57 - LŽgislatives des 21 et 28  mars 1993

           

 

La 4 me circonscription  comprend outre le canton de la C™te-Vermeille, ceux d'Argels, d'Elne, de Thuir, de CŽret, d' Arles-sur-Tech et de Prats-de-Mollo.

Les Žlections de 1988 s'Žtaient traduites par la victoire de H. SICRE (maire de CŽret), socialiste "mitterrandien" par 58%, contre 42% pour J. XATARD (UDF-RPR), avec 26,62% d'abstentions et 3,57% de votes blancs et nuls. Il convient de rappeler que ces Žlections suivaient la rŽŽlection de MITTERRAND aux prŽsidentielles (56%) et la nomination de ROCARD comme Premier ministre. Mais la politique d'ouverture au centre et le "big-bang" lancŽ par son ancien Premier ministre en charge du PS ont indisposŽ le PrŽsident (1). Par ailleurs le candidat (UDF-RPR) ne possŽdait pas une grande notoriŽtŽ. Il semble donc ˆ premire vue que la position du dŽputŽ sortant soit assez confortable.

On a observŽ que chaque type d'Žlection a sa spŽcificitŽ et l'on ne peut donc comparer que des lŽgislatives entre elles pour lesquelles le poids des partis, la politique gouvernementale, enfin l'ambiance gŽnŽrale crŽŽe par la tŽlŽvision, l'inertie du systme, sont  plus importants que les candidats eux-mmes. Il est aisŽ de trouver des exemples d'illustres inconnus dans leur parti ˆ droite comme ˆ gauche,  comme dans leur circonscription, qui  furent battus de trs peu ou Žlus  gr‰ce ˆ la vague nationale  du moment (Jacques GODFRAIN en1968, RenŽe SOUM en 1981).

 

L'Žlectorat de la circonscription  est relativement hŽtŽrogne dans les sept cantons qui la constituent:

1/ Par le nombre des inscrits qui est par ordre dŽcroissant (RŽgionales 1992): Argels (14.436), CŽret (14.005), Elne (11.184), Thuir (11.174), C™te Vermeille (11.090), Arles-s-Tech (5.698), Prats-de-Mollo (2.524). Ces inŽgalitŽs nŽcessitent de calculer sur l'ensemble des inscrits de la circonscription  et non ˆ partir des donnŽes cantonales, soit 70.111 Žlecteurs.

2/ Par le pourcentage de voix obtenu par rapport aux exprimŽs qui dŽcro”t pour les partis comme suit:

PCF : Prats (20,29), Elne  (14,01), CŽret (11,16), Arles (10,84), Thuir (10,45), C™te (9,19), Argels (8,81). Moy = 10,98%

PS-MRG : Argels (27,39), Thuir (24,33), CŽret (20,58), Prats (18,78), Arles (16,84), C™te (16,27), Elne (16,12). Moy = 20,89%

Ecol : C™te (14,85), Elne (13,52), Thuir (13,28), CŽret (13,18), Arles (12,37), Argels (11,78), Prats (9,13). Moy = 13,01%

UDR-RPR : Arles (31,73), C™te (30,91), Prats (29,65), CŽret (25,01), Thuir (21,55), Argels (21,19), Elne (20,86). Moy = 24,65%

Div D : Thuir (8,84), Prats (8,78), CŽret (8,48), C™te (7,78), Elne (6,93), Arles (6,87), Argels (4,50). Moy = 6,38%

FN : Elne (24,43), Argels (23,35), Thuir (18,10), C™te (18,08), CŽret (17,71), Arles (16,20), Prats (6,45). Moy = 19,53%

Catalanistes : Prats (6,92), Arles (5,14), Elne (4,14), CŽret (4,10), Thuir (3,45), C™te (3,22), Argels (3,0). Moy = 3,80 % [dont 1,3% de gauche et 2,5% de droite]

 

Ce type d'Žlection rŽgionale para”t tre le plus apte pour servir de base ˆ une prŽvision des lŽgislatives. Sur l'ensemble des 70111 inscrits, on constate 20586 abstentions (29,36%) et 2832 votes blancs et nuls (5,72% des votants ou 4,04% des Inscrits), soit 46693 exprimŽs.

 Il est ˆ souligner que ces Žlections Žtaient couplŽes avec les cantonales, du moins pour Argels, Prats-de-Mollo, la C™te Vermeille et Thuir, ce qui s'est traduit par un taux d'abstention moins ŽlevŽ par rapport ˆ  CŽret et Elne.          

Ainsi pour les trois cantons de Thuir, Argels, C™te Vermeille, les abstentions ont ŽtŽ de 27,67; E-t_= 0,47 ; Cv =  ±1,7% . Votes blancs / votants : 5,61%; E-t _= 0,06; Cv = ±1,06%. Pour les cantons de CŽret et d'Elne, les abstentions ont ŽtŽ de 31,99; Cv = 4,4%. Votes blancs et nuls / votants: 5,45%.

 

Les voix  obtenues par les partis ont ŽtŽ:

PCF = 5125  (10,98%); PS = 9754  (20,89%); Ecolo = 6076  (13,01%); Catal. Ara = 613  (1,3%); Catal. Unit = 1165  (2,5%); Div.D (Chasse-Pche) = 2467  (5,28%); Div. Droites (Pieds noirs) = 514  (1,1%); UDR-RPR = 11508 (24,65%); FN = 9121 (19,53%).

Au total  si l'on considre  les 2/3 des votes Žcologistes comme "de gauche" on obtient pour celle-ci: 18930 (40,54%). Pour la droite UDR-RPR (y compris: Chasseurs +Pieds-noirs+ Catal.Unit ): 15654 (33,53%),  et 9121 (19,53%) pour le FN.

Au deuxime tour, la droite  peut tre majoritaire avec l'apport d'une partie des voix du FN seulement (ˆ peine plus de 1/3, ce qui est tout ˆ fait rŽaliste si l'on se rŽfre aux donnŽes des cantonales). Une triangulaire avec maintien du candidat du FN ne para”t donc pas fatale au candidat de droite.

Ce simple rappel d'une Žlection de type comparable, plus politique que personnalisŽe, et ne datant que de l'annŽe prŽcŽdente, montre la situation critique du dŽputŽ sortant. Dans la premire simulation de la carte de France des lŽgislatives ("Le Point" N¡1062/23-29 janvier 1993) la circonscription est donnŽe comme perdue par H. SICRE, comme d'ailleurs pour P. ESTéVE , tous les deux PS.

Reste cependant ˆ savoir quels seront les candidats qui pourront se maintenir au second tour compte tenu de la "barre" des 12,5% des inscrits, soit: 8.764 voix minimales ! Dans ces conditions le nombre des candidats et les investitures psent d'un "poids" non nŽgligeable.

Ë la mi-janvier certains candidats sont connus.

Les Žcologistes des deux tendances (GŽnŽration Ecologie et Verts) prŽsenteront un candidat unique. Cette condition indispensable devrait leur assurer le plein des voix cumulŽes des deux mouvements.

L'UDR et le RPR soutiennent officiellement Jean-Claude MADRƒNAS le maire de Bages (prŽsident dŽpartemental du CDS). Jean RéDE (maire de Banyuls) qui vient d'tre rŽŽlu sous l'Žtiquette RPR au Conseil gŽnŽral, et n'a pas cachŽ sa volontŽ d'tre candidat ("L'IndŽpendant" du 14/11/92), n'a pas obtenu l'investiture de son parti (ce qui traduit, entre autre, le mode de rŽpartition des circonscriptions entre UDF et RPR sur le plan national, et son incidence dans le dŽpartement. Cf. "L'IndŽpendant" du 15/1/93). Il est vrai que le RPR, dŽjˆ souponnŽ de tendances hŽgŽmoniques, ne pouvait prŽsenter des candidats dans les quatre circonscriptions! Le problme est de savoir si les rŽpartitions ont ŽtŽ les meilleures, notamment dans la 4 me dans laquelle la personnalitŽ du maire de Bages est moins connue que celle du maire de Banyuls.

J. RéDE confirme sa candidature lors d'une rŽunion ˆ la salle Novelty ("L'IndŽpendant" et "Midi Libre" des 12/1/93 et 13/1/93) comme candidat gaulliste d'opposition nationale, mais en " congŽ de parti " (15), imposant ainsi une primaire non sans risque. En effet, si l'on estime le nombre des voix UDF-RPR ˆ 12000 (1er tour), la rgle des 12,5% impose pour le mieux placŽ de faire au moins 8764 voix, ce qui ne laisse plus pour le second que la diffŽrence, soit 3236 voix. Un tel Žcart  appara”t  difficile ˆ imaginer surtout pour un candidat disposant d'une investiture commune.

Un autre candidat "gaulliste" (un pur trouve toujours un plus pur qui l'Žpure !), un inconnu, sinon qu'il est le fils du cŽlbre aviateur de chasse de la France Libre Pierre CLOSTERMANN (il est vrai connu des seuls presque sexagŽnaires) (2), fait son apparition sous nos cieux, mais on peut se demander ce que ce parachutŽ  vient faire dans ce " Grand cirque". On apprend ainsi qu'il est le candidat officiel du . . . CNI, avec le soutien du RPR (parisien) et de . .  Pierre MESSMER et Michel DROIT ! Son ambition dŽclarŽe Žtant une implantation forte du RPR dans notre dŽpartement. RŽsultat prŽvisible Å 250 voix et encore . . . Il est vrai qu'avec l'investiture du CNI on pourrait lui ajouter encore 250 voix (total: 500).

Le PCF prŽsente son "permanent" Roland MONELLS (SecrŽtaire fŽdŽral) qui a ŽtŽ Žlu conseiller rŽgional l'annŽe prŽcŽdente.

Si l'on examine  le bilan  des abstentions pour toutes les lŽgislatives de 1945 ˆ 1989  (Cf. chapitre Synthse) la moyenne (pour les 1er tours ou ˆ 1 seul tour) est de 25,76; mais si l'on excepte les lŽgislatives exceptionnelles on obtient: 29,14%.

La moyenne des votes blancs  et nuls est de 2345. Un peu plus ŽlevŽe au 1er tour qu'au second.

 

Hypothses des voix obtenues au 1er tour pour les principales formations en se fondant sur les % des rŽgionales:

 

1/ Abstentions ˆ 25% et Nuls ˆ 3% des votants : ExprimŽs = 51.006

PCF = 5600; PS = 10655; Ecolo = 6636; Div.D = 3.259; UDR-RPR = 12573 (RéDE: 8382; MADRƒNAS: 4191); FN = 9962

Barre 12,5% : 8764 -----> 2 me tour: PS et FN

 

2/ Abstentions ˆ 29% et Nuls ˆ 3% : ExprimŽs = 48286

PCF = 5302; PS = 10070; Ecolo = 6282; Div.D = 3081; UDR-RPR = 11902 (RéDE: 7934; MADRƒNAS: 3968); FN = 9430

Barre --------> 2 me tour: PS et FN

 

3/ Abstentions ˆ 32% et Nuls ˆ 3% : ExprimŽs = 46246

PCF = 5078; PS = 9661; Ecolo = 6016; Div.D = 2950; UDR-RPR = 11399 (RéDE: 7599; MADRƒNAS: 3800); FN = 9.032

Barre --------> 2 me tour: PS et FN

 

4/ Abstentions ˆ 33% et Nuls ˆ 3% : ExprimŽs = 45.565

PCF = 5500; Catal. G = 650; Catal. U = 1200; Div. D = 2500; UDR-RPR = 11500; FN = 9500. D'o PS = 8215.

  Avec une rŽpartition au mieux 2/3 pour RéDE: 7666 voix et MADRƒNAS: 3.834 voix.

Barre --------> 2 me tour: FN et PS

 

5/ Abstentions ˆ 34% et Nuls ˆ 3% : ExprimŽs = 44.885

PCF = 5.000; Mouv. Cit.= 1000; Catal. = 1.500; Ecolo = 6500; CNI = 1500; UDF-RPR = 11500; FN = 9300. Reste 8585 voix pour le PS, ce qui para”t encore raisonnable

Barre --------> 2 me tour: FN et PS

 

Retenons ces deux dernires hypothses comme les plus probables. Dans cette hypothse, tous les candidats sont en dessous de la barre *.

* L'article L62 du code Žlectoral (disposition de la loi du 29/12/1966 ) stipule:

1/ Si un seul candidat obtient 12,5% des inscrits, le second candidat peut se maintenir.

2/ Si aucun candidat n'obtient 12,5% des inscrits, les deux candidats les mieux placŽs peuvent se maintenir, mais doivent conserver le mme supplŽant.

3/  Si l'un de ces deux candidats ne souhaite pas se maintenir, c'est alors le 3me mieux placŽ qui peut prendre sa place.    

 

Si l'on estime que les abstentions concernent moins les Žlecteurs de droite que de gauche (ceux du PS principalement et Divers), on obtiendrait aprs rŽajustement:

PCF = 5500-5100 (11,5%); Mouv. Citoyens = 400-250 (0,7); Ecolo = 6500-6100 (13,6%); Catal = 1500-1000 (2,7); UDR-RPR = 12000-11500 (25,4%) [RéDE: Å 6.500; MADRƒNAS: Å 4.500]; CNI = 400-250 (0,9); FN = 9500-9100 (20,1 %). Reste:  voix comprenant celles du PS et Divers droites (Chasse-Pche et Pieds-noirs = 2981), soit  10446 - 2.981 = 8615 voix pour le PS (18,6).

Barre  ---------> 2 me tour: FN  et PS

 

Mme si la rŽpartition des voix  entre RéDE et MADRƒNAS n'est pas dans la proportion 2/3 et 1/3, il appara”t difficile pour RéDE de devancer le FN et mme d'atteindre la barre fatidique des 8764 voix, mme avec l'hypothse haute de 12000 voix UDR-RPR et seulement 3500 voix pour MADRƒNAS, soit 8500 voix pour RéDE.

Le problme qui appara”t avec un taux d'abstention ˆ 34% est de dŽterminer lequel des deux candidats SICRE et RéDE sera devant l'autre.

On est en droit de penser que l'Žcart entre le PS et le candidat Žcologiste sera  faible, mais en faveur du premier. L'Žrosion certaine de l'Žlectorat sympathisant du PS sur le plan national  et les difficultŽs Žconomiques du dŽpartement, notamment en ce qui concerne le ch™mage des jeunes, laisse supposer un score ˆ la baisse. La limite infŽrieure pour SICRE para”t devoir se situer (au pire) vers 8500

La limite supŽrieure pour RéDE ne semble pas devoir dŽpasser (au mieux)  8500 voix.

Dans ces conditions le second tour devrait voir s'opposer FN et PS.

 

Toute "triangulaire" Žtant exclue, puisque seuls les deux mieux placŽs au 1er tour pourront se maintenir au second, la victoire de SICRE para”t assurŽe dans tous les cas de figure.

                         

La campagne Žlectorale :

 

Elle dŽbute rŽellement dans la circonscription  fin janvier avec la mise au point (sur les " i ": "L'IndŽpendant" du 27/1) de Jean MADRƒNAS candidat de l'UPF (UDF-RPR) et une prŽsentation de tous les candidats de cette formation  ("L'IndŽpendant", 3/2). Le supplŽant est E. CHILLON, maire de Montesquieu (commerant).

  Ë Perpignan, J. CHIRAC, venu soutenir les candidats, fustigera "les candidatures sauvages" de J.-P. ALDUY et de J. RéDE, jugeant que les ambitions personnelles ne doivent pas prŽvaloir sur les accords conclus nationalement entre l'UDF et le RPR ("L'IndŽpendant", 6/2). Dans son discours sera abordŽ le problme de l'indemnisation des rapatriŽs et des harkis, ainsi que le malaise agricole face ˆ la PAC et des accords du GATT entre Bruxelles et les USA, vis-ˆ-vis desquels le RPR ne se sent pas liŽ.

L'aprs-midi,  ˆ la sortie d'une rŽunion d'anciens combattants avec  Narcisse PLANAS ˆ la mairie d' Elne, MADRƒNAS est victime d'un grave attentat, sa voiture ayant ŽtŽ piŽgŽe par une bombe (trs sophistiquŽe) (3). Maire de Bages et en cours de son second mandat, MADRƒNAS, 47 ans, ingŽnieur ˆ l'EDF, pre de deux enfants, avait dŽjˆ ŽtŽ victime dans la nuit du 18/12 ˆ son domicile d'une bastonnade par deux individus en cagoule, ce qui avait nŽcessitŽ une hospitalisation. Cette prŽcŽdente affaire, sans mobile apparent, n'Žtait toujours pas Žclaircie.

Au cours d'un meeting du FN  ˆ Perpignan, J.-M. LE PEN souligne le climat de violence qui rgne en France et rappelle l'attentat dont fut victime de la mme manire l'un de ses candidats (F. DUPRAT) en 1978, ainsi que les douze explosions de Nice ces derniers temps. Jean-Claude MARTINEZ prend la succession de P. SERGENT (dŽcŽdŽ rŽcemment) " dans un dŽpartement o la magouille le dispute ˆ la corruption . . . il est temps de faire souffler un vent nouveau". Le FN se maintiendra partout o il le pourra au second tour, " sauf si certains hommes bŽnŽficient de notre estime, ou pour Žliminer certains personnages corrompus ou nŽfastes".

B. LALONDE se demande si tous ces attentats  le long du littoral mŽditerranŽen ne sont pas les premiers signes d'une prŽsence mafieuse.

Au plan national, le dŽbut de campagne ne se prŽsente pas sous les meilleures auspices pour le PS avec diverses affaires, soit Žconomiques comme le transfert de la sociŽtŽ Hoover de Dijon en Ecosse (ce qui en dit long sur "l'Europe sociale"), soit politiques avec la prescription des poursuites possibles en Haute cour de FABIUS, HERVƒ et DUFOIX (prescription Žvidente ds l'origine du point de vue strictement juridique), et le prt sans intŽrt  accordŽ par Roger-Patrice PELAT ˆ P. BƒRƒGOVOY ("Le Canard encha”nŽ" le 3/2, et "LibŽration" le 6/2).

La semaine avait d'ailleurs mal dŽbutŽ avec un sondage indiquant les Žcologistes au niveau du PS, puis par un article paru dans "France-soir" du 2/2 portant en manchette "Ch™mage la dŽferlante. Les licenciements prŽvus en 1993: la carte qui fait frŽmir". Texte qui rŽpond ˆ la dŽfense des " acquis sociaux " qui semble tre le seul programme du PS. La polŽmique engagŽe sur ce terrain par le PS contre la victoire probable de l'UPF conduit les leaders de droite ˆ prŽciser leurs intentions dans ce domaine. Le programme de l'UPF, fortement influencŽ par BALLADUR, est d'une prudence extrme dans ses propositions et dans les effets annoncŽs ˆ court terme (c'est-ˆ-dire avant les prŽsidentielles de 95).

Dans notre circonscription, o la liste des candidats n'est peut-tre  pas encore close, nous en sommes ("L'IndŽpendant", 11/2) ˆ neuf avec l'apparition d'un "catalaniste" de l'Esquerra Republicana (Jordi VERA) et  Jean-Pierre TAVERNIER soutenu par le Parti des travailleurs.

 

Mais c'est naturellement l'affaire MADRƒNAS qui fait l'objet de toutes les discussions sur le front de mer, les hypothses allant bon train, tout un chacun se dŽcouvre une vocation de "Navarro" (4).  Outre celle qui semble recueillir le plus d'adeptes, amplement dŽveloppŽe par la presse locale reprenant les propres dŽclarations de MADRƒNAS (l'aspect politico-financier et d'intimidation du candidat pour le faire renoncer ˆ se prŽsenter), il en est une autre qui n'est pas ŽvoquŽe concernant une forte saisie de drogue il y a quelques mois, justement dans la rŽgion de Bages (ˆ laquelle "L'IndŽpendant" ne fait pas allusion). Les calculs ont bien montrŽ que ce candidat avait bien peu de chances (c'est le cas de le dire) de l'emporter du fait de l'existence de primaire; alors ˆ qui profite le crime?, et le maintien de MADRƒNAS est-il encore concevable malgrŽ les  affirmations de l'intŽressŽ?

La confŽrence de presse ("L'IndŽpendant, 18/2) tenue depuis son lit d'h™pital par MADRƒNAS, sŽvrement protŽgŽ par la police, ne laisse aucune ambigu•tŽ sur les soupons du candidat visant le milieu politique et des affaires sur la C™te Vermeille. Ces dŽclarations seront amplement rŽpercutŽes par la presse nationale ("LibŽration", 18/2). Mais sans  apporter, du moins publiquement, d'ŽlŽments concrets.

Dans cette direction sera ŽvoquŽ les cas de la sociŽtŽ (SIADE PO) promoteur de Port-MŽry (projets d'amŽnagement de Paulilles) et la vente de la maison de retraite de Port-Vendres ˆ une sociŽtŽ anglaise: Holding Sandur Holidays ("El Punt",19/2).

Ces informations locales seront bient™t amplement relayŽes par la presse nationale ("Le Journal du Dimanche", 21/2; "Le Monde", 24/2 (5).

 

Le maire de Banyuls ne pouvait pas ne pas  rŽagir aux propos rŽitŽrŽs de MADRƒNAS, ce qu'il fera dans "l'IndŽpendant" du 18/2, puis lors d'une confŽrence de presse tenue au Conseil gŽnŽral ("L'IndŽpendant", 24/2; "Midi Libre", 24/2) dans laquelle il dŽclare tre victime de terrorisme intellectuel. Il parle de la possibilitŽ pour certains d'avoir cherchŽ ˆ brouiller les pistes et de dŽtourner l'attention du vŽritable motif de cet attentat. Un ultimatum est lancŽ par RéDE ˆ MADRƒNAS avant le 1er mars. Ultimatum d'ailleurs refusŽ, car sans objet d'aprs ce dernier.

Naturellement comme en pareil cas, lettres anonymes et vraies-fausses informations circulent, jusqu'ˆ Žvoquer de "mystŽrieuses rŽunions de loge maonnique du c™tŽ de GŽrone", rappelant un tract anonyme intitulŽ "L'Honneur des Catalans"  largement rŽpandu (au moins ˆ Banyuls et Sorde, N. de l'a). Sans doute d' ex-proches dŽus du maire de Banyuls.

 

Ë la date du 1er mars la lumire sur "l'affaire MADRƒNAS " semble ne plus devoir venir que de l'enqute judiciaire en cours. Elle ne peut pas ne pas avoir de consŽquences sur les rŽsultats du 1er tour. Quelles peuvent-elles tre:

1- Une certaine suspicion vis-ˆ-vis de RéDE (notamment par l'Žvocation dans la presse  de certaines personnes de son entourage politique, membre du RPR et ancien du SAC)

2- Le discrŽdit lancŽ par la victime MADRƒNAS sur de prŽtendu politico-affairisme de droite sur la C™te Vermeille, mais MADRƒNAS se montre "irresponsable" dans ses affirmations. Le manque de clartŽ de sa part et le fait qu'il ne peut pas ne pas conna”tre la cause de son attentat revient souvent dans les conversations (6). Les plaintes en diffamation du maire de Port-Vendres, comme de J.-C. MƒRY contre les "mŽdias" (qui n'ont fait que reprendre les dŽclarations de MADRƒNAS et les activitŽs tous azimuts des services de police judiciaire et fiscale), ne sont pas de nature ˆ renforcer sa candidature.

En conclusion: un Žcart moins important que prŽvu initialement entre RéDE et MADRƒNAS, un lŽger accroissement en faveur de CLOSTERMANN (malgrŽ son article dŽmagogique paru dans "L'IndŽpendant" du 20/2), enfin peut-tre quelques abstentions supplŽmentaires (renforcŽes par les querelles BARATE-ALDUY pre, et d'une manire plus gŽnŽrale les trop nombreuses "primaires" ˆ droite.

Ainsi les calculs prŽcŽdents paraissent devoir tre lŽgrement modifiŽs, mais non fondamentalement malgrŽ les ŽvŽnements survenus depuis la fin janvier.

 

Les candidats dŽfinitivement dŽclarŽs sont au nombre de onze :

 

1- Pour l'Alliance des Franais pour le progrs: Henri SICRE, maire de CŽret, conseiller gŽnŽral et dŽputŽ sortant, avec comme supplŽant RenŽ OLIVE, maire de Thuir et conseiller gŽnŽral. [n'ayons pas peur des mots, en fait le PS ! N. de l'a.]

2- Pour l'ERC (Esquerra Republicana de Catalunya): Jordi VERA, supplŽant Univers BERTRANA.

3- Pour l'Entente des Ecologistes (Les Verts & GŽnŽration Ecologie): le docteur Michel PARRAT et sa supplŽante Edwige PIA.

4- Pour  l'Union pour la France (UDF-RPR): Jean MADRƒNAS, maire de Bages et son supplŽant Edouard CHILLON, maire de Montesquieu des Alberes.

5- Jean RéDE, maire de Banyuls, Vice-PrŽsident du Conseil gŽnŽral et son supplŽant Christian GALY, viticulteur ˆ Bages, membre de la Chambre d'Agriculture et du C.D.J..A.

6- Pour le CNI: Jacques CLOSTERMANN, pilote ˆ Air-Inter et son supplŽant Jean-Michel BARLET, conseiller municipal de CŽret.

7- Soutenu par le Parti des Travailleurs: Jean-Pierre TAVERNIER, maire adjoint d'Oms, et sa supplŽante Emma DIAZ DE BEGAR.

8- Pour l'Union Nationale Ecologistes (Parti Pour la DŽfense des Animaux et le Mouvement Universaliste): Madeleine VERDIER, vendeuse, responsable d'associations, et sa supplŽante Alice SAUVE, retraitŽe

9- Pour le PCF: Roland MONELLS, SecrŽtaire fŽdŽral, conseiller rŽgional, et son supplŽant Jacques MAJESTER, cadre PTT.

10- Pour la LCR: Bernard CHOLET, Militant syndical SNCF et son supplŽant Antoine BERNABEU, Agent commercial, ex-militant du PCF.

11- Pour le FN: GŽrard MONTERRAT, ingŽnieur agronome, horticulteur ˆ Elne, conseiller rŽgional.

 

La campagne, au demeurant fort calme (enfin !), consiste principalement en sŽries d'articles dans "L'IndŽpendant" et en tournŽes des marchŽs. Peu de public lors des rŽunions, comme par exemple ˆ Banyuls o la venue de R. MONELLS ˆ la salle Novelty n'avait attirŽ qu'un auditeur . . . moi ! Pas beaucoup plus ˆ CŽret pour le candidat de l'entente des Žcologistes M. PARRAT ("L'IndŽpendant, 13/3).  Davantage de public pour RéDE lors d'un repas ˆ base des traditionnelles "boles de picoulats" le 14 mars sous un chapiteau (environ 700 personnes venant des diverses communes du canton et d'ailleurs). Peu de tracts dans les bo”tes aux lettres.

On notera que  la presse nationale Žvoquera le cas MADRƒNAS, qui figurera en couverture de "L'Express" (4/3) et du "Point" (N¡1069, 13-19/3), et lui donnera (aprs simulation) autant de chance d'tre Žlu qu'ˆ SICRE.

 

RŽsultats (1er tour):

                          Banyuls                   Circonscription                      MŽtropole

Inscrits:           3853 (-33/92)            71376 (+1265/92)         37795633

Abst:                 965 (25%)                22105 (30,96%)                    30,69%

Votants:          2888 (75%)                49271 (69,04 -)                     69,30  -

Nuls:                 112 (  3,9%)               3085 (  6,26-)                         5,29  -

ExprimŽs:       2776 (72,05%)            46186 (64,71-)                      65,64 -

 

VERA:                 28 (  1,0 %)                753 (  1,63 -)                        

CHOLET:            13 (  0,5  -)                 350 (  0,76 -)                        

TAVERNIER:     18 (  0,7 - )                 558 ( 1,21 -)                         

MONELLS:         67 (  6,0 - )               4860 (10,52 - )                       

SICRE:              471 (17,0 -)             11062 (23,95 -)                     

PARRAT:          144 (  5,2 -)                3061 (  6,63 -)                         

VERDIER:          54 (  1,9 -)                1299 (  2,81 -)                           

RéDE:             1424 (  51,3 -)               5952 (12,89 -)                         

MADRENAS:     186 (13,1 -)              6180 (13,38 -)                      

CLOSTERMANN: 72 (2,6 -)               4441 (9,62 -)                           

MONTERRAT:                                     199 (7,2 -)     7670 (16,61 -)                       

 

MŽtropole: RŽgionalistes: 0,06% S.E.; Extr-G: 2,38% S.E. (LCR: 1,69%); PCF: 9,14% S.E.; Les Verts: 7,8% S.E.; PS + MRG: 19,24% S.E.; Divers Ecol.: 2,56% S.E.; Divers Droite: 4,34%; UPF: 39,62% [RPR: 19,69%;  UDF: 18,84%]; FN: 12,69% S.E

 

Remarques:

 

1- Les abstentions sont naturellement infŽrieures ˆ Banyuls, par rapport ˆ la circonscription et ˆ la mŽtropole, du fait de la prŽsence du maire de la commune dans la compŽtition. Elles sont du mme ordre que lors des rŽgionales de 1992 dans la circonscription (+1,6%).

Le nombre des inscrits ˆ Banyuls est en lŽgre diminution du fait d'une rŽvision des listes et des radiations qui s'ensuivirent (-33/1992). On remarque que les abstentions sont supŽrieures ˆ celles des cantonales (1er tour) de +147 Žlecteurs, et des rŽgionales de +93 Žlecteurs.

Les votes blancs et nuls sont lŽgrement supŽrieurs ˆ ceux de 1992 (+0,28% pour la circonscription). A Banyuls ils se situent entre les cantonales et les rŽgionales (85,112,124)

Les bulletins exprimŽs sont sensiblement identiques dans la circonscription entre les deux Žlections, bien que lŽgrement infŽrieurs pour ces lŽgislatives (-507/ 92 ou -1,9%), alors que le nombre des inscrits s'est accrž de +1265. La barre des 12,5% sera donc de 8922.

Observons que l'on se situait dans la situation prŽvisionnelle 3 indiquŽe ci-dessus.

 

2- Le dŽputŽ sortant H. SICRE amŽliore le score du PS par rapport aux rŽgionales (+1308 voix / 92), mais perd nŽanmoins 7359 voix par rapport aux lŽgislatives de 1988 (-17,26%). Avec 23,95%/ExprimŽs l'Žrosion est moindre que pour le PS au plan national, ce qui lui permet de dŽpasser la barre des 12,5% de 2140 voix.

Nous estimions ˆ 8615 voix son score, soit une erreur de 2447 voix que l'on retrouve sans doute presque en totalitŽ dans le "dŽficit" des Žcologistes. Il est ainsi devant le FN qui ne rŽalise pas non plus son score des RŽgionales. La conjonction de ces deux "dŽficits" explique son classement en tte.

A Banyuls, il fait mieux que lors des cantonales et rŽgionales (400,412,471) mais est naturellement loin de retrouver son score du 1er tour de 1988 (-521 voix).

On constate une perte de plus de la moitiŽ de l'Žlectorat socialiste en 5 ans d'exercice du pouvoir! La personne du dŽputŽ n'est cependant pas directement en cause, ce qui explique qu'il rŽalise un meilleur pourcentage que son parti. 

 

3- Les Žcologistes (pris au sens large) sont en net recul dans la circonscription par rapport aux rŽgionales de 92 (-1696 voix, soit -3,52%). Ils font un score infŽrieur ˆ celui de la mŽtropole (-0,92%). Ils sont cependant en progrs par rapport aux lŽgislatives de 1988 (+1666 voix), passant de 6,02% ˆ 9,44% (+3,42%) dans l'ensemble de la circonscription.

Nos prŽvisions ne sont pas respectŽes de -1940 voix,  laissant supposer un vote pour le candidat du PS, au moins en partie.

A Banyuls leur score, faible en 1988 (132 voix), progressait aux Cantonales (426 voix) et aux RŽgionales (515 voix), pour s'effondrer ˆ ces LŽgislatives (198 voix). La campagne du candidat  de "l'Entente" n'a pas ŽtŽ ˆ la hauteur des circonstances (non-prŽsence manifeste sur le terrain, action faible, sinon nulle, des membres locaux de son mouvement, etc.).

 

4- Le PCF perd des voix par rapport aux cantonales de 92 (-661 voix, -1,83%) et aux RŽgionales (-265 voix, -0,45%). Mais contrairement aux Žlections prŽcŽdentes les deux nouveaux candidats d'extrme gauche font 908 voix.

Par rapport ˆ la mŽtropole, son score est de peu supŽrieur  (+1,38%). Il est lŽgrement infŽrieur ˆ nos prŽvisions de prs de Å 1000 voix dans la circonscription.

A Banyuls il rŽgresse par rapport ˆ 1988 (-53 voix). Cette Žrosion lente et continuelle d'Žlection en Žlection, alors que le nombre des inscrits s'accro”t, para”t inexorable.

 

5- MADRƒNAS ne peut rŽaliser les 39,62% obtenu par l'UPF au plan national  (-26,24%) du fait des deux candidats "sauvages" qui obtiennent 22,51%. Sans leur prŽsence, il aurait pu prŽtendre ˆ un total de 16573 voix, le plaant largement en tte des candidats. Son Žlection Žtant assurŽe au second tour! Mais comme chacun sait la discipline politique n'est pas la vertu la mieux partagŽe dans ce dŽpartement . . . sans distinction d'Žtiquette depuis (dŽjˆ) les LŽgislatives de 1936! o un communiste dissident s'Žtait prŽsentŽ.

Nos prŽvisions (dŽbut janvier, bien avant l'attentat) ne lui accordaient gure plus de 5000 voix, d'o une erreur de -1180 voix (mais le nombre des inscrits est en augmentation par rapport ˆ 1992). Son accident et son courage personnel ont juste ŽquilibrŽ son potentiel dž ˆ son investiture UPF, par rapport ˆ ses dŽclarations intempestives et ˆ une certaine suspicion. A Banyuls il est largement derrire RéDE,  ne ralliant gure que les opposants UDF ˆ la candidature de ce dernier. La comparaison avec les Cantonales est significative ˆ ce sujet (220 voix ˆ VILA et 186 ˆ MADRƒNAS).

 

6- RéDE  en congŽ de parti du RPR, mais soutenu par de nombreux militants, fait un score honorable: 51,3% dans sa commune (mais mieux que le docteur AndrŽ PARCƒ en 1956, maire de Banyuls, avec 44,04%) et 12,89% dans l'ensemble de la circonscription. MalgrŽ une campagne prŽcoce et active, il appara”t la seconde victime (politique s'entend) des ŽvŽnements dramatiques ŽvoquŽs ci-dessus et rapportŽs par l'ensemble d'une presse locale et nationale hostile ˆ son Žgard, et dans certains cas ˆ la limite de la dŽcence (et c'est un euphŽmisme !), mais il est vrai exploitant des propos (scandaleux ˆ mon sens N. de l'a) de son concurrent MADRƒNAS.

Si RéDE pouvait espŽrer tre en tte des candidats de l'opposition dans des conditions normales de campagne, il ne para”t pas assurŽ (et depuis dŽcembre) qu'il aurait pu dŽpasser le score du Front National. La partie Žtait cependant ˆ coup sžr jouable. Une primaire hautement souhaitŽe par le candidat aurait pu tre accordŽe par les instances nationales RPR-UDF. Mais celles-ci ne pouvaient entŽriner trop d'exceptions ˆ la rgle de candidature commune, plus que souhaitŽe par l'Žlectorat de droite.

Son score ˆ Banyuls est bien supŽrieur ˆ celui du candidat unique de l'URC (RPR-UDF) en 1988: + 586 voix; il ne retrouve pas cependant toutes ses voix des Cantonales: - 202, en raison sans doute ˆ des abstentionnistes.

 

7- Qu'est venu faire l'honorable CLOSTERMANN dans ce jeu de quilles? Son rŽsultat Žtonne quelque peu. Qui conna”t le CNI ici? et comment prŽtendre revendiquer en mme temps un label de RPR militant et tre intronisŽ par les instances parisiennes dans cette circonscription ("L'IndŽpendant", 24/3 & 25/3)? Parti de 500 ˆ 1000 voix en dŽbut de campagne (militaires ˆ la retraite, commerants ou entrepreneurs, et archŽo-gaullistes?), on ne peut expliquer un total de 4441 voix que par l'effet de dŽflagration de la bombe (stricto sensu ), et plus indirectement de l'accolade de C. PASQUA lors de son meeting ˆ Perpignan, et son exploitation par l'intŽressŽ lui-mme ("L'IndŽpendant, 4 et 5/3). Il a sans doute bŽnŽficiŽ Žgalement d'une partie du vote des diverses droites quelque peu dŽsorientŽes et estimŽes ˆ 3000 voix .

Ë Banyuls la discipline RPR n'a pas jouŽ en sa faveur, et il rŽalise le pourcentage qu'il aurait en partie fait sur l'ensemble de la circonscription si RéDE avait pu disputer des primaires avec le seul label RPR.

 

En somme le RPR jouait placŽ sur trois candidats potentiels: l'investi officiel MADRƒNAS, le "en congŽ de parti" RéDE et le "sous-marin" CLOSTERMANN. Situation cocasse mais non originale dans notre dŽpartement, o des exemples peuvent tre citŽs ˆ gauche dans le passŽ (comme le cas de la dŽfaite de SOUM en 1988 gr‰ce ˆ la prŽsence d'un concurrent du mme parti!) (7). Il est facile de calculer qu'un seul de ces trois candidats aurait obtenu un score de 16 573 voix assurant ˆ coup sžr son Žlection au second tour. Dans ces conditions, il ne fallait pas tre devin pour pronostiquer leur auto-Žlimination compte tenu de la barre des 12,5% (8922 voix) pour pouvoir se maintenir au second tour.

Que se serait-il passŽ sans la sinistre mŽsaventure advenue ˆ MADRƒNAS ?

Si l'on envisage un dŽroulement de campagne "normal", on peut faire les hypothses raisonnables suivantes: CLOSTERMANN ²  2000 voix, MADRƒNAS Å 6000 voix, RéDE Å 8500.

Compte tenu du relatif "mauvais" score du FN, RéDE se retrouvait second derrire SICRE, et avait dans ces conditions toutes les chances de l'emporter au second tour! Qui oserait prŽtendre que la partie n'Žtait pas jouable fin janvier. C'est du moins ce dont J. Rde Žtait convaincu.

 

8- Le Front National ne rŽalise pas le score prŽvu initialement, et perd par rapport aux RŽgionales -1451 voix (-2,92%) sur l'ensemble de la circonscription, o l'on observe cependant un pourcentage supŽrieur ˆ celui de la mŽtropole (+3,92%). Ceci est traditionnel dans de nombreuses villes mŽditerranŽennes (conjonction d'une insŽcuritŽ grandissante et de la prŽsence d'ex pieds-noirs). Il progresse en voix dans le canton de la C™te Vermeille: +195 (+3,85%) par rapport aux Cantonales, mais en perd beaucoup dans le mme canton par rapport aux RŽgionales  -534 (-6,11%). La nature des deux scrutins explique cette divergence: la personnalisation locale l'emportant sur le rŽflexe de parti. Un peu moins de la moitiŽ de l'Žlectorat du FN est disciplinŽe dans le canton.

Contrairement ˆ nos prŽvisions, le FN ne passe pas la barre des 12,5% ˆ 1252 voix prs. Tout laisse supposer que certains de ces Žlecteurs ont votŽ "plus utile" en se portant directement sur l'un des candidats de droite (sans doute RéDE). Il n'a ŽchappŽ non plus  ˆ personne que le candidat du FN n'Žtait pas un foudre de guerre ("L'IndŽpendant", 17/3), et a menŽ une campagne "pŽpre" qui contraste avec le style de son leader national. Il aurait pu offrir quelques roses de sa production aux Žlectrices sur les marchŽs. Ses Žcrits n'Žtaient pas non plus d'une trs grande originalitŽ.

Ë Banyuls, il progresse modestement par rapport aux Cantonales (+55) mais est l'un des trs rares candidats ˆ reculer par rapport aux LŽgislatives de 1988 (-82 voix). Il est encore plus en recul par rapport aux RŽgionales (-242 voix).

 

Les prŽvisions initiales rŽalisŽes trois mois avant l'Žlection (sans avoir connaissance du nombre rŽel des inscrits) montrent une estimation trs correcte au niveau des bulletins exprimŽs: Å 46 000 , et une rŽpartition des voix entre les candidats avec  une erreur moyenne de 1812 voix, soit de 2,5% par rapport aux inscrits, et 3,92% par rapport aux exprimŽs. En ce qui concerne le total des droites (FN exclu) il est ˆ - 2224 voix prs.

Les Žcarts par rapport aux prŽvisions sont dans l'ordre dŽcroissant: CLOSTERMANN: -4000, SICRE: - 2447, ƒcologistes: -1940, MADRƒNAS: -1680, FN: -1630, RéDE: - 548, PCF: - 440. Les autres candidats ne sont pas pris en compte.

Il est probable que ces Žcarts mesurent les effets de la campagne sur les plans national (Žcologistes) et local (candidats de droite et FN), alors que SICRE subit une Žrosion normale.

Le second tour qui voit s'opposer SICRE au FN. Le premier ne peut mathŽmatiquement perdre son sige du fait d'un apport des autres candidats de gauche, d'une grande partie des Žcologistes et de la droite modŽrŽe (mme sans enthousiasme) plus quelques abstentionnistes du 1er tour (Å 22 500). Le FN progressera sensiblement en retrouvant les voix des rŽgionales et d'une partie de la droite (plus de 1/3) soit Å 16 000.  Il y aurait donc Å 38500 bulletins exprimŽs soit 54%; 36% d'abstentions et Å 10% blancs et nuls. D'o SICRE Å 58,45% et MONTERRAT Å 41,55%.

Dans leurs remerciements aux Žlecteurs, les divers candidats ŽliminŽs au 1er tour appellent soit ˆ voter pour SICRE (Entente des Žcologistes, PCF, B. CHOLET), soit ne recommandent rien comme  Lutte ouvrire et la LCR, dont J.-P. TAVERNIER, le CNI), soit conseillent de se rendre malgrŽ tout (. . . malgrŽ les candidats restants) aux urnes (Unitat Catalana, J. MADRƒNAS) (8), soit resteront silencieux comme RéDE et CLOSTERMANN) (bien que son supplŽant appelle nettement ˆ voter contre SICRE , donc pour. . . , il est vrai qu'il est conseiller municipal de CŽret ("L'IndŽpendant", 29/3) ce qui ne constitue cependant pas une excuse.

 

Au plan national, la dŽroute du PS, baptisŽ avant les Žlections Alliance des Franais pour le progrs (tout un symbole) n'est une surprise pour personne. Ni le chef du parti L. FABIUS, ni le Premier ministre P. BƒRƒGOVOY, quelque peu discrŽditŽs ne sont en mesure de conduire une campagne dynamique et d'ailleurs sans perspective d'avenir (d'autant que MITTERRAND est dŽvaluŽ dans les sondages É et fataliste devant les ŽvŽnements). Toujours le mme slogan: votez pour nous puisque les autres sont pires!  Ainsi la droite gagne par dŽfaut, mme si elle ne gagne pas rŽellement en voix. Ses leaders se montrent toutefois prudents et se retiennent (difficilement) de tout triomphalisme prŽcoce, se souvenant sans doute de la cruelle dŽconvenue de 1967 (puisque aprs un 1er tour trs favorable, le chant de victoire entamŽ trop t™t,  s'Žtait terminŽ  au second par une avance d'un seul sige, gr‰ce ˆ celui de Wallis et Futuna!). Mais cette fois ci rien ˆ craindre, la seule question Žtant de savoir si la future majoritŽ emportera 450 ou 500 siges, et quels seront les "ŽlŽphants" du PS qui rejoindront le cimetire du mme nom.

 

RŽsultats (2 me tour):

                               Banyuls                          Circonscription           MŽtropole

Inscrits:             3851                                               71370                         32.961.307

Abst:                 1312 (34,06%)                    21251 (29,78%)         (32,24 % )     

Votants:             2539 (65,93 -)                     50119 (70,22  -)         (67,75   - )     

Nuls:                   297 (11,7   -)                       6267 (12,50  -)         (  9,04   - )       

S. Expr:             2242 (58,22 -)                     43852 (61,44  -)         (61,09   - )

 

SICRE:              1282 (57,18-) (4)     25125 (57,29 -)              

MONTERRAT:                                               960 (42,82-)           18727 (42,71 -)                

 

MŽtropole: PS : 31,24 %; FN : 5,78 %

 

Remarques :

 

1- Les abstentions  sont cette fois supŽrieures ˆ Banyuls par rapport ˆ la circonscription du fait de l'Žlimination de son maire au second tour (+9,06%). Aux 763 inscrits qui ne se sont dŽplacŽs ˆ aucun des deux tours, il convient d'ajouter 542 Žlecteurs qui ne sont pas revenus, alors que 199 abstentionnistes du 1er tour se sont dŽplacŽs pour voter.

Comme il est traditionnel les abstentions sont globalement infŽrieures au second tour par rapport au premier si l'on considre l'ensemble de la circonscription (-1,18%), et cela malgrŽ la caractŽristique des candidats en prŽsence (PS-FN). Mais elles sont supŽrieures pour la mŽtropole de +1,55%. 

Il y a en fait moins d'abstentions que dans nos prŽvisions initiales (-6,22%) pour la circonscription. Il sera intŽressant de mesurer l'ampleur du "chassŽ-croisŽ" des abstentionnistes entre les deux tours (Cela nŽcessite nŽanmoins un examen des cahiers d'Žmargements (9).

Le calcul  des %  obtenus pour les deux candidats n'est cependant pas affectŽ et demeure tout ˆ fait correct. Mais il n'en demeure pas moins que l'estimation du nombre des bulletins exprimŽs reste dans ce domaine l'ŽlŽment essentiel de toute bonne prŽvision Žlectorale. 

 

Les votes blancs ou nuls sont en forte augmentation (cela Žtait prŽvisible) de +7,8% ˆ Banyuls, + 6,24% pour la circonscription et + 3,75% en MŽtropole.

Un examen de ces bulletins ˆ Banyuls rŽvle dans la majoritŽ des cas des enveloppes vides, avec des papiers blancs ou des bulletins dŽchirŽs, un mŽlange des bulletins des deux candidats, de trs rares bulletins au nom de RéDE (10),  et trs exceptionnellement des bulletins avec commentaires (comme par exemple l'un Žcrit en catalan signŽ "La Fina de l'Eularia" (11), un autre avec la mention sur un bulletin de SICRE: Alliance des Franais pour le progrs remplacŽ par: Parti Socialiste, enfin un bulletin trs ŽlaborŽ, avec caricature grossire et commentaire du mme ordre concernant l'un des candidats du 1er tour).

 

2- SICRE progresse de + 811 voix ˆ Banyuls, et de +14 063 dans la circonscription.

ThŽoriquement il pouvait compter  ˆ Banyuls sur un report de 324 voix (plus difficile d'ajouter ˆ coup sžr  les 100 voix (VERA+TAVERNIER+VERDIER). Si l'on estime ˆ 354 voix les reports, il y aurait 457 abstentionnistes du 1er tour en renfort. On observe que ce ne peut tre le cas puisqu'il n'y a eu que 199 abstentionnistes du 1er tour en renfort au second, il prend donc sans doute une grande partie des voix de MADRéNAS et la presque totalitŽ des voix de "gauche". Si les reports sont presque parfaits, il reste 387 voix ˆ trouver soit: 199 + 186 = 385 (hypothse vŽrifiŽe)

Dans la circonscription, il pouvait compter sur un report de +8281 voix (CHOLET+PCF+Ecolo) et peut-tre une partie (VERA+TAVERNIER+VERDIER = 2610 voix), soit un total de Å 9600 voix, reste donc 4463 abstentionnistes du 1er tour qui se serait mobilisŽ en sa faveur (soit 6,25% des inscrits).

  Il est rŽŽlu avec - 0,74% des S. ExprimŽs par rapport ˆ 1988, et une perte de 2411 voix. Notons que le nombre des inscrits est en augmentation dans la circonscription de + 4321 Žlecteurs / 1988.

 

3 - MONTERRAT progresse ˆ Banyuls de +761 voix, et dans la circonscription de +11057 voix. A Banyuls il gagne 45,2% de l'Žlectorat des trois autres candidats de droite si l'on suppose un apport quasi nul d'abstentionnistes du 1er tour; dans cette hypothse il gagne 66,72% de cet Žlectorat dans la circonscription (ce qui para”t surprenant). il gagne en fait une trs grande partie des votants pour RéDE au 1er tour: 1424 - 542 = 882 voix disponibles au second tour pour MONTERRRAT (si l'on suppose que les 542 votants du 1er tour qui ne sont pas revenus au second Žtaient principalement des Žlecteurs pour RéDE) 

Notons qu'ˆ Port-Vendres il progresse de + 625 voix (RéDE + MADRƒNAS + CLOSTERMANN = 1043) soit 59,92% de cet Žlectorat.  A Elne la progression est de +696  voix (842 pour les 3 autres candidats), soit 82,66%!  A Collioure + 550 (687 pour les 3 autres) soit 80%. Ë Argels (o le maire est socialiste) + 961 (1298) soit 74%. Mais ˆ Coustouges + 4 (15) soit 28,6%. Dans de nombreuses communes, il dŽpasse son concurrent: Saint-AndrŽ, St Genis-des-Fontaines, Sorde.

Il appara”t, ˆ l'Žvidence, qu'un trs fort pourcentage de l'Žlectorat de la droite modŽrŽe n'a pas hŽsitŽ ˆ se reporter sur le candidat du FN. Ce phŽnomne ne sera pas sans rŽpercussion lors des prochaines municipales en 1995.

 

  Au plan national  les rŽsultats sont sans surprise: avec 485 dŽputŽs sur 577 (207 UDF + 242 RPR + 35 Div.D +1 CNI) la droite remporte, gr‰ce au mode de scrutin majoritaire, une victoire historique (12). Le PCF  avec 24 dŽputŽs (- 3/ 1988)  Žvite de se retrouver sans groupe parlementaire. Le PS avec 53 dŽputŽs (- 205/ 1988) dispose du nombre nŽcessaire pour pouvoir dŽposer une motion de censure. Le MRG (dont Bernard TAPIE inscrit ˆ cette formation juste avant le scrutin et Žlu dans une triangulaire gr‰ce au maintien du FN) obtient 6 dŽputŽs (- 4/ 1988), et  MajoritŽ prŽsidentielle 8 dŽputŽs (-6 / 1988). 1 Divers.

Ni les Žcologistes, ni le FN  (-1/ 1988: Mme STIRBOIS ˆ Dreux) n'obtiennent de siges.

Si BƒRƒGOVOY (13) et FABIUS sont rŽŽlus, ROCARD et JOSPIN  sont battus (14). Les causes de cette dŽroute annoncŽe depuis des mois sont l'accroissement du ch™mage (3 millions au 1er avril), l'insŽcuritŽ grandissante et gŽnŽralisŽe, les contraintes de la politique europŽenne (d'o une dŽrŽglementation nationale), des taux d'intŽrt trop ŽlevŽs, une taxation sur le capital insuffisante, la loi d'amnistie,  quelques affaires financires et l'affaire du sang contaminŽ. Sans compter le dŽplorable Congrs de Rennes du PS et les deux leaders naturels de la campagne eux-mmes atteints. Enfin une non-rŽforme du mode de scrutin (par exemple de type mixte avec une part de proportionnelle). Une accrŽtion critique explosive comme l'expliquera trs bien Claude ALLéGRE (15). L'ampleur du recul est gŽnŽrale dans toute la France dŽmontrant ˆ l'Žvidence que c'est une politique globale et un parti, voire la majoritŽ prŽsidentielle, qui sont sanctionnŽs par l'Žlectorat de gauche (16).

  Cette situation n'est pas sans poser un grave problme existentiel au PS, comme l'avait dŽjˆ annoncŽ ROCARD entre les deux tours avec son dŽtonnant "Big Bang", apprŽciŽ diversement par certains (FABIUS). Le PS confond depuis trop longtemps (avant 1981) tendances et nuances. Qu'y a-t-il de commun entre ceux qui ont encore quelques conceptions "marxistes" de l'histoire (CHEVéNEMENT?) et les tendances social-dŽmocrates de ROCARD et FABIUS, encore compliquŽes par des envies de prŽsidentielles!  Ë leur dŽcharge, le "contr™le" des multinationales et des mouvements de capitaux, comme du commerce extŽrieur ne sont pas aisŽs. Tant que le salaire d'un  Franais Žgale celui de soixante-dix Asiatiques, il y a peu de solutions pour combiner plein emploi et non-rŽcession. Y a-t-il une alternative (ˆ court terme) entre les deux internationales que sont "libŽralisme" et "trotskisme" ? ou une sorte de pasqualo-sŽguinisme (rŽminiscence du "gaullisme" ?), ou une rŽelle social-dŽmocratie ˆ dŽfinir clairement ?

La future Žlection europŽenne  de 1994 va-t-elle voir se substituer ˆ l'ancien clivage gauche-droite, celui de pro- et anti-maastrichien (il s'agit, naturellement, plus du contenu social et de la prŽfŽrence communautaire des accords, que du principe de l'union europŽenne lui-mme), c'est du moins la piste de rŽflexion qu'indique Emmanuel TODD (cf. "Le Nouvel Observateur", N¡1482, 1-7/4).  

 

Les Žcologistes ont ŽtŽ pratiquement tous ŽliminŽs ds le 1er tour, ˆ l'exception de deux femmes D. VOYNET (Jura) et C. BARTHET (Haut-Rhin) battues au second tour, avec respectivement 46,13%  et 44,32% des S.E. Ces rŽsultats dŽmontrent toutefois que les reports des voix de gauche se sont bien rŽalisŽs en leur faveur.

Leur relatif mŽdiocre rŽsultat au 1er tour (avec tout de mme prs de 2 millions 756 000 voix) est imputable, sans doute en grande partie, au mode de scrutin qui a conduit des Žlecteurs ˆ voter "utile" (par exemple dans notre circonscription), et au fait d'une organisation moindre sur le terrain. Lors de leur autocritique post-Žlectorale, ils incrimineront le principe du ni-ni (pas de choix entre la gauche et la droite, mais dŽfense par A. WAECHTER d'une ligne autonome), et les critiques discourtoises ˆ l'Žgard du gouvernement dont B. LALONDE a fait partie, sans parler d'un certain vedettariat de D. VOYNET (sans doute injustement, mais peu en accord avec la sensibilitŽ du militant Žcolo). L'Žcologie justifie-t-elle l'existence d'un grand Parti ? Si pour la tendance des "Verts" cette position est dŽfendable, pour d'autres  de la tendance "G.E." (LALONDE), et sans doute une part non nŽgligeable d'ex-Žlecteurs du PS, il n'en est pas de mme. Les problmes de l'environnement, comme d'ailleurs ceux de la sŽcuritŽ publique ou de la formation professionnelle, relvent de la politique globale propre ˆ la philosophie politique de chacune des grandes formations. Ainsi nous avanons l'hypothse que les rŽsultats obtenus par les Žcologistes seront toujours meilleurs lors d'Žlections "intermŽdiaires" (RŽgionales, EuropŽennes), ou d'affirmation de principe (PrŽsidentielles), que lors d'Žlections de "gouvernement" (Municipales, LŽgislatives).    

 

Aucune surprise dans le choix du Premier ministre de la seconde cohabitation avec Edouard BALLADUR (RPR proche de CHIRAC), qui dans l'attente de sa nomination par MITTERRAND, avait rŽdigŽ dans cette perspective un " Dictionnaire de la rŽforme" (ˆ ne pas confondre avec la parution ˆ la mme Žpoque d'un "Dictionnaire des girouettes", politiques s'entend !) (17). Question ˆ 1 franc: qu'est-ce qui diffŽrencie BƒRƒGOVOY de BALLADUR. RŽponse: un franc fort et un fort franc encha”nŽ au mark.

 

Notes annexes:

(1) Cf. "France soir" du 19/2/1993. Sur France 3, MITTERRAND contre l'appel de son ancien Premier ministre.

(2) Pierre  CLOSTERMANN: Le grand cirque. (1948). Feux du ciel. (1951). Edit. Flammarion (3) Ds l'annonce de l'attentat ˆ la radio, Paul GARRIDOU a pressenti l'instigateur de ce crime (comm. ˆ l'auteur).

(4) SŽrie de la tŽlŽvision qui a rendu cŽlbre le comŽdien Roger HANIN (beau-frre de MITTERRAND) alias commissaire Navarro, et dont les Žpisodes ont souvent une connotation sociologique.

(5) Si sur le fond l'article n'apporte aucun ŽlŽment nouveau par rapport ˆ la presse locale, il rappelle l'affaire du dŽputŽ FARRAN (qui ne se reprŽsente pas). Mais c'est surtout la forme qui surprend de la part de ce journal d'habitude plus rŽservŽ dans son mode d'expression.

(6) Au " CafŽ du commerce" on Žvoque que les propos tenus par MADRƒNAS ne seraient pas Žtrangers ˆ une simple question d'indemnisation par les Assurances. En effet comme il ne s'agit pas d'un accident du travail, ni d'un attentat terroriste prouvŽ, qui va payer une invalidation dŽsormais ˆ vie, et sur quel barme ?

(7) DŽjˆ, lors des municipales des 10 et 17 mars 1959 ˆ Perpignan o trois listes, dirigŽes chacune par un socialiste (SFIO ou dissident), se sont affrontŽes! et virent la victoire de Paul ALDUY (membre il est vrai du comitŽ constitutionnel en charge de l'Žlaboration de la Constitution de la Ve RŽpublique) toujours maire de cette ville ˆ cette date. Cf. Daniel LIGOU: Histoire du socialisme en France (1871-1961). Edit. PUF (1962).

(8) MADRƒNAS dŽposera un recours "conservatoire" du fait que l'attentat, dont il a ŽtŽ victime, a faussŽ le dŽroulement de la campagne. Ce cas, semble-t-il unique, (gŽnŽralement les mauvais coups, sinon les morts, sont entre les colleurs d'affiches rivaux), n'est pas prŽvu dans les dŽcisions que peut prendre le Conseil constitutionnel (cf. "L'IndŽpendant" du 21/4/93)

Aprs de longues et minutieuses enqutes "tous azimuts" comme cela a ŽtŽ ŽvoquŽ, quatre suspects seront arrtŽs, les deux hommes qui ont rŽalisŽ l'attentat, et le ou les commanditaires supposŽs, dont l'un n'est autre que Jean XATARD, candidat ˆ la candidature, ŽvincŽ au profit de MADRƒNAS (Cf. "L'IndŽpendant" des 16/12/93 et 21/12/93; "Le Monde" du 30/11/93). Les faits semblent confirmer le crime par jalousie d'un rival politique (Il est vrai que dans le contexte de cette fin d'annŽe 1994 plus rien n'Žtonne sur la moralitŽ de trop nombreux hommes politiques, ou ˆ l'intŽrieur des partis, sans parler des dŽpenses des sociŽtŽs ou de grandes compagnies en leur faveur qui constituent des dŽlits d'abus sociaux).

(9) Les cahiers d'Žmargements du second tour sont provisoirement conservŽs ˆ la PrŽfecture suite au recours en annulation formulŽ par MADRƒNAS auprs du Conseil constitutionnel ("L'IndŽpendant", 21/4/93). Il va de soi que les rŽsultats du 1er tour ne sont pas contestables mme si l'attentat a pu fausser quelque peu le dŽroulement de la campagne mais non fondamentalement le classement des deux candidats arrivŽs en tte (N. de l'a.). L'Žcart entre MADRƒNAS et MONTERRAT est de 1490 voix, soit 3,23% des suffrages exprimŽs ou 2,08% des inscrits, mobilisation peut-tre possible mais qui aurait pu Žgalement profiter ˆ RéDE. On notera surtout que le taux d'abstention est comparable ˆ celui de la mŽtropole.

L'examen des cahiers d'Žmargements (de retour ˆ l'H™tel de ville en aožt 93) montre que parmi les abstentionnistes: 763 ne sont venus ˆ aucun des deux tours (soit 19,8%: pourcentage exceptionnellement ŽlevŽ si on le compare aux 8,72%  constatŽs en 1981 et que j'ai dŽnommŽ "abstentionnisme chronique" ou constant), 542 ne sont venus qu'au 1er tour, et 199 qu'au second.

Une Žtude de l'INSEE ("Le Monde" du 4/8/1989) sur les participations Žlectorales pour quatre consultations nationales (en 1988 et 1989) confirme nos propres calculs, ˆ savoir qu'il se dŽgage trois groupes d'Žlecteurs: les abstentionnistes chroniques (moyenne nationale: 8%) qui ne se sont dŽplacŽs ˆ aucune de ces Žlections, ce nombre Žtant plus ŽlevŽ dans les villes (11%) qu'en milieu rural (4%). Il est vrai que les rŽvisions des listes Žlectorales sont plus aisŽes en zone rurale qu'en zone urbaine. Les Žlecteurs les plus assidus (32% des inscrits ont votŽ ˆ un tour au moins ˆ quatre scrutins. Au total, 60% de l'Žlectorat ont participŽ ˆ une, deux ou trois des quatre consultations.

Notons que sur le taux de 8,72% pour Banyuls, il s'agit partie d'abstentionnistes volontaires, et en partie (encore difficile ˆ calculer) d'Žlecteurs dont l'inscription ne se justifie plus dans la commune et qui n'ont pas pris la prŽcaution de demander leur radiation. 

Si l'on cumule ces 542 voix ˆ celles obtenues par le FN au second tour on obtient ˆ -78 voix prs le score de RéDE du 1er tour. Il est Žvident que ces deux catŽgories d'Žlecteurs sont en forte corrŽlation.

Il est aussi possible de mesurer la force Žlectorale de la droite modŽrŽe: si l'on fait l'hypothse qu'elle  comprend les 186 voix de MADRƒNAs on obtient un score proche de celui rŽalisŽ par VILA lors des Cantonales de mars 92 (220 voix). Mais il est probable que ce nombre soit minorŽ du fait du taux relativement ŽlevŽ des abstentionnistes du 1er tour qui constituent une rŽserve d'Žlecteurs ˆ peu prs Žquivalente. Ce fait devra tre pris en compte pour les futures Žlections municipales pour lesquelles 3 listes donneraient (actuellement) la victoire ˆ RéDE, alors qu'une liste de large union dŽmocratique conduit ˆ un rŽsultat incertain (fourchette de ± 150 voix).

(10) Lors de la proclamation des rŽsultats ˆ Banyuls, J. RéDE innove en donnant les pourcentages obtenus pour chacun des candidats par rapport aux inscrits et non aux exprimŽs!

Le ComitŽ dŽpartemental du RPR, prŽsidŽ par C. BARATE, rŽintgre dans le parti J. RéDE. L'argument avancŽ par A. LOPEZ (dŽlŽguŽ cantonal et responsable de la section banulencque du RPR) est le score de 53% fait par le maire dans sa ville (en fait seulement 36,96% par rapport aux Inscrits; 49,30% / Votants et 51,29% / ExprimŽs) ["L'IndŽpendant" du 12/10/93]

(11) Talira - Talera

               Tant val Pav com en Pera

                Per enviar beneits a Paris no val la pena de gastar un dineral de papeis i de sous

(12) RŽsultat pour les diverses composantes de l' UDF: CDS 57 (+10 / 1988); UDF adhŽrant direct: 26 (+9 / 88); UDF-Rad: 13 (+10 / 88); UDF-PSD: 7 (+5 / 88); UDF-PR: 104 (+44 / 88).

Les prŽcŽdents historiques ˆ droite sont en 1919 la Chambre dite "bleu horizon" avec 400 dŽputŽs sur 551, en 1958 avec la Chambre dite "introuvable ou des godillots" avec 388 dŽputŽs sur 537, et en 1968 avec le parti dit "de la trouille" avec 381 dŽputŽs sur 487. J-P SOISSON, ministre de l'agriculture du gouvernement BƒRƒGOVOY, est triomphalement Žlu (63,02%) contre un . . . UDF-PR (parti dont il avait ŽtŽ l'un des cofondateurs sous GISCARD!)

(13) P. BƒRƒGOVOY se suicidera le 1 er mai 1993. Se sentant responsable de l'Žchec de la gauche (l'homme du franc fort, victime du cožt de la rŽunification allemande et des critres monŽtaires de la CommunautŽ europŽenne), et de l'affaire du prt de M. PELAT liŽe au dŽlit d'initiŽ de PŽchiney, son Žtat dŽpressif Žtait rŽel. Peut-tre lui aura-t-on fait "couvrir sinon avaler" d'autres anomalies (comme dans les affaires d' ELF-Aquitaine ?). ChahutŽ lors d'un meeting Žlectoral ˆ OrlŽans par les ouvriers dont il Žtait issu et rŽpercutŽ dans les mŽdias, nul doute ne subsiste sur son geste fatal. Cf. P. Favier & M. Martin -Roland: La dŽcennie Mitterrand 4. Les dŽchirements. Edit. Seuil, 1999 (p.421-426) et "Le Journal du Dimanche" du 4 mai 2003. Ses obsques donneront malencontreusement l'occasion ˆ F. MITTERRAND d' avoir une expression qui fera polŽmique en traitant certains journalistes de chiens. Cf. E. Plenel: Un temps de chien. Edit. Stock (1994).

(14) Autres personnalitŽs du PS battus: R. DUMAS (Dordogne), A. LAIGNEL (Indre), L. MERMAZ (Isre), J. AUROUX (Roanne), M. DELBARRE (Dunkerque), H. NALLET (Yonne), C. EVIN (Saint-Nazaire), E. HERVƒ (Rennes), F. BREDIN (Seine-Maritime) J.-J. QUEYRANNE (Rh™ne), M. VAUZELLE (Bouches-du-Rh™ne), J. LE GARREC (Nord), B. POIGNANT (Finistre), J.-C. CAMBADƒLIS (Paris 20), Y. ROUDY (Lisieux), F. LONCLE (Eure), J.-Y. LE DRIAN (Lorient), J.-P. BACHY (Ardennes), C. ESTéVE (PyrŽnŽes-Orientales), A. BILLARDON (Sa™ne-et-Loire), O. STIRN (Calvados), C. PIERRET (Vosges), G. MITTERRAND (Gironde); pour le MRG J.-M. BAYLET (Tarn-et-Garonne), F. DOUBIN (Orne), M. CRƒPEAU (La Rochelle); pour la majoritŽ prŽsidentielle : K. YAMGNANE (Finistre), J.-N. JEANNENEY (Haute-Sa™ne).  Un vŽritable tour de France des dŽsaveux! Cf. Jean-Marie COLOMBANI: La gauche survivra-t-elle aux socialistes?

(15) Cf.  Claude ALLéGRE: Introduction ˆ une Histoire naturelle. (1992). Cf.: Dieu face ˆ la science. (1997). Edit. Fayard (1997).

(16) Le PS avait recueilli  8,9 millions de voix au 1er tour de 1988 contre seulement  4,7 millions ˆ cette Žlection. Au second tour face ˆ un candidat UDF-RPR il obtenait 53% des voix en 1988 contre moins de 45% cette fois-ci. [Cf. "Le Nouvel Obs", N¡1482, 1-7/4]. La coalition UDF-RPR: 9,9 millions au 1er tour de 1988 (RPR: 19,18%, UDF: 18,49%) contre 10 millions au 1er tour de cette Žlection (RPR: 20,39%, UDF: 19,08%). On observe que l'alliance UDF-RPR n'a pas sensiblement accrž  ses voix de 1988 ˆ 1993.

Le nombre des inscrits n'a progressŽ qu'un d'un million depuis 1988. 

(17) Par S. COIGNARD & M. RICHARD (op. cit., 1993). Notons que ce genre d'ouvrage, fort instructif, n'est pas frŽquent puisque le prŽcŽdent sous le pseudonyme de Orion remonte ˆ 1948.

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