61 - LŽgislatives des 25 mai et 1er juin 1997
Suite ˆ une dissolution
"surprise" de l'AssemblŽe nationale (et ˆ peine deux annŽes aprs
l'Žlection ˆ la prŽsidence de Jacques CHIRAC), mais comprŽhensible compte tenu
de la gestion rigide du peu mŽdiatique Premier ministre Alain JUPPƒ, une
Žlection lŽgislative anticipŽe a lieu (1). Le PrŽsident par cette dissolution
voulait anticiper d'un an l'ŽchŽance normale et se fondait sur des sondages qui
lui paraissaient favorables.
La fracture sociale, principal thme de
campagne du PrŽsident de la RŽpublique, le taux du ch™mage toujours ŽlevŽ
(environ trois millions) comme les charges de la SŽcuritŽ sociale et les
remdes proposŽs, ne sont pas en faveur d'une majoritŽ en mal de
dŽsunion. Il est Žtonnant que certains ont cru en des sondages favorables alors
que l'issue de la lŽgislative Žtait considŽrŽe comme moins favorable. Un
changement de Premier ministre apparaissait plut™t nŽcessaire et une meilleure
solution (avec par exemple Philippe SƒGUIN). La nŽcessaire limitation du
dŽficit budgŽtaire imposŽe par le traitŽ de Maastricht en vue de la monnaie
unique (prŽvue en 2002) n'est pas pour faciliter l'action du gouvernement. La
reprise des expŽriences nuclŽaires dans le Pacifique, ordonnŽe par CHIRAC ds
sa prise de fonction et les mouvements sociaux (notamment ˆ la SNCF, largement
soutenus par le public malgrŽ les dŽsagrŽments qu'ils occasionnent), ne sont
pas en faveur de la majoritŽ.
Au total 577 circonscriptions sont en
jeu, avec 6389 candidats (20% de plus qu'en 1993). Cette prolifŽration de
candidats "hors partis traditionnels" n'est pas sans signification:
dŽsenchantement vis-ˆ-vis des grands partis dont des Žlecteurs ne se
reconnaissent plus, rancunes personnelles, dŽsir d'exprimer un corporatisme spŽcifique
(2).
La 4 me circonscription ne fait pas
exception avec É 12 candidats.
Pour les Partis traditionnels,
traduisant les positions gauche, droite, extrme droite: 6 candidats:
1- Pierre BECQUE, maire de Banyuls, UDF
(Centre dŽmocrate), est normalement investi par la majoritŽ (UDF-RPR) en raison
du partage des quatre circonscriptions du dŽpartement (2 RPR, 1 CD, 1 DL). Il
succde ˆ la candidature (de triste mŽmoire) de Jean MADRƒNAS en 1993.
2- Jean CAMPO, conseiller municipal du
Boulou reprŽsente la droite indŽpendante, investi conjointement par le MPF
(Mouvement pour la France de DE VILLIERS) et le CNIP (Centre National des
IndŽpendants et Paysans, parti vestige de la IVe RŽpublique).
3- GŽrard MONTERRAT, conseiller
rŽgional, reprŽsente le Front national
4- Henri SICRE, maire de CŽret,
conseiller gŽnŽral, dŽputŽ sortant, se reprŽsente sous les couleurs du Parti
Socialiste. Son supplŽant est RenŽ OLIVE, maire de Thuir.
5- Nicolas GARCIA, conseiller municipal
d'Elne, pour le Parti communiste franais. Pour une autre Europe que celle de
Maastricht et de la monnaie unique (profession de foi)
6- Claude BOUTET, reprŽsente les
Žcologistes "Les Verts".
A ces candidats classiques s'en ajoutent 7 nouveaux:
7- Jean RéDE, ancien maire de Banyuls,
encore vice-prŽsident du conseil gŽnŽral, RPR, se prŽsente, ce qui constitue
une surprise. Cette dissidence, contraire au souhait d'une candidature unique
de la majoritŽ et de la rgle dŽpartementale sur l'attribution des
circonscriptions, est surprenante (et sans succs possible, N. de l'a.). DŽsir de revanche des municipales ou prŽparation
des suivantes? Quoi qu'il en soit: confusion des types d'Žlection. Il dispose
du soutien du Colonel DE LA COMBLE et de l'ancien aviateur, as de la France
Libre, Pierre CLOSTERMANN. Son
supplŽant est le docteur Michel SAGELOLY, fils de l'ancien maire socialiste
SFIO de CŽret. Cette situation n'est cependant pas nouvelle puisqu'elle rŽŽdite
celle de 1993 (Errare humanum est,
perseverare diabolicum !).
L'indiscipline n'est pas une spŽcialitŽ de la seule droite comme on a pu le
remarquer tout au long de cette histoire Žlectorale (3).
8- Laurent DELLA SANTINA
pour "GŽnŽration Ecologie"
9- Edwige PIA du "Mouvement Ecologiste indŽpendant"
10- Jeanine ROUBERTOU "Ecologistes
du rassemblement Nature et Animaux"
11- Jordi VERA du "Partit per
Catalunya", pour le droit ˆ la reconnaissance de la langue catalane.
12- Jony PANTOBE, candidat sans
Žtiquette.
RŽsultats (1er tour) |
|
Circonscription |
|
||||
Inscrits |
Banyuls 3789 |
Circonscription 74167 |
MŽtropole + DOM,TOM 39.215.743 |
||||
Abst. |
845 (22,30%) |
29,80% |
32,04% |
||||
Votants |
2944 (77,70%) |
70,20% |
67,96% |
||||
Blancs
& Nuls |
81 ( 2,75 %) |
4,48% |
4,94% |
||||
S. Expr. |
2863 (75,56%) |
67,05%
|
64,60% |
||||
SICRE |
536 (18,72%) |
15715
(31,60%)
|
|
||||
GARCIA |
219 ( 7,65%) |
6396 (12,86%) |
|
||||
BOUTET |
40 ( 1,40%) |
905 ( 1,82%) |
|
||||
VERA |
21 ( 0,73%) |
691 ( 1,39%) |
|
||||
D. SANTINA |
17 ( 0,59%) |
566 ( 1,14%) |
|
||||
PIA |
18 ( 0,62%) |
592 ( 1,19%) |
|
||||
ROUBERTOU |
29 ( 1,01%) |
701 ( 1,41%) |
|
||||
PANTOBE |
28 ( 0,98%) |
594 ( 1,19%) |
|
||||
BECQUE |
732 (25,57%) |
9756 (19,62%) |
|
||||
RéDE |
923 (32,24%) |
3796 ( 7,63%) |
|
||||
CAMPO |
32 ( 1,12%) |
1076 ( 2,16%) |
|
||||
MONTERRAT |
268 ( 9,36%) |
8943 (17,98%) |
|
||||
Les rŽsultats ˆ l'Žchelon national sont:
PS = 24,98%, PCF = 9,94%, MDC = 1,05%, Ecolo = 6,81 (Les Verts = 3,59%, MEI =
0,7%, Div. Ecolo = 0,3%, GŽn. Ecol. = 1,71%), Div. G = 2,80%, Ext. G = 2,52%,
FN = 14,94%, Ext. Droite = 0,15%, RPR+UDF = 29,92%, Div. Droites = 6,60%
Remarques:
Les abstentions sont, comme aux
lŽgislatives de 1993, infŽrieures ˆ Banyuls comparŽes ˆ la circonscription et ˆ
la mŽtropole, du fait de la prŽsence du maire de la commune É et de l'ex-maire.
En mŽtropole les abstentions sont
lŽgrement plus ŽlevŽes par rapport ˆ 1993 (+1,6 %)
Les bulletins blancs et nuls sont moins
ŽlevŽs ˆ Banyuls que pour la circonscription et la mŽtropole, pour la mme
raison que celle indiquŽe ci-dessus.
H. SICRE arrive largement en tte dans
la circonscription avec un fort accroissement par rapport ˆ 1993 (+4653 voix)
alors que le nombre des inscrits a peu progressŽ entre les deux Žlections
(+2791/1993). Il obtient un score supŽrieur ˆ celui de JOSPIN lors de la
PrŽsidentielle de 1995 (31,6% contre 23,03% dans le dŽpartement). A l'opposŽ, ˆ
Banyuls son score est ŽtriquŽ et il est largement devancŽ par les "2"
maires avec un pourcentage infŽrieur ˆ celui rŽalisŽ par le PS en mŽtropole (-6,7%),
et dans sa circonscription (-12,88%) traduisant une certaine opposition
est-ouest.
Le PCF obtient un rŽsultat faible ˆ
Banyuls, -5,2% par rapport ˆ la circonscription et - 2,26% par rapport ˆ la
mŽtropole. Ici encore l'effet "territorial" a jouŽ. En deux ans (1995-1997)
la perte est de -1,78%, mais par rapport aux lŽgislatives de 1993 il progresse
de 1,65%. Peu ou prou il reprŽsente 224 Žlecteurs, soit une certaine stabilitŽ
ou pour certains une stagnation certaine.
Les Verts "de gauche" font un
rŽsultat trs faible ˆ Banyuls, comme dans la circonscription, et moindre qu'ˆ
l'Žchelon national (- 2,19%). Ils mobilisent environ 60 Žlecteurs.
Les Žcologistes "autres" font
ˆ eux trois approximativement le mme score soit 64 Žlecteurs.
L'autonomiste catalan n'est pratiquement
pas dans la course ˆ Banyuls, et ˆ peine meilleur dans la circonscription
(+0,66%). Il retrouve ses rŽsultats de 1993 ˆ 1%.
P. BECQUE arrive en seconde position
dans la circonscription comme on pouvait s'y attendre, devanant le FN de
seulement 813 voix. La division de la droite traditionnelle aurait pu lui tre
fatal pour pouvoir se maintenir au second tour (485 voix seulement au dessus de
la barre fatidique des 12,5% des inscrits). A Banyuls, son score est infŽrieur
ˆ celui de RéDE de 191 voix. Maire d'une coalition largement hŽtŽroclite
politiquement (UDF, PS, Divers gauche) il Žtait tout ˆ fait logique qu'il ne
puisse, pour ce type d'Žlection, retrouver ses voix des Municipales de juin
1995 (1146 au 1er tour), soit -414 voix. [le fait de s'en offusquer traduit
plus de la sentimentalitŽ que de la rationalitŽ É et en voudra ˆ certains de
ses colistiers municipaux, dixit ceux-ci. N. de l'a.].
J. RéDE n'obtient pas non plus son score
des Municipales (1516), soit -593 voix. Sa deuxime dissidence lui fait encore
perdre des voix par rapport ˆ 1993 (-5,26%) sur l'ensemble de la
circonscription, et -19,06% ˆ Banyuls (É hors du Parti point de salut !).
Le candidat CNI-MPF s'effondre par
rapport ˆ 1993 ˆ Banyuls (-1,49%) comme dans la circonscription (-7,46%). Ce
"mouvement" ne regroupe qu'une cinquantaine d'Žlecteurs.
Le candidat sans Žtiquette recueille 1%
des voix, aussi bien ˆ Banyuls que dans la circonscription (soit 594 voix).
Le FN progresse ˆ Banyuls de 1993 ˆ 1997
(+2,16%), moins dans la circonscription (+ 1,37%), alors qu'ˆ l'Žchelon
national sa progression est de +2,25%. Son potentiel d'Žlecteurs est de 234,
diffŽrence marquŽe par rapport ˆ la prŽsidentielle de 1995 avec 406 Žlecteurs
(mais le candidat aux lŽgislatives n'est pas LE PEN). MONTERRAT manque de 328
voix d'avoir le choix du maintien (ou du retrait) pour le second tour (12,5%
des inscrits = 9271 voix).
Au total les partis de gauche
recueillent 816 voix (28,5%) contre 1687 voix ˆ la droite (58,92%) ˆ Banyuls;
mais dans la circonscription 17081 voix ˆ droite contre 23707 ˆ gauche.
Le candidat de droite ne peut l'emporter
qu'avec le report total des voix du FN (ce qui est loin d'tre assurŽ, et mme
exclu). Un calcul antŽrieur montre qu'environ 50% seulement de cet Žlectorat se
reporte sur le candidat de la droite traditionnelle, soit ici 4472 voix. Pour
le second tour le total de BECQUE devrait avoisiner 21550 voix.
Le calcul des reports de voix Žventuels
au deuxime tour impose l'analyse des feuilles d'Žmargements (4).
RŽsultat (2 me tour): |
Banyuls |
Circonscription |
MŽtropole + DOM,TOM |
Inscrits |
3759 |
73164 |
38.440.714 |
Abst. |
790
(21,02 %) |
19,11% |
28,87% |
Votants |
2969 (78,98 %) |
73,88% |
71,13% |
Blancs & Nuls |
322
(10,85 %) |
7,59% |
6,32% |
S. Expr. |
2647 (70,42 %) |
68,27% |
66,63% |
SICRE |
1242 (46,92 %) |
28796
(57,65 %) |
|
BECQUE |
1405 (53,08 %) |
21153
(42,35 %) |
|
Remarques:
Les abstentions ont lŽgrement rŽgressŽ:
-1,28% ˆ Banyuls, -3,68% pour la circonscription et 3,17% pour la mŽtropole.
Contrairement ˆ ce que l'on aurait
pu penser le trs grand nombre de candidats au 1er tour n'a pas entra”nŽ une abstention importante (moyenne de 24% toutes
lŽgislatives confondues)
Les votes blancs et nuls
"normaux" pour un premier tour se sont fortement accrus au second:
+8,10% des votants ˆ Banyuls, dus pour l'essentiel au FN ou/et aux
"pro-Rde", alors que dans la circonscription il n'est que de +3,11%.
H. SICRE progresse ˆ Banyuls de +706
voix, soit, aprs apport des Verts et du PCF, 447 voix en provenance de nouveaux
Žlecteurs du second tour mais aussi de transferts venant d'Žlecteurs
"pro-RéDE" et ˆ moindre degrŽ du FN (2)! Dans sa circonscription,
l'accroissement est de 13081 voix, soit 5780 voix provenant d'une partie des
nouveaux Žlecteurs (ratio du mouvement: 53,3%) soit une centaine d'Žlecteurs
seulement. Il ne peut qu'avoir "bŽnŽficiŽ" d'un fort apport des Žlecteurs de RéDE et du FN (total:
12739) soit 45,4%. Ainsi, comme en 1993, il doit sa rŽŽlection ˆ la division de
la droite traditionnelle É et de la "vengeance" de LE PEN (5).
P. BECQUE gagne 673 voix ˆ Banyuls,
dŽmontrant bien le trs mauvais report des voix de droite, pour ne pas parler
du FN. Dans la circonscription, l'accroissement est de 11397 voix, manque 4279
voix (aprs cumul: droite + FN) et se trouve largement devancŽ, non par dŽfaut
de ces voix puisqu'il n'y avait pas de triangulaire, mais du fait d'un certain
transfert sur le candidat du PS.
Au plan national, l'Žchec de la majoritŽ
sortante est sans appel (6), avec une perte de 240 siges. Lˆ encore le FN a
jouŽ un r™le de nuisance important, mme si approximativement 50% de ses
Žlecteurs ont ren‰clŽ ˆ jouer la politique du "pire" (7). C'est aussi la premire dissolution
"ˆ froid" de la Ve RŽpublique, et un revers sŽvre pour le PrŽsident,
qui ne peut pas tre sans consŽquence dans son propre camp. Une nouvelle
cohabitation s'annonce, inverse de celle de 1993.
Le PS et Divers Gauche se taillent dans
la nouvelle AssemblŽe la part du lion, pouvant imposer ˆ ses partenaires (PC +
Verts) la constitution d'une nouvelle "majoritŽ plurielle". Lionel
JOSPIN sera investi Premier ministre et forme un gouvernement ˆ l'image de sa
majoritŽ (8).
Notes annexes :
(1) Au printemps 1997 le ministre
des Finances signalait ˆ A. JUPPƒ qu'il serait impossible au gouvernement
de respecter les critres de
convergence financire de Maastricht ˆ l'automne. Cf. Ghislaine Ottenheimer: Le
fiasco. Edit. Albin Michel (1996); Philippe SƒGUIN (op. cit.,2003, p.462 & suiv.)
(2) Le billet d'Henri FABRE:
"L'IndŽpendant" du 24 mai 1997.
(3) Cf. Louis MONICH: Histoires
rocambolesques de l'Žlection cantonale 1976 en Roussillon. Edit. Llibres del
Trabucaire (1996).
(4) A Banyuls l'examen des listes
d'Žmargement montre que 623 Žlecteurs inscrits ne sont venus ˆ aucun des deux
tours; 189 votants au 1er tour ne sont pas revenus au second et 216 absents au
premier se sont dŽplacŽs au second. L'Žcart n'est donc que de 27 Žlecteurs.
(5) Cette position du FN entra”nera
ultŽrieurement de sŽrieuses dissensions en son sein, et provoquera une scission
entre deux des leaders. Bruno MƒGRET entra”nant nombre d'Žlus du FN dans un
nouveau parti: le MNR (mouvement national rŽpublicain), peu diffŽrent quant au
fond, mais s'en distinguant par la stratŽgie et le langage.
(6) Alors que deux mois avant les
instituts de sondage (CSA et SOFRES) donnaient 60 dŽputŽs de plus pour la
droite !
(7) Cf. Pascal PERRINEAU: Le
sympt™me Le Pen. Edit. Fayard (1997).
(8) Voir Žditorial de Serge JULY in "LibŽration" du 2 juin
1997.
Note complŽmentaire :
Dominique LEJEUNE souligne que suite au refus par les communistes de faire partie du gouvernement de Laurent FABIUS (18 juillet 1984), la droite brandit le drapeau de l'anticommunisme. Franois LƒOTARD fustige le Front populaire, tandis qu'Alain JUPPƒ ironise sur le fait qu'il n'y a plus que deux ou trois partis communistes en Europe, et que nous avons la chance d'en avoir un. Alain GRIOTTERAY (UDF) Žcrit dans le "Figaro Magazine" que le PCF conserve ses compagnons de route et des idiots utiles, conscients ou inconscients. Les rŽpliques viendront de Jean-Pierre CHEVéNEMENT qui dŽclare : qui hŽsiterait ˆ prendre Robert HUE (PCF) en auto-stop, et de Lionel JOSPIN qui fait remarquer ˆ A. JUPPƒ que l'URSS n'existe plus depuis quelques annŽes! L'aimable rappel par le RPR du passŽ trotskiste de JOSPIN ne semblera pas Žmouvoir une opinion publique vaccinŽ sur les retournements idŽologiques des hommes politiques. Comme l'avait si bien exprimŽ Edgar FAURE et pour le paraphraser: ce ne sont pas les hommes politiques qui changent É mais la girouette qui prend la direction du grand vent de l'Histoire (N. de l'a.).
Note annexe:
(1) D. LEJEUNE (op. cit., 2003, p.255-256).
62 - RŽgionales du 15 mars 1998
Les Žlections rŽgionales ont lieu en
un seul tour et ˆ la proportionnelle des rŽsultats obtenus par liste
dŽpartementale, comme en mars 1992. Ces Žlections sont couplŽes avec le premier
tour des cantonales.
Neuf listes sont en prŽsence pour chacun
des 5 dŽpartements de la rŽgion Languedoc-Roussillon (Aude, Gard, HŽrault,
Lozre, PyrŽnŽes Orientales)
Dans notre dŽpartement sont candidats:
1- Liste RPR-UDF menŽe par Arlette
FRANCO, maire de Canet-en-Roussillon, Vice-prŽsidente de la RŽgion, (RPR).
Liste d'Union avec Jacques BLANC (majoritŽ rŽgionale)
2- Liste Roussillon Passion, menŽe par
Claude ORTAL
3- Liste Chasse Pche Nature Traditions,
menŽe par Alain ESCLOPƒ, enseignant, prŽsident de la FŽdŽration DŽpartementale
des Chasseurs.
4- Liste du Front National conduite par
Alain JAMET, conseiller municipal de Montpellier, Vice-PrŽsident du Conseil
rŽgional.
5- Liste l'Ecologie ˆ la RŽgion,
conduite par Maryse LAPERGUE, journaliste, conseillre rŽgionale sortante.
6- Liste de La Gauche Plurielle, menŽe
par Jean CARRéRE, maire d'Argeles-sur-Mer, Conseiller rŽgional. Cette liste
comprend des reprŽsentants du PS, du PCF, des Radicaux de Gauche (PRG), du MDC
(Chevnement) et des Žcologistes
7- Liste Les Verts, patronnŽe par
Dominique VOYNET (Ministre de l'AmŽnagement du Territoire et de
l'Environnement) et No‘l MAMéRE, avec pour tte de liste Jacques OLIVA.
8- Liste Energies Catalanes conduite par
Jaume ROURE, maire-adjoint de Perpinyˆ. Cette liste regroupe les deux
mouvements: Partit per Catalunya et l'Unitat catalana.
9-
Liste Lutte Ouvrire, soutenue par A. LAGUILLER et conduite par Liberto
PLANA.
RŽsultats :
|
Banyuls |
DŽpartement |
MŽtropole |
Inscrits |
3847 |
273.284 |
38.669.193 |
Abst. |
1154 (30 %) |
39,25% |
41,96% |
Votants |
2693 (70 %) |
60,75% |
58,04% |
Blancs & Nuls |
124
( 4,60 %) |
4,18% |
4,59% |
S. Expr. |
2569 (66,78 %) |
58,21% |
55,37% |
PLANA |
74
( 2,88 %) |
2,87% |
* |
CARRéRE |
920 (35,81 %) |
35,88% |
|
OLIVA |
92
( 3,58 %) |
2,86% |
|
LAPERGUE |
64
( 2,49 %) |
2,32% |
|
ORTAL |
38
( 1,48 %) |
1,53% |
|
ESCLOPE |
194 (
7,55 %) |
6,54% |
|
ROURE |
66
( 2,57 %) |
2,53% |
|
FRANCO |
756 (29,43 %) |
27,57% |
|
JAMET |
365 (14,21) |
17,86% |
** |
MŽtropole: * Lutte Ouvrire : 3,66%; **
FN: 15,27%
Remarques:
Les inscrits ont lŽgrement rŽgressŽ par
rapport ˆ 1992 (-39).
Les abstentions se sont accrues ˆ
Banyuls (+7,56%/1992), mais moindre que pour le dŽpartement et la mŽtropole.
Curieusement 27 Žlecteurs ont bien votŽ aux cantonales de ce jour, mais se sont
abstenus pour ces rŽgionales.
La Gauche plurielle arrive largement en
tte ˆ Banyuls, comme dans le dŽpartement. Elle disposera de 5 Žlus (3 PS et 2
PCF). Notons que le PCF qui prŽsentait sa liste en 1992 avec 11,62 % avait 2
Žlus, alors que le PS avec 15,77% disposait de 2 Žlus. Au total en cumulant PS
+ PCF l'accroissement est de +8,42% par rapport ˆ 1992.
Chez les Žcologistes Les Verts
rŽgressent (- 0,76%/1992) et plus encore la tendance GŽnŽration Ecologie
(-11,05%) qui s'effondre aussi bien ˆ Banyuls que dans le dŽpartement (Maryse
LAPERGUE perdant son sige)
A contrario les chasseurs progressent (+4,63%/1992), plus ˆ
Banyuls que pour l'ensemble du dŽpartement (+1,52%/ 1992). Leur tte de liste
Žtant Žlue.
L'alliance RPR-UDF arrive en seconde
position ˆ Banyuls, mais en recul par rapport ˆ 1992 (-9,46%), plus stable dans
le dŽpartement (- 0,44%). Elle retrouve le mme nombre d'Žlus: 4.
Le FN rŽgresse dans le dŽpartement
(-4,72%/1992) comme ˆ Banyuls (-1,1%). Il est vrai que le candidat ˆ l'Žpoque
Žtait le tristement cŽlbre dŽputŽ de Perpignan Pierre SERGENT (ancien de
l'OAS). Il dispose de 2 Žlus, en perdant 1 par rapport ˆ 1992.
L'amŽlioration de la situation Žconomique
sous l'action du gouvernement de Lionel JOSPIN explique, en partie, le score de
la gauche plurielle que ne peuvent cependant masquer les taux ŽlevŽs des
abstentions et des votes blancs-nuls qui sont sensiblement identiques ˆ ceux
des cantonales.
Ë Banyuls, par rapport ˆ 1986 (42,25%
S.E.), on enregistre un certain tassement (39,39 % S.E.).
Sur le plan national, le FN peut
arbitrer lors de l'Žlection des exŽcutifs dans certaines rŽgions, soit qu'il y
soit associŽ (comme dans le Languedoc-Roussillon ou en Bourgogne), soit que les
exŽcutifs n'aient pas de majoritŽ (cas de l'Ile-de-France). Le gouvernement
JOSPIN envisage une rŽforme du scrutin qui limiterait le nombre des Žlus des
partis qui ne feraient pas un certain pourcentage des S.E., assurant ainsi une
majoritŽ plus cohŽrente (projet mort-nŽ!).
63 - Cantonales des 15 et 22 Mars
1998
Le sortant Jean RéDE, vice-prŽsident du
conseil gŽnŽral (Žlu pour la premire fois en mars 1985 contre Jean MARTI,
Maire de Cerbre) se reprŽsente, mais a ŽtŽ battu lors des municipales en juin
1995.
Lui
sont opposŽs 5 candidats:
1- Michel MOLY, maire de Collioure, PS,
dŽjˆ candidat en 1992 et battu au second tour.
2- MƒDINA, employŽ ˆ la maison de
retraite AzŽma (Banyuls), pour le Mouvement des Citoyens (Chevnement)
3- MƒRIEUX, ancien restaurateur ˆ
Banyuls, reprŽsentant du PCF
4- MARCELAUD, pour le FN, qui a remplacŽ
MONTERRAT
5- Laurent MARTRETTE, de Collioure,
aimable farfelu dŽjˆ candidat en 1992, avec son plus fort score ˆ Collioure
(120 voix)
La campagne se rŽduit naturellement,
comme toujours dans ce type d'Žlection ˆ un duel MOLY-RéDE (entre maires ou
ex-maires), sans grande passion. Sinon les on-dit habituels et une campagne par
presse interposŽe concernant la maison de retraite Vincent AzŽma. Un tract de
Jean RéDE rŽpondra enÉtoute Transparence.
1 er tour |
Banyuls |
Port-vendres |
Collioure |
Cerbre |
Inscrits |
3847 |
3642 |
2431 |
1089 |
Abst. |
1127 (29,30 %) |
1514 (41,57 %) |
753 (30,97 %) |
412 (37,83 %) |
Votants |
2720 (70,70 %) |
2128 (58,43 %) |
1678 (69,03 %) |
677 (62,17 %) |
Blancs & Nuls |
115 (4,23 %) |
78 (3,67 %) |
67 (3,99 %) |
28 (4,14 %) |
S. Expr. |
2605 (67,72 %) |
2050 (56,29 %) |
1611 (66,27 %) |
649 (59,60 %) |
MƒRIEUX |
243 (9,33 %) |
107 (5,22 %) |
69 (4,28 %) |
120 (18,49 %) |
MƒDINA |
180 (6,91 %) |
88 (4,29 %) |
44 (2,73 %) |
20 (3,08 %) |
MOLY |
724 (27,79 %) |
838 (40,88 %) |
1010 (62,69 %) |
194 (29,89 %) |
MARTRETTE |
0 |
0 |
0 |
0 |
RéDE |
1256 (48,21 %) |
725 (35,37 %) |
327 (20,30 %) |
243 (37,44 %) |
MARCELAUD |
202 (7,75 %) |
292 (14,24 %) |
161 (9,99 %) |
72 (11,09 %) |
Les inscrits sont ˆ peu prs Žquivalents:
- 38/ 1992 et + 58/ 1997.
Les abstentions sont relativement plus
ŽlevŽes qu'en 1992 (+ 8,25%) de mme que les votes blancs et nuls (+ 2,08%).
Elles sont considŽrablement plus fortes qu'en 1992 (+13,52 %) pour le canton.
A Banyuls RéDE arrive largement en tte,
mais ne retrouve pas son score de 1992 (-370 voix), dans le canton il est
devancŽ par MOLY de 215 voix, ce dernier progressant fortement par rapport ˆ
1992 (+820 voix). Mme avec le report des voix du FN, J. RéDE semble battu.
2 me tour |
Banyuls |
Port-Vendres |
Collioure |
Cerbre |
Inscrits |
3845 |
3642 |
2431 |
1088 |
Abst. |
985 (25,62%) |
1460 (40,09%) |
679 (27,93%) |
348 (31,98%) |
Votants |
2860 (74,38%) |
2182 (59,91%) |
1752 (72,07%) |
740 (68,02%) |
Blancs & Nuls |
110 (3,85%) |
90 (4,12%) |
89 (5,08%) |
45 (6,08%) |
S. Expr. |
2750 (71,52%) |
2092 (57,44%) |
1663 (68,41%) |
695 (63,88 %) |
MOLY |
1270 (46,18%) |
1078 (51,53%) |
1241 (74,62%) |
354 (50,94%) |
RéDE |
1480 (53,82%) |
1014 (48,47%) |
422 (25,38%) |
341 (49,06%) |
Les abstentions ont rŽgressŽ ˆ Banyuls
de -3,68%, et pour le canton de -3,02 %.
Si RéDE arrive une nouvelle fois en tte
ˆ Banyuls (+224 voix), MOLY gagne 123 voix (aprs cumul de celles du PCF +
MDC). Dans le canton RéDE gagne 706 voix, correspondant ˆ la plus grande partie
des voix du FN.
Au total Moly l'emporte par 3943 voix contre 3257 voix ˆ Rde
qui perd son sige
La dŽfaite de Jean RéDE prŽfigure le
basculement ˆ gauche du Conseil gŽnŽral dans le dŽpartement avec 8 PS, 4 Divers
gauche, 4 PCF, 5 divers droite, 5 UDF et 5 RPR.
Christian BOURQUIN sera Žlu prŽsident du
Conseil gŽnŽral
64 - AssemblŽe EuropŽenne du 13
juin 1999
Cette Žlection est la cinquime du genre
depuis 1979 (dŽjˆ 20 ans !) et toujours au scrutin de liste national. Sans
compte rendu de mandat, sans grande publicitŽ dans les mŽdias, on se demande ˆ
quoi peut bien servir cette assemblŽe, et s'il est bien utile d'y envoyer des
Žlus qui, pour certains leaders n'y sigeront jamais. Pour parodier une formule
cŽlbre "la construction europŽenne est une affaire trop sŽrieuse pour la
confier aux citoyens qui contribuent ˆ son financement". Seuls les partis
politiques nationaux dŽterminent l'ordonnancement de "leur" liste.
C'est ˆ prendre ou ˆ laisser. Tout laisse craindre que les affrontements entre
les diverses listes concernent moins les problmes concrets europŽens que leurs
divergences en politique intŽrieure franaise.
Certains pourront trouver cette
introduction par trop rŽductrice et sŽvre, seuls les rŽsultats confirmeront ou
non l'Žvolution des mentalitŽs par rapport au rŽfŽrendum du traitŽ de Maastricht.
Vingt listes sont en prŽsence avec
chacune 87 candidats (nombre des siges dont dispose la France dans cette
assemblŽe). Des plus favorables aux oppositions les plus farouches (bien que
cette classification soit quelque peu arbitraire) on a :
1- liste de la nouvelle UDF, "Avec l'Europe, prenons une France
d'avance" conduite par F. BAYROU. On notera la prŽsence de Nicole FONTAINE
(vice-prŽsident du Parlement europŽen depuis 1989), du gŽnŽral MORILLON et de
J.-P. ALDUY (maire de Perpignan).
2- liste prŽsentŽe par le Parti fŽdŽraliste: "Vive le
fŽdŽralisme!", conduite par J. ALLENBACH.
3- liste de "l'Union pour l'Europe", conduite par N. SARKOZY et
A. MADELIN. Liste de l'opposition unie (en fait les seuls RPR et DŽmocratie
LibŽrale)
4- liste "Construisons notre Europe" regroupant le Parti
Socialiste, le Parti Radical de Gauche et le Mouvement des Citoyens. Cette
liste est conduite par F. HOLLANDE (Premier secrŽtaire du PS). On y trouve
Žgalement S. NAìR (Vice-prŽsident du MDC), M. ROCARD, M.-N. LIENEMANN, H.
DESIR.
5- "Ecologie le choix de la vie", conduite par A. WAECHTER
(Mouvement Ecologiste IndŽpendant)
6- liste "Politique de Vie pour l'Europe", conduite pat C.
COTTEN (Collectif Association Citoyennes)
7- liste L'Žcologie Les Verts: "RŽinventons l'Europe", conduite
conjointement par D. COHN-BENDIT et D. VOYNET, avec A. LIPIETZ.
8- liste "Bouge l'Europe" prŽsentŽe par le Parti communiste
franais, conduite par R. HUE (SecrŽtaire national). On y trouve des membres du
PCF comme M. GREMETZ, P. HERZOG (ancien tte de liste et dŽputŽ europŽen), A.
BOCQUET (prŽsident du groupe communiste ˆ l'AssemblŽe nationale), M.-G. BUFFET
(ministre de la Jeunesse et des Sports, qui s'est illustrŽe dans la lutte
antidopage), mais aussi des individualitŽs bien connus comme F. SYLLA
(SOS-Racisme), F. DESANTI (ComitŽs de lutte et de dŽfense des ch™meurs), M.
ZEDIRI (responsable d'association de ch™meurs et de lutte contre l'exclusion),
J. MILLIEZ (Professeur de mŽdecine), J.-C. PETIT (compositeur, chef
d'orchestre), J. FERRAT (chanteur auteur-compositeur), et l'aggiornamento du
PCF Žtant en marche M. FRIGIOLINI (italienne, militante des droits des gays et
lesbiennes).
9-liste "pour une Europe des diffŽrences" du CPNT
(Chasse-Pche-Nature-Traditions), conduite par J. SAINT JOSSE, avec A. ESCLOPƒ
(principal du collge de Saint-Paul-de-Fenouillet, ancien membre du PS et 1er
adjoint du maire P. ESTéVE, ancien dŽputŽ PS). On notera la prŽsence de
Bernadette DARCHEN (biologiste, Žcologiste, une de mes collgues de
l'UniversitŽ P. et M. Curie, Paris, que j'ai du mal ˆ imaginer en Diane
chasseresse)
10- liste "Pour une autre Europe" de Lutte Ouvrire associŽe ˆ la
Ligue Communiste RŽvolutionnaire, conduite par A. LAGUILLER (L.O.) et A.
KRIVINE (L.C.R.) en seconde position. Incontestablement la liste qui comprend
le plus d'ouvriers et d'agents hospitaliers.
11- liste " Rassemblement pour la France et l'IndŽpendance de
l'Europe" du RPF, conduite par C. PASQUA, avec P. DE VILLIERS (en second),
M.F. GARAUD (ancienne ŽgŽrie de CHIRAC (1), W. ABITBOL (qui s'illustrera lors
des prŽsidentielles de 2002 comme soutien de J.-P. CHEVéNEMENT!), J.-C.
MARCHIANI (ancien PrŽfet), et J. L. DOLSA (gaulliste historique, membre du RPR,
devenu le leader dŽpartemental du RPF)
12- liste "EuropŽens d'accord, Franais d'abord", conduite par B.
MƒGRET (dissident du FN), avec S. MARTINEZ (le fŽlon d'aprs J.-M. LE PEN, non
le sien: Jean-Claude), J.-Y. LE GALLOU et M.-C. LE PEN (qui a abandonnŽ le pre
pour le tra”tre!). Sa rŽunion publique salle Arago ˆ Perpignan ne sera pas de
tout repos (2).
13- liste "L.E.P.E.N.-Front National": Pour une France libre
changeons d'Europe, conduite par J.-M. LE PEN avec en seconde position É
Charles de GAULLE (pas de confusion: l'un des petits fils). On y trouve les
grandes figures du mouvement: J.-C. MARTINEZ (le bon, pas le fŽlon), B.
GOLLNISCH (secrŽtaire national, bien connu pour ses interventions ˆ la
tŽlŽvision), C. LANG (ˆ ne pas confondre avec J. LANG, dit Djack), M.-F.
STIRBOIS (qui a dŽfrayŽ la chronique nationale lors d'Žlections ˆ Dreux)
Les listes suivantes sont plus
difficiles ˆ situer concernant leurs positions europŽennes (dŽsir de publicitŽ
ou de prosŽlytisme, simples contestataires ?)
14- liste "Combat pour l'emploi", conduite par P. LARROUTUROU.
15- liste "Moins d'imp™ts maintenant! du Rassemblement des
contribuables franais (RCF), conduite par N. MIGUET.
16- liste de la "Ligue Nationaliste", conduite par G. GUERRIN.
(pas de profession de foi, pas de liste de noms).
17- liste "97.2: MI OU, MI MWEN" conduite par J. JOS. (pas de
profession de foi, pas de liste de noms).
18- liste du "Parti Humaniste", conduite par M.-L. CHANUT-SAPIN.
(pas de profession de foi, pas de liste de noms).
19- liste du "Parti de la Loi Naturelle", conduite par B. FRAPPƒ.
(pas de profession de foi, pas de liste de noms).
20- liste "Vivant: Energie France", la voix des sans-parole,
conduite par G. MAUDRUX (ancien prŽsident de syndicats de mŽdecins et de leur
caisse de retraite), avec A. COSTE (secrŽtaire gŽnŽral de la ConfŽdŽration de
dŽfense des commerants, artisans, agriculteurs et professions libŽrales), C.
SELIER (PrŽsident du syndicat des petites et moyennes entreprises)
On observe que seules cinq ttes de
liste de 1994 sont encore prŽsentes (LE PEN, DE VILLIERS, LAGUILLER, FRAPPƒ et
COTTEN). La valse des ttes de liste pour les principaux partis politiques est
une des rgles les plus constantes, leur rŽussite Žtant gŽnŽralement modeste.
RŽsultats:
|
Banyuls |
DŽpartement |
MŽtropole |
Inscrits |
3774 |
273.094 |
38.541.782 |
Abst. |
1832 (48,54%) |
50,43% |
52,28% |
Votants |
1942 (51,46%) |
49,57% |
47,72% |
Blancs & Nuls |
103
( 5,30%) |
5,42% |
5,92% |
S. Expr |
1839 (48,73 %) |
46,88% |
44,89% |
L.O + LCR |
64 ( 3,48%) |
4,63% |
5,23% |
PS + MDC + Rad. |
431
(23,44%) |
21,37% |
21,88% |
PCF |
124
( 6,74%) |
8,69% |
6,83% |
Les Verts |
128
( 6,96%) |
7,54% |
9,76% |
Ecologie (MEI) |
27 ( 1,47%) |
1,41% |
1,55% |
Larrouturou |
19 ( 1,03%) |
0,77% |
1,00% |
Miguet |
33 ( 1,79%) |
1,54% |
1,76% |
Maudrux |
16 ( 0,87%) |
0,81% |
0,71% |
FrappŽ |
7 ( 0,38%) |
0,33% |
0,38% |
Chasse, Pche, N.T |
191
(10,39%) |
9,03% |
6,85% |
UDF (Bayrou) |
148
( 8,05%) |
8,26% |
9,25% |
RPR-DL |
218
(11,85%) |
9,90% |
12,54% |
RPF |
281
(15,28%) |
14,04% |
13,15% |
FN (Le Pen) |
94 ( 5,11%) |
7,17% |
5,74% |
MN (MŽgret) |
58 ( 3,15%) |
4,43% |
3,31% |
Cotten |
0 |
0 |
0,01% |
Allenbach |
0 |
0 |
0,00% |
Chanut |
0 |
0 |
0,01% |
Guerrin |
0 |
0 |
0,01% |
Jos |
0 |
0 |
0,02% |
Remarques:
Le nombre des inscrits a diminuŽ par
rapport ˆ la prŽcŽdente Žlection de 1994 de -16 Žlecteurs (diminution due
davantage ˆ une rŽvision plus stricte des listes Žlectorales qu'ˆ une
stagnation de la commune).
Avec 48,54% les abstentions sont
semblables ˆ Banyuls ˆ celles de 1989 (49,5%) et 1994 (47,07%). Elles sont
lŽgrement infŽrieures ˆ celles de la mŽtropole (-3,74%). Comme par le passŽ un
Žlecteur sur deux a refusŽ d'aller voter, ce qui correspond sans doute en
grande partie aux Žlecteurs qui avaient votŽ non lors du rŽfŽrendum de
Maastricht (20/09/1992), ne suivant pas les consignes des deux principaux
partis de la majoritŽ (dite bien ˆ proposÉplurielle) et de l'opposition (toute
aussi plurielle).
Les votes blancs et nuls sont
sensiblement identiques ˆ Banyuls, dans le dŽpartement et dans la mŽtropole
(moyenne de 5,55%), en accroissement de 0,71% par rapport ˆ 1994.
Au total (abstentions plus votes blancs
et nuls) ce sont 53,84% des Žlecteurs ˆ Banyuls et 58,20% en mŽtropole qui ont
refusŽ de cautionner une liste (cela se passe de commentaire sinon tŽmoigne du
discrŽdit des responsables politiques en gŽnŽral).
Le PS (associŽ au MDC et aux Radicaux de
Gauche) arrive en tte ˆ Banyuls, mais perd 123 voix par rapport ˆ 1994. Le PCF
rŽgresse de 32 voix, alors que les Verts progressent de 91 voix (mais seulement
de 20 voix si l'on tient compte du score de B. LALONDE en 1994). Cette liste
obtient 22 Žlus dans la nouvelle assemblŽe europŽenne (18 PS, 2 MDC, 2 R.G.),
soit 7 de plus qu'en 1994.
Les Verts progressent de 91 voix par
rapport ˆ 1994. Les Žcologistes du "ni droite ni gauche" rŽalisent approximativement
le mme score ici et en 1994 (soit 27 pour WAECHTER et 34 pour LALONDE). Avec
plus de 1 million 700 000 voix Les Verts obtiennent pour la premire fois 9
Žlus, alors que les Žcologistes indŽpendants (MEI) n'atteignent pas 300 000
voix. L'ancrage des Žcologistes ˆ gauche du PS semble bien assurŽ, mais c'est
sans doute l'effet COHN-BENDIT qui aura ŽtŽ le plus dŽterminant. La progression
des Verts est gŽnŽrale sur la mŽtropole. Dans trente dŽpartements la liste
dŽpasse les 10% des S.E. et n'obtient jamais moins de 5% dans les autres. On
constate que l'aspect sociŽtal a pu jouer autant que l'environnement stricto
sensu.
Le PCF perd 32 voix par rapport ˆ 1994.
Au plan national, le recul est faible: - 0,11%. Il obtient 6 Žlus (perte de
1/1994)
L.O., associŽ cette fois avec A. KRIVINE
de LCR, gagne 24 voix, ce qui lui permet d'entrer ˆ l'AssemblŽe de Strasbourg
avec 5 Žlus.
Le CPNT (mouvement en partie
trans-partis) augmente de 92 son nombre de voix par rapport ˆ 1994. Il fait son
entrŽe dans la nouvelle assemblŽe avec 6 Žlus dont A. ESCLOPƒ pour notre
dŽpartement.
Parmi les candidats de la droite
classique, la surprise vient du score du PPF de PASQUA-VILLIERS. Ces derniers
arrivent en tte, progressant de 31 voix, et ces "souverainistes"
seront reprŽsentŽs par 13 Žlus (comme en 1994). Le RPR-DL rŽgresse de 276 voix,
payant sans doute le manque d'unitŽ de l'opposition, mais mme avec le cumul
des voix de BAYROU, il manque 128 voix par rapport au score de 1994. Le premier
obtient 12 Žlus et le second 9 Žlus, alors que, unis en 1994, ils avaient
obtenu 28 Žlus. Notons que Mme N. FONTAINE (Žlue de la liste BAYROU) deviendra
prŽsident du Parlement europŽen, succŽdant au poste qu'avait occupŽ jadis Mme
S. VEIL.
La dissension au sein du Front national
fait perdre 105 voix ˆ LE PEN par rapport ˆ 1994, qui fait cependant mieux que
son rival MƒGRET (3). Le cumul de leurs voix (152) n'atteint pas le score de
1994 (199). Ce rŽsultat peut tre intŽressant ˆ considŽrer en vue des
prochaines Žlections prŽsidentielles en 2002. Si l'on compare les scores du FN
en 1989 (313 voix) avec ceux de
1994 et ici, on observe une diminution liŽe sans doute ˆ l'apparition des
listes DE VILLIERS-PASQUA. Au plan national LE PEN obtient 5 Žlus (avec une
perte de 1 Žlu par rapport ˆ 1994) et MƒGRET 0 Žlu. Le mammouth LE PEN a toujours le soutien de la base,
sinon de tous ses Žlus.
Parmi les "petits" seuls
MIGUET, LARROUTUROU, MAUDRUX et FRAPPƒ obtiennent quelques voix. Ce dernier
dŽjˆ prŽsent en 1994 perd des adeptes ˆ la cause de la loi naturelle (-6 voix,
soit prs de 50% de ses effectifs ˆ Banyuls)
Le nouveau Parlement europŽen comprend
626 dŽputŽs au lieu des 567 depuis les adhŽsions de l'Autriche, de la Finlande
et de la Sude en 1995. Sa composition sera de 35 communistes et gauche
nordique; 180 du Parti des socialistes europŽens; 36 Verts; 13 Alliance
radicale europŽenne; 44 Parti europŽen des libŽraux, dŽmocrates et
rŽformateurs; 224 du Parti populaire europŽen, dŽmocrates-chrŽtiens;16 Union
pour l'Europe, droite; 20 IndŽpendants pour l'Europe des nations; 18 non
inscrits (dont les partis d'extrme droite); 40 non apparentŽs. A l'exception
de la France, la droite est en tte dans les autres pays europŽens et dominera
le Parlement, ce qui augure mal d'une Europe sociale.
Remarquons que l'Žlecteur "de
base" n'a que peu d'idŽes, tant est qu'il en ait, sur ces groupes au sein
de cette assemblŽe, et encore moins sur le travail et les pouvoirs rŽels de
celle-ci. De plus, certains des candidats Žlus renonceront ˆ y siŽger, comme on
a pu le constater par le passŽ. Naturellement aucun compte rendu de mandat des
Žlus que l'on ne verra jamais dans nos provinces. Il n'y a pas lieu de
s'Žtonner si ces Žlections sont en panne d'Žlecteurs, et pas seulement en
France (23% de votants en Grande-Bretagne, 40% au Portugal, 45% en Allemagne,
30% aux Pays-Bas, 46% en Finlande, mais 71% en Italie).
Ce dŽsintŽrt, que nous avions
pronostiquŽ avant la premire Žlection europŽenne en 1979 (lors d'une rŽunion
publique organisŽe par mes soins dans la salle Jean-Jaurs (devant quatre
personnes!), semble ne jamais avoir ŽtŽ pris en considŽration par nos
"grands politiques professionnels". C'est cependant regrettable pour
une saine et nŽcessaire construction europŽenne qui aurait nŽcessitŽ, au prŽalable,
d'Žtablir une Constitution europŽenne (4). Le but d'une telle Žlection n'Žtant
pas le dŽcompte pour un parti politique national de ses propres fidles, comme
de faire un meilleur score que les Partis qui lui sont les plus proches.
Cette Žlection laisse mal augurer de
celles ˆ venir. Trop de listes nuisent ˆ la lisibilitŽ provoquant un
accroissement de l'abstention et des votes blancs et nuls, ainsi qu'un
Žparpillement des Žlecteurs.
Notes annexes:
(1) L'une des responsables de la
dŽclaration de CHIRAC "l'appel de Cochin" en dŽcembre 1978 qui
stigmatisait "le Parti de l'ƒtranger" (visant V. GISCARD D'ESTAING
!). CHIRAC, s'Žtant cassŽ une jambe, Žtait hospitalisŽ ˆ l'h™pital Cochin ˆ
Paris.
(2) Manifestation et violentes
ŽchauffourŽes d'anti-MŽgret lors de sa venue ˆ Perpignan le 28 mai (Cf.
"L'IndŽpendant du 29/5/1999). La division du Front national en deux
mouvements, dont les leaders sont devenus irrŽconciliables, a pour origine le
choix de la tte de liste ˆ cette Žlection, et la succession du "chef"
au niveau national. Remous jusque dans les fŽdŽrations dŽpartementales comme,
par exemple, dans notre dŽpartement o la police a dž intervenir pour ramener
le calme au sige du FN entre les deux tendances qui se disputaient les locaux
(cf. "L'indŽpendant" du 26/1/1999).
(3) MƒGRET reproche explicitement ˆ
son ancien patron ses provocations et ses outrances verbales, et implicitement
de ne pas lui avoir donnŽ la tte de liste du FN, voire de ne pas lui avoir
cŽdŽ sa place de leader. Autre reproche, le fait de jouer lors des lŽgislatives
la politique du pire en favorisant la dŽfaite des candidats de droite au seul
profit des socialistes (par exemple dans notre circonscription les rŽŽlections
successives de H. SICRE).
(4) Cette Constitution sera en cours d'Žlaboration courant 2003 par un groupe de constituants sous la prŽsidence de V. GISCARD D'ESTAING.