65 - Référendum du 24 septembre
2000
A moins d'un an et demi de la future
élection présidentielle, un serpent de mer refait surface depuis la présidence
… de G. Pompidou; à savoir le remplacement de la durée du mandat présidentiel
de sept à cinq ans. Le septennat avait été maintenu dans la Constitution de la
Ve République en 1958. Le Président étant alors élu par
un collège électoral comprenant les deux chambres plus des élus locaux. En 1962
Charles de GAULLE faisait adopter
le principe de l'élection du président au suffrage universel sans en modifier
la durée, lui conférant ainsi une légitimité plus forte compte tenu de ses
attributions.
Si à cette époque il n'y avait pas de
risque de voir s'opposer majorité présidentielle et parlementaire, les deux cohabitations
sous MITTERRAND (CHIRAC puis BALLADUR) et sous CHIRAC (JOSPIN) ont démontré les
difficultés que cela pouvait occasionner dans la classe politique, malgré une
apparente satisfaction des Français.
La nécessité de faire coïncider les deux
majorités et de fonder la légitimité sur une durée plus courte avait été
affirmée en mai par V. GISCARD D'ESTAING (1).
Une difficulté, qui sera levée après
cette élection, porte sur la date de celle-ci qui théoriquement aurait dû
suivre les législatives. Inversion ou pas, CHIRAC était partisan des
législatives d'abord (espérant naturellement les gagner), tandis que le
gouvernement JOSPIN les souhaitait après (supputant avoir plus de chance
d'emporter les présidentielles). En fin de compte c'est cette dernière option
qui sera retenue, ce qui est plus conforme à l'esprit de la Ve
République.
Ce référendum n'est pas sans importance suivant le
rôle que l'on souhaite voir jouer au Président (chef de majorité ou arbitre
au-dessus des partis, remarque fondamentale dans le choix entre quinquennat et
septennat).
Le projet de loi constitutionnel relatif
à la durée du mandat du président de la République présente un article unique
(décret du 12 juillet 2000, cosigné par J. CHIRAC, L. JOSPIN et J.-P.
CHEVÈNEMENT):
Le premier alinéa de l'article 6 de la
Constitution est ainsi rédigé: << Le Président de la République est élu
pour cinq ans au suffrage universel direct >>.
Le PS, le RPR et l'UDF (avec quelques
réserves pour certains (2) recommandent le Oui, sans enthousiasme (avertis sans
doute par les sondages qui annoncent 70% d'abstentions et 5% de votes blancs et
nuls).
Le PCF prône l'abstention pour ce
"référendum bidon", craignant une présidentialisation accrue du
régime du fait de l'élection simultanée des députés (en fait l'idée de réaliser
les deux élections le même jour ne sera pas retenue, et un mois séparera les
deux élections)
Lutte Ouvrière (A. LAGUILLER) justifie
lors d'un meeting le 20 septembre la non-participation au vote considéré comme
une "mascarade" ne reconnaissant pas la constitution de la Ve République (comme F. MITTERRAND en son jeune temps)
Liberté de vote de la part des Verts
(mais à tendance pour le Oui), de même que de la part du CPNT.
Appellent franchement à voter Non: le FN
de LE PEN, le MNR de MÉGRET, le RPF de PASQUA.
Cette élection apparaît en décalage avec
les réelles préoccupations des Français, tandis que dans la presse on ne parle
que de la cassette vidéo de Jean-Claude MÉRY (3), des hausses des prix des
carburants et de l'insécurité. Le résultat ne fait aucun doute puisque ce
premier référendum de cohabitation a été voulu conjointement par les leaders de
la majorité parlementaire comme de l'opposition, ce texte ayant été déjà adopté
par les députés et les sénateurs (4).
Résultats:
|
Banyuls |
Département |
Métropole |
Outre-Mer |
Inscrits |
3719 |
272.954 |
38.368.002 |
1.213.461 |
Abst. |
2582 (69,43%) |
192107 (70,38%) |
69,28% |
82,21% |
Votants |
1137 (30,57%) |
80847 (29,62%) |
30,72% |
17,79% |
Blancs |
141 (12,4%) |
12308 (15,22%) |
16,27% |
11,14% |
S. Expr. |
996 (26,78%) |
68539 (25,11%) |
25,72% |
15,81% |
Oui |
703 (70,58%) |
50174 (73,21%) |
72,91% |
85,72% |
Non |
293 (29,42%) |
18365 (26,79%) |
27,09% |
14,28% |
|
|
|
|
Remarques:
Comme c'était prévisible, on assiste à
un record d'abstentions (tous référendums confondus), ainsi que des votes blancs
ou nuls, Banyuls ne se distinguant pas du vote métropolitain.
Si l'on se réfère aux scores obtenus par
les partis lors des européennes de l'année précédente le Oui aurait dû
l'emporter par 787 voix (soit -84), un résultat très proche de celui attendu.
Pour le Non 433 voix étaient
prévisibles, soit un déficit de -140. Les consignes de vote ont été, dans ce
cas, moins bien respectées.
Difficile de faire une interprétation
des résultats obtenus, sinon en invoquant le peu d'intérêt et le non-respect
des consignes des partis par une fraction importante de l'électorat.
Comme l'exprime fort justement le titre
de "L'indépendant" le lundi 25: Septennat: une fin dans
l'indifférence et un désaveu pour l'ensemble de la classe politique. Il aura
pourtant tenu 127 ans! À moins de deux ans d'échéances électorales capitales
(législatives et présidentielles) ces résultats posent problème, même si
l'enjeu de ce référendum était très limité (5).
Voter est un devoir en démocratie, mais
lorsqu'un grand nombre de citoyens constatent que le vote blanc ou nul n'est
jamais pris en compte (comme suffrage exprimé), ils ne disposent plus que de
l'abstention comme refuge protestataire ou forme de mépris affirmé (puisqu'on
ne parle que des abstentionnistes officiellement comme dans les médias) (6).
Notes annexes:
(1) Voir l'historique du septennat in V. GISCARD D'ESTAING, Les Français,
Réflexions sur le destin d'un peuple. Edit. Plon (2000). L'éditorial du
"Monde" (23/9) appelle à voter Oui au quinquennat.
(2) Comme R. BARRE, maire de Lyon.
(3) J.-C. MÉRY est bien connu à
Port-Vendres du fait de son projet touristique sur le site de Paulilles.
Personnage connu une pompe à finance … du RPR (ce temps théoriquement révolu
depuis le financement des partis politiques par les contribuables). Ceci
explique peut-être l'inflation des candidats lors des élections). Voir le
dessin assassin de PLANTU, et le témoignage posthume de MÉRY dans "Le
Monde" du 23 septembre qui met en cause J. CHIRAC. Et le dessin de
WOLINSKI dans le "Journal du Dimanche" du 24/9.
(4) Cf. l'article de J.-L. PARODI:
les trois paradoxes de la consultation, paru dans le "Journal du
Dimanche" le matin du scrutin.
(5) Rien n'assure en effet que la
future coïncidence des présidentielles et des législatives perdurera dans l'avenir
(dissolution possible de l'assemblée en cours de mandat présidentiel, majorité
parlementaire différente malgré l'élection d'un Président de tendance opposé;
démission, maladie ou décès du chef de l'Etat). Pour R. REMOND, président de la
Fondation nationale des sciences politiques, ce quinquennat est une réforme en
trompe-l'œil qui ne justifie pas l'abandon du septennat (in "Le Monde" du 23/9).
[position que je partage totalement. N. de l'a.].
(6) Cf. l'article de J.-C. MAURICE
dans le "le J.D.D" du 24/9.
66 - Municipales des 11 et 18
Mars 2001
L'introduction d'une loi nouvelle sur
les listes électorales d'une parité homme-femme impose un nombre égal de
représentants des deux sexes, et qui soient en situation d'éligibilité.
Une autre caractéristique, si elle n'est
pas nouvelle, est la consigne donnée à la commission électorale désignée par
les autorités préfectorales et judiciaires d'être particulièrement vigilante
lors de la révision des listes électorales. Son rôle est double: vérifier le
bien-fondé des pièces justificatives présentées par les nouveaux inscrits et
contrôler la validité des anciens inscrits sur les listes et au besoin entamer
une procédure de radiation. Les membres, nommés pour trois ans (non
renouvelables) par les autorités administratives, examinent ainsi nommément
chaque inscrit et font procéder aux enquêtes nécessaires par les agents
municipaux sous les auspices de la personne ayant en charge le bureau des
élections. Ce travail long et fastidieux, gêné par la loi de confidentialité
pour l'obtention de certaines informations (adresse d'imposition par exemple),
ne permet pas une vérification optimale de la validité des listes. À l'issue du
travail réalisé on peut estimer à environ 45 cas plus que douteux, et à sans
doute plus d'une centaine d'inscrits "hors la loi". On notera que
l'information par les médias dans ce domaine a été particulièrement
insuffisante. Certains électeurs s'interrogent très légitimement sur la
constitution de ces commissions électorales et de leur objectivité. Notons que
ses membres, généralement retraités, non rétribués, sont au nombre de 8 (4
désignés par la sous-préfecture de Céret et 4 par le Président du Tribunal
d'Instance), le président de la commission étant le maire de la commune.
À Banyuls comme ailleurs, les
ressortissants de la Communauté européenne peuvent désormais s'inscrire sur les
listes électorales (et être éligibles mais non en qualité de maire). Au total
on enregistre: 7 Belges, 7
Britanniques, 1 Irlandaise, 6 Allemands, 7 Hollandais, 45 Espagnols, 1 Italien
(ce dernier naturellement patron d'une pizzeria)
Un examen des listes électorales révèle
un renouvellement non négligeable des électeurs depuis 1995 (environ 500)
Préparation de la campagne:
Dès octobre 1999 Pierre BECQUE a annoncé
sa non-candidature aux futures élections municipales après six années passées à
atténuer les dettes de son prédécesseur et à tenter de faire régner un climat
consensuel. Son dernier éditorial, en janvier 2001 dans le "mensuel de
liaison de la municipalité", résume la philosophie politique d'un
humaniste de conviction, et possédant lors de ses interventions publiques une
très grande maîtrise du français, et également "catalaniste
distingué". Dans un autre registre qu'un ancien maire, le docteur André PARCÉ,
il aura marqué son mandat et laissé auprès de nombreux concitoyens quelques
regrets de ne pas avoir assumé un second "sextennat". Mais peut-être
le retrouverons-nous à de futures élections, pour lesquelles ses chances de
l'emporter seront plus grandes que lors de sa précédente tentative, ou/et … aux
futures municipales (2007).
Deux candidats sont connus près d'un an
avant: Roger RULL (conseiller pédagogique venant de prendre sa retraite) et
Jean RÈDE (ancien maire, conseiller municipal de l'opposition au maire sortant
Pierre BECQUE). Leurs listes sont sans difficultés et rapidement constituées.
Après quelques hésitations, Michel
JOMAIN (qui vient de prendre sa retraite comme directeur du Groupement
Interproducteur du Crû Banyuls) prépare une liste sous l'amicale pression de la
section socialiste locale (dont certains avaient préalablement
"poussé" R. RULL à se présenter).
Enfin, Jean-Michel SOLÉ (ancien adjoint
de l'ancien maire J. RÈDE, mais qui avait démissionné de son poste sans en
donner les motifs) envisage d'établir sa liste.
Nombre de Banyulencs pensent qu'une
entente et une certaine fusion entre les listes de RULL et de JOMAIN devraient
être possibles, voire nécessaires, du fait qu'ils se partagent un électorat de
sensibilités politiques peu différentes. Si le premier ne se réclame d'aucun
parti, le second a milité de nombreuses années au PS (candidat aux législatives
de 1978, ancien Premier secrétaire fédéral 1977-1978, de tendance rocardienne),
mais s'est retiré de toute activité de parti en 1981.
M. JOMAIN propose d'intégrer dans sa
liste des représentants du PCF et du MDC, leur proposant 3 élus pour les
premiers et 2 pour les seconds dont un poste d'adjointpour chacun. Ceux-ci
n'estimant pas la proposition correspondre à leur juste représentation à Banyuls
refusent d'intégrer la liste … et dénoncent le caractère non socialiste de la
liste.
Certains doutent de la possibilité pour
Jean-Claude MÉRIEUX de constituer une liste de gauche plurielle. Elle se
réalisera finalement assez tard.
Des rencontres ont lieu courant juillet
entre JOMAIN et RULL pour une éventuelle fusion des deux listes, sur une base
de 14 et 13. Il ne sera proposé que 3 éligibles sur 4 incorporés, ce qui ne
sera naturellement pas acceptable par RULL.
Au total cinq listes sont en présence ce
qui constitue un fait unique depuis les origines de la municipalité de Banyuls.
Ceci s'explique par la non-candidature de P. BECQUE à un second mandat,
l'émiettement de la gauche, l'opposition personnelle à Jean RÈDE de la part
d'anciens colistiers.
1-Liste "Réussir Banyuls"
sous-titrée: Liste d'Union Républicaine et Démocratique pour la défense des
Intérêts communaux. Conduite par Jean RÈDE. La composition de la liste comprend
5 "anciens", révélant un renouvellement assez important. Par
délicatesse sans doute vis-à-vis des dames, aucune indication ne permet de
calculer la moyenne d'âge de sa liste (48 ans d'après "La Semaine du
Roussillon" n°252, 15-21/2/2001)
On observe que le dernier programme
adressé dans les boîtes aux lettres porte la mention du RPR, du MPF (mouvement
de P. DE VILLIERS) et du RPF (mouvement de C. PASQUA), remarquons que le FN
n'est pas mentionné.
2- Liste "Bien vivre à
Banyuls-sur-Mer". Conduite par Jean-Michel SOLÉ. Cette liste présente la particularité de comprendre
d'anciens colistiers de J. RÈDE (J.-M. SOLÉ, Y. REIG, R. HERRE), de comprendre
Mme BECQUE (épouse du maire ), et d'être soutenue par l'UDF (alors que J.-M.
SOLÉ a été antérieurement un membre départemental du RPR). La moyenne d'âge de
la liste est de 44 ans (sans doute la plus jeune).
3- Liste "Pour Banyuls… tout
simplement". Conduite par Roger RULL (Rulls par erreur de transcription à
l'état-civil). Conseiller municipal
en 1971 sur la liste de BATALLER (1281 voix obtenues au panachage de
liste), puis sur la liste d'union de la gauche de R. RIBÈRE en 1983, puis celle
de F. SURÉDA en 1989, il est
considéré comme sans étiquette politique, ce que reflètera assez fidèlement la
composition de sa liste, mais de sensibilité de gauche. Bien introduit dans le
milieu associatif, défenseur du patrimoine catalan, sa disponibilité auprès des
Banyulencs appréciée, pédagogue clair et de tempérament tonique, sa liste
correspond au centre-gauche, sociale et démocrate avec la présence d'André
CENTÈNE (ancienne tête de liste en 1995, connu pour son humanisme chrétien). La
moyenne d'âge est de 50 ans.
4- Liste "Banyuls 2010".
Conduite par Michel JOMAIN. Sa liste comprend des membres de la section locale
du PS (une dizaine) à l'origine de
sa candidature, et des personnalités diverses bien connues à Banyuls (dont un
membre hollandais de la communauté européenne). Son activité, au sein du GICB
et comme président de l'Association des intérêts économiques de la Côte
Vermeille, constitue des atouts non négligeables en sa faveur. Réunion de
sympathisants à Bartissol le 4 mars avec la présence musicale de Thérésa
REBULL, Thierry PARCÉ, Pedro SOLER et Ely BUXEDA, tous très appréciés. . . et de Claude RAZOULS, tous membres du
Comité de soutien.
5- Liste "Bougeons pour
Banyuls". Conduite par Jean-Claude MÉRIEUX, cette liste de gauche dite
unie et plurielle est à dominante PCF et MDC, même si elle comprend un PS
(trésorier de la section locale). Cette liste consacre l'échec d'une
intégration sur la liste JOMAIN en se fondant sur les résultats d'élections
antérieures [à tort à mon sens, car chaque type d'élection à sa spécificité et
l'électeur en tient généralement compte. N. de l'a.].
La campagne:
Suivant l'exemple déjà ancien de J.
RÈDE, les candidats ouvrent des permanences dans certaines boutiques assurant
information et réunions. L'impact électoral de celles-ci est difficile à
estimer.
Réunions ciblées avec les commerçants,
artisans, jeunes, et aux représentants des associations. (J. RÈDE, M. JOMAIN,
J-M. SOLÉ, R. RULL)
Visite des quartiers de Banyuls par J.
RÈDE (horaires indiqués par tracts dans les boîtes aux lettres), et des
habitants par M. JOMAIN, personnellement mal connu de nombreux habitants.
Les réunions publiques Salle Novelty ont
débuté bien avant la semaine décisive comme cela était traditionnel. M. JOMAIN
présentant son équipe (18/1), puis ultérieurement son programme, insistant sur
la situation financière (dettes parmi les plus élevées du département), et le
chiffrage des dépenses en cours de mandat. Exposés techniques au cours desquels
certains colistiers prirent la parole. Salle bien remplie, mais pas pleine. R.
RULL suivit le même parcours (9/2), avec cependant une vivacité de ton
supérieure devant une salle comble traduisant le capital de sympathie dont il
dispose au sein de la population. [Notons toutefois que l'on rencontre toujours
les mêmes personnes lors de ce type de réunion, sympathisants Banyulencs de
longue date des candidats, plus les curieux des autres listes. N de l'a.]. Les autres candidats se contenteront des réunions
dans les semaines précédant le 1er tour.
Pour
J. RÈDE, on peut parler non d'endettement au cours de son mandat, mais
d'investissement (un graphique peu clair devant convaincre l'auditoire). Mlle
K. ESCOUBEYROU devait exposer le programme concernant l'environnement, et
Maître H. KNOEPFFLER les inévitables problèmes des chiens (et de la saleté bien
réelle des rues) et de la sécurité publique. Notons de la part de ce dernier un
éloge de J. RÈDE pour le don de sa personne à la commune (1). Aucune question
(ou contradiction), à l'étonnement semble-t-il, du candidat.
Lors de la réunion de J-M SOLÉ, P.
BECQUE qui ne s'était guère manifesté au cours de la campagne prend la parole
en faveur de ce dernier, ce qui semble naturel compte tenu de l'étiquette UDF du
candidat.
Quel est l'impact de la presse locale?
("L'Indépendant" et "La Semaine du Roussillon"). Pour le
quotidien 820 exemplaires sont diffusés, sauf refus par l'un des buralistes de
me communiquer son chiffre [on appréciera l'important secret d'une telle
révélation!, et remercions les autres distributeurs pour leur amabilité. N.
de l'a.], donc sans doute moins de
900 (pour cette période); ces journaux ne sont lus que par les seuls Banyulencs
de longue date). Une présentation synthétique des candidats est fournie par
"L'indépendant" du 8/2 et dans "La semaine du Roussillon"
du 15-21/2.
La télévision régionale fera au cours
d'un reportage la part belle à deux des candidats (RÈDE et JOMAIN), comme si la
partie était déjà jouée en leur faveur.
Les Programmes:
Les mêmes causes induisant les mêmes
effets et vice-versa, il se révèle difficile de trouver dans les divers
programmes des divergences de fond. Quelle que soit la future équipe
municipale, elle se trouvera devant les mêmes problèmes (voirie intra-muros et
des écarts, désenclavement du Puig-del-Mas, parkings, frais généraux de
fonctionnement, sans parler du remboursement des dettes et de leurs intérêts,
animations estivales, etc.! pour une population de 4532 habitants) et comme
aucun candidat n'envisage d'augmenter les impôts de manière inconsidérée (même
J. RÈDE dixit) (2), l'énumération des nuances serait fastidieuse et nous
renvoyons les lecteurs aux documents qui leur sont parvenus.
Peu de tracts discourtois et anonymes,
et peu d'attaques personnelles au cours de la campagne dont devait se féliciter
l'un des candidats (J. RÈDE) (3).
Calcul prédictif:
A un mois de l'ouverture de la
campagne officielle on peut envisager les scores suivant compte tenu du nombre
des inscrits encore non définitifs (décès, radiations volontaires provenant par
le canal de l'INSEE).
Inscrits: 3960
Abstentions: 712 (18 %)
Votants: 3247
(82 %)
Blancs & Nuls: 57
S. Exprimés: 3190
Pourraient obtenir compte tenu des résultats de 1995
à 1998:
RÈDE:
900 voix, JOMAIN et RULL: 750 ± 50 voix chacun (4), SOLÉ: 450, MÉRIEUX:
250 ± 50 voix. Si l'ordre de classement est à peu près sûr, il reste une
indécision pour deux listes.
Résultats (1er tour):
Inscrits : 3931
(-16 / 1995)
Abstentions: 617 (15,70%)
Votants: 3314
(84,30%)
Nuls & Blancs: 90 ( 2,72%)
S. Exprimés: 3224
(82,02%)
J. RÈDE: 1159
(35,95%)
J-M. SOLÉ: 452 (14,02%)
R. RULL: 796 (24,69%)
M. JOMAIN: 632 (19,60%)
J-C. MÉRIEUX: 185 ( 5,74%)
Remarques:
On observe un taux d'abstention très
légèrement supérieur à celui de 1995 (50 inscrits, soit 1,33%), ce qui
correspond à un nombre de votants sensiblement équivalent à celui des
municipales de 1995. Le nombre des blancs et nuls est de + 31 par rapport à 1995 (pour 3 listes en présence), mais
seulement de + 8 par rapport à 1989 (2 listes en présence). Ceci semble
indiquer que l'indécision de certains votants s'accroît en fonction du nombre
des listes en présence, mais qu'elle tient peut-être plus vraisemblablement à
un nombre accru de nouveaux inscrits originaires de régions souvent fort
éloignées (plus de 500 depuis 1995).
J. RÈDE est en recul par rapport à 1995
(- 357 voix), mais progresse de + 236 voix par rapport aux législatives de
1997.
J-M SOLÉ ne retrouve pas le score de
l'UDF des législatives de 1997 (malgré la présence de Mme BECQUE sur sa liste,
et le soutien du maire sortant P. BECQUE lors de la réunion publique), soit un
déficit de -280 voix.
R. RULL devance de +164 voix la liste de
M. JOMAIN, ce qui ne constitue pas une surprise totale, sinon un écart plus
élevé que ce que l'on pouvait envisager pour deux candidats partant, à très peu
près, ex aequo. Sa connaissance
des milieux associatifs, sa disponibilité auprès de ses concitoyens et une
bonne campagne, enfin une liste de personnes non marquées politiquement, ont
sans doute "creusé" la différence.
M. JOMAIN fait légèrement mieux que le
candidat du PS en 1997 (+ 96 voix), mais moins que le candidat PS des
cantonales de 1998 (- 92 voix), et moins encore que lors de sa propre
candidature aux législatives de 1978 (775 voix). Sa candidature, trop tardive
pour une personnalité connue essentiellement du milieu viticole, mais non
impliquée dans les diverses activités communales et la vie quotidienne de la
cité, son tempérament peu méditerranéen, enfin un "casting"
contestable pour certains (et c'est un euphémisme), ont joué en sa défaveur, y
compris dans le milieu des vignerons et des ouvriers agricoles.
J.-C. MÉRIEUX retrouve à très peu près
le seul PCF en 1997 (- 34 voix), mais moins celui cumulé des voix du PCF et du
MDC lors des cantonales de 1998 (- 238 voix). Il n'atteint pas les 10%
nécessaires pour se maintenir au second tour. La surestimation de leur force
politique et leur exigence de "places" lors des discussions avec JOMAIN,
puis leur retrait lors de la composition de la liste JOMAIN, lui a été fatal.
Campagne du second tour:
Lors de la réunion publique de la
liste RULL, devant une salle comble, M. JOMAIN prend la parole pour lui
apporter son soutien total (déjà affirmé dans "L'indépendant" du
13/3). On note la présence du nouveau maire de Collioure (élu au 1er tour) et
conseiller général M. MOLY. Pour MÉRIEUX, il convient de battre J. RÈDE.
J.-M. SOLÉ, malgré semble-t-il des
pressions diverses, non seulement ne se désiste pas en faveur de la liste de J.
RÈDE, mais semble plus favorable à l'élection de R. RULL, liste non politisée,
qu'à une réélection de son ancien maire (voir "L'indépendant" du 13/3
et "Midi Libre" du 14/3).
Dans ces conditions le résultat du
second tour paraît acquis pour R. RULL, la seule question étant l'écart des
voix (très faible ou plus fort selon la "redispersion" des voix de
SOLÉ). Si l'on compte un plus faible taux d'abstentions (12%), le nombre de
votants supplémentaires est de 146. Si ces électeurs nouveaux se partagent à
peu près également, chaque candidat
ne peut pas espérer plus de100 voix. Classiquement, le nombre des blancs
et nuls augmentant au second tour devrait être d'une bonne centaine.
Un calcul rapide montre que J. RÈDE ne
peut totaliser au maximum que: 1159 + 452 (SOLÉ) + 73 (nouveaux) =1684, alors
que R. RULL totalise au maximum 796 + 632 + 185 + 73 = 1686, mais l'hypothèse
d'un report intégral des voix de SOLÉ devant être rejetée, l'écart résultant
pour RULL ne peut que s'accentuer.
Résultats (2 ème tour):
Inscrits: 3931
Abstentions: 475 (12,08%)
Votants: 3456
(87,92%)
Blancs & Nuls: 93 ( 2,69%)
S. Exprimés: 3363
(85,55%)
R. RULL: 1847
(54,92%)
J. RÈDE: 1516
(45,08%)
Remarques:
Le nombre des votants s'est accru de
+142 (+130 en 1995). Les votes blancs et nuls sont presque identiques à 3 voix
près, alors qu'ils s'étaient accrus de + 29 en 1995.
R. RULL accroît son score de +1051; il
pouvait comptabiliser au mieux après les désistements en sa faveur de JOMAIN et
MÉRIEUX de 1613 voix, soit un apport supplémentaire de + 234 ne pouvant
provenir qu'en partie des nouveaux
votants (71 si l'on suppose un partage égal entre les deux candidats) et de la
liste SOLÉ (163 sur 452) mais sans doute un peu moins.
J. RÈDE accroît son score de + 357 voix,
soit 286 (SOLÉ) + 71 (nouveaux).
Seul le comptage du mouvement des
inscrits entre les deux tours permet de préciser, bien qu'incomplètement,
l'origine des reports de voix sur les deux candidats.
A partir des cahiers d'émargement on
décompte 392 électeurs qui ne se
sont déplacés à aucun des deux tours, 84 ne sont pas revenus au 2 ème tour et
226 ne sont venus qu'au 2 ème tour.
On pose par hypothèse:
1/ que les blancs et nuls sont les mêmes
aux deux tours;
2/ que parmi les 84 certains avaient
voté JOMAIN ou MÉRIEUX et d'autres pour SOLÉ;
3/ que parmi les 226 la répartition des
votes est au maximum de 2/3 et 1/3 pour l'un ou l'autre des candidats.
Dans ces conditions on obtient:
RULL RÈDE RULL RÈDE
796 0 796 0
775 0 775 0
201 206 125 282
0 1159
0 1159
75 151 151 75
____ _____ ____ _____
1847 1516 1847 1516
Les voix de SOLÉ semblent se répartir à
raison de 163 pour RULL (36 % des 452), 244 pour RÈDE (54% des 452), et une
cinquantaine de suffrages, à intervertir entre les électeurs de SOLÉ et les
nouveaux venus.
Calcul des sièges obtenus:
SE: 3363
Soient 14 sièges obtenus par la liste
RULL. (majorité pour la liste en tête)
Restent 13 sièges à pourvoir d'où un
coefficient de 3363 / 13 = 258,69
Liste RULL: 1847/258,69 = 7, …. (les
décimales ne sont pas prises en compte)
Liste RÈDE: 1516/258,69 = 5,….
Reste 1 siège à pourvoir:
Liste RULL: 1847/ (7+1) = 230,8
Liste RÈDE: 1516/ (5+1) = 252,6
Le dernier siège est attribué à la liste
RÈDE (plus fort reste)
Au total la liste RULL obtient 21 sièges
et la liste RÈDE 6 sièges.
Le samedi 24 mars à 11 heures a lieu
dans le hall de la mairie l'élection du maire et des adjoints (à bulletins
secrets). Il est à noter qu'il n'est pas impératif que l'ordre de classement
des candidats sur les listes soit respecté pour l'élection du maire et des
adjoints. Mais il n'est dans la pratique que rarement dérogé à l'ordre de la
liste majoritaire. Cependant la loi de parité ne s'applique pas dans le cas du
choix définitif des adjoints.
La présidence de séance échéant à la
doyenne de l'assemblée, Mme Louisette AROLES, ont lie les votes pour le maire
et les adjoints. Tous les votes à bulletin secret se sont traduits par 20 voix pour,
1 abstention (chacun des candidats) et 6 voix contre (opposition systématique)
Maire: Roger
Rull
1er
adjoint: Angèle
Robertson
2ème
- : Antoine
Sola
3ème
- : Albert
Caillis
4ème- : Céline
Laclare
5ème
- : Suzanne
Razouls
6ème
- : Jean-François
Pescador
7ème
- : Dominique
Rodier
8ème
- : Isabelle
Carola
adjoint
aux écarts: Bernard Kopp
Traditionnellement un dépôt de gerbes
aux monuments à la République et aux morts associe le maire et en l'occurrence
le doyen (qui sera en l'occurrence la doyenne) et le (ou la) plus jeune des
conseillers. Mlle Karine ESCOUBEYROU ayant ostensiblement refusé (de son propre
chef et/ou sous l'instigation d'une personne de son entourage) d'y participer,
elle sera remplacée par Mme Patricia GIDEL. Lors de la réunion du conseil
municipal du 5/4, K. ESCOUBEYROU annoncera sa démission, et sera donc remplacée
par le suivant de sa liste (Jean-Michel PARCÉ). Ultérieurement, André PARÉ
(toujours de la liste de J. RÈDE) donne sa démission, et sera remplacé par Mme
BARREDA-CASANAS).
Note annexe :
(1) Ce qui va de soi lorsque l'on
brigue cette fonction qui impose une disponibilité et une écoute de ses
concitoyens de tous les instants. La formule utilisée est peu adroite, et
surprenante de la part d'un brillant jeune avocat, par le souvenir qu'elle a
laissé dans la mémoire des plus âgés !
(2) Ce qui n'est pas exact puisque
l'on ne reviendra pas sur la base d'imposition, d'avant l'augmentation
exceptionnelle sous le mandat de P. BECQUE, soit 30% ou c'était la mise sous
tutelle administrative de la commune [comm. pers de l'un des adjoints de P.
BECQUE].
(3) Cf. Antigona-Dessins de Julik: Saint Béton, tome II, Pouquoi la
célébrité de Banyuls est encore à venir. Edit. Fenouillèdes Impression (1999).
Cf. "L'Indépendant"; "La semaine du Roussillon, juin 2000.
(4) Notons qu'en 1989, la liste
conduite par F. SURÉDA avait totalisé 1301 voix (sur 3795 inscrits et 3147 S.E)
et comprenait des candidats répartis cette fois sur trois listes (pour 3931
inscrits, soit + 136; et 3224 S.E, soit + 77 S.E).
Le cumul des voix de
"gauche" au sens large plus des anti-rédistes est de 1613 voix,
contre 1301 en 1989.
Note complémentaire :
Comme me l'a fait remarquer J.-C. MÉRIEUX, les négociations avec JOMAIN ne correspondrait pas au résumé par trop synthétique que j'en ai fait …Dont acte.
Remarque suivant l'élection :
Ultérieurement, André PARÉ et Mme Jacqueline MESTRES (toujours de la liste de J. RÈDE) donnent leur démission, et seront remplacés par Mme BARREDA-CASANAS et Yvon BERTA. Gilbert COLLIN remplacera également J.-M. PARCÉ (démissionnaire, sur la liste RÈDE).
Suite aux démissions courant 2002 de madame Patricia SAENZ de TEJADA-GIDEL pour raison de travail (mais à Banyuls au Centre Hélio-marin), puis en 2003 de deux adjoints, Bernard KOPP, puis de Céline LACLARE pour incompatibilité d'humeurs vis-à-vis du maire, trois des candidats suivants sur la liste de RULL entrent au conseil municipal: Annabel TRAVADON (Professeur des écoles), Jean-Paul MARTIENNE (Kinésithérapeute à Thalacap) et Louise GIORDANO ép. ORIOL. (Assistant Ingénieur CNRS au Laboratoire Arago).