il pose une question de fond, c'est-ˆ-dire la pression sur les
maires dans le domaine des crŽations d'emplois, et donc du r™le de chef
d'entreprise vers lequel ils sont
poussŽs. La courbe du ch™mage ne cesse d'augmenter (cf.
"L'IndŽpendant" des 13 et 26/3), et les salaires de jeunes sont parfois mme pas la moitiŽ du SMIC
(cf. feuille de salaire en annexe et "modle" de contrat de travail).
Dans ces conditions toute querelle sur le nombre rŽel des emplois crŽŽs ou non
peut appara”tre bien dŽrisoire
pour ceux qui esprent.
Plus intŽressant est le tract largement
diffusŽ du candidat L. MARTRETTE appelant ˆ voter pour RéDE, et qui semble un
peu "tŽlŽguidŽ".
En rŽponse sans doute ˆ la prise de
position ferme du maire de Cerbre en faveur de MOLY, notamment lors d'une
rŽunion de ce dernier ˆ Port-Vendres, on peut lire dans un tract anonyme que
Cerbre doit tre ... rayŽ de la carte et rattachŽ ˆ ... Banyuls, comme ce fut
le cas dans le passŽ. Par ailleurs une rŽunion des maires de la c™te avec les
services de l'ƒquipement n'a-t-elle pas dŽjˆ envisagŽ le tracŽ d'une route par
le col de Banyuls !
RŽsultats (2 me tour):
Banyuls
Cerbre Port-Vendres
Collioure
Insc.: 3885 1221 3612 2371
Abst.: 812 (20,90) 481 (39,39) 1390 (38,48)
598 (25,22)
Votants:
3073 (79,10) 740 (60,61) 2222
(61,52) 1773
(74,78)
Nuls: 149 ( 4,85) 68 ( 9,19 )
154 ( 6,93) 84 ( 4,74)
S.Ex.: 2924
(75,26)
672 (55,04) 2068
(57,25)
1689 (71,24)
RéDE: 1892
(64,71)
312 (46,43)
1176 (56,87) 484 (28,66)
MOLY: 1032 (35,29) 360 (53,57) 892
(43,13)
1205 (71,34)
Total Canton : Inscrits: 11089; Abst.: 3281
(29,59%); Votants: 7808 (70,41%); Nuls: 455 (5,83%/V); S.Ex.: 7353 (66,31%).
RéDE: 3864 (52,55%); MOLY: 3489 (47,45%).
Remarques :
1- Le nombre des abstentions est presque
identique ˆ celui du 1er tour (- 0,15%) ˆ Banyuls comme ˆ Collioure (-1,22%),
alors qu'il augmente ˆ Port-Vendres (+ 9,91%) et ˆ Cerbre (+ 4,5%). Ces
diffŽrences traduisent une meilleure mobilisation de l'Žlectorat dans les deux
communes dont les maires sont candidats. Pour le canton, on observe une lŽgre
augmentation de + 3,41%, soit 378 voix.
DŽduction faite d'un certain nombre de
personnes rayŽes, dŽcŽdŽes rŽcemment ou inscrites ˆ l'Žtranger, aprs examen
des cahiers d'Žmargement ˆ Banyuls le nombre rŽel des abstentions a ŽtŽ
respectivement de 782 au 1er tour et 767 au second. Si 620 Žlecteurs se sont
abstenus aux 2 tours, 147 ne sont venus qu'au 1er et 162 qu'au second. Le
chassŽ-croisŽ est proche de 20% du total des abstentionnistes.
2- Le nombre des bulletins blancs et
nuls est en augmentation dans toutes les communes: + 64 ˆ Banyuls (+ 2,08%/V),
+ 41 ˆ Cerbre (+ 5,8% / V), + 70 ˆ Port-Vendres (+ 3,67% / V), + 25 ˆ
Collioure (+1,36% / V). Pour l'ensemble du canton, le solde est de + 200 (+
2,72% / V) Žlecteurs qui refusent nettement de choisir entre les deux candidats
. . . mais ont l'esprit civique. On observe comme pour les abstentions que les
nombres les plus faibles sont sur Banyuls et Collioure. A Cerbre le nombre est
anormalement ŽlevŽ, supŽrieur ˆ celui du canton, mais aussi par rapport ˆ la
mŽtropole (4,35%), ce qui pourrait tre interprŽtŽ par un non-report de
quelques voix communistes (?), ceci Žtant confortŽ par le fait que MOLY
n'obtient pas le total des voix de HOMS.
3- RéDE progresse de + 266 voix ˆ
Banyuls, mais n'obtient pas le plein report des voix de VILA + FN (total: 364).
Comme VILA avait obtenu 101 voix de plus qu'en 1985 (voix typiquement
anti-RéDE) on en dŽduit: 364 -101 = 263, le compte est bon. Dans ces conditions
on est amenŽ ˆ conclure : qu'aucune voix des Žcologistes ne se s'est reportŽe,
que les voix du FN se sont reportŽes presque en totalitŽ, ce qui suppose qu'il n'y a eu aucun
chassŽ-croisŽ notable entre les 2 tours. Or l'examen des cahiers d'Žmargement
rŽvle un mouvement d'un tour sur l'autre d'un nombre ˆ peu prs identique
d'Žlecteurs de ± 150 . On note que le candidat fait un peu mieux que pour les
municipales de 1989 (+46 voix), depuis cette dernire Žlection on a 91 inscrits
de plus.
Sur le canton, il progresse de 1432
voix. Le total cumulŽ des voix de VILA au 1er tour = 1510. Si l'on suppose que
prs de 10% des abstentionnistes de Port-Vendres proviennent de son Žlectorat
on obtient : 361 voix de moins, auxquelles il faut sans doute ajouter la moitiŽ
des nuls: 77 (total: 438); soit: 1510 - 438 = 1072, moins les 100 de Banyuls =
972.
Ë l'inverse, il doit donc gagner 1432 -
972 = 460 voix, qui proviennent en grande partie du FN (prs de 71%).
4- MOLY gagne 632 voix ˆ Banyuls, or le
total Žcologistes + PCF = 578
voix. Les 54 voix ˆ trouver ne peuvent provenir de votants supplŽmentaires, on
doit donc supposer que 50 environ proviennent des voix de VILA (la moitiŽ des
100 "anti-RéDE"). Il ne retrouve pas les voix obtenues par la liste
qui Žtait opposŽe ˆ RéDE lors des municipales de 1989 (-269 voix).
Sur le canton, la progression est de
1543 voix (111 voix de plus que RéDE). Or le total Žcologistes + PCF = 1216,
soit 327 voix ˆ trouver. Elles ne peuvent provenir de Cerbre, 50 seulement de
Banyuls, 235 de Port-Vendres (en partie de VILA) et 130 de Collioure (provenant
des abstentionnistes du 1er tour)
Tout laisse supposer que ce candidat a
fait le plein des voix Žcologistes + PS + PCF, mais non le total des voix de
gauche si l'on se rŽfre aux lŽgislatives de 1988.
Jean RéDE retrouve son sige de
conseiller gŽnŽral gr‰ce ˆ 375 voix d'avance, alors que l'Žcart en 1985 Žtait
de 921 voix. Il y a 134 inscrits de plus par rapport ˆ 1985.
Le Conseil gŽnŽral comprend (30
cantons): 8 UDF, 7 RPR, 1 Div.Droites, 4 sans Žtiq, 1 MRG, 5 PS, 2 Div. G, 2
PCF.
On note l'Žlection de Jean-Paul ALDUY,
UDF (40,35%) dans une triangulaire ˆ Perpignan (Haut-Vernet) qui l'opposait ˆ
PULY, UDF dissident (35,43%) et DAYRE FN (24,23%), ce dernier perdant des voix
par rapport au 1er tour.
IntŽressant est aussi le cas du canton
de Perpignan (Saint-GaudŽrique) o VILA, PCF (56,30%) Žtait opposŽ ˆ BEILLE, FN
(43,70%). Ce dernier ne bŽnŽficiant pas du report des voix de deux candidats:
UPF et sans Žtiquette. (30,1%) du 1er tour, ne gagne que 777 voix sur les 1945
totalisŽes par les deux candidats prŽcitŽs. Le communiste gagne 1492 voix de
plus au second tour qui proviennent de la gauche et des Žcologistes (1343) plus
149 voix de droite, les autres s'Žtant abstenus.
Ainsi malgrŽ le score important du FN
aux rŽgionales ˆ la proportionnelle (22,58% dans le dŽpartement et 30,64% ˆ
Perpignan) il n'y a aucun Žlu de ce parti au Conseil gŽnŽral.
Le rŽsultat de ces Žlections confirme le
recul important du PS qui perd 12,21%/ 85 et 18,23%/ 88, moindre du PCF:
-1,83%/ 85 et -0,34%/ 88, une progression du FN: +10,64%/ 85 et +12,43% / 88 ,
des Žcologistes: +10%/ 85 et + 9,92%/ 88. Un recul de la droite libŽrale
(UPF+Div.D): - 9,06%/ 85 et - 5,33%/ 88.
Ces donnŽes paraissent remettre en cause
toute modification radicale du futur mode de scrutin (proportionnelle
intŽgrale).
Ces Žlections ont pour consŽquence la
chute du Premier ministre Mme Edith CRESSON (en fonction depuis le 15 mai 1991)
qui donne sa dŽmission le . . .1er avril 92 (effectif le 2 É pour cause de
parution du "Canard encha”nŽ"). Pierre BƒRƒGOVOY (ministre de
l'ƒconomie et des finances) est dŽsignŽ et forme un gouvernement quasi homogne
("la vieille garde mitterrandienne") devant le refus des exigences
prŽsentŽes par les Žcologistes pour y participer.
Lors de sa dŽclaration de politique
gŽnŽrale devant l'AssemblŽe nationale (non suivie de vote, le 8/4)), le nouveau
Premier ministre annonce une lutte contre le ch™mage de longue durŽe, une
suspension des essais nuclŽaires ˆ Mururoa, une poursuite plus efficace par la
justice des "affaires financires", ainsi que l'annonce du maintien
des rgles Žlectorales en vigueur pour les futures lŽgislatives de 93. Ce
dernier point, s'il satisfait l'opposition UPF, n'enthousiasme pas les Žcologistes
ni le FN, dŽfavorisŽs par le mode de scrutin majoritaire.
Mais c'est la ratification des accords
de Maastricht qui va faire l'objet de nombreuses prises de position. Le coup
d'envoi est lancŽ par MITTERRAND lors d'un entretien tŽlŽvisŽ le 12/4 .
Reprenant les conclusions du Conseil constitutionnel le chef de l'ƒtat annonce
une rŽvision de la Constitution de 1958 par la voie parlementaire (le mme
texte devant tre votŽ par les deux assemblŽes). Dans le cas contraire
MITTERRAND n'exclut pas d'aller jusqu'au bout par d'autres voies (rŽfŽrendum?),
le traitŽ tel qu'il a ŽtŽ entŽrinŽ par les chefs d'ƒtat ou de gouvernements ˆ
Maastricht ne pouvant tre nŽgociŽ de nouveau.
Si le texte n'est pas connu dans ses
dŽtails (sauf par les initiŽs), des divergences se manifestent: le PCF, les
Verts et le FN ne sont pas favorables ˆ la ratification du texte, mais
Žgalement CHEVéNEMENT pour le PS. ROCARD para”t Žgalement rŽservŽ mais sera
disciplinŽ (!). Tandis qu'au RPR, Philippe SEGUIN, Jean FOYER, Pierre MAZEAUD
et d'autres rŽdigent un livre en collaboration avec l'inŽvitable Marie-France
GARAUD (que l'effondrement de l'URSS a privŽe de son thme favori): " De
l'Europe en gŽnŽral et de la France en particulier" qui critique la construction d'une
Europe fŽdŽrale au dŽtriment d'une Europe des nations.
Il est assez Žtonnant d'entendre tous
les hommes politiques jouer aujourd'hui les ŽtonnŽs (sauf MITTERRAND et les
Centristes), alors que les processus d'intŽgration europŽenne n'ont pas cessŽ
d'tre mis en place depuis le plan de Robert SCHUMAN de 1950 (cf.
"MŽmoires" de Jean MONNET, 1976). Rappelons le statut du Conseil de
l'Europe (5 mai 1949), la CECA (18
avr 1951), la CED (27 mai 1952) et son rejet par la France (30 aožt 1954), le
seul Žchec sŽrieux dans la continuitŽ, la constitution de l'UEO (23 oct
1954), le traitŽ de Rome crŽant la
CEE et l'Euratom (25 mars 1957), la fusion des exŽcutifs CECA, CEE, Euratom (8
avr 1965), la ratification de
l'Acte unique (18 fev 1986), la confŽrence inter-gouvernementale ˆ Rome d'Union
Žconomique et monŽtaire plus Union politique (15 dec 1990), enfin le Conseil
europŽen de Maastricht (9-10 dec 1991), sans compter le rŽfŽrendum de POMPIDOU
(23 avril 1972) et les diffŽrentes Žlections de l'AssemblŽe des communautŽs
europŽennes des 10 juin 1979, 17 juin 1984 et 18 juin 1989).
Le 15 mai 1962 de GAULLE avait prŽcisŽ
ses conceptions europŽennes lors d'une confŽrence de presse, rŽaffirmant la
primautŽ des Etats contre toute dŽlŽgation de souverainetŽ, et par consŽquent
toute rgle majoritaire dans les votes communautaires. Ce fut la politique de
la "chaise vide" jusqu'au compromis dit "de Luxembourg".
C'est pourtant en grande partie ce
dernier mŽcanisme qui sera finalement ratifiŽ lors de l'Acte unique en 1986,
consacrant ainsi l'avance des
partisans de l' intŽgration sur les confŽdŽrŽs. Le traitŽ de Maastricht
s'inscrit dans la mme logique et n'en constitue que le prolongement. Les
dŽfenseurs de cette construction europŽenne feront cependant remarquer que le
Conseil europŽen demeure l'institution suprme de la CommunautŽ, et que ses
reprŽsentants lŽgitimement Žlus
ont mandat pour dŽlŽguer la part de la souverainetŽ nationale qu'ils jugent
nŽcessaire. L'Žlection de MITTERRAND en 1988 impliquait cette dŽlŽgation et nul
ne peut lui reprocher l'ambigu•tŽ de ses positions dans ce domaine (c'est bien
l'un des rares. N. de l'a.)
Un premier dŽbat porte sur
la procŽdure de ratification, les opposants au TraitŽ (dont les personnalitŽs
RPR citŽes ci-dessus) jugent indispensable un rŽfŽrendum et l'illŽgitimitŽ du
Congrs (rŽunion des parlementaires des deux assemblŽes ˆ Versailles). C'Žtait
la position initiale de CHIRAC (cf. "Le Canard encha”nŽ" du 22/4) qui
s'est vite ravisŽ compte tenu des positions de l'UDF et des Centristes
(Žlection prŽsidentielle impose!). L'argument sur la pratique constitutionnelle
de 1958 est effectivement assez fort pour le justifier, mais l'on sait aussi
que la question est toujours trs rŽductionniste, et qu'un rŽfŽrendum a une
f‰cheuse tendance ˆ prendre une tournure plŽbiscitaire. Il ne constituera qu'un
recours ultime, le PrŽsident ayant estimŽ que le traitŽ n'Žtait pas
renŽgociable ni ajournŽ (septembre paraissant une date butoir).
56 - RŽfŽrendum du 20 septembre 1992
Le passage de la CommunautŽ Žconomique
europŽenne (C.E.E.) vers une structure nouvelle comme celle de l'Union
EuropŽenne (U.E) nŽcessite une rŽforme constitutionnelle votŽe par le Parlement
franais.
L'adoption des accords de
Maastricht (1) qui engage sur divers points, notamment la monnaie unique
(ECU) et diverses dispositions qui mettent en cause la souverainetŽ nationale,
doit-elle tre du seul fait d'un vote des AssemblŽes, ou faire l'objet d'un
rŽfŽrendum?
Les partisans de l'Europe auraient
sans doute souhaitŽ Žviter tout risque (comme le dŽmontrerait en juin le
"non" danois avec 50,7% contre la ratification). La prise de position
de CHIRAC, au nom du RPR exigeant un rŽfŽrendum, est critique vis-ˆ-vis du
TraitŽ (sauf BALLADUR par exemple). P. SƒGUIN, C. PASQUA et P. DE VILLIERS
constituent un trio de choc farouchement hostile au TraitŽ lui-mme (2), comme
le PCF (3), ˆ l'extrme droite le FN (4), ˆ
l'extrme gauche L.O et L.C.R. (5), et J.-P. CHEVéNEMENT pour le PS, mais trs
minoritaire dans son parti (6), puisque voulu par F. MITTERRAND. Ainsi des
clivages apparaissent au sein des partis, mais dont la virulence est moindre
que celle que l'on avait connue lors de la non-ratification des accords
concernant la CED (7).
DŽbut juin, F. MITTERRAND dŽcide de
soumettre le TraitŽ sur l'Union europŽenne au rŽfŽrendum dont le contenu n'est
connu dans le dŽtail que des seuls parlementaires, et que l'on pourra consulter
dans les mairies. La complexitŽ du texte que l'Žlecteur recevra ˆ la veille du
scrutin ne sera pas de nature ˆ modifier ses convictions.
La campagne est surtout le fait des
opposants, conglomŽrat assez disparate, mais trs combatif. L'opposition des
agriculteurs ˆ la politique agricole commune (PAC) dŽfinie ˆ Bruxelles, et les
nŽgociations du GATT qui se profilent ˆ l'horizon 1993, n'est pas de nature ˆ susciter
un ralliement enthousiaste de cette catŽgorie socio-professionnelle (8).
Les Žlections europŽennes successives
ont toujours connu un taux d'abstention trs ŽlevŽ (9) (d'o l'hŽsitation
initiale de divers hommes politiques ˆ tout rŽfŽrendum sur les questions
europŽennes). Il est alors probable qu'une question plus radicale abaisse ce
taux, mais au profit du Non.
Le 27 juillet, L. FABIUS (Premier
secrŽtaire du PS) lance la campagne
du PS avec croisade estivale faite d'affiches (inexistantes ˆ Banyuls) dont
le graphisme est pour le moins contestable, des spots publicitaires pour la
tŽlŽ contestables sur le plan juridique (et qui seront interdits par le CSA),
des tee-shirts promenŽs sur les plages et les inŽvitables pin's, tout ce bazar
hŽtŽroclite afin d'expliquer (sic) l'Europe en voulant faire preuve de
pŽdagogie! (10). Les militants comme les Žlus locaux sont invitŽs ˆ se
mobiliser pour la cause "historique". Disons qu'on les verra fort
peu, sinon la prŽsence d'une table mortuaire devant la mairie de Cerbre le
jour du vote. Quant ˆ Banyuls, le maire RPR demeurera bien discret sur l'Europe
de Maastricht en cette occasion, o l'on avait pourtant vu lors d'un 14 juillet le drapeau
europŽen au c™tŽ du drapeau franais (11).
A trois semaines du rŽfŽrendum les
sondages semblent indiquer une lŽgre victoire du Non (12). A TF1, F.
MITTERRAND dŽfend les arguments en faveur du Oui dans un face ˆ face avec P.
SƒGUIN et quelques interlocuteurs (13). Devant l'incertitude du rŽsultat, les
leaders de droite s'engagent plus nettement dans la campagne comme J. CHIRAC
(14), bien que certains comme P. LƒOTARD (PR) soutiennent depuis plusieurs mois
l'initiative du PrŽsident (15).
Harlem DƒSIR rŽsume avec pertinence les
rŽticences et les raisons de ceux qui voteront Oui (16).
Les critiques majeures pour de nombreux
hŽsitants portent sur l'aspect technocratique des institutions bruxelloises et
sur le " dŽficit social" du traitŽ.
A quelques jours du rŽfŽrendum la crise
monŽtaire au sein du SME relance la polŽmique sur la monnaie unique, mais
traduit aussi les spŽculations alimentŽes par les sondages publiŽs par la
presse Žtrangre.
La question posŽe est: "
Approuvez-vous le projet de loi soumis au peuple franais par le PrŽsident de
la RŽpublique autorisant la ratification du traitŽ sur l'Union europŽenne
" (17).
RŽsultats :
Banyuls Canton DŽpartement MŽtropole*
Inscr: 3835
(- 50/mars)
10973 259448 37115349
Abst: 1210
(31,55%) (34,12%)
(31,81%) (28,88%)
Votants: 2625 (68,45%) (65,88%) (68,19%) (71,12%)
Blancs: 84 ( 3,20%) (
2,80%) ( 2,92%) ( 3,32%)
Expr: 2541
(66,26%) (63,80%) (66,19%) (68,75%)
Oui:
1106 (43,53%) (45,64%) (45,24%) (50,81%)
Non:
1435 (56,47%) (54,36%) (54,75%) (49,18%)
* Avec les dŽpartements et territoires d'Outre-Mer
le Oui = 51,04% et le Non = 48,95%.
Remarques :
Par la nature de la question posŽe
chaque rŽfŽrendum est unique et difficilement comparable aux autres (8 depuis
1958). Le prŽcŽdent dans ce domaine est celui initiŽ par POMPIDOU le 23 avril
1972 sur l'Žlargissement de la CommunautŽ ˆ la Grande-Bretagne, l'Irlande, la
Norvge et le Danemark. L'abstention y avait ŽtŽ massive (50,34% ˆ Banyuls;
39,50% en MŽtropole). Il est vrai que certains partis ou mouvements avaient
pr™nŽ l'abstention (PS, PSU, Extrme droite, organisations viticoles,
CID-UNATI).
Les prises de position trs nettes des
divers leaders, le r™le considŽrable des mŽdias, et les manifestations rŽpŽtŽes
des agriculteurs durant l'ŽtŽ avec le "blocus de Paris") ont
sensibilisŽ et radicalisŽ l'Žlectorat . . . dans ses interrogations. Il n'est
pas surprenant alors de constater un taux de participation relativement ŽlevŽ
qui contraste avec le pessimisme de certains en ce qui concerne une dŽsaffection
des Žlecteurs vis-ˆ-vis de la politique.
Les abstentions sont plus ŽlevŽes ˆ Banyuls qu'en
mŽtropole (+2,67%) ce qui est tout ˆ fait conforme ˆ une moindre mobilisation
pour ce type d'Žlection des inscrits ŽloignŽs de la commune (Le maire n'ayant
sans doute pas battu le rappel de l'Žlectorat potentiel hors commune).
Le Non l'emporte ˆ Banyuls, plus
fortement que pour le canton et le dŽpartement (+1,72%) et la mŽtropole
(+7,29%) ce qui est plus inhabituel, et traduit peut-tre la position discrte
(voire des consignes) du maire en cette dŽlicate affaire de Maastricht. Si l'on
compare avec le dŽpartement des Landes dont la population est sensiblement
identique en nombre (bien que l'Žcart augmente en faveur des P.-O.),
dŽpartement ˆ forte influence des chasseurs et des agriculteurs (ma•s et
Žlevage), mais aussi avec un partage politique PS et UDF, le Oui l'emporte avec
53,43% (Inscr: 237.604; Abst: 26,42%; Blancs et nuls: 3,9 %).
Bruno FRAPPAT dans "Le Monde"
du 22/9 rŽsume parfaitement le sens des rŽsultats: << Sans Žlan . Pas de
rejet, mais pas d'Žlan. La France adhre ˆ Maastricht comme on fait son devoir:
sans enthousiasme. Ric-rac. . . elle a empruntŽ d'un pas lourd le chemin de l'
Union europŽenne. . . Ni
vainqueurs ni vaincus a redit F. MITTERRAND.
La France du "Non" est
plurielle. On y trouve ceux que l'Žpoque brutalise: ch™meurs des zones
sinistrŽes, ruraux inquiets dans certaines campagnes, adeptes de valeurs qu'ils
croient menacŽes, gens "d'en bas" ˆ mille lieues des lointains
dŽcideurs. Une France du dŽsarroi, travaillŽe par les militants du simplisme
offrant des certitudes aux paumŽs de tous ordres.
La France du "Oui" aussi est
multiple. Urbaine, insŽrŽe dans son temps, aisŽe - dans tous les sens du mot-,
plus jeune, culturellement assise. A une Europe d'experts, il faudra bien se
dŽcider ˆ faire succŽder une Europe des citoyens.
En conclusion " il reste ˆ
expliquer l'Europe" (Mario SOARES, Premier ministre portugais) et
"avoir le soutien des peuples" (John MAJOR, Premier ministre de
Grande-Bretagne). On attendra sans doute encore longtemps, jusqu'ˆ ce que les
choses deviennent irrŽversibles suivant en cela la tactique de Jean MONNET (le
pre du systme) (18). A la dŽcharge de ce dernier, la fin de la guerre Žtait
encore trop proche pour envisager un traitŽ plus ambitieux (comme l'a prouvŽ
l'Žchec de la CED)
L'un des arguments sur la nŽcessaire
poursuite de l'intŽgration europŽenne concerne la sŽcuritŽ collective des
EuropŽens. Ce que nous rappellent les tristes ŽvŽnements qui se sont dŽroulŽs en
Yougoslavie. Dans un passŽ rŽcent, l'histoire a trop montrŽ la faillite des
traitŽs entre ƒtats dont les relations sont toujours rŽgies par des rapports de
force (19).
Notes annexes :
(1) 9-10/12/1991. "Le Monde", 12/12/91 et 8/2/92. "Le
Point", N¡1004, 14-20/12/1991.
(2) Discours de P. SEGUIN ˆ l'AssemblŽe nationale dans la nuit
du 5 mai 1992, approuvŽ par une moitiŽ des dŽputŽs RPR.
"L'IndŽpendant" du 29/6/92. Cf. Marie-France GARAUD & Philippe
SƒGUIN: De l'Europe en gŽnŽral et de la France en particulier. Edit. Le PrŽ aux
Clercs (1992). Cf. "L'indŽpendant" des 23 et 28 aožt 1992 concernant
le d”ner-dŽbat ˆ Perpignan de M.-F. GARAUD. Cf. interview de C. PASQUA in "L'IndŽpendant" du
22/7/1992. P. SƒGUIN Žvoquera longuement son r™le avant et lors de la campagne
dans son ouvrage: ItinŽraire dans la France d'en bas, d'en haut et d'ailleurs.
Edit. Seuil (2003); p. 373-403.
(3) "L'HumanitŽ",
16/4/1992 et "HumanitŽ Dimanche" N¡114 du 21-27 mai 1992.
(4) "Minute. La France",
N¡1568 du 29/4 au 5/5/92.
(5) "Lutte ouvrire", N¡1223, 6/12/1991.
(6) "Le Nouvel Obs", N¡1453 du 10-16/9/92, p.42-43.
(7) Le 30 aožt 1954. Cf. H. Jourdan,
1967 ( p.544 et suiv., 661)
(8) Cf. tract du Modef 40 (document personnel): Non ˆ la P. A.
C.; Les agriculteurs diront: Non ˆ Maastricht.
(9) Cf. Elections au Parlement europŽen de 1984 et 1989. Les
taux des abstentions et des votes blancs-Nuls/votants ont ŽtŽ respectivement de
43,41% et 50,78 % des inscrits ˆ
Banyuls. Et pour les votes blancs et nuls par rapport aux votants respectivement
de 3,84 et 2,54.
(10) Cožt de l'opŽration pour les
contribuables : 13 millions !, avec des affiches du PS pour dŽbiles mentaux.
(11) "L'indŽpendant",
1/10/92: "Aprs le rŽfŽrendum". Les Žlus locaux firent entendre, un
silence discret !
(12) "Le Point", N¡1041, 29/8-4/9, pp.23-25 ; sondage
IPSOS: le Non ˆ 52%, Oui ˆ 48% et 30% d'abstention. Tandis que l'institut de
sondage CSA donne le 5/9: 55% pour
le Oui et 45% pour le non, les abstentions et les votes blancs et nuls sont ˆ
33% ("Le Monde", 6-7/9/92).
(13): in P. SƒGUIN, loc. cit. 2003 (p.387-400).
(14): Citons ˆ l'UDF: pour: GISCARD
D'ESTAING, LONGUET, MADELIN, LƒOTARD, contre: P. DE VILLIERS, M. PONIATOWSKI;
au RPR: pour: JUPPƒ, BALLADUR, CHABAN-DELMAS et finalement CHIRAC, contre:
SƒGUIN et PASQUA et naturellement M. DEBRƒ; pour: tous les centristes :
MEHAIGNERIE, BAUDIS, VEIL, BARRE;
chez les Žcologistes: pour: LALONDE, aucun souvenir concernant les
propos de WAECHTER.
(15) "L'indŽpendant " du 18/4/1992.
(16) "Le Monde", 6-7/9/92, p.6.
(17) Texte du traitŽ, p.1-62
(document personnel)
(18) Cf. Alain COTTA: Pour l'Europe, contre Maastricht. Edit.
Fayard (1992); Marie-France GARAUD et Philippe SEGUIN: De l'Europe en gŽnŽral
et de la France en particulier. Edit. Le PrŽ aux Clercs (1992)
(19) Lors du 100 me anniversaire de la naissance de Robert SCHUMAN, pre de l'idŽe communautaire (avec Jean MONNET) et du plan qui porte son nom (1948), Pierre PFLIMLIN, PrŽsident du Parlement europŽen (1986), dŽclarait que << son idŽe nouvelle fut de crŽer entre les peuples des liens de solidaritŽ en les conviant ˆ construire ensemble une communautŽ de destin>>. Comme la route est Élongue! et le principe d'irrŽversibilitŽ non encore Žvident. Cf. Georgette ELGEY: La RŽpublique des illusions1945-1951. Edit. Fayard (1965).