65 - RŽfŽrendum du 24 septembre
2000
A moins d'un an et demi de la future
Žlection prŽsidentielle, un serpent de mer refait surface depuis la prŽsidence
É de G. Pompidou; ˆ savoir le remplacement de la durŽe du mandat prŽsidentiel
de sept ˆ cinq ans. Le septennat avait ŽtŽ maintenu dans la Constitution de la
Ve RŽpublique en 1958. Le PrŽsident Žtant alors Žlu par
un collge Žlectoral comprenant les deux chambres plus des Žlus locaux. En 1962
Charles de GAULLE faisait adopter
le principe de l'Žlection du prŽsident au suffrage universel sans en modifier
la durŽe, lui confŽrant ainsi une lŽgitimitŽ plus forte compte tenu de ses
attributions.
Si ˆ cette Žpoque il n'y avait pas de
risque de voir s'opposer majoritŽ prŽsidentielle et parlementaire, les deux cohabitations
sous MITTERRAND (CHIRAC puis BALLADUR) et sous CHIRAC (JOSPIN) ont dŽmontrŽ les
difficultŽs que cela pouvait occasionner dans la classe politique, malgrŽ une
apparente satisfaction des Franais.
La nŽcessitŽ de faire co•ncider les deux
majoritŽs et de fonder la lŽgitimitŽ sur une durŽe plus courte avait ŽtŽ
affirmŽe en mai par V. GISCARD D'ESTAING (1).
Une difficultŽ, qui sera levŽe aprs
cette Žlection, porte sur la date de celle-ci qui thŽoriquement aurait dž
suivre les lŽgislatives. Inversion ou pas, CHIRAC Žtait partisan des
lŽgislatives d'abord (espŽrant naturellement les gagner), tandis que le
gouvernement JOSPIN les souhaitait aprs (supputant avoir plus de chance
d'emporter les prŽsidentielles). En fin de compte c'est cette dernire option
qui sera retenue, ce qui est plus conforme ˆ l'esprit de la Ve
RŽpublique.
Ce rŽfŽrendum n'est pas sans importance suivant le
r™le que l'on souhaite voir jouer au PrŽsident (chef de majoritŽ ou arbitre
au-dessus des partis, remarque fondamentale dans le choix entre quinquennat et
septennat).
Le projet de loi constitutionnel relatif
ˆ la durŽe du mandat du prŽsident de la RŽpublique prŽsente un article unique
(dŽcret du 12 juillet 2000, cosignŽ par J. CHIRAC, L. JOSPIN et J.-P.
CHEVéNEMENT):
Le premier alinŽa de l'article 6 de la
Constitution est ainsi rŽdigŽ: << Le PrŽsident de la RŽpublique est Žlu
pour cinq ans au suffrage universel direct >>.
Le PS, le RPR et l'UDF (avec quelques
rŽserves pour certains (2) recommandent le Oui, sans enthousiasme (avertis sans
doute par les sondages qui annoncent 70% d'abstentions et 5% de votes blancs et
nuls).
Le PCF pr™ne l'abstention pour ce
"rŽfŽrendum bidon", craignant une prŽsidentialisation accrue du
rŽgime du fait de l'Žlection simultanŽe des dŽputŽs (en fait l'idŽe de rŽaliser
les deux Žlections le mme jour ne sera pas retenue, et un mois sŽparera les
deux Žlections)
Lutte Ouvrire (A. LAGUILLER) justifie
lors d'un meeting le 20 septembre la non-participation au vote considŽrŽ comme
une "mascarade" ne reconnaissant pas la constitution de la Ve RŽpublique (comme F. MITTERRAND en son jeune temps)
LibertŽ de vote de la part des Verts
(mais ˆ tendance pour le Oui), de mme que de la part du CPNT.
Appellent franchement ˆ voter Non: le FN
de LE PEN, le MNR de MƒGRET, le RPF de PASQUA.
Cette Žlection appara”t en dŽcalage avec
les rŽelles prŽoccupations des Franais, tandis que dans la presse on ne parle
que de la cassette vidŽo de Jean-Claude MƒRY (3), des hausses des prix des
carburants et de l'insŽcuritŽ. Le rŽsultat ne fait aucun doute puisque ce
premier rŽfŽrendum de cohabitation a ŽtŽ voulu conjointement par les leaders de
la majoritŽ parlementaire comme de l'opposition, ce texte ayant ŽtŽ dŽjˆ adoptŽ
par les dŽputŽs et les sŽnateurs (4).
RŽsultats:
|
Banyuls |
DŽpartement |
MŽtropole |
Outre-Mer |
Inscrits |
3719 |
272.954 |
38.368.002 |
1.213.461 |
Abst. |
2582 (69,43%) |
192107 (70,38%) |
69,28% |
82,21% |
Votants |
1137 (30,57%) |
80847 (29,62%) |
30,72% |
17,79% |
Blancs |
141 (12,4%) |
12308 (15,22%) |
16,27% |
11,14% |
S. Expr. |
996 (26,78%) |
68539 (25,11%) |
25,72% |
15,81% |
Oui |
703 (70,58%) |
50174 (73,21%) |
72,91% |
85,72% |
Non |
293 (29,42%) |
18365 (26,79%) |
27,09% |
14,28% |
|
|
|
|
Remarques:
Comme c'Žtait prŽvisible, on assiste ˆ
un record d'abstentions (tous rŽfŽrendums confondus), ainsi que des votes blancs
ou nuls, Banyuls ne se distinguant pas du vote mŽtropolitain.
Si l'on se rŽfre aux scores obtenus par
les partis lors des europŽennes de l'annŽe prŽcŽdente le Oui aurait dž
l'emporter par 787 voix (soit -84), un rŽsultat trs proche de celui attendu.
Pour le Non 433 voix Žtaient
prŽvisibles, soit un dŽficit de -140. Les consignes de vote ont ŽtŽ, dans ce
cas, moins bien respectŽes.
Difficile de faire une interprŽtation
des rŽsultats obtenus, sinon en invoquant le peu d'intŽrt et le non-respect
des consignes des partis par une fraction importante de l'Žlectorat.
Comme l'exprime fort justement le titre
de "L'indŽpendant" le lundi 25: Septennat: une fin dans
l'indiffŽrence et un dŽsaveu pour l'ensemble de la classe politique. Il aura
pourtant tenu 127 ans! Ë moins de deux ans d'ŽchŽances Žlectorales capitales
(lŽgislatives et prŽsidentielles) ces rŽsultats posent problme, mme si
l'enjeu de ce rŽfŽrendum Žtait trs limitŽ (5).
Voter est un devoir en dŽmocratie, mais
lorsqu'un grand nombre de citoyens constatent que le vote blanc ou nul n'est
jamais pris en compte (comme suffrage exprimŽ), ils ne disposent plus que de
l'abstention comme refuge protestataire ou forme de mŽpris affirmŽ (puisqu'on
ne parle que des abstentionnistes officiellement comme dans les mŽdias) (6).
Notes annexes:
(1) Voir l'historique du septennat in V. GISCARD D'ESTAING, Les Franais,
RŽflexions sur le destin d'un peuple. Edit. Plon (2000). L'Žditorial du
"Monde" (23/9) appelle ˆ voter Oui au quinquennat.
(2) Comme R. BARRE, maire de Lyon.
(3) J.-C. MƒRY est bien connu ˆ
Port-Vendres du fait de son projet touristique sur le site de Paulilles.
Personnage connu une pompe ˆ finance É du RPR (ce temps thŽoriquement rŽvolu
depuis le financement des partis politiques par les contribuables). Ceci
explique peut-tre l'inflation des candidats lors des Žlections). Voir le
dessin assassin de PLANTU, et le tŽmoignage posthume de MƒRY dans "Le
Monde" du 23 septembre qui met en cause J. CHIRAC. Et le dessin de
WOLINSKI dans le "Journal du Dimanche" du 24/9.
(4) Cf. l'article de J.-L. PARODI:
les trois paradoxes de la consultation, paru dans le "Journal du
Dimanche" le matin du scrutin.
(5) Rien n'assure en effet que la
future co•ncidence des prŽsidentielles et des lŽgislatives perdurera dans l'avenir
(dissolution possible de l'assemblŽe en cours de mandat prŽsidentiel, majoritŽ
parlementaire diffŽrente malgrŽ l'Žlection d'un PrŽsident de tendance opposŽ;
dŽmission, maladie ou dŽcs du chef de l'Etat). Pour R. REMOND, prŽsident de la
Fondation nationale des sciences politiques, ce quinquennat est une rŽforme en
trompe-l'Ïil qui ne justifie pas l'abandon du septennat (in "Le Monde" du 23/9).
[position que je partage totalement. N. de l'a.].
(6) Cf. l'article de J.-C. MAURICE
dans le "le J.D.D" du 24/9.
66 - Municipales des 11 et 18
Mars 2001
L'introduction d'une loi nouvelle sur
les listes Žlectorales d'une paritŽ homme-femme impose un nombre Žgal de
reprŽsentants des deux sexes, et qui soient en situation d'ŽligibilitŽ.
Une autre caractŽristique, si elle n'est
pas nouvelle, est la consigne donnŽe ˆ la commission Žlectorale dŽsignŽe par
les autoritŽs prŽfectorales et judiciaires d'tre particulirement vigilante
lors de la rŽvision des listes Žlectorales. Son r™le est double: vŽrifier le
bien-fondŽ des pices justificatives prŽsentŽes par les nouveaux inscrits et
contr™ler la validitŽ des anciens inscrits sur les listes et au besoin entamer
une procŽdure de radiation. Les membres, nommŽs pour trois ans (non
renouvelables) par les autoritŽs administratives, examinent ainsi nommŽment
chaque inscrit et font procŽder aux enqutes nŽcessaires par les agents
municipaux sous les auspices de la personne ayant en charge le bureau des
Žlections. Ce travail long et fastidieux, gnŽ par la loi de confidentialitŽ
pour l'obtention de certaines informations (adresse d'imposition par exemple),
ne permet pas une vŽrification optimale de la validitŽ des listes. Ë l'issue du
travail rŽalisŽ on peut estimer ˆ environ 45 cas plus que douteux, et ˆ sans
doute plus d'une centaine d'inscrits "hors la loi". On notera que
l'information par les mŽdias dans ce domaine a ŽtŽ particulirement
insuffisante. Certains Žlecteurs s'interrogent trs lŽgitimement sur la
constitution de ces commissions Žlectorales et de leur objectivitŽ. Notons que
ses membres, gŽnŽralement retraitŽs, non rŽtribuŽs, sont au nombre de 8 (4
dŽsignŽs par la sous-prŽfecture de CŽret et 4 par le PrŽsident du Tribunal
d'Instance), le prŽsident de la commission Žtant le maire de la commune.
Ë Banyuls comme ailleurs, les
ressortissants de la CommunautŽ europŽenne peuvent dŽsormais s'inscrire sur les
listes Žlectorales (et tre Žligibles mais non en qualitŽ de maire). Au total
on enregistre: 7 Belges, 7
Britanniques, 1 Irlandaise, 6 Allemands, 7 Hollandais, 45 Espagnols, 1 Italien
(ce dernier naturellement patron d'une pizzeria)
Un examen des listes Žlectorales rŽvle
un renouvellement non nŽgligeable des Žlecteurs depuis 1995 (environ 500)
PrŽparation de la campagne:
Ds octobre 1999 Pierre BECQUE a annoncŽ
sa non-candidature aux futures Žlections municipales aprs six annŽes passŽes ˆ
attŽnuer les dettes de son prŽdŽcesseur et ˆ tenter de faire rŽgner un climat
consensuel. Son dernier Žditorial, en janvier 2001 dans le "mensuel de
liaison de la municipalitŽ", rŽsume la philosophie politique d'un
humaniste de conviction, et possŽdant lors de ses interventions publiques une
trs grande ma”trise du franais, et Žgalement "catalaniste
distinguŽ". Dans un autre registre qu'un ancien maire, le docteur AndrŽ PARCƒ,
il aura marquŽ son mandat et laissŽ auprs de nombreux concitoyens quelques
regrets de ne pas avoir assumŽ un second "sextennat". Mais peut-tre
le retrouverons-nous ˆ de futures Žlections, pour lesquelles ses chances de
l'emporter seront plus grandes que lors de sa prŽcŽdente tentative, ou/et É aux
futures municipales (2007).
Deux candidats sont connus prs d'un an
avant: Roger RULL (conseiller pŽdagogique venant de prendre sa retraite) et
Jean RéDE (ancien maire, conseiller municipal de l'opposition au maire sortant
Pierre BECQUE). Leurs listes sont sans difficultŽs et rapidement constituŽes.
Aprs quelques hŽsitations, Michel
JOMAIN (qui vient de prendre sa retraite comme directeur du Groupement
Interproducteur du Crž Banyuls) prŽpare une liste sous l'amicale pression de la
section socialiste locale (dont certains avaient prŽalablement
"poussŽ" R. RULL ˆ se prŽsenter).
Enfin, Jean-Michel SOLƒ (ancien adjoint
de l'ancien maire J. RéDE, mais qui avait dŽmissionnŽ de son poste sans en
donner les motifs) envisage d'Žtablir sa liste.
Nombre de Banyulencs pensent qu'une
entente et une certaine fusion entre les listes de RULL et de JOMAIN devraient
tre possibles, voire nŽcessaires, du fait qu'ils se partagent un Žlectorat de
sensibilitŽs politiques peu diffŽrentes. Si le premier ne se rŽclame d'aucun
parti, le second a militŽ de nombreuses annŽes au PS (candidat aux lŽgislatives
de 1978, ancien Premier secrŽtaire fŽdŽral 1977-1978, de tendance rocardienne),
mais s'est retirŽ de toute activitŽ de parti en 1981.
M. JOMAIN propose d'intŽgrer dans sa
liste des reprŽsentants du PCF et du MDC, leur proposant 3 Žlus pour les
premiers et 2 pour les seconds dont un poste d'adjointpour chacun. Ceux-ci
n'estimant pas la proposition correspondre ˆ leur juste reprŽsentation ˆ Banyuls
refusent d'intŽgrer la liste É et dŽnoncent le caractre non socialiste de la
liste.
Certains doutent de la possibilitŽ pour
Jean-Claude MƒRIEUX de constituer une liste de gauche plurielle. Elle se
rŽalisera finalement assez tard.
Des rencontres ont lieu courant juillet
entre JOMAIN et RULL pour une Žventuelle fusion des deux listes, sur une base
de 14 et 13. Il ne sera proposŽ que 3 Žligibles sur 4 incorporŽs, ce qui ne
sera naturellement pas acceptable par RULL.
Au total cinq listes sont en prŽsence ce
qui constitue un fait unique depuis les origines de la municipalitŽ de Banyuls.
Ceci s'explique par la non-candidature de P. BECQUE ˆ un second mandat,
l'Žmiettement de la gauche, l'opposition personnelle ˆ Jean RéDE de la part
d'anciens colistiers.
1-Liste "RŽussir Banyuls"
sous-titrŽe: Liste d'Union RŽpublicaine et DŽmocratique pour la dŽfense des
IntŽrts communaux. Conduite par Jean RéDE. La composition de la liste comprend
5 "anciens", rŽvŽlant un renouvellement assez important. Par
dŽlicatesse sans doute vis-ˆ-vis des dames, aucune indication ne permet de
calculer la moyenne d'‰ge de sa liste (48 ans d'aprs "La Semaine du
Roussillon" n¡252, 15-21/2/2001)
On observe que le dernier programme
adressŽ dans les bo”tes aux lettres porte la mention du RPR, du MPF (mouvement
de P. DE VILLIERS) et du RPF (mouvement de C. PASQUA), remarquons que le FN
n'est pas mentionnŽ.
2- Liste "Bien vivre ˆ
Banyuls-sur-Mer". Conduite par Jean-Michel SOLƒ. Cette liste prŽsente la particularitŽ de comprendre
d'anciens colistiers de J. RéDE (J.-M. SOLƒ, Y. REIG, R. HERRE), de comprendre
Mme BECQUE (Žpouse du maire ), et d'tre soutenue par l'UDF (alors que J.-M.
SOLƒ a ŽtŽ antŽrieurement un membre dŽpartemental du RPR). La moyenne d'‰ge de
la liste est de 44 ans (sans doute la plus jeune).
3- Liste "Pour BanyulsÉ tout
simplement". Conduite par Roger RULL (Rulls par erreur de transcription ˆ
l'Žtat-civil). Conseiller municipal
en 1971 sur la liste de BATALLER (1281 voix obtenues au panachage de
liste), puis sur la liste d'union de la gauche de R. RIBéRE en 1983, puis celle
de F. SURƒDA en 1989, il est
considŽrŽ comme sans Žtiquette politique, ce que refltera assez fidlement la
composition de sa liste, mais de sensibilitŽ de gauche. Bien introduit dans le
milieu associatif, dŽfenseur du patrimoine catalan, sa disponibilitŽ auprs des
Banyulencs apprŽciŽe, pŽdagogue clair et de tempŽrament tonique, sa liste
correspond au centre-gauche, sociale et dŽmocrate avec la prŽsence d'AndrŽ
CENTéNE (ancienne tte de liste en 1995, connu pour son humanisme chrŽtien). La
moyenne d'‰ge est de 50 ans.
4- Liste "Banyuls 2010".
Conduite par Michel JOMAIN. Sa liste comprend des membres de la section locale
du PS (une dizaine) ˆ l'origine de
sa candidature, et des personnalitŽs diverses bien connues ˆ Banyuls (dont un
membre hollandais de la communautŽ europŽenne). Son activitŽ, au sein du GICB
et comme prŽsident de l'Association des intŽrts Žconomiques de la C™te
Vermeille, constitue des atouts non nŽgligeables en sa faveur. RŽunion de
sympathisants ˆ Bartissol le 4 mars avec la prŽsence musicale de ThŽrŽsa
REBULL, Thierry PARCƒ, Pedro SOLER et Ely BUXEDA, tous trs apprŽciŽs. . . et de Claude RAZOULS, tous membres du
ComitŽ de soutien.
5- Liste "Bougeons pour
Banyuls". Conduite par Jean-Claude MƒRIEUX, cette liste de gauche dite
unie et plurielle est ˆ dominante PCF et MDC, mme si elle comprend un PS
(trŽsorier de la section locale). Cette liste consacre l'Žchec d'une
intŽgration sur la liste JOMAIN en se fondant sur les rŽsultats d'Žlections
antŽrieures [ˆ tort ˆ mon sens, car chaque type d'Žlection ˆ sa spŽcificitŽ et
l'Žlecteur en tient gŽnŽralement compte. N. de l'a.].
La campagne:
Suivant l'exemple dŽjˆ ancien de J.
RéDE, les candidats ouvrent des permanences dans certaines boutiques assurant
information et rŽunions. L'impact Žlectoral de celles-ci est difficile ˆ
estimer.
RŽunions ciblŽes avec les commerants,
artisans, jeunes, et aux reprŽsentants des associations. (J. RéDE, M. JOMAIN,
J-M. SOLƒ, R. RULL)
Visite des quartiers de Banyuls par J.
RéDE (horaires indiquŽs par tracts dans les bo”tes aux lettres), et des
habitants par M. JOMAIN, personnellement mal connu de nombreux habitants.
Les rŽunions publiques Salle Novelty ont
dŽbutŽ bien avant la semaine dŽcisive comme cela Žtait traditionnel. M. JOMAIN
prŽsentant son Žquipe (18/1), puis ultŽrieurement son programme, insistant sur
la situation financire (dettes parmi les plus ŽlevŽes du dŽpartement), et le
chiffrage des dŽpenses en cours de mandat. ExposŽs techniques au cours desquels
certains colistiers prirent la parole. Salle bien remplie, mais pas pleine. R.
RULL suivit le mme parcours (9/2), avec cependant une vivacitŽ de ton
supŽrieure devant une salle comble traduisant le capital de sympathie dont il
dispose au sein de la population. [Notons toutefois que l'on rencontre toujours
les mmes personnes lors de ce type de rŽunion, sympathisants Banyulencs de
longue date des candidats, plus les curieux des autres listes. N de l'a.]. Les autres candidats se contenteront des rŽunions
dans les semaines prŽcŽdant le 1er tour.
Pour
J. RéDE, on peut parler non d'endettement au cours de son mandat, mais
d'investissement (un graphique peu clair devant convaincre l'auditoire). Mlle
K. ESCOUBEYROU devait exposer le programme concernant l'environnement, et
Ma”tre H. KNOEPFFLER les inŽvitables problmes des chiens (et de la saletŽ bien
rŽelle des rues) et de la sŽcuritŽ publique. Notons de la part de ce dernier un
Žloge de J. RéDE pour le don de sa personne ˆ la commune (1). Aucune question
(ou contradiction), ˆ l'Žtonnement semble-t-il, du candidat.
Lors de la rŽunion de J-M SOLƒ, P.
BECQUE qui ne s'Žtait gure manifestŽ au cours de la campagne prend la parole
en faveur de ce dernier, ce qui semble naturel compte tenu de l'Žtiquette UDF du
candidat.
Quel est l'impact de la presse locale?
("L'IndŽpendant" et "La Semaine du Roussillon"). Pour le
quotidien 820 exemplaires sont diffusŽs, sauf refus par l'un des buralistes de
me communiquer son chiffre [on apprŽciera l'important secret d'une telle
rŽvŽlation!, et remercions les autres distributeurs pour leur amabilitŽ. N.
de l'a.], donc sans doute moins de
900 (pour cette pŽriode); ces journaux ne sont lus que par les seuls Banyulencs
de longue date). Une prŽsentation synthŽtique des candidats est fournie par
"L'indŽpendant" du 8/2 et dans "La semaine du Roussillon"
du 15-21/2.
La tŽlŽvision rŽgionale fera au cours
d'un reportage la part belle ˆ deux des candidats (RéDE et JOMAIN), comme si la
partie Žtait dŽjˆ jouŽe en leur faveur.
Les Programmes:
Les mmes causes induisant les mmes
effets et vice-versa, il se rŽvle difficile de trouver dans les divers
programmes des divergences de fond. Quelle que soit la future Žquipe
municipale, elle se trouvera devant les mmes problmes (voirie intra-muros et
des Žcarts, dŽsenclavement du Puig-del-Mas, parkings, frais gŽnŽraux de
fonctionnement, sans parler du remboursement des dettes et de leurs intŽrts,
animations estivales, etc.! pour une population de 4532 habitants) et comme
aucun candidat n'envisage d'augmenter les imp™ts de manire inconsidŽrŽe (mme
J. RéDE dixit) (2), l'ŽnumŽration des nuances serait fastidieuse et nous
renvoyons les lecteurs aux documents qui leur sont parvenus.
Peu de tracts discourtois et anonymes,
et peu d'attaques personnelles au cours de la campagne dont devait se fŽliciter
l'un des candidats (J. RéDE) (3).
Calcul prŽdictif:
A un mois de l'ouverture de la
campagne officielle on peut envisager les scores suivant compte tenu du nombre
des inscrits encore non dŽfinitifs (dŽcs, radiations volontaires provenant par
le canal de l'INSEE).
Inscrits: 3960
Abstentions: 712 (18 %)
Votants: 3247
(82 %)
Blancs & Nuls: 57
S. ExprimŽs: 3190
Pourraient obtenir compte tenu des rŽsultats de 1995
ˆ 1998:
RéDE:
900 voix, JOMAIN et RULL: 750 ± 50 voix chacun (4), SOLƒ: 450, MƒRIEUX:
250 ± 50 voix. Si l'ordre de classement est ˆ peu prs sžr, il reste une
indŽcision pour deux listes.
RŽsultats (1er tour):
Inscrits : 3931
(-16 / 1995)
Abstentions: 617 (15,70%)
Votants: 3314
(84,30%)
Nuls & Blancs: 90 ( 2,72%)
S. ExprimŽs: 3224
(82,02%)
J. RéDE: 1159
(35,95%)
J-M. SOLƒ: 452 (14,02%)
R. RULL: 796 (24,69%)
M. JOMAIN: 632 (19,60%)
J-C. MƒRIEUX: 185 ( 5,74%)
Remarques:
On observe un taux d'abstention trs
lŽgrement supŽrieur ˆ celui de 1995 (50 inscrits, soit 1,33%), ce qui
correspond ˆ un nombre de votants sensiblement Žquivalent ˆ celui des
municipales de 1995. Le nombre des blancs et nuls est de + 31 par rapport ˆ 1995 (pour 3 listes en prŽsence), mais
seulement de + 8 par rapport ˆ 1989 (2 listes en prŽsence). Ceci semble
indiquer que l'indŽcision de certains votants s'accro”t en fonction du nombre
des listes en prŽsence, mais qu'elle tient peut-tre plus vraisemblablement ˆ
un nombre accru de nouveaux inscrits originaires de rŽgions souvent fort
ŽloignŽes (plus de 500 depuis 1995).
J. RéDE est en recul par rapport ˆ 1995
(- 357 voix), mais progresse de + 236 voix par rapport aux lŽgislatives de
1997.
J-M SOLƒ ne retrouve pas le score de
l'UDF des lŽgislatives de 1997 (malgrŽ la prŽsence de Mme BECQUE sur sa liste,
et le soutien du maire sortant P. BECQUE lors de la rŽunion publique), soit un
dŽficit de -280 voix.
R. RULL devance de +164 voix la liste de
M. JOMAIN, ce qui ne constitue pas une surprise totale, sinon un Žcart plus
ŽlevŽ que ce que l'on pouvait envisager pour deux candidats partant, ˆ trs peu
prs, ex aequo. Sa connaissance
des milieux associatifs, sa disponibilitŽ auprs de ses concitoyens et une
bonne campagne, enfin une liste de personnes non marquŽes politiquement, ont
sans doute "creusŽ" la diffŽrence.
M. JOMAIN fait lŽgrement mieux que le
candidat du PS en 1997 (+ 96 voix), mais moins que le candidat PS des
cantonales de 1998 (- 92 voix), et moins encore que lors de sa propre
candidature aux lŽgislatives de 1978 (775 voix). Sa candidature, trop tardive
pour une personnalitŽ connue essentiellement du milieu viticole, mais non
impliquŽe dans les diverses activitŽs communales et la vie quotidienne de la
citŽ, son tempŽrament peu mŽditerranŽen, enfin un "casting"
contestable pour certains (et c'est un euphŽmisme), ont jouŽ en sa dŽfaveur, y
compris dans le milieu des vignerons et des ouvriers agricoles.
J.-C. MƒRIEUX retrouve ˆ trs peu prs
le seul PCF en 1997 (- 34 voix), mais moins celui cumulŽ des voix du PCF et du
MDC lors des cantonales de 1998 (- 238 voix). Il n'atteint pas les 10%
nŽcessaires pour se maintenir au second tour. La surestimation de leur force
politique et leur exigence de "places" lors des discussions avec JOMAIN,
puis leur retrait lors de la composition de la liste JOMAIN, lui a ŽtŽ fatal.
Campagne du second tour:
Lors de la rŽunion publique de la
liste RULL, devant une salle comble, M. JOMAIN prend la parole pour lui
apporter son soutien total (dŽjˆ affirmŽ dans "L'indŽpendant" du
13/3). On note la prŽsence du nouveau maire de Collioure (Žlu au 1er tour) et
conseiller gŽnŽral M. MOLY. Pour MƒRIEUX, il convient de battre J. RéDE.
J.-M. SOLƒ, malgrŽ semble-t-il des
pressions diverses, non seulement ne se dŽsiste pas en faveur de la liste de J.
RéDE, mais semble plus favorable ˆ l'Žlection de R. RULL, liste non politisŽe,
qu'ˆ une rŽŽlection de son ancien maire (voir "L'indŽpendant" du 13/3
et "Midi Libre" du 14/3).
Dans ces conditions le rŽsultat du
second tour para”t acquis pour R. RULL, la seule question Žtant l'Žcart des
voix (trs faible ou plus fort selon la "redispersion" des voix de
SOLƒ). Si l'on compte un plus faible taux d'abstentions (12%), le nombre de
votants supplŽmentaires est de 146. Si ces Žlecteurs nouveaux se partagent ˆ
peu prs Žgalement, chaque candidat
ne peut pas espŽrer plus de100 voix. Classiquement, le nombre des blancs
et nuls augmentant au second tour devrait tre d'une bonne centaine.
Un calcul rapide montre que J. RéDE ne
peut totaliser au maximum que: 1159 + 452 (SOLƒ) + 73 (nouveaux) =1684, alors
que R. RULL totalise au maximum 796 + 632 + 185 + 73 = 1686, mais l'hypothse
d'un report intŽgral des voix de SOLƒ devant tre rejetŽe, l'Žcart rŽsultant
pour RULL ne peut que s'accentuer.
RŽsultats (2 me tour):
Inscrits: 3931
Abstentions: 475 (12,08%)
Votants: 3456
(87,92%)
Blancs & Nuls: 93 ( 2,69%)
S. ExprimŽs: 3363
(85,55%)
R. RULL: 1847
(54,92%)
J. RéDE: 1516
(45,08%)
Remarques:
Le nombre des votants s'est accru de
+142 (+130 en 1995). Les votes blancs et nuls sont presque identiques ˆ 3 voix
prs, alors qu'ils s'Žtaient accrus de + 29 en 1995.
R. RULL accro”t son score de +1051; il
pouvait comptabiliser au mieux aprs les dŽsistements en sa faveur de JOMAIN et
MƒRIEUX de 1613 voix, soit un apport supplŽmentaire de + 234 ne pouvant
provenir qu'en partie des nouveaux
votants (71 si l'on suppose un partage Žgal entre les deux candidats) et de la
liste SOLƒ (163 sur 452) mais sans doute un peu moins.
J. RéDE accro”t son score de + 357 voix,
soit 286 (SOLƒ) + 71 (nouveaux).
Seul le comptage du mouvement des
inscrits entre les deux tours permet de prŽciser, bien qu'incompltement,
l'origine des reports de voix sur les deux candidats.
A partir des cahiers d'Žmargement on
dŽcompte 392 Žlecteurs qui ne se
sont dŽplacŽs ˆ aucun des deux tours, 84 ne sont pas revenus au 2 me tour et
226 ne sont venus qu'au 2 me tour.
On pose par hypothse:
1/ que les blancs et nuls sont les mmes
aux deux tours;
2/ que parmi les 84 certains avaient
votŽ JOMAIN ou MƒRIEUX et d'autres pour SOLƒ;
3/ que parmi les 226 la rŽpartition des
votes est au maximum de 2/3 et 1/3 pour l'un ou l'autre des candidats.
Dans ces conditions on obtient:
RULL RéDE RULL RéDE
796 0 796 0
775 0 775 0
201 206 125 282
0 1159
0 1159
75 151 151 75
____ _____ ____ _____
1847 1516 1847 1516
Les voix de SOLƒ semblent se rŽpartir ˆ
raison de 163 pour RULL (36 % des 452), 244 pour RéDE (54% des 452), et une
cinquantaine de suffrages, ˆ intervertir entre les Žlecteurs de SOLƒ et les
nouveaux venus.
Calcul des siges obtenus:
SE: 3363
Soient 14 siges obtenus par la liste
RULL. (majoritŽ pour la liste en tte)
Restent 13 siges ˆ pourvoir d'o un
coefficient de 3363 / 13 = 258,69
Liste RULL: 1847/258,69 = 7, É. (les
dŽcimales ne sont pas prises en compte)
Liste RéDE: 1516/258,69 = 5,É.
Reste 1 sige ˆ pourvoir:
Liste RULL: 1847/ (7+1) = 230,8
Liste RéDE: 1516/ (5+1) = 252,6
Le dernier sige est attribuŽ ˆ la liste
RéDE (plus fort reste)
Au total la liste RULL obtient 21 siges
et la liste RéDE 6 siges.
Le samedi 24 mars ˆ 11 heures a lieu
dans le hall de la mairie l'Žlection du maire et des adjoints (ˆ bulletins
secrets). Il est ˆ noter qu'il n'est pas impŽratif que l'ordre de classement
des candidats sur les listes soit respectŽ pour l'Žlection du maire et des
adjoints. Mais il n'est dans la pratique que rarement dŽrogŽ ˆ l'ordre de la
liste majoritaire. Cependant la loi de paritŽ ne s'applique pas dans le cas du
choix dŽfinitif des adjoints.
La prŽsidence de sŽance ŽchŽant ˆ la
doyenne de l'assemblŽe, Mme Louisette AROLES, ont lie les votes pour le maire
et les adjoints. Tous les votes ˆ bulletin secret se sont traduits par 20 voix pour,
1 abstention (chacun des candidats) et 6 voix contre (opposition systŽmatique)
Maire: Roger
Rull
1er
adjoint: Angle
Robertson
2me
- : Antoine
Sola
3me
- : Albert
Caillis
4me- : CŽline
Laclare
5me
- : Suzanne
Razouls
6me
- : Jean-Franois
Pescador
7me
- : Dominique
Rodier
8me
- : Isabelle
Carola
adjoint
aux Žcarts: Bernard Kopp
Traditionnellement un dŽp™t de gerbes
aux monuments ˆ la RŽpublique et aux morts associe le maire et en l'occurrence
le doyen (qui sera en l'occurrence la doyenne) et le (ou la) plus jeune des
conseillers. Mlle Karine ESCOUBEYROU ayant ostensiblement refusŽ (de son propre
chef et/ou sous l'instigation d'une personne de son entourage) d'y participer,
elle sera remplacŽe par Mme Patricia GIDEL. Lors de la rŽunion du conseil
municipal du 5/4, K. ESCOUBEYROU annoncera sa dŽmission, et sera donc remplacŽe
par le suivant de sa liste (Jean-Michel PARCƒ). UltŽrieurement, AndrŽ PARƒ
(toujours de la liste de J. RéDE) donne sa dŽmission, et sera remplacŽ par Mme
BARREDA-CASANAS).
Note annexe :
(1) Ce qui va de soi lorsque l'on
brigue cette fonction qui impose une disponibilitŽ et une Žcoute de ses
concitoyens de tous les instants. La formule utilisŽe est peu adroite, et
surprenante de la part d'un brillant jeune avocat, par le souvenir qu'elle a
laissŽ dans la mŽmoire des plus ‰gŽs !
(2) Ce qui n'est pas exact puisque
l'on ne reviendra pas sur la base d'imposition, d'avant l'augmentation
exceptionnelle sous le mandat de P. BECQUE, soit 30% ou c'Žtait la mise sous
tutelle administrative de la commune [comm. pers de l'un des adjoints de P.
BECQUE].
(3) Cf. Antigona-Dessins de Julik: Saint BŽton, tome II, Pouquoi la
cŽlŽbritŽ de Banyuls est encore ˆ venir. Edit. Fenouilldes Impression (1999).
Cf. "L'IndŽpendant"; "La semaine du Roussillon, juin 2000.
(4) Notons qu'en 1989, la liste
conduite par F. SURƒDA avait totalisŽ 1301 voix (sur 3795 inscrits et 3147 S.E)
et comprenait des candidats rŽpartis cette fois sur trois listes (pour 3931
inscrits, soit + 136; et 3224 S.E, soit + 77 S.E).
Le cumul des voix de
"gauche" au sens large plus des anti-rŽdistes est de 1613 voix,
contre 1301 en 1989.
Note complŽmentaire :
Comme me l'a fait remarquer J.-C. MƒRIEUX, les nŽgociations avec JOMAIN ne correspondrait pas au rŽsumŽ par trop synthŽtique que j'en ai fait ÉDont acte.
Remarque suivant l'Žlection :
UltŽrieurement, AndrŽ PARƒ et Mme Jacqueline MESTRES (toujours de la liste de J. RéDE) donnent leur dŽmission, et seront remplacŽs par Mme BARREDA-CASANAS et Yvon BERTA. Gilbert COLLIN remplacera Žgalement J.-M. PARCƒ (dŽmissionnaire, sur la liste RéDE).
Suite aux dŽmissions courant 2002 de madame Patricia SAENZ de TEJADA-GIDEL pour raison de travail (mais ˆ Banyuls au Centre HŽlio-marin), puis en 2003 de deux adjoints, Bernard KOPP, puis de CŽline LACLARE pour incompatibilitŽ d'humeurs vis-ˆ-vis du maire, trois des candidats suivants sur la liste de RULL entrent au conseil municipal: Annabel TRAVADON (Professeur des Žcoles), Jean-Paul MARTIENNE (KinŽsithŽrapeute ˆ Thalacap) et Louise GIORDANO Žp. ORIOL. (Assistant IngŽnieur CNRS au Laboratoire Arago).