Synthse ( 1945 / 2002)

 

5 - Les RŽfŽrendums (Annexe 7, fig.2) :

 

            Au total douze rŽfŽrendums ont lieu entre 1945 et 2000.

Ils connaissent des sorts variables selon les questions par dŽfinition trs variŽes et leur enjeu.

Ils engagent le sort de la nation ˆ l'initiative du gouvernement, puis ˆ partir de 1958 du seul PrŽsident de la RŽpublique. La question posŽe (ou plus rarement les questions) nŽcessite  une rŽponse par Oui ou Non, gŽnŽralement accaparŽe par les partis politiques qui en donnent une interprŽtation manichŽenne.

            RŽapparus en 1945-1946 afin de savoir s'il convenait de revenir ou non ˆ la Constitution de la IIIe  RŽpublique, abandonnŽs par la suite, rŽintroduit en 1958 ˆ l'initiative du gŽnŽral de Gaulle, les rŽfŽrendums ont connu des sorts divers comme en tŽmoignent les pourcentages d'abstentions et des votes blancs et nuls (en italique).

 

Banyuls

 

1945

1946

1946

1958

1961

1962

1962

1969

1972

1988

1992

2000

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

19,42

30,56

45,15

13,85

29,17

30,77

28,89

23,79

50,33

65,45

31,55

69,43

2,52

1,26

0,24

1,12

2,19

5,84

1,67

2,25

17,6

7,4

3,2

12,4

 

MŽtropole:     

 

20,18

19,3

31,2

15,6

23,5

24,4

22,8

19,42

39,5

62,63

28,88

82,21

5,27

2,58

1,4

1,34

2,86

5,38

2,63

2,75

11,8

12

3,32

11,14

 

 Comme on peut le constater d'aprs le tableau ci-dessus deux rŽfŽrendums sur douze ont motivŽ les Žlecteurs ˆ Banyuls (1945, 1958) et quatre pour la mŽtropole (1945, 1946, 1958, 1969). Ils concernent le rejet de la constitution de la IIIe RŽpublique et son remplacement par celle de la IVe . . . pour 11 ans, rejetŽe ˆ son tour pour cause d'incapacitŽ ˆ rŽgler le problme algŽrien. La participation en 1958 que l'on croyait imbattable le sera pourtant ˆ Banyuls lors du second tour des prŽsidentielles de 1988 (13,57% d'abstentions), mais au niveau national elle demeure la meilleure.

 

 

 

Curieusement, les rŽfŽrendums sur la question algŽrienne (1961 et 1962) sont moins motivants pour les Banyulencs que pour l'ensemble du pays (Žcarts les plus ŽlevŽs: + 5,67; + 6,37; + 6,09).
La dramatisation par le gŽnŽral de Gaulle de "son" rŽfŽrendum en 1969 (sur la rŽgionalisation et le remplacement du SŽnat par une nouvelle assemblŽe) a motivŽ l'Žlectorat plus fortement en mŽtropole qu'ˆ Banyuls. Le rŽsultat entra”nera le dŽpart volontaire du prŽsident de la RŽpublique (qui n'y Žtait pas spŽcialement contraint compte tenu du texte un peu trop technique proposŽ).

Le rŽfŽrendum sur l'acceptation des Britanniques dans la CEE (1972) dŽplace moins d'un Žlecteur sur deux ˆ Banyuls, avec un taux record de votes blancs ou nuls (la droite pompidolienne ne fait pas recette). Il en est de mme, malheureusement, concernant le statut futur de la Nouvelle-CalŽdonie (1988) pourtant ˆ mettre au crŽdit de Michel ROCARD. Mais entre ces deux rŽfŽrendums (espacŽs de16 ans) les consignes d'abstention ou de vote blanc ne sont pas venues des mmes partis (socialistes et communistes dans le premier cas et RPR pour le second).

Dans le cas du rŽfŽrendum sur Maastricht (1992), la bipolarisation trans-partis des votants brouille les repres habituels pour le Oui ou le Non, et fait que l'abstention atteint des pourcentages ŽlevŽs malgrŽ l'importance de la question. L'adoption du TraitŽ est obtenue de justesse en mŽtropole S.E = 68,75 %, Oui = 50,81 %, Non = 49,18 %, alors qu'ˆ Banyuls il est rejetŽ: S.E. = 66,26 %, Oui = 43,53 %, Non = 56,47 %.

Enfin le calamiteux rŽfŽrendum sur le quinquennat (2000) bat tous les records en mŽtropole et  ˆ Banyuls, un peu meilleur si l'on peut dire dans la commune (Žcart -12,78) du fait de la seule action du RPR local.

Les Žcarts les plus forts entre Banyuls et la mŽtropole (1946, 1962, 1972) proviennent de l'influence relativement plus forte des partis de gauche dans la commune ˆ ces dates.

Au total les rŽfŽrendums ˆ caractre essentiellement constitutionnel motivent les Žlecteurs, exception faite de 1946 (du fait de l'imbroglio des positions des partis sur les textes proposŽs) et de celui de l'an 2000 d'un intŽrt limitŽ.

Si le gŽnŽral de GAULLE  a ŽtŽ un partisan du rŽfŽrendum (1), celui de 1972 dž ˆ son successeur Georges POMPIDOU a sonnŽ le glas de ce type de consultation (2) un peu trop pŽrilleux pour les pouvoirs en place (comme celui de 1992 acquis de justesse, et catastrophique en 2000).

 

Notes annexes:

(1) Mais non sur certains sujets comme la force de frappe, le dŽveloppement de l'Žnergie nuclŽaire ˆ caractre civil ou la construction europŽenne par exemple, sujets qui ne touchent pas ˆ l'organisation des pouvoirs publics comme l'exprime la constitution de 1958.

(2) Certains rŽfŽrendums annoncŽs seront relŽguŽs aux oubliettes, sur l'Žcole (loi Savary), sur des rŽfŽrendums de caractre non constitutionnel, sur le traitŽ d'Amsterdam, sur la monnaie unique, et peut-tre prochainement sur la dŽcentralisation par le gouvernement Raffarin?. Qu'en sera-t-il concernant la future Constitution europŽenne?

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