Synthse ( 1945 / 2002 )
8 - Les EuropŽennes (Annexe 7, fig.5) :
Ces
Žlections Žtaient prŽvues ˆ l'origine par le traitŽ de Rome (mars 1957). Les
membres de cette assemblŽe (dont le sige est ˆ Strasbourg), initialement
dŽsignŽs par les Parlements nationaux, doivent tre dŽsormais Žlus au scrutin
de liste nationale. Cette disposition prend effet en 1979. La durŽe du mandat
est de 5 ans.
Cinq
Žlections de ce type ont lieu de 1979 ˆ 1999.
Les
moyennes (m) et les Žcarts-types (E-t) ˆ Banyuls sont les suivants:
Abstentions: m = 46,26 %; E-t = 3,312. Blancs et nuls: m = 4,37 %; E-t =
1,28. Suffrages exprimŽs: m = 51,38 %; E-t = 3,14.
Ces Žlections prŽsentent le plus
faible taux de participation, presque un Žlecteur sur deux se refusant ˆ voter
pour quelque liste que ce soit, malgrŽ le grand nombre des partis qui
prŽsentent des listes. On peut s'Žtonner de la faible rŽaction des hommes
politiques face ˆ ces rŽsultats calamiteux. Un tel phŽnomne mesure avec
exactitude la "dŽpolitisation" de nombre de nos concitoyens (due au
manque d'autocritique des politiciens) aussi bien ˆ Banyuls qu'en mŽtropole
pour lesquels les diffŽrences ne sont pas significatives.
En
mŽtropole on a : abstentions: m = 46,40 %; E-t = 5,46. Blancs et nuls: m = 4,6
%; E-t = 1,31. Suffrages exprimŽs: m = 51,23 %; E-t = 5,26.
Plus
grave peut-tre est l'Žvolution dans le temps puisque de 1979 ˆ 1999
l'accroissement des abstentions est pour la mŽtropole de +13,04 ! mais trs
lŽgrement inverse ˆ Banyuls: - 3,51.
DŽficit
d'explications en amont et de compte rendu de mandats en aval expliquent en
grande partie le dŽsintŽrt du corps Žlectoral pour une Žlection qui n'a, de
toute faon, aucune consŽquence importante sur la politique nationale
(sentiment ˆ tort ou ˆ raison largement partagŽ par nos concitoyens).
Les partis communiste et socialiste
ont prŽsentŽ des listes ˆ chaque Žlection.
Pour le PCF, G. MARCHAIS (secrŽtaire gŽnŽral) a conduit la liste deux
fois (1979 et 1984), puis P. HERZOG (1989), A. WURTZ (1994), R. HUE (secrŽtaire
gŽnŽral) en 1999. On observe une dŽcroissance des suffrages exprimŽs en sa
faveur de 1979 ˆ 1999, respectivement 26,79 %; 14,50 %; 7,88 %; 8,13 % et 6,74
% des S.E. La premire chute de prs de 50 % se manifeste en 1984, traduisant
une perte d'Žlecteurs dŽus par la politique pratiquŽe par l'Union de la gauche
depuis 1983 qui se rŽfugient sans doute plus dans l'abstention que vers les
Žcologistes. Une seconde chute du mme ordre a lieu en 1989, elle est due ˆ un
surcro”t d'abstentionnistes, et sans doute aussi ˆ l'amenuisement de la seconde
gŽnŽration (votants de 1935 ˆ 1988), les "jeunes" de la gŽnŽration 3
Žtant moins attirŽs par les performances de l'URSS que leurs anciens. En 1994
la concurrence de l'extrme gauche et les prises de position du parti lors du
rŽfŽrendum de Maastricht maintient juste le score prŽcŽdent. En 1999 le score
s'effondre de nouveau en dŽpit, ou plut™t, ˆ cause de la politique de la gauche
plurielle dans laquelle le parti pse insuffisamment.
Pour le Parti Socialiste F. MITTERRAND
conduit la liste en 1979, puis L. JOSPIN (1984), L. FABIUS (1989), M. ROCARD
(1994), F. HOLLANDE (1999). Les scores sont sensiblement identiques pour les
quatre Žlections, respectivement 23,61 %; 26,31 %; 25,92 %, 23,44 %. Seule l'Žlection
de ROCARD avec 13,66 % mesure le potentiel Žlectoral du seul PS puisque deux
autres candidats (MDC et Radicaux de gauche) associŽ lors des autres Žlections
lui Žtaient opposŽs.
La droite prŽsente des candidats
d'union ou est divisŽe: bras de fer en 1979 entre l'UDF avec S. VEIL (23,25 %)
et J. CHIRAC (15,58 %); union CDS, UDF, RPR en 1984 avec S. VEIL (36,87 %);
dŽsunion de nouveau en 1989 avec la candidate des centristes: S. VEIL (5,92 %)
et le candidat de l'UDF V. GISCARD d'ESTAING (27,28 %) associŽ au RPR; division
de nouveau en 1994 avec D. BAUDIS (25,76 %) regroupant les centristes, l'UDF et
le RPR opposŽs au Mouvement pour la France de P. de VILLIERS et C. PASQUA
(13,03 %). De mme en 1999 o trois listes s'affrontent: les centristes avec F.
BAYROU (8,65 %), le RPR avec N. SARKOZY (11,85 %) associŽ ˆ l'UDF, et le MPF de
C. PASQUA (15,28 %).
En 1979, J. CHIRAC paie en partie son
appel de Cochin (dŽcembre 1978), ses attaques vis-ˆ-vis du prŽsident de la
RŽpublique (V. GISCARD D'ESTAING), et la dŽsunion de la droite au bŽnŽfice de
l'UDR. L'union de la droite est payante en 1984, affaiblie par la liste VEIL
(centriste) en 1989, par la liste MPF de DE VILLIERS en 1994 (qui prend un peu
au RPR et au FN), trs affaiblie en 1999 par la prŽsence de deux listes: BAYROU
(centriste) et PASQUA (MPF).
Si l'extrme gauche (L.O et L.C.R.)
n'appara”t qu'en 1994 (2,14 %) elle progresse en 1999 (3,48 %) au dŽtriment du
PCF.
Les Žcologistes font une apparition
non nŽgligeable en 1984, mais ils sont divisŽs en deux tendances: gauchiste (3,15 %), et plus
indŽpendants des partis politiques (1,84 %). L'union rŽalisŽe en 1989 leur
permet d'atteindre 8,97 % avec A. WAECHTER (tendance indŽpendante). Recul en
1994 avec la prŽsence de deux listes (Verts: 1,93 %; IndŽpendant avec B.
LALONDE: 1,77 %). La tendance des Verts prŽdomine en 1999 avec D. COHN-BENDIT
et D. VOYNET (6,96 %) tandis que A. WAECHTER n'obtient que 1,47 %, ancrant
ainsi le mouvement Žcologiste ˆ gauche de la gauche.
L'application dans les faits des
directives europŽennes, arrtŽes par la Commission de Bruxelles, fait Žmerger
un nouveau mouvement trans-partis (CPNT: chasse-pche-nature et traditions) en
1989 qui progresse nettement ˆ chacune des Žlections (3,64 %; 5,16; 10,39).
Type d'Žlection qui lui est particulirement favorable du fait de son programme
bien ciblŽ et qui en fait le dŽfenseur de la subsidiaritŽ (ce qui sera
parfaitement compris par le dŽputŽ PS de la circonscription de CŽret)
L'extrme droite reprŽsentŽe en 1979
par TIXIER-VIGNANCOUR ne recueille que 1,81 %, mais progresse brutalement sous
la fŽrule fŽdŽrative de LE PEN en 1984 (12,18 %), il est vrai sur la peur de la
victoire de MITTERRAND et de "l'Žpouvantail socialo-communiste".
Progrs en 1989 (17,01 %) sur le thme de l'immigration. Tassement en 1994
(10,38 %) dž sans doute ˆ la prŽsence du candidat de droite DE VILLIERS.
Nouveau recul en 1999 avec 8,26 % du fait de la crise et division interne du
parti qui se scinde en lepŽnistes et mŽgretistes.
Le pays historiquement fortement
centralisŽ, facteur efficace de planification et de redistribution du PIB est
naturellement mal ˆ l'aise face aux autres membres de la CommunautŽ europŽenne
de constitution plus rŽgionaliste (1).
Ce ne sont pas les autres, majoritaires dans l'ensemble europŽen, qui
adopteront notre modle (services publics par exemple, organismes de recherche
et UniversitŽ, Žconomie du type "ni-ni") mais l'inverse. Sans parler
de la politique monŽtaire, dissociŽe d'une politique sociale volontariste
encore dans les limbes, et encore moins d'une politique extŽrieure cohŽrente.
Si chacun ou presque comprend l'intŽrt de la construction de l'Europe (limites
exactes encore ˆ dŽfinir) les modalitŽs sont loin de faire l'unanimitŽ. Mais
c'est surtout le principe mme de l'AssemblŽe europŽenne qui est contestŽ,
comme le traduit le fait qu'un Franais sur deux refuse d'aller voter (2).
Notes annexes:
(1) D'o les efforts de
dŽcentralisation qui devraient s'amplifier dans le futur (concept
d'euro-rŽgion).
(2) Au cours d'une rŽunion publique avant les Žlections de 1979, l'auteur avait dŽveloppŽ la quasi-inutilitŽ de ce type d'assemblŽe dont je dŽfie quiconque de fournir le moindre compte rendu de mandat aux Žlecteurs. Notons Žgalement que les grands tournants de la politique europŽenne ne peuvent procŽder que des chefs de gouvernement qui nŽgocient les contenus des rapports des Commissions.